Et maintenant l’antisémitisme. La propagande éclate mais elle avait commencé bien avant le procès de Prague. Mais pourquoi et comment est-ce possible vont se demander ceux qui n’ont pas encore su mesurer le cynisme stalinien – le « réalisme », disent les thuriféraires (et on a vu, sitôt après le procès, des staliniens honteux se précipiter à l’aide de Staline, démontrant doctoralement que « antisionisme » n’est pas antisémitisme).
Je suis heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la tenue d’une nouvelle rencontre autour du très beau livre collectif, Boubaker Adjali l’Africain : un regard tricontinental, qui vient de paraître aux éditions Otium.
Article paru dans le Bulletin de liaison du CEDETIM, n° 6, mai 1968, p. 10-13
INTRODUCTION
La complexité de la situation politique en Algérie nécessiterait une étude approfondie notamment de la période 1954-1962 ; en effet, le mouvement de libération nationale s’est formé alors et les problèmes politiques actuels (nature des oppositions, situation relative des « clans » dans le pouvoir) s’expliquent en grande partie par les conflits qui se sont développés pendant cette période. Une des caractéristiques essentielles de la Révolution algérienne, c’est qu’elle a été accomplie par une organisation purement nationaliste, le F.L.N., alors que le P.C.A., pourtant bien implanté et disposant de nombreux cadres, n’a rejoint la lutte qu’en 1956.
Article paru dans Combat communiste, n° 106, du 20 septembre au 20 octobre 1985
Depuis quelques mois, une campagne dénonçant le colonialisme français se développe en Algérie. L’enquête, menée parallèlement avec le quotidien « Libération », sur la découverte du charnier de Khenchela, n’a pas été une simple initiative des médias algériens, alors que Chadli était aux USA.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 85, juillet-août 1967, p.7-13
La crise du Proche-Orient, dont on pouvait redouter les prolongements les plus graves sur le plan international, a provoqué dans la population française une extraordinaire poussée passionnelle. Deux guerres mondiales n’ont, à coup sûr, rien appris aux habitants de ce pays : le bourrage de crâne, à peine moins sot qu’en 1914, conserve la plus large efficacité ; les informations truquées et tronquées sont avalées sans discussion par un bon peuple qui se pique pourtant d’être le moins conformiste de la terre, et il n’a même pas manqué un petit contingent de « révolutionnaires » prêts à découvrir les meilleures raisons de faire l’union sacrée avant même que le premier coup de feu ne soit parti. Mais il est vrai, que face aux bénisseurs des armées de l’Etat sioniste et de ses alliés anglo-américains, les défenseurs du « socialisme arabe » et de ses fournisseurs russes, se portaient au secours de régimes qui n’ont certainement rien à voir avec la libération des travailleurs ou même le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nasser n’est pas Hitler et Israël n’est pas une tendre colombe entourée de vautours. Mais Nasser et ses alliés arabes, y compris ceux d’Alger, quel que soit le rôle positif qu’ils ont joué naguère dans la lutte contre les impérialismes, ne sont plus maintenant que des exploiteurs aussi féroces qu’incompétents des travailleurs arabes – que les Russes ou demain les Chinois leur accordent leur soutien, ne change rien à l’affaire.
Article d’Assia Khalifa paru dans Et Thaoura, journal révolutionnaire marxiste d’Algérie, n° 4, avril 1983, p. 2.
Quelle peut être l’arme pour le pouvoir, afin de s’assurer une relative stabilité et faire oublier à des millions d’Algériens, la misère dans laquelle ils vivent ? …
La coupe du monde 82, nous a montré que ce moyen, très efficace par ailleurs et qui a fait ses preuves, reste le FOOTBALL.
Article d’Edgar Morin paru dans Arguments, 2e année, n° 10, novembre 1958, p. 27-31.
Que l’on s’entende bien. Je suis internationaliste et non nationaliste. Je ne respecte pas le nationalisme algérien comme un nationaliste éclairé respecterait un nationalisme étranger, légitime comme le sien propre. Au fait, je ne respecte rien. Ce qui mérite d’être reconnu et défendu, dans le nationalisme algérien, c’est la revendication à la dignité et l’égalité de 8 millions d’êtres humains, et c’est la condamnation d’un système colonial et raciste.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 28, janvier 1966
Dans une résolution adoptée après le coup d’Etat de Boumedienne, le C.C. du P.C.F. déclarait : « Le comité central, en se gardant de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’ Algérie, constate que la Constitution a été violée et qu’un coup sérieux a été porté à la cause algérienne, ainsi qu’au mouvement de Libération nationale des peuples ». Ne nous étonnons pas de ce « respect » du P.C.F. pour une Constitution typiquement bourgeoise, ni de ses protestations de « non-ingérence ». Cela répond parfaitement au légalitarisme qu’il affiche depuis des dizaines d’années. Ne nous étonnons pas davantage qu’il déplore la chute d’un pouvoir qui, en novembre 1962, décrétait la dissolution du « Parti communiste d’Algérie », c’est-à-dire d’un parti-frère : Moscou n’avait-elle pas accueilli le « socialiste » Ben Bella comme un « ami », un « camarade » et comme » « le plus grand révolutionnaire d’Afrique » ? On n’est pas plus royaliste que le roi… Mais voyons quelle est donc cette « cause algérienne » que le P.C.F. juge si gravement compromise. Pour nous qui avons déjà vu Ben Bella l’invoquer contre les dockers algérois en grève, les choses sont claires : ça n’était plus la cause d’un mouvement révolutionnaire, mais une raison d’Etat, un principe d’ordre bourgeois, et dès lors, un Boumedienne est à priori tout aussi indiqué qu’un Ben Bella pour la défendre et l’illustrer. Mais le P.C.F., lui, ne croit pas aux faits : il croit aux mots ; pour lui, le « programme » du benbellisme est, et reste celui de la Charte d’Alger, approuvé en avril 1964 au 1er Congrès du F.L.N. : « ne pas laisser compromettre la victoire historique sur l’impérialisme et mettre en cause l’option socialiste » « assurer dans la liberté le développement de l’Algérie nouvelle, démocratique et progressiste ». C’est sa phrase socialiste, qui attache le P.C.F. au souvenir du benbellisme. Ce que valait cette phrase, nous allons le voir.