Mon dernier article intitulé « Mémoires torturées – Maurice Audin et les fantômes de la guerre française en Algérie » vient de paraître dans le mensuel de critique et d’expérimentation sociales CQFD, n° 169 (octobre 2018).
Je profite de cette magnifique occasion pour envoyer à l’assemblée générale du cercle Zimmerwald parisien mes souhaits de réussite et aussi toute ma sympathie et mon amitié.
Je le fais avec d’autant plus de plaisir qu’il y a à la direction de cette tribune internationale des figures parfaitement sympathiques que j’ai eu l’honneur de connaître dans ma vie de vieux militant. Certaines d’entre elles sont venues tout près de moi, au moment de la répression, pour me manifester et leur solidarité et leur concours.
Dans les trois semaines que je viens de vivre ici, j’ai eu l’occasion de me rendre compte qu’un choc terrible – entre les deux communautés : arabe et européenne – est inévitable.
L’insécurité est totale dans l’intérieur du pays. A quand le tour des villes, même côtières ? La pression des « rebelles » est si forte que les Européens seront obligés de se battre, s’ils ne veulent pas être jetés à la mer. Or les Européens, enracinés en Algérie depuis bien plus longtemps qu’en Tunisie et au Maroc, considèrent que l’Algérie est leur chose, sans aucune réserve. Ils se battront résolument, car le privilège n’exclut pas le courage. Quant à celui des Arabes, on le connaît ; il n’est pas inférieur.
ALGERIE : A la suite des deux lettres publiées dans le N° 25 et d’une brève réponse figurant dans le N° 26, nous avons fait quelque mises au point et reçu d’autres réponses. C’est ce dossier que nous publions intégralement, malgré sa longueur. Si le débat s’élargissait, nous envisagerions une brochure centrée sur les comités de gestion.
Nous ouvrons ici, avec deux lettres de camarades partis comme enseignants en Algérie un dossier et un débat sur la réalité algérienne et sur la société prétendue par certains « socialiste » qui prend la place de la société de type colonial.
Si l’on reprend toute la collection d’ICO on peut voir que nous n’avons jamais eu d’illusions sur ce que serait « l’indépendance » algérienne et que nous avons essayé d’analyser, notamment par des critiques de livres ce que sont les structures politiques et sociales des pays dits « sous-développés » (ou tiers-monde), pays placés dans la compétition impérialiste URSS-USA, et par voie de conséquence, aux prises avec une classe dirigeante qui tend à donner aux problèmes économiques et sociaux les solutions qui maintiennent sa domination et accroissent sa puissance.
Lettres publiées dans Le Brise-Glace, n° 2-3, printemps 1989, p. 28.
Début octobre 1988
Bonjour,
(…) J’ai passé une dizaine de jours au bord de la mer (…) la mer ici c’est tout ce qui reste de beau. Notre pays est en train de vivre un moment très difficile, une grande crise économique. L’inflation bat son plein, ce qui augmente le nombre des corrompus d’un chiffre considérable. La corruption est partout. Ça touche même les couches du peuple. Le peuple souffre et se lamente avec un silence qui se fera entendre bien haut tôt ou tard. Car il y a ici un vrai ras-le-bol. Mais voilà, malheureusement, les leaders manquent, l’organisation des masses populaires n’existe pas.
Article de Frédéric Fritscher paru dans Le Monde, 16 décembre 1989
ALGER
de notre correspondant
Linda de Suza ne chantera pas à Alger. Les deux concerts, prévus de longue date et annoncés à grand renfort d’affichage public, qu’elle devait donner les 14 et 15 décembre dans la soirée, ont été annulés in extremis par le Centre de culture et d’information (CCI), qui les avait pourtant organisés avec bonheur puisque toutes les places étaient louées à l’avance. Les « difficultés techniques majeures » invoquées par les organisateurs n’ont convaincu personne. Les Algérois ont compris que l’organisme d’Etat, qui gère la salle Atlas (l’ancien Majestic) où devaient se dérouler les deux spectacles, a cédé aux pressions des intégristes.
Tribune du Comité « Riposte à la répression en Algérie » publiée dans Rebelles, n° 2, mai-juin 1982, p. 12
Lorsqu’on parle de l’Algérie , on pense tout de suite à la guerre de libération nationale, à ses positions « antiimpérialistes », au « socialisme » et à la « mobilisation du peuple contre le sous-développement ». Aussi parler de répression en Algérie, provoque t-il des réactions d’étonnement, de doute : aucun journal n’en parle, très peu d’organisations politiques ou spécialisées sur la question n’en font état, alors même qu’elle est dénoncée, pour d’autres pays, en long, en large et en travers.
