Parce que nous ne voulons ni de la guerre ni du fascisme, il nous faut dénouer et combattre la politique du « Front Populaire ». Dénoncer et combattre l’escroquerie « au pain, à la paix et à la liberté ». Et aussi et surtout opposer aux démagogies fallacieuses les vrais moyens de lutter contre la guerre, la misère et l’oppression.
Article d’André Ferrat alias Morel paru dans Que Faire ?, 2e année, n° 13, janvier 1936, p. 6-13
« A la farce du coup d’Etat monarchiste correspond la farce de la défense républicaine. »
Rosa LUXEMBOURG.
A chaque fois que l’on critique la politique des dirigeants du Front Populaire du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, on répond invariablement : « Que voulez-vous ? Il fallait et il faut encore sauver la République contre le danger fasciste imminent et redoutable qui la menace ». Que ce soit au Comité central du 17 octobre ou dans « L’Humanité », dans les discours de Manouilski ou dans le rapport de Dimitrof. C’est un leit motiv. Toute la politique de Thorez, Duclos et Cie repose sur cette affirmation : « Dans la situation actuelle, la classe ouvrière n’est pas placée devant la question : démocratie bourgeoise ou dictature prolétarienne, mais devant la question : démocratie bourgeoise ou fascisme ». C’est pourquoi, ajoutent-ils, le prolétariat doit lutter pour le maintien de la « démocratie bourgeoise », pour la sauvegarde des « institutions républicaines ».
Editorial paru dans Le Libertaire,n° 484, 21 février 1936, p. 1
Il paraît qu’il y avait dimanche dernier bien du monde du Panthéon à la Nation. Nous écrivons : il paraît, car, en effet, l’Union anarchiste n’avait pas pris place officiellement dans le cortège, et nombre de nos camarades, en restant chez eux, avaient refusé de joindre leur voix à celle des choristes du Front populaire.
Article de Charles Hainchelin alias Henri Chassagne paru dans Clarté, n° 4, novembre 1936, p. 218-219
Les livres où le fascisme est étudié sont rares, très rares, du moins ceux qui n’émanent point d’admirateurs d’Hitler et de Mussolini, de laudateurs salariés des régimes de force ; c’est pourquoi nous devons saluer avec joie la parution du livre du camarade Daniel Guérin membre du parti socialiste S.F.I.O.
Article de Robert Brizon paru dans Que Faire ?, 2e année, n° 15, mars 1936