Extrait d’une note d’Informations ouvrières, n° 10, avril 1959, p. 2-3
II/- Les données de la situation algérienne peuvent se résumer brièvement ainsi :
– Du côté algérien. – Le peuple algérien, malgré les coups terribles qu’il reçoit, quoique indéniablement épuisé, reste derrière ses combattants. Les « fellaghas », bien que subissant les plus sévères échecs sur les plans militaire et répressif, continuent le combat avec l’acharnement de combattants qui ne veulent lâcher les armes qu’après avoir arraché satisfaction à leurs aspirations.
Article paru en deux parties dans Informations ouvrières, n° 251, 26 juin 1965, p. 1-4 et n° 252, 3 juillet 1965, p. 1-4
Notre époque est impitoyable. Les événements balaient les savants édifices bâtis pour la consolation d’intellectuels petits-bourgeois, à la recherche d’un confort rassurant. Ainsi en est-il de la marche concrète de la révolution algérienne qui ne laisse pas pierre sur pierre des illusions intéressées. Tout ce qui, dans le domaine de la théorie et de la pratique est inachevé, ou erroné, toutes les positions qui ne trouvent pas leurs justifications dans la lutte de classes, sont vouées à s’effondrer.
Article de Pierre Lecomte paru dans Informations ouvrières, n° 1325, semaine du 22 au 29 juillet 1987
C’EST volontairement que nous avons attendu, pour écrire, que le verdict soit prononcé. Verdict qui, les lois aidant, a sauvé la vie du tortionnaire nazi. Par leurs dépositions, les témoins qui ont souffert le martyre des camps et des tortures ont fait passer le souffle de la vérité. Bien que nous rejetions entièrement ses vues politiques, il faut également signaler la phrase prononcée par Chaban-Delmas : « Qui peut ici lever la main et dire qu’il n’aurait pas parlé sous la torture ? »
Article paru dans Informations ouvrières, n° 1103, semaine du 22 au 29 avril 1983
ARRIVÉE à Alger. Ce qui frappe d’abord, c’est la foule dense qui se presse dans les rues et les grandes artères de la capitale algérienne. La démographie devient un problème essentiel : la population a doublé depuis 1962, date de la proclamation de l’indépendance du pays ; 60 % de la population a moins de 20 ans. Ce sont donc les jeunes, et principalement des hommes, que l’on voit dans les rues, « attendant », désœuvrés, debout contre les murs, discutant à haute voix entre eux. Sont-ils au chômage ? D’autres, plus âgés, sont là aussi, déambulant sur les trottoirs. Font-ils partie, comme nous l’affirme le chauffeur de taxi, de ceux qui, ayant « pointé » à leur travail, s’en retournent à l’extérieur pour faire leurs courses (on dit « faire la chaîne » dans le langage d’ici) ? Les courses, les achats divers, constituent le principal sujet de préoccupation de la masse des Algériens : attentes interminables, rareté de certains produits de base (œufs, ampoules, bananes…) qui, « miraculeusement », réapparaissent brusquement sur le marché. C’est alors la ruée vers tel ou tel point de la ville où la rumeur indique « que c’est là que vient d’arriver » l’objet tant désiré.
Les conditions dans lesquelles l’Algérie a accédé à l’indépendance politique, le 5 juillet 1962, ont été telles que l’impérialisme français et international avait suffisamment de garanties quant au maintien des bases essentielles de sa domination économique. Les accords d’Evian signés en mars 1962 avaient nettement stipulés que tant la propriété de la terre que celle du sous-sol devait rester entre les mains des classes possédantes, c’est-à-dire en fait sous la domination des colons et du capital financier.
Il y a presque exactement dix ans, au terme de l’une des plus sanglantes guerres de libération nationale, l’Algérie parvenait à l’indépendance politique. En mars 1962, le cessez-le-feu était signé et, en dépit d’un dernier sursaut de la réaction colonialiste à Alger et dans les grandes villes d’Algérie, l’indépendance était proclamée le 5 juillet. Nous avons abordé, trop brièvement ici même (lire « I.O. » n° 557 du 22 mars et 558 du 29 mars, « Dix ans après Evian : quel bilan ? ») la question du bilan de dix années d’indépendance en Algérie. A la veille de l’anniversaire du 5 juillet 1962, et alors que toutes les forces intéressées au maintien du statu quo, c’est-à-dire au renforcement de l’Etat bourgeois algérien lui-même, se préparent à présenter leurs conclusions du moment, les militants révolutionnaires qui luttent partout pour reconstruire la IVe Internationale ouvrent le débat.
Lettre d’Yves Dechézelles parue intégralement dans Informations ouvrières, n° 661, 12-19 juin 1974, et partiellement dans Le Monde, 19 juin 1974.
4 juin 1974
Monsieur le Directeur,
Permettez à l’avocat et à l’ami fidèle de Messali Hadj d’apporter immédiatement une rectification à l’article que lui consacre Jean Lacouture dans « le Monde » du 5 juin.
L’heure n’est pas pour moi de revenir sur le long combat mené par Messali Hadj pour l’indépendance de l’Algérie. Mais certaines inexactitudes ont une résonance qui porte atteinte en profondeur à la personnalité de l’homme et du militant.
Article paru dans Informations ouvrières, n° 661, 12-19 juin 1974
Voici le récit que Me Yves Dechézelles a fait à « Informations Ouvrières » de l’enterrement de Messali Hadj, le 7 juin, à Tlemcen, où il a pris la parole devant une foule immense.
Nous sommes partis jeudi matin 6 juin par avion pour Oran via Marseille. Le corps de Messali Hadj était parti par convoi automobile la veille au soir et devait être pris dans le même avion que nous au départ de Marseille, à 17 heures.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.