Article paru dans Jeune Taupe, n° 20, avril-mai 1978, p. 17-18.
Contrairement aux autres pays arabes, l’Algérie apparait comme le seul Etat où il ne se « passerait rien ». Une véritable conspiration du silence sur la situation sociale de l’Algérie s’est installée, scellée par l’alliance de tous les organes d’information, de la droite à l’extrême gauche (cf. par exemple « Libération »). Pour ce qui est du journal « Le Monde », il faut savoir lire entre les lignes pour se rendre compte de l’existence de « malaises ». On s’épanche d’autant plus facilement sur le conflit du Sahara Occidental (où l’Algérie joue un rôle de premier plan (1) ) que l’on tait la situation interne de l’Algérie.
Article paru dans Courant alternatif, mensuel édité par l’Organisation communiste libertaire, n° 37, juin 1984, p. 12-13.
A l’heure où il devient de bon ton de parler de la « montée de l’intégrisme musulman » – même C.A. s’y met – il convient d’être prudent dans l’analyse d’un phénomène qui nous est très étranger. Deux dangers : le premier, la généralisation : puisqu’il y a montée de l’intégrisme musulman, la montée serait le fait de tous les pays islamisants ; le second, le manque de rigueur dans la définition du mot « intégrisme ». L’intégrisme n’est pas la pratique ou la présence d’une religion ; il s’agit bien de fanatisme et de sectarisme. En ce sens, l’Algérie me parait une situation particulière dans le monde musulman ; situation intéressante à étudier, tout en restant prudent quant à l’analyse très fragile puisque sujette à remise en question permanente (l’Algérie n’est pas à l’abri d’une flambée d’intégrisme).
Extrait de Gilbert Meynier, L’Algérie révélée. La guerre de 1914-1918 et le premier quart du XXe siècle, 2010, Alger, El Maarifa, p. 692-695
Le 1er mai est dans toutes les villes l’occasion de grandes démonstrations unitaires surpassant en ampleur les manifestations de l’année précédente. Plus qu’en 1919, l’atmosphère est à la fête : fête-dérivatif plus que célébration de la force ouvrière pour un mouvement ouvrier minoritaire et isolé. Mais les Algériens sont plus nombreux aux manifestations qu’en 1919. L’ordre colonial s’émeut de ces fêtes intercommunautaires.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, mensuel de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 42, juin 1980, p. 6.
A ce jour, dans les universités d’Alger ( Sciences éco., droit, etc.), la grève dure encore. Des assemblées générales se tiennent pour reconduire la grève en soutien aux camarades, travailleurs et étudiants qui ont été réprimés et arrêtés lors des événements de Tizi-Ouzou et d’Alger.
Voilà quelques années que le pouvoir a promulgué la « gratuité des soins ». Il prétendait de cette façon résoudre les carences du système de santé. La « gratuité des soins » était (elle l’est encore) présentée comme une preuve de la nature socialiste du régime.
Il fallut attendre la manifestation du 8 mars 1965 pour mesurer l’ampleur des revendications des femmes, à Alger. La journée avait été déclarée journée officielle de la femme.
Éditorial de Bernard Lecache, Le Droit de vivre, 18 juillet 1936.
Je vous ai vus, et bien vus, mardi dernier, quand vous défiliez en rangs serrés.
Je vous ai vus, les uns et les autres, pressés derrière vos chefs, tendant le poing, saluant passionnément les foules passionnées. Et j’ai compris que nous étions, vous les Musulmans et nous les hommes de la L.I.C.A., des sots.
QUOI? Me parler à moi de ce qui nous pousse à fuir le pays? Pourquoi soulever des questions qui me brisent les klaouis? Plus d’espoir, mon frère! Macache! Regarde-les autour de toi. Moi, je les vois, je vis avec eux. Et ne m’énerve pas, nous sommes rue Myrrha. J’ai peut-être rien, mais ici c’est moi qui règle.
Extrait d’Abdelkader Chaker, La jeunesse algérienne en France. Éléments d’étude de l’émigration familiale, Alger, SNED, 1977, p. 192.
L’option de l’Algérie en faveur du parti unique a condamné à l’exil tous les partis d’opposition qui, à l’exception du Mouvement National Algérien (MNA), émanent du FLN historique. Ces mouvements d’opposition tentent de trouver une audience au sein de l’immigration algérienne, mais il faut bien admettre qu’ils n’y parviennent guère.
