Article paru dans Jeune Taupe, n° 37,juillet-août-septembre 1981,p. 5-7
Durant les semaines précédant les émeutes, la police ne cessait d’investir les rues de Brixton. Le vendredi 3 avril le quartier est bouclé. Pendant toute la semaine « l’opération Swamp 81 » (I) s’était déroulée avec pour conséquence l’arrestation et la fouille systématique d’environ 1 000 personnes – surtout des jeunes noirs.
Article paru dans Jeune Taupe, n° 12, novembre 1976, p. 5
Depuis le « septembre noir » d’Amman, où le mythe du « caractère révolutionnaire » de la résistance palestinienne a atteint son point culminant nous avons assisté à l’érosion de celui-ci. Aujourd’hui, après plus d’un an de « guerre civile » au Liban, d’engagements aux côtés de x ou y, d’atermoiements, d’hésitations et de négociations les organisations de la « résistance palestinienne » apparaissent plus que jamais pour ce qu’elles n’ont jamais cessé d’être : des appareils totalement dépendants des différents Etats du proche-orient et jouets aux mains des différents rivaux locaux et impérialistes.
Article paru dans Jeune Taupe, n° 21, juin-juillet 1978, p. 5-6
En juin 1978 a lieu, en Argentine, la XIe Coupe du Monde de football. Cette compétition suscite pour divers motifs plus de passions qu’à l’accoutumée. En dehors du déferlement chauvin consécutif à la qualification de l’équipe de France, c’est la situation politique de l’Argentine qui est la cause des émois actuels : la répression et l’arbitraire de la dictature militaire font des milliers de morts et de torturés dans les milieux oppositionnels et supposés tels. Au vu de cette situation « particulière », un « comité pour le boycott de l’Argentine » (COBA) s’est mis en place, à l’initiative de l’écrivain Marek Halter – célèbre entre autres pour ses tentatives de rapprochement israélo-arabe – soutenu par Amnesty International et les organisations démocratiques, de la gauche aux gauchistes. Le COBA ne condamne pas l’institution de la coupe du monde, il dénonce sa tenue en Argentine et demande le choix d’un autre Etat. Oui à la coupe du monde, mais dans un pays « propre », où les horreurs de la répression capitaliste sont moins criantes ! Était-il propre le Mexique en 1968, où les manifestants étudiants étaient abattus par des rafales de mitraillettes ? Était-elle propre, en 1972 et 1974, l’Allemagne des interdictions professionnelles, de la délation généralisée et des prisons cimetières ? Sera-t-il propre, en 1980, le Moscou des camps de travail et des prisons psychiatriques, lors de la tenue des Jeux Olympiques ? A ce sujet, on ne peut qu’admirer la cohérence du P. »C. »F. qui, dénonçant le boycott de l’Argentine, (1) prépare la participation aux J.O. à Moscou ! Les gauchistes qui dénoncent la situation politique de l’Argentine feront-ils de même pour l’URSS en 1980, ou alors l’Etat ouvrier étant ce qu’il est… !
Article paru dans Jeune Taupe,n° 24, janvier-février 1979, p. 6-8.
Depuis un mois, les médias ont consacré plus de temps et de pages à l’Algérie qu’ils ne l’avaient fait en quinze ans de régime boumédienniste. L’Algérie, cette nation « progressiste » était alors un sujet tabou, pour la droite comme pour la gauche, et dont on ne parlait qu’à l’occasion de ses rodomontades internationales (affaire du Sahara, nationalisation du pétrole, etc…). Le chef d’Etat algérien, le colonel Houari Boumédienne, s’en va doucement mais sûrement et l’on s’aperçoit qu’il ne laisse pas une situation florissante derrière lui tout comme l’on est « choqué » de voir une population pour le moins indifférente au spectacle de la survie artificielle de « son » ex-Raïs, attendant avec curiosité que les cardinaux du « conseil de la révolution »désignent le nouveau pape de l’Algérie.
Article paru dans Jeune Taupe,n° 16, juillet-septembre 1977, p. 8-11.
Depuis la grande vague électorale de 1976-1977, nous assistons à la recrudescence du mouvement de mécontentement social. C’est donc tout le contraire des espérances que la bourgeoisie algérienne portait dans les élections qui se produit. Rappelons nous qu’en l’espace d’une année la population algérienne s’est rendue quatre fois aux urnes (référendum sur la charte le 27 juin 1976, vote de la nouvelle constitution, élections du président de la république et de la nouvelle assemblée populaire algérienne). Pour une nation qui n’avait pas connu ce genre de manifestation depuis plus de 12 ans, c’était un déferlement. Pour comprendre ce phénomène aussi rapide que soudain, il faut analyser le contexte dans lequel il s’inscrit, sans oublier l’état général de crise économique particulièrement grave au niveau de la consommation (cherté inouïe de la vie) et de l’emploi des jeunes (60 % d’inactifs). Ces élections s’inscrivaient dans un triple contexte et nous pouvons affirmer qu’aucun des objectifs visés par ces élections n’a été rempli.
Article d’Al Bourquii paru dans Spartacus, n° 13, mars-avril 1979, p. 5-6
En quinze jours, la presse et les medias auront consacré plus de place à l’Algérie qu’ils ne le firent en treize ans de régime boumedieniste. Hier il fallait jouer des pieds et des mains pour s’informer sur la situation algérienne. Aujourd’hui on sait pratiquement « tout » sur les difficultés du pays et le mécontentement de la population : crise économique, démographique, faillite de la réforme agraire, maigre bilan de la politique d’industrialisation.
Extrait de l’article paru dans Jeune Taupe, n° 10, juin 1976, p. 17-18
Le Moyen-orient connait une crise grave à tous les échelons : crise économique, politique et sociale dont le Liban est la tragique illustration. Depuis quelques années, le mouvement ouvrier a fait une réapparition de plus en plus radicale sur son terrain de classe. C’est le moment qu’ont choisi des révolutionnaires arabes et israéliens, dont la radicalité est le produit de cette remontée des luttes prolétariennes, pour dégager une perspective communiste au Moyen-orient.
Article paru dans Jeune Taupe, n° 20, avril-mai 1978, p. 17-18.
Contrairement aux autres pays arabes, l’Algérie apparait comme le seul Etat où il ne se « passerait rien ». Une véritable conspiration du silence sur la situation sociale de l’Algérie s’est installée, scellée par l’alliance de tous les organes d’information, de la droite à l’extrême gauche (cf. par exemple « Libération »). Pour ce qui est du journal « Le Monde », il faut savoir lire entre les lignes pour se rendre compte de l’existence de « malaises ». On s’épanche d’autant plus facilement sur le conflit du Sahara Occidental (où l’Algérie joue un rôle de premier plan (1) ) que l’on tait la situation interne de l’Algérie.