Les exploiteurs du monde entier peuvent avoir à l’heure actuelle un rictus de satisfaction : en Amérique Latine, les trusts des United Fruit renforcent leur puissance, en Indochine les capitaux français sont préservés, en Tunisie la peur des colons s’amoindrit.
La répression s’étend partout. Chaque jour nous en voyons des exemples en France : menaces sur les militants ouvriers, renvois de délégués, coups de téléphone entre boîtes lors d’embauche, matraquage de manifestants, flics, C.R.S., la liste est longue.
1er Mai, jour de fête. En France, mascarades de défilés avec parfois torchons tricolores ; à Moscou, défilé militaire.
Ainsi depuis la politisation syndicale. Mais les cris et regards de détresse des damnés de la terre, les victimes du capitalisme, doivent être un immense levain de haine pour que ces 1er Mai deviennent une formidable journée de lutte révolutionnaire.
Article de Pierre Morain paru dans Jeune Révolutionnaire, n° 8, février 1955, p. 2-4et dans Le Combat syndicaliste, n° 122, 2 juillet 1954, p. 2-3
L’argent roule, coule, fructifie, cela pour une classe bien spécifiée de notre société capitaliste : la classe possédante, la classe bourgeoise. Et si les nuits peuvent nous montrer les orgies des boîtes nocturnes où ces messieurs font la foire, quittes, par ailleurs, à prêcher la morale ou à mépriser l’ouvrier qui boit pour oublier souvent sa misère, son taudis, sans avoir besoin de la nuit et des boîtes pour se cacher.
Textes parus dans Le Libertaire,n° 473, 5 avril 1956, p. 1
NOTRE camarade Pierre MORAIN, condamné à un an de prison pour sa lutte anticolonialiste, est sorti de la prison de la Santé. Pierre Morain a subi, dès son incarcération, le régime cellulaire, ce qui explique sa sortie, au bout de 9 mois de détention. Mais il ne fait aucun doute, camarades, que notre action a contribué à faire capituler la réaction : les initiatives du Comité de Libération P. Morain, qui nous ont attiré beaucoup de sympathie ; l’action dynamique et tenace du M.L.A. qui a secoué l’opinion partout, et à travers tout cela, la lutte journalière – la plus difficile à mener – de tous les militants et sympathisants de la F.C.L., chacun dans leur secteur.
Textes parus dans Le Libertaire, n° 453, 17 novembre 1955 ; suivis de documents parus dans Le Libertaire, n° 451, 4 novembre 1955
Avec la note publiée par Albert Camus dans l’Express du 8-11-55, le silence de la grande presse bourgeoise s’est trouvé brisé et la réaction a été immédiate. Le jour même, une adhésion par pneumatique, le lendemain et les jours suivants de nombreuses lettres : des avocats, des journalistes, des mères de famille, des jeunes.
Lettre de Messali Hadj parue dans Le Libertaire, n° 450, 27 octobre 1955, p. 2 ; suivie d’un communiqué du Comité Pierre Morain
Angoulême, le 15 octobre 1955.
Au Bureau National de la F.C.L.
Cher Camarade,
J’ai le plaisir de vous écrire pour saluer tous les camarades de votre Bureau et tous vos militants. Quoique éloigné de la lutte active que poursuit le Mouvement National Algérien et la classe ouvrière française dans ses différentes organisations, je suis malgré tout avec un vif intérêt toutes leurs activités.
Textes parus dans Le Libertaire, n° 448, 13 octobre 1955, p. 1 et 2
Les efforts réunis de la F.C.L. et du Mouvement de Lutte Anticolonialiste, joints au sens de la solidarité d’un certain nombre de personnalités, ont réussi à vaincre le silence honteux qui régnait autour de la condamnation de P. Morain.
Communiqué du Mouvement de Lutte Anticolonialiste paru dans Le Libertaire,n° 447, 6 octobre 1955, p. 1
LA condamnation de Pierre Morain à un an de prison a soulevé une émotion intense parmi tous les anticolonialistes sincères, et nous avons reçu de nombreuses manifestations de solidarité et de sympathie.