Extraits de Mohamed Kacimi el-Hassani, Le Mouchoir, Paris, L’Harmattan, 1987, p. 18-21.
Dimanche
Il est des signes annonciateurs de déconvenues. Ce matin, en allant aux toilettes, j’y fus surpris par une odeur forte, brûlante même. (…) quand soudain, je vis, là, sur la faïence, à hauteur de ma taille et jusqu’à la pointe de mes pieds, une longue et visqueuse traînée blanchâtre et fumante, répartie en largeur sur deux ou trois carreaux et dont les éclaboussures atteignaient mêmes les angles des deux côtés : quelqu’un venait de se masturber ici!
Extrait du livre : Mezioud Ouldamer, La cruauté maintenant, Cabris, éditions Sulliver, 2007, p. 154-156.
Divers exemples de corruption du pouvoir sont fournis, à l’échelon le plus bas, par des pays aussi différents et éloignés en apparence que peuvent l’être l’Algérie et l’Équateur. Si peu comparables qu’ils paraissent, leurs ressemblances sont réelles et révèlent les traits d’une nouvelle identité comme acquise en peu de temps. Ici comme là, dès l’abord et sans que ce soit le trait dominant, l’arbitraire – mais il faudrait dire la stupidité – n’y fait pas la loi, il est explicitement du même domaine que la foi, et reflète cette nouvelle distribution non contrôlée du pouvoir à l’échelle de la planète. La stupidité va jusqu’à la hauteur du burlesque, quand ces États se piquent de distribuer aux populations leurs terres, de les rendre propriétaires ni plus ni moins de ce qui leur appartenait déjà, qui était leur seul bien avant la naissance même de ces États.
Manifeste repris par Tribune algérienne, n° 15, mai 1978, p. 39-44 et par Sou’al, n°4, novembre 1983, p. 121-125
Préambule*
De plus en plus les femmes dans le monde sont amenées à lutter contre l’arbitraire et l’injustice qui leur sont faits.
Les femmes algériennes ne sont pas épargnées de ce sort répressif. Elles ont eu plusieurs fois l’occasion de montrer qu’elles étaient les premières à ressentir et à souffrir des contradictions existant dans la société algérienne, et ce par la quotidienneté de leur oppression.
Tract diffusé en Algérie à la fin de l’année 1965 et reproduit dans Internationale situationniste, n° 10, mars 1966, p. 12-21
On pourrait croire que le nouveau régime algérien s’est donné pour unique tâche de confirmer l’analyse sommaire que l’I.S. a présentée de lui, dès les jours qui suivirent son putsch inaugural, dans l’Adresse aux révolutionnaires que nous avons alors publiée à Alger. Liquider l’autogestion, c’est tout le contenu du boumediennisme, c’est sa seule activité réelle ; et elle commence à l’instant même où l’État, par le déploiement de la force militaire qui était sa seule cristallisation achevée sous Ben Bella, son seul organisme solide, a proclamé son indépendance en face de la société algérienne. Les autres projets de l’État, la réorganisation technocratique de l’économie, l’extension de la base de son pouvoir, socialement et juridiquement, dépasse les capacités de la classe dirigeante actuelle dans les conditions réelles du pays. La foule des indécis, qui n’avait pas été les ennemis de Ben Bella mais ceux qu’il a déçus, et qui ont attendu pour juger le nouveau régime sur ses actes, peuvent voir que finalement, ce régime ne fait rien, excepté son acte constituant la dictature autonome de l’État, qui est du même coup sa déclaration de guerre à l’autogestion. Même énoncer des accusations précises contre Ben Bella, ou l’abattre publiquement, semble être au-dessus de ses forces pour une longue période. Le seul reste de «socialisme» professé en Algérie est précisément ce noyau du socialisme renversé, ce produit de la réaction générale dans le mouvement ouvrier même que la défaite de la révolution russe a légué comme modèle positif au reste du monde, y compris à l’Algérie de Ben Bella : la contre-vérité policière du pouvoir. C’est ainsi que l’ennemi politique n’est pas condamné pour ses positions réelles, mais pour le contraire de ce qu’il a été ; ou bien même il se dissout soudainement dans un silence organisé, il n’a jamais existé, ni pour le tribunal ni pour l’historien. Et c’est ainsi que Boumedienne, un des principaux responsables depuis toujours du fait que l’autogestion algérienne n’est qu’une caricature de ce qu’il lui faut être, la traite officiellement de «caricature» afin de la réorganiser autoritairement. Au nom d’une essence de l’autogestion idéologiquement garantie par l’État, Boumedienne rejette les manifestations réelles ébauchées de l’autogestion.
