Catégories
presse

Saint-Gérand : Réalités algériennes

Article signé Saint-Gérand paru en trois parties dans Le Libérateur, 1ère année, n° 15, 1er août 1954 ; n° 16, 15 août 1954 ; n° 17, 29 août 1954.

L’Algérie, contrairement à ce que pensent certains de nos compatriotes, n’est pas la France. Elle a ses problèmes propres, elle souffre de ce cancer des temps modernes qui s’appelle le colonialisme ; en Algérie sévit un truquage calme et efficace des institutions républicaines, l’étouffement des libertés y est devenu systématique, la peur du peuple algérien se traduit par une scolarisation insuffisante et une brutale politique d’assimilation niant l’originalité de la culture maghribine et de la langue arabe. Enfin, l’inadaptation économique de ce pays de par la volonté de ses exploiteurs capitalistes n’a fait un pays riche, à population en grande majorité misérable.

Catégories
presse

Yves Dechézelles : Pour les détenus coloniaux : Amnistie

Article d’Yves Dechézelles paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 10, 23 mai 1954, p. 3

L’on connaît la profonde générosité de cœur de nos gouvernants et de la majorité de nos parlementaires … Aux nombreuses mesures de grâce qui ont libéré à peu près tous les collaborateurs ont succédé diverses lois d’amnistie ayant pour but de les absoudre. Se ranger aux côtés des nazis quand ils écrasaient la France et exterminaient en Europe des millions de résistants et de juifs, erreur vénielle et passagère … Le vrai patriotisme ne conseillait-il pas de réconcilier les Français et d’oublier ces querelles subalternes ? La IVe République, dans un sublime élan de générosité, a donc ouvert toutes grandes les portes de ses prisons …

Catégories
presse

Jean Rous : Le problème colonial et la Nouvelle Gauche en France

Article de Jean Rous paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 10, 23 mai 1954, p. 1 et 3.

1° Tout d’abord une remarque générale : nous sommes depuis quelque temps entrés dans une étape nouvelle du regroupement de la Gauche en France dont il faut prendre conscience sous peine de « louper le coche ». Nous avons d’abord connu l’hémorragie et les scissions de 1947-48 à 1951-2, ainsi que des manifestations plus récentes, mais qui participent du même phénomène (exclusion d’André Denis par le M.R.P.). Cette étape a été caractérisée par le départ de la S.F.I.O. de 200.000 militants environ sur 320.000, par l’hémorragie correspondante du M.R.P., et aussi par le fait que la masse des démissionnaires n’a pu être rassemblée. Cependant se sont constitués des groupes qui ont eu une valeur de réaction et de témoignage : tentative du Rassemblement démocratique révolutionnaire, puis du Centre d’Action des Gauches indépendantes, Groupe progressiste, Cercles divers dans toute la France, et enfin renouveau intéressant de la Jeune République.

Catégories
presse

Yves Dechézelles : Les travailleurs français et les peuples coloniaux doivent lutter ensemble

Article d’Yves Dechézelles paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 6, 28 mars 1954

Le désastre auquel ont abouti huit années de guerre en Indochine va-t-il enfin réveiller l’opinion publique française ? C’est à elle et à elle seule qu’il appartient de mettre un terme à l’expérience catastrophique que les gouvernements successifs de la IVe République poursuivent avec une obstination insensée dans les territoires d’outre-mer.

Catégories
presse

Jean Rous : Après les élections algériennes. Vers une nouvelle politique démocratique

Article de Jean Rous paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 4, 28 février 1954, p. 1

Depuis 1948, personne ne prend plus au sérieux les élections algériennes. Leur caractère « préfabriqué » est devenu, pour ainsi dire, officiel. L’Administration vote pour les électeurs. C’est pourquoi ces derniers ont pris l’habitude de ne plus se déranger.

Catégories
presse

Yves Dechézelles : Qui graciera les emprisonnés des colonies ?

Article d’Yves Dechézelles paru dans Le Libérateur, organe du Centre d’action des gauches indépendantes, n° 1, 17 janvier 1954, p. 1

L’on pourrait définir l’Union Française comme un immense espace où s’exercent avec une entière liberté toutes les entreprises de l’impérialisme. Depuis que le mot « colonie » a disparu de notre terminologie institutionnelle, il n’est pas un peuple dépendant de la prétendue « Union Française » qui n’ait été l’objet d’une impitoyable répression.