Article de Jean Rous paru dans Franc-Tireur, 7e année, n° 328, 30-31 mars 1947, p. 1 et 3
L’ALGERIE CHERCHE SA VOIE (II)
De notre envoyé spécial Jean ROUS
Alger, mars. – La grande personnalité mystérieuse de l’Algérie, le prophète de l’indépendance, Messali Hadj, a bien voulu nous recevoir dans sa résidence surveillée de Bouzaréa, petite commune près d’Alger, qui domine la verte plaine encerclée par les monts de Kabylie.
Article de Jean Rous paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 10, 23 mai 1954, p. 1 et 3.
1° Tout d’abord une remarque générale : nous sommes depuis quelque temps entrés dans une étape nouvelle du regroupement de la Gauche en France dont il faut prendre conscience sous peine de « louper le coche ». Nous avons d’abord connu l’hémorragie et les scissions de 1947-48 à 1951-2, ainsi que des manifestations plus récentes, mais qui participent du même phénomène (exclusion d’André Denis par le M.R.P.). Cette étape a été caractérisée par le départ de la S.F.I.O. de 200.000 militants environ sur 320.000, par l’hémorragie correspondante du M.R.P., et aussi par le fait que la masse des démissionnaires n’a pu être rassemblée. Cependant se sont constitués des groupes qui ont eu une valeur de réaction et de témoignage : tentative du Rassemblement démocratique révolutionnaire, puis du Centre d’Action des Gauches indépendantes, Groupe progressiste, Cercles divers dans toute la France, et enfin renouveau intéressant de la Jeune République.
Article de Jean Rous paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 4, 28 février 1954, p. 1
Depuis 1948, personne ne prend plus au sérieux les élections algériennes. Leur caractère « préfabriqué » est devenu, pour ainsi dire, officiel. L’Administration vote pour les électeurs. C’est pourquoi ces derniers ont pris l’habitude de ne plus se déranger.
Article de Fred Zeller paru dans La Nation socialiste, nouvelle série, n° 1, octobre 1957
Il y a déjà trois années que nous sommes en guerre avec le peuple algérien et cette guerre dégénère en une affreuse tragédie dont on n’entrevoit pas l’issue.
Dans une opinion publique française jusqu’ici relativement insouciante – et dans une certaine mesure complice – l’inquiétude, je dirai même l’angoisse, a fait son apparition.
Un peu partout dans les villes et les villages de France, des familles sont amputées de leurs fils, ou de leurs pères.
Article de Jean Rous paru dans La Commune, n° 6, février 1958, p. 3
La conférence anti-impérialiste qui s’est tenue au Caire fin décembre 1957 et qui se présente comme la suite de la grande conférence de mai 1955, n’est que l’exploitation de l’esprit de Bandoeng aux fins d’un bloc contre l’autre.
Article de Jean Rous paru dans La Pensée socialiste, n° 19, 1er trimestre 1948, p. 1-2
Dans la crise actuelle du Socialisme et de la démocratie, ce qui est, peut-être, plus grave que les échecs et les défaites, c’est le doute et le désespoir qui commencent à s’emparer des meilleurs combattants.
Déclaration de Léon Boutbien et Jean Rous parue dans La Pensée socialiste, n° 18, novembre 1947, p. 1-3
A l’occasion du Conseil National du 14 décembre, Léon Boutbien et Jean Rous ont adressé cette déclaration aux militants socialistes :
La gravité des événements impose comme devoir à chaque socialiste d’étudier la situation, en toute objectivité, sans se laisser entraîner par des passions partisanes ou de tendances, sans se laisser dominer par des considérations sentimentales ou de caractère personnel, afin de dégager la meilleure ligne de conduite pour le Parti Socialiste. L’heure n’est pas de rechercher des formules, de prendre des attitudes spectaculaires, mais d’avoir le courage de définir et d’imposer une politique nette.
Article de Jean Rous paru dans Socialisme et Liberté, n° 1, février 1948, p. 22
LOIN de se constituer comme une union fédérative des peuples sur la base démocratique, à la manière du Commonwealth britannique, l’Union française devient chaque jour davantage la pure et simple couverture du colonialisme.