Ce tract a été diffusé en Algérie après le coup d’État du 19 juin 1965 et reproduit dans la revue Internationale situationniste, n°10, mars 1966, p. 43-49
« Les révolutions prolétariennes… raillent impitoyablement les hésitations, les faiblesses et les misères de leurs premières tentatives, paraissent n’abattre leur adversaire que pour lui permettre de puiser de nouvelles forces de la terre et se redresser à nouveau formidable en face d’elles, reculent constamment à nouveau devant l’immensité infinie de leurs propres buts, jusqu’à ce que soit créée enfin la situation qui rende impossible tout retour en arrière. » Marx (Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte).
« Renseignements situationnistes », texte paru dans la revue Internationale situationniste, n° 8, janvier 1963, p. 65-66.
Après les interdictions et arrestations qui lui ont paru nécessaires, Ben Bella, parlant au début de janvier au correspondant de l’agence Italia, a tiré argument d’un vote unanime de l’Assemblée Constituante algérienne, dont il a désigné lui-même tous les membres, pour conclure : « Il n’y a pas d’opposition en Algérie, ou pour le moins il n’y en a plus ». Comme personne quand même n’est assez idéologue pour croire que l’Algérie indépendante a réalisé par décrets-lois l’abolition des classes, l’abondance, l’autonomie des masses et la transparence des rapports humains, on est obligé de conclure que la révolution algérienne est glacée, pour longtemps peut-être.
Extraits d’un article paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, Volume V (11e année), Juillet-Août 1959, p. 35-38
Fanatisme et superstition
Même pour le fanatisme, la superstition, j’ai vu que c’était autorisé, agréé par le gouvernement français en Algérie. J’ai vu, square Nelson, des femmes qui allaient là, soi-disant que c’était des sorciers – des conneries, quoi. Mais c’était agréé par le gouvernement. Il y avait des négresses là, qui tuaient des poulets, prenaient les entrailles et tout ce qui s’ensuit. Soi-disant que l’eau de mer de cet endroit était bénie par le sorcier et les femmes allaient se laver là-dedans. Il y avait donc des femmes qui se foutaient à poil pour se laver là et simplement il y avait une autre femme qui les cachait avec un petit bout de voile de rien du tout. Un jour j’étais avec les copains et j’avais vu ça. D’ailleurs les copains et moi on avait commencé à rouspéter parce qu’il y avait des pêcheurs, là. Ils donnaient des bons coups d’œil. Enfin, ils se régalaient. Alors nous, on a commencé à incendier cette femme et les femmes qui faisaient brûler de l’encens et tout le bataclan. Eh bien! mon vieux, il fallait qu’on courre, parce que les flics ils sont venus ; ils nous ont fait courir. C’était autorisé par le gouvernement.
Article publié dans Le Libertaire, n° 402, 28 octobre 1954.
Texte du télégramme expédié par le Mouvement Libertaire Nord-Africain (Section algérienne), au Président du Conseil :
« LE M.L.N.A PROTESTE VIOLEMMENT CONTRE NOUVEL ACTE ARBITRAIRE ETAT FRANCAIS AU PREJUDICE MESSALI HADJ, RECLAME LIBERATION INCONDITIONNELLE IMMEDIATE ET CELLE DE TOUS DETENUS POLITIQUES NORD-AFRICAINS. »
Article paru dans Le Libertaire, organe de la Fédération communiste libertaire, n° 401, 21 octobre 1954.
DANS L’INTERNATIONALE
Le M.L.N.A. adhère à l’Internationale Communiste Libertaire
A la suite des assemblées tenues à Alger les 25 septembre et 3 octobre le Mouvement Libertaire Nord-Africain (M.L.N.A.) a décidé son adhésion à l’I.C.L., après en avoir discuté et accepté les principes et statuts. Le M.L.N.A. a décidé également de poursuivre le travail en étroite collaboration avec notre F.C.L., en collaborant par exemple à la diffusion du « Libertaire ».
Article paru dans La Voix du peuple, n° 17, 3 janvier 1956
En même temps qu’il rameute tous les réformistes et les béni-oui-oui pour les baptiser « interlocuteurs valables », le colonialisme lance toutes ses forces contre le Mouvement National Algérien.
Une fois de plus, un dirigeant du M.N.A., Mokhtar Zitouni, a été arrêté à Saint-Eugène (Alger) le 23 décembre, et torturé. Depuis cette date nous n’avons aucune nouvelle de lui.