Article signé L. Bala paru dans Le Libertaire, n° 446, 29 septembre 1955, p. 1
LE 29 juillet dernier, 24 travailleurs algériens et un ouvrier français, P. Morain, étaient condamnés par la Chambre correctionnelle de Lille pour « reconstitution directe ou indirecte de ligue dissoute, M.T.L.D. ».
Communiqué du Mouvement de Lutte Anticolonialiste paru dans Le Libertaire, n° 443, 8 septembre 1955, p. 1 et 2
Paris, le 30 août 1955.
Arrêté le 23 juin, Pierre Morain a commencé son troisième mois de prison. Nous avons appris que le représentant du gouvernement avait fait appel devant la cour de Douai du jugement qui le condamne à 5 mois de prison, parce qu’il a jugé que la peine infligée par le tribunal de Lille était trop faible ! Morain a été avisé d’autre part qu’il doit être transféré à Paris pour y être jugé en vertu de l’article 80.
Textes parus dans Le Libertaire, n° 442, 1er septembre 1955, p. 1 et 2
PIERRE MORAIN vient d’être avisé par les autorités judiciaires que le représentant du gouvernement avait fait appel devant la Cour d’Appel de Douai du jugement qui le condamne à 5 mois de prison. Ainsi, le gouvernement considère que la peine infligée à Morain n’est pas assez inique. Il veut maintenir le militant communiste libertaire P. Morain le plus longtemps possible en prison !
Dossier paru dans Le Libertaire, n° spécial [août 1955], p. 1 et 2
VINGT-CINQ accusés passaient en jugement le vendredi 29 Juillet, devant le tribunal correctionnel de Lille. Il s’agissait de vingt-quatre travailleurs algériens et d’un travailleur français : Pierre MORAIN.
Textes parus dans Le Libertaire, n° 440, 21 juillet 1955, p. 1
LA demande de mise en liberté provisoire déposée par les avocats de Pierre Morain ne permet aucun espoir, car elle sera presque certainement refusée.
Cependant, les avocats ont pu obtenir que le jugement ait lieu rapidement, certainement fin juillet, avant les vacances des tribunaux. De cette façon, au cas où notre camarade serait acquitté, le temps de détention préventive sera limité au maximum.
Textes parus dans Le Libertaire, n° 439, 14 juillet 1955, p. 1
NOUS expliquions dans notre numéro saisi comment notre camarade Pierre MORAIN avait été écroué à la maison d’arrêt de Loos (Nord) sous l’inculpation de participation à la reconstitution du M.T.L.D. ! Et nous démontrions d’autre part tout ce que cette accusation pouvait avoir d’invraisemblable.
Article paru dans Le Libertaire, n° 437, 30 juin 1955, p. 1
Alors que notre camarade Pierre Morain, militant communiste libertaire, de Roubaix, distribuait des tracts du Mouvement de Lutte Anti-colonialiste à Wattrelos, mercredi soir 22 juin, il a été interpellé par la douane (!). Les douaniers, bien que ce ne soit nullement leur travail et bien que n’en ayant nullement le droit, s’empressèrent de faire un rapport à la police !
1953 aura vu le colonialisme français s’acharner avec plus de vigueur sur les peuples qu’il exploite.
Nous avons déjà, dans ce journal, dénoncé la répression sévissant en Afrique du Nord. Ce n’est pas dans le peu de place qu’offre un journal que nous pouvons relater un bilan de toute la répression qui sévit sous forme d’arrestations, de ratissages, d’assassinats, de tortures policières, d’emprisonnements, de traitrises de fantoches. Il faudrait un volume entier.
Je relate simplement ici un témoignage paru dans l’« Algérie Libre » du 14 novembre 1953. Mais je le relate avec une mauvaise conscience, car, jusqu’ici, nous n’avons rien fait contre cette répression.
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