Article de László Rudas paru dans L’Internationale communiste, n° 1, 1er mai 1919, p. 47-54
Cinq mois se sont à peine écoulés depuis l’écroulement de la monarchie austro hongroise, et, sous l’influence de la situation économique du pays, étant donnée l’incapacité totale des classes dirigeantes à mener dorénavant les affaires de l’état, le prolétariat hongrois a dû jeter à bas l’appareil de gouvernement bourgeois et établir à la place d’une démocratie bourgeoise la deuxième république des Soviets de l’Europe. Il fallait s’attendre à ce que l’irrésistible développement de la révolution en Hongrie amenât des réformes prolétariennes et cependant l’étonnement de tous a été grand devant ce fait que la bourgeoisie a reconnu son incapacité à diriger davantage l’organisme social et l’état, si bien que la dictature du prolétariat a été atteinte en Hongrie presque avec l’approbation de la bourgeoisie, sans effusion de sang. Et la question se pose : quelles sont les causes de cette transformation presque pacifique ? Et ensuite, peut-on craindre pour l’avenir une contre-révolution ?
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