MOUVEMENT POUR LE TRIOMPHE DES LIBERTES DEMOCRATIQUES
EN ALGERIE
SERVICE D’INFORMATION
2, place de Chartres – Alger
Téléphone : 227.04
COMMUNIQUE DE PRESSE
Déclaration du M.T.L.D.
Dans une déclaration publiée le 15 juillet, le M.T.L.D. a fait connaître sa position quant aux événements qui se sont déroulés la veille à Paris, au cours desquels plusieurs patriotes algériens ont été assassinés par la police française.
Article paru dans le Bulletin d’informations du PPA, n° 1, juillet 1962
Le Parti du Peuple Algérien reste lui-même
Pour une certaine opinion, le P.P.A, ses militants et MESSALI HADJ doivent présentement se frotter les mains à propos des divergences surgies au sein du F.L.N. On ne peut plus se tromper et c’est là une erreur à la fois stupide et grossière.
Article paru dans le quotidien Le Monde, le 26 mai 1956.
Alger, …mai. – À l’approche de l’été un certain regroupement des forces rebelles et une modification de leur tactique semblent se dessiner en Algérie.
La première chose que l’on constate en arrivant à Alger est une recrudescence des attentats. Peu de jours se passent sans qu’une ou plusieurs victimes tombent sous les balles ou le couteau des tueurs. De cette nouvelle flambée de terrorisme urbain qui était longtemps demeuré cantonné dans les villes de l’Est algérien, et principalement à Constantine, on donne plusieurs explications.
Article paru dans le quotidien Le Monde, le 19 mai 1956.
Une quinzaine de Français musulmans ont été égorgés dans la région de Palestro. Ils appartenaient, croit-on, au Mouvement national algérien, et l’on en déduit que le modus vivendi sur lequel le M.N.A. et le Front de libération nationale se sont mis d’accord dans certaines régions (Alger et Constantinois notamment) ne revêt encore qu’un caractère local.
Communiqué du MTLD paru dans L’Algérie libre, le 3 octobre 1953.
Mme MESSALI est décédée vendredi 2 octobre, à 11 heures à la clinique des Glycines. Dans le coma depuis le 24 septembre, et malgré les soins prodigués par les médecins, elle n’a pu reprendre connaissance. Elle a rendu le dernier soupir entre les bras de ses deux enfants.
Article paru dans Alger républicain, 3 octobre 1953
Mme MESSALI HADJ est morte hier dans la matinée. Elle s’est éteinte après une agonie qui a duré une dizaine de jours. Si son fils et sa fille l’ont constamment veillée, son mari, M. Messali Hadj, n’a pu venir l’assister, le gouvernement Laniel et le ministre de l’Intérieur lui ayant refusé l’autorisation de se rendre au chevet de son épouse.
Article paru dans La Voix du Peuple, n° 17, 3 janvier 1956.
Première patriote arrêtée pour son activité révolutionnaire, notre sœur Nassiba Kebal, sténodactylo au Gouvernement Général à Alger, a été scandaleusement maltraitée avant d’être mise sous mandat de dépôt le 12 décembre 1955.
Article paru dans La Dépêche quotidienne d’Algérie, 3 mai 1958
Devant le Tribunal permanent des forces armées d’Alger s’est ouvert hier un important procès groupant seize individus accusés de faire partie de cellules terroristes d’obédience MNA, l’une localisée dans la région de Baraki, l’autre au Gué-de-Constantine.
Ma recension de l’essai de Hocine Belalloufi, La Démocratie en Algérie, Réforme ou révolution ? (2012), mise en ligne le 18 avril 2013 sur Jadaliyya.
En voici le premier paragraphe :
On the shelves of bookstores in Algiers, a book appeared a few months ago whose cover immediately stood out. Under the image of a large classic-looking compass, in large and bold letters, is the question that Hocine Belalloufi tries to answer in roughly five hundred pages: Democracy in Algeria, Reform or Revolution? Since 2008, this former editor-in-chief of Alger Républicain and regular contributor to La Nation has issued a « plea for a new Arab revolution. » He undoubtedly draws on the political openings using the Tunisian revolution as a model. His new work asks us to « think about the Algerian crisis » fifty years after the liberation from colonialism and the imposition of an authoritarian regime.
J’ai participé aux journées d’études « Charles-Robert Ageron, historien de l’Algérie contemporaine : héritages et perspectives », au centre d’études diocésain d’Alger, du 14 au 16 décembre 2012.
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