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Nicolas : La diffusion de la répression

Article de Nicolas paru dans La Lanterne noire, n° 4, décembre 1975, p. 28-32


LA PROTECTION DES HONNÊTES GENS

Discours politiques, commentaires de journaux, informations, événements, contre-informations, la petite phrase pleine de présages, les mots mille fois amplifiés par les moyens de communication de masses et analysés en long et en large par les spécialistes, soutenus et expliqués par les intellectuels de tous bords… un monde de mots, de signes, de représentations nous entoure, nous unit ou nous désunit, nous transperce, nous emmerde.

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Jean Carpentier : Pour quelle sexualité ?

Article de Jean Carpentier paru dans Tankonalasanté, n° 3, juillet-août 1973


On se bat pour l’abrogation d’une loi féodale et injuste, on se bat pour faire disparaître la boucherie, le risque de mort, l’angoisse. Et ce combat passe par une lutte sûrement longue pour obtenir un certain nombre de garanties : la légalité, la sécurité, le financement, la liberté de décision (plus ou moins restrictive, et là aussi il faudra se battre contre les commissions médico-policières, contre la bureaucratie, contre la tutelle médicale ou administrative etc…). Cela prendra plus ou moins de temps, mais enfin on a des chances d’y arriver : les rapports de force s’inversent, la tendance réformatrice et technocratique se développe, et peut-être qu’en favorisant une libération de la législation sur l’avortement, le Pouvoir y trouvera son compte… Une société qui dérive l’investissement et l’énergie sexuelle dans la production et la consommation de marchandises ou la conquête de la lune peut très bien s’accommoder de la libéralisation de l’avortement qui ne la remet pas fondamentalement en cause. C’est à ce niveau qu’est le piège, du moins si l’on s’en tient à la seule bataille pour l’avortement libre et gratuit, et si on n’élargit pas le champ de l’action.

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Errico Malatesta : Ni pour la démocratie, ni pour la dictature : anarchistes

Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 694, 12 juin 1926

« Démocratie » signifie, en théorie, gouvernement du peuple : gouvernement de tous, à l’avantage de tous et par l’œuvre de tous. En démocratie le peuple doit pouvoir dire ce qu’il veut, nommer les exécuteurs de ses volontés, les surveiller, les révoquer à son gré.

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Bessas : La désobéissance civile

Article de Bessas paru dans La Gueule ouverte, n° 40, mercredi 12 février 1975, p. 4-6.

Octobre 1974. En Italie, près de 200 000 personnes refusent de payer une majoration de 60 % de leur note d’électricité. Ce mouvement introduit un terme (apparemment) nouveau dans le langage des luttes : la désobéissance civile. Ce refus collectif d’une décision gouvernementale a gain de cause : l’État est contraint de réduire d’un tiers l’augmentation décidée. Victoire partielle donc, mais exemplaire. Par la forme nouvelle de contestation. D’autres actions du même type ont lieu simultanément en Italie : refus de l’augmentation des transports urbains et du prix des cantines scolaires, autoréductions locales (50%) sur les produits de grande consommation dans les supermarchés, etc. En France aussi, la désobéissance civile a le vent en poupe. Au Larzac, à Lip, et ailleurs…

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Pierre Naville : Note sur l’histoire des conseils ouvriers

Article de Pierre Naville paru dans Arguments, n° 4, juin-septembre 1957, p. 1-4.

Les jeunes camarades se sont intéressés à l’action des Conseils ouvriers dans les événements de Pologne et de Hongrie depuis octobre 1956, et depuis quelques années en Yougoslavie. Mais pourquoi s’imaginent-ils que l’apparition de tels Conseils est un fait absolument nouveau ? Et pourquoi font-ils souvent à leur sujet de la métaphysique au lieu d’étudier avec soin leur rôle, les transformations de leurs fonctions, les résultats de leur activité, etc… ?

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Abdelkader

Article paru dans l’Encyclopédie des nuisances, n° 6, février 1986, p. 124-127.

 

 

Comme pour venger l’affront qu’il lui infligea durant quinze années, en combattant ses troupes avec peu de moyens et dans des conditions nettement défavorables, la France n’a retenu d’Abdelkader que le souvenir de sa reddition ; de même qu’elle a prétendu en avoir fait un « ami fidèle ». Si l’oubli de ce personnage peut s’expliquer en partie par le temps, la France officielle nous rappelle aujourd’hui qu’elle a toujours eu la mémoire courte, l’amitié mesquine et la fidélité trompeuse à l’égard de ceux qui l’ont servie loyalement. Et, par exemple, ne se souvient de l’existence des harkis, autres amis fidèles, que le temps d’une campagne électorale.
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presse

PRS : Remarques critiques à propos de la « charte nationale »

Extrait de la brochure du Parti de la révolution socialiste, Remarques critiques à propos de la « charte nationale », collection El Jarida, 1976, p. 25-29


(…) Mais les aspects les plus réactionnaires de la « charte » apparaissent lorsqu’on aborde les questions idéologiques et culturelles. Dans ces domaines s’affirme d’une façon éclatante le caractère totalitaire de l’idéologie officielle : par le refus de la diversité, le terrorisme intellectuel, l’intolérance érigée en système. Le but visé est d’étouffer la contestation, de tuer l’initiative créatrice, de créer la passivité en imposant un conformisme intellectuel au nom duquel tout ce qui n’est pas dans la norme établie par le pouvoir doit être condamnée, rejetée.

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évocations livres

Mezioud Ouldamer : La cruauté maintenant

Extrait du livre : Mezioud Ouldamer, La cruauté maintenant, Cabris, éditions Sulliver, 2007, p. 154-156.

 

 

Divers exemples de corruption du pouvoir sont fournis, à l’échelon le plus bas, par des pays aussi différents et éloignés en apparence que peuvent l’être l’Algérie et l’Équateur. Si peu comparables qu’ils paraissent, leurs ressemblances sont réelles et révèlent les traits d’une nouvelle identité comme acquise en peu de temps. Ici comme là, dès l’abord et sans que ce soit le trait dominant, l’arbitraire – mais il faudrait dire la stupidité – n’y fait pas la loi, il est explicitement du même domaine que la foi, et reflète cette nouvelle distribution non contrôlée du pouvoir à l’échelle de la planète. La stupidité va jusqu’à la hauteur du burlesque, quand ces États se piquent de distribuer aux populations leurs terres, de les rendre propriétaires ni plus ni moins de ce qui leur appartenait déjà, qui était leur seul bien avant la naissance même de ces États.