Nous pensons consacrer un texte spécial aux révoltes des noirs de cet été 1967. Les textes qui suivent concernent autant les noirs que la situation aux Etats-Unis ; ils peuvent donner un aperçu de la société américaine que l’on à peine à imaginer. Nous reviendrons aussi sur la signification de ces faits dans l’état capitaliste le plus puissant du monde, celui qui met en oeuvre les techniques les plus avancées dans tous les domaines.
A Alger s’est tenu le 1er congrès du secteur autogéré industriel, suivi d’une exposition dans le port d’Alger. Nous avons demandé à ce camarade de visiter l’exposition et de nous adresser des documents. Nous parlerons de ceux-ci en juin.
Texte d’Herbert Marcuse paru dans Arguments, n° 18, 2e trimestre 1960, p. 54-59
Les pages suivantes contiennent des idées développées lors d’un cours fait en 1958-59 à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes ; elles font partie d’un livre, à paraître, consacré à l’étude de certaines tendances de base de la société industrielle la plus évoluée, aux Etats-Unis en particulier (1). Ces tendances paraissent engendrer un mode de pensée et de comportement qui réprime ou rejette toutes les valeurs, les aspirations et les idées non conformes à la rationalité dominante. C’est par conséquent une dimension entière de la réalité humaine qui se trouve supprimée : la dimension qui permet aux individus et aux classes de développer une théorie et une pratique du dépassement et d’envisager la « négation déterminée » de leur société. La critique radicale, l’opposition efficace (intellectuelles aussi bien que politiques) se trouvent désormais intégrées au status-quo ; l’existence humaine semble devenir « uni-dimensionnelle ». Une telle intégration ne s’explique nullement par l’émergence de la mass culture, de l’Organization man, des Hidden Persuaders, etc. ; ces notions appartiennent à une interprétation purement idéologique qui néglige l’analyse des processus fondamentaux : les processus qui minent la base sur laquelle l’opposition radicale pourrait se développer.
Article paru dans Pouvoir Ouvrier, n° 2, janvier 1959, p. 1-3.
Tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la libération et tous les partis ont adopté comme programme la grandeur, la puissance et l’indépendance de la France. Ils ont échoué. De Gaulle va peut-être réussir si les ouvriers le laissent faire.
Extrait des études du Secrétariat Social d’Alger, La Cohabitation en Algérie. A la recherche d’une communauté, Alger, éditions du Secrétariat Social d’Alger, 1956, p. 187-188
VI. Cohabitation et standard de vie.
L’Algérie est un pays sous-développé, pauvre, et, ce qui est plus grave, en voie de régression économico-sociale. Les causes de cette situation sont nombreuses et ne tiennent pas toutes à l’homme ; dans la perspective de la cohabitation, il convient d’en relever deux principales :