Article de Jean Rous paru dans La Pensée socialiste, n° 13, mars-avril 1947, p. 17-18
A l’occasion d’un bref séjour sur la magnifique terre d’Algérie, nous n’avons pu que recueillir des impressions et des suggestions générales, et nous n’allons point, après tant d’autres, nous donner le ridicule de résoudre en quelques lignes un problème infiniment complexe, aux lieu et place des intéressés eux-mêmes, c’est-à-dire de 1 million d’Européens, de 7 millions de musulmans et de leurs meilleurs représentants.
Article de Jean Rous paru dans Correspondance Socialiste Internationale, 9e année, n° 86-87, juillet-août 1958, p. 6
C’est en tant que secrétaire général du « Congrès des Peuples contre l’Impérialisme » (1948-1955) que je viens rendre hommage au noble exemple de militant socialiste anticolonialiste que Marceau Pivert a su incarner, et dont il laisse le souvenir à la future génération socialiste et aux peuples d’Afrique et d’Asie.
ALLONS-NOUS vers l’âge d’or ou vers une nouvelle barbarie ? Le régime de demain sera-t-il un capitalisme rénové sous la forme d’un capitalisme d’État, sera-t-il le socialisme, ou bien quelque chose d’entièrement original ?
DEUX conceptions de la liberté s’affrontent dans l’essai d’Emmanuel Mounier Liberté sous conditions (aux Editions du Seuil) et dans celui de René Maublanc Le Marxisme et la liberté (aux Editions Sociales).
L’article que nous reproduisons ci-dessous est tiré de « L’Ecole républicaine », bulletin de la section d’Alger du Syndicat National des Instituteurs et Institutrices de l’Union Française, du mois de mai 1952.
Il nous a paru important de le communiquer à nos lecteurs, pour la position anticolonialiste du camarade Doukhan, position parallèle à celle que défend « Le Libertaire » dans la métropole.
Article de Jean Rous paru dans Combat, le 21 juin 1974
Jean Rous et Habib Bourguiba (1951). Archives Pierre Chevalier
Messali Hadj est mort. Depuis 1936 période où je l’ai connu en luttant à ses côté pour la défense de « l’Etoile nord-africaine », il était à mes yeux non seulement le pionnier de l’émancipation algérienne mais un vieil ami rencontré le plus souvent dans ses résidences forcées et ses lieux d’exil plutôt qu’en liberté. Je ne l’avais pas revu depuis un certain temps, j’ignorais la gravité de sa maladie et j’ai donc été vivement touché en rentrant à Paris le mardi soir 4 juin d’apprendre sa mort. J’ai pensé aussitôt à sa longue vie de lutte et à l’Algérie révolutionnaire dont il avait inlassablement depuis 1925 éveillé la conscience nationale et le vouloir vivre. Le lendemain le premier journal que j’ouvris fut « El Moudjahid » le porte parole de l’Algérie nouvelle. Il disait simplement : « Messali Hadj cofondateur de l’Etoile nord-africaine, président du PPA et du MTLD n’est plus ». Dans son laconisme cette dépêche contenait en raccourci toute une leçon d’histoire. Ainsi au-delà des règlements e comptes fratricides que la bonne volonté fut impuissante à empêcher, l’inéluctable et souveraine mort accomplissait son œuvre réconciliatrice. Messali entrait officiellement dans l’histoire comme le père du nationalisme algérien. Peu de temps après on devait apprendre qu’informé de sa maladie, le président du Conseil de la révolution algérienne, Houari Boumédienne avait autorisé son transfert à Tlemcen pour qu’il puisse mourir dans sa patrie. Désormais Messali repose à côté de son père dans cette terre qui fut le berceau du nationalisme algérien et même nord-africain.
Gilles Martinet, Claude Bourdet, René Capitant, Jean Rous, Georges Suffert, Pierre Stibbe, Jean Nantet, André Philip, Pierre-Henri Simon, Jean Daniel et Robert Barrat ont signé le texte suivant :
Le massacre de Melouza a bouleversé l’opinion française et surtout ceux qui, depuis des années, se sont attachés à dire la vérité sur le drame algérien.