Les chefs de la Deuxième Internationale ont trahi le socialisme et les intérêts de la classe ouvrière. Depuis 1914, ils font, au sein du prolétariat, la besogne de la bourgeoisie. Ils ont perdu, dans l’abandon de leur doctrine de lutte de classe, toute retenue et toute pudeur. Ce sont là des vérités premières que des faits nouveaux confirment tous les jours et qu’il n’est pas mauvais de répéter sans se lasser.
Résolution du Comité exécutif de l’Internationale Ouvrière Socialiste, réuni les 9-10 mai 1925 à Paris, parue dans Le Populaire, 18 mai 1925
Le Comité Exécutif a examiné la situation en Bulgarie en se basant, d’une part, sur un mémoire du parti socialiste bulgare et, d’autre part, sur des documents et des rapports qui lui étaient parvenus de sources différentes. Le résultat de ces délibérations a été la résolution suivante qui a été votée à l’unanimité :
Depuis longtemps je devais vous écrire – vous décrire les horreurs de la réaction qui sévit. Si je ne pus pas vous écrire jusqu’à présent, c’est à cause des circonstances créées par les derniers événements. Il nous est interdit toute possibilité de communication tant avec les camarades de province qu’avec l’étranger.
Le 26 mars 1923, le gouvernement agrarien a porté un coup mortel au peuple bulgare, et préparé par cela même le coup d’Etat du 9 juin 1923 qui porta Tsankoff au pouvoir.
Article de Mohamed Saïl paru dans Le Libertaire, quatrième série, trente-et-unième année, n° 4, 25 avril 1925
Notre cri d’alarme de septembre dernier n’a pas été entendu. Le fameux décret-loi est appliqué depuis cinq mois, et nos camarades indigènes algériens élevés au rang de grand prolétariat par le séquestre, les expropriations et la mercante, n’ont même plus la suprême ressource de procurer à leur marmaille famélique une maigre galette d’orge en louant leurs bras hors de la colonie, dans les usines de France, qu’ils ont contribué à sauver de la horde germanique (style patriotard.)
C’est l’appel de détresse, c’est le cri de douleur que lancent les parias de la terre algérienne à tous les êtres vraiment humains, à tous les honnêtes gens qui ont une âme sensible et un cœur juste. Comme tout être humain, nous sommes nés pour vivre librement ; de même constitution organique, de même composition de corps, notre chair souffre comme la leur, lorsqu’elle est meurtrie par la faim et notre esprit ressent la douleur atroce de l’oppression lorsqu’elle sévit.
Raymond Denis, collaborateur du « Petit Parisien » journal de la pourriture capitaliste, vient de relater, dans une série d’articles, la vie des Kabyles en France et en Algérie.
L’arrogance fasciste est de plus en plus grande. Les chemises noires se sentent les maîtres incontestés de la péninsule. Leurs manifestations nationalistes outrancières deviennent permanentes.
Le 3 octobre, le jour même où les dépêches d’agence annonçaient que les espagnols entrés sans combat dans Ajdir, l’avaient razziée et incendiée, M. Painlevé prononçait à Nîmes un grand discours dans lequel il donnait enfin connaissance des propositions de paix faites trois mois auparavant de façon assez vague par les espagnols et les français à Abd-el-Krim.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dansLe Paria, troisième année, n° 35, août 1925, p. 2
Conformément à la politique coloniale de son impérialisme, le Conseil de préfecture d’Alger vient de donner son mot sur le scandale des élections municipales indigènes : il approuve pleinement les fraudes, la violence et l’arbitraire de son gouvernement, et les légalise par un long arrêté puant l’hypocrisie et le cynisme.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans L’Humanité, 13 novembre 1924, p. 3 ; suivi de « Le congrès des travailleurs nord-africains », Le Paria, n° 31, novembre-décembre 1924, p. 1 ;« Le Parti Communiste et la question coloniale », les Cahiers du bolchevisme, n° 7, 2 janvier 1925, p. 473-482
Le Parti communiste français devient un vrai parti de classe, un véritable parti prolétarien. Il rejette ce socialisme que la IIe Internationale prêchait aux masses européennes et dont on écartait les parias coloniaux.
Article de Slimane Kiouane paru dans Le Libertaire,troisième série, trente-et-unième année, n° 416, 7 février 1925, p. 2
Devant les périodes de famine qui ont sévi en Algérie, les Sidis ont dû partir en exode. Cette fois-ci, la cause est une grande misère faite par des salaires dérisoires et par la brutalité criminelle des chefs indigènes, surtout des Européens.
Comment peut-on élire des socialistes au parlement ? La majorité des électeurs n’est pas socialiste, même dans un arrondissement électoral qui serait créé expressément, car si elle l’était, elle n’aurait pas besoin de nommer des députés et pourrait, en admettant même que tous les autres arrondissements fussent réactionnaires, devenir un centre de rayonnement socialiste et attaquer le régime bourgeois de mille façons bien plus efficaces. Pour se former une majorité, il faut donc transiger, s’allier avec celui-ci ou bien celui-là, mystifier le programme, promettre des réformes immédiates, faire accroire aux uns une chose, aux autres le contraire, tâcher que la bourgeoisie vous tolère et que le gouvernement ne vous attaque pas trop violemment. La propagande socialiste que devient-elle alors ?
Issus de l’Est ténébreux, les civilisés continuent la même marche vers l’Ouest qu’Attila, Tamerlan et tant d’autres inconnus. Qui dit civilisés dit anciens barbares, c’est-à-dire bâtards des aventuriers de la nuit, c’est-à-dire ceux que l’ennemi (Romains, Grecs) corrompit. Expulsées des rives du Pacifique et des pentes de l’Himalaya, ces « grandes compagnies », infidèles à leur mission, se trouvent maintenant face à ceux qui les chassèrent aux jours pas très lointains des Invasions.
C’est sans doute au sujet du travail que se manifestent les plus sots préjugés dont soit imbue la conscience moderne, au sens collectif du mot. Ainsi les ouvriers, excédés à bon droit du sort inférieur qui leur est fait, se fondent généralement pour affirmer leur droit de vivre sur le principe même de leur esclavage. Au nom du sacrifice individuel qu ils consentent, qu’ils luttent de ci de là pour obtenir une légère atténuation de leur peine, selon moi c’est trop peu, en vérité. A leurs grands maux, bien sûr ils n appliquent pas assez les grands remèdes des révolutions. Mais la convention sociale dont ils sont de naissance les prisonniers les plus surveillés leur a fait une âme de misère. Ils se recommandent trop volontiers de leur capacité de travail, par un de ces détours élémentaires qui, dans sa réflexion sur lui-même, conduit l’homme à s’exagérer la valeur de ce qu’on méconnaît en lui. Si paradoxal que cela puisse paraître, ils cultivent de façon quasi-religieuse l’idée du travail. C’est à croire que par là, comme tous les autres, ils éprouvent le besoin de donner la mesure de leur désintéressement. Il n’est pas jusqu’à la dureté du travail qui ne confère à ceux qu’il courbe le plus le maximum d’autorité. Dans les confédérations les voix qui l’emportent ne sont-elles pas aujourd’hui celles du Bâtiment, de la Terrasse, des Métaux ? Toutes proclament le caractère sacré du travail et tendent à l’exalter d’autant plus que ce travail est plus matériel.
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