Mon dernier article intitulé “20 ans après le ‘Printemps noir’ en Kabylie” vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 814, septembre 2021, p. 17-19.
Il s’agit du texte de mon intervention à la rencontre « Célébrons la Commune » organisée le 30 mai à Montreuil.
Article paru dans Le Bolchévik, n° 157, automne 2001, p. 11-15
28 août – Cela fait maintenant plus de quatre mois que l’Algérie est secouée par une révolte populaire contre le régime répressif du président Abdelaziz Bouteflika. Cela a commencé au mois d’avril par des manifestations contre la terreur policière qui sévit en Kabylie (à l’est d’Alger) vis-à-vis de la minorité opprimée berbère, mais cela s’est rapidement étendu aux masses de jeunes chômeurs et déshérités arabes de villes et bourgades dans tout le pays. Loin de calmer la révolte, la réaction brutale du régime militaire, qui a fait une centaine de victimes et des milliers de blessés, n’a fait qu’intensifier la colère des masses, et en particulier de la jeunesse chez qui le taux de chômage s’élève à 80 %. « Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts ! » disait une des banderoles de la manifestation du 14 juin à Alger. Un million de personnes ont participé à cette manifestation, ce qui en fait la plus grande manifestation de toute l’histoire de l’Algérie. Le Quotidien d’Oran, un journal bourgeois, disait que le pays est « au bord de l’insurrection. » Le gouvernement n’a pu empêcher qu’une telle mobilisation de masse ne se reproduise à Alger le 5 juillet puis le 8 août, qu’en bouclant toute la Kabylie avec un énorme dispositif policier. Le 20 août, le gouvernement nationaliste bourgeois n’a pu tenir la commémoration traditionnelle du congrès de la Soummam de 1956 (en pleine guerre d’Algérie) en raison d’une manifestation de centaines de milliers de Kabyles, qui se revendiquent des traditions de ce congrès du FLN contre le régime décrépit actuel. A bas la répression du gouvernement algérien contre les Berbères ! Libération immédiate des jeunes emprisonnés !
Article paru dans Le Prolétaire, n° 312, 1er au 15 mai 1980, p. 1 et 3
A la suite de l’interdiction d’une conférence sur « la poésie berbère ancienne » par les autorités algériennes le 10 mars dernier, ont eu lieu des manifestations un peu partout en Kabylie (Tizi-Ouzou, Larbaâ Nath Irathen, Azazga, Aïn El-Hamam, etc.) et à Alger.
Textes parus dans Inprecor,n° 143, 14 février 1983,p. 15-18
LE 2 novembre 1982, des affrontements violents éclataient entre étudiants progressistes et intégristes à la cité universitaire de Ben-Aknoun, près d’Alger. L’étudiant Amzel Kamel était tué par les nervis intégristes, et quinze autres étaient sérieusement blessés. Protestant contre les agissements meurtriers des activistes intégristes, 7 000 personnes accompagnaient les funérailles du jeune Kamel. En riposte, les intégristes organisaient à leur tour un rassemblement de 8 000 personnes, le 12 novembre, devant la Faculté centrale d’Alger, malgré la présence d’un fort dispositif policier.
Article de René Massignon paru dans Inprecor, n° 106, 20 juillet 1981, p. 32-35
A NOUVEAU, le mouvement berbère secoue l’Algérie. Un an après les explosions de Tizi Ouzou, contrairement aux espérances du FLN, il n’a pas été étouffé mais a continué de cheminer dans le cadre de la crise latente du régime. Ce mouvement pour les droits culturels des Berbères s’affirme aujourd’hui comme un point focal des mobilisations contre le régime présidé par Bendjedid Chadli.
Textes parus dans Inprecor, n° 80, 26 juin 1980, p. 23-24
L’INTERVENTION sauvage des forces de l’ordre à l’université et à l’hôpital de Tizi-Ouzou, la répression qui continue, la campagne de calomnie faisant de ceux qui se sont mobilisés des agents de l’impérialisme, le chauvinisme attisé par la presse, tout cela appelle une riposte.
Les étudiants du comité de la cité de l’université de Tizi-Ouzou projettent d’inviter l’écrivain Mouloud Mammeri à faire une conférence concernant son ouvrage « Poèmes kabyles anciens ». Les autorités universitaires ne se sont pas prononcées contre le principe d’une conférence, mais elles étaient pour son report.
A près de trois mois d’agitation des étudiants « arabisants », qui revendiquent l’utilisation systématique de l’arabe comme langue officielle, a succédé en Kabylie un mouvement populaire pour la reconnaissance de la langue berbère. C’est à la suite de l’interdiction d’une conférence de Mouloud Mammeri sur la poésie kabyle que se sont développées ces manifestations qui ont abouti, après une répression policière, à la visite du Ministre de l’enseignement supérieur Bererhi puis finalement, le 20 avril dernier, à l’investissement de la faculté de Tizi Ouzou par les flics, le quadrillage policier de la ville, l’arrestation d’un certain nombre d’étudiants et de travailleurs, et la répression féroce des manifestations, à Alger comme en Kabylie. La grève générale du 16 avril paralysant toute la Kabylie, atteignant Alger et même Annaba, montre s’il en est besoin le soutien populaire rencontré par ces revendications culturelles.
Le 10 mars à Tizi Ouzou, une conférence sur la culture berbère qui avait été appelée par un comité d’ étudiants et devait accueillir Mouloud Mammeri, écrivain algérien renommé, a été interdite. La préfecture de police (Wilaya), sous prétexte de risque de trouble de l’ordre public, a retenu quelques heures l’écrivain afin d’empêcher que la réunion ne se tienne.
Article de Chafia paru dans Oiseau-tempête, n° 4, hiver 1998, p. 34
ON NE MESURE PAS ENCORE, aujourd’hui, les traumatismes qu’a subis la société algérienne durant les années de spoliation coloniale et les sept années de guerre contre la puissance française. Et lorsque les médias français réduisent, depuis des années, l’Algérie à cette autre guerre plus récente, ignorant délibérément le refus d’un peuple de soutenir l’un ou l’autre camp, niant les résistances sociales contre les plans d’une bourgeoisie insolente aujourd’hui et plus pressée aussi d’en découdre avec les « gueux », on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une épuration d’une mémoire coupable. Comme si les atrocités d’aujourd’hui effaçaient celles d’hier, inscrivant la violence dans les gènes d’un peuple… On construit les murs que l’on peut contre l’histoire quand elle accuse.
Extrait de la brochure du Parti de la révolution socialiste, Remarques critiques à propos de la « charte nationale », collection El Jarida, 1976, p. 25-29
(…) Mais les aspects les plus réactionnaires de la « charte » apparaissent lorsqu’on aborde les questions idéologiques et culturelles. Dans ces domaines s’affirme d’une façon éclatante le caractère totalitaire de l’idéologie officielle : par le refus de la diversité, le terrorisme intellectuel, l’intolérance érigée en système. Le but visé est d’étouffer la contestation, de tuer l’initiative créatrice, de créer la passivité en imposant un conformisme intellectuel au nom duquel tout ce qui n’est pas dans la norme établie par le pouvoir doit être condamnée, rejetée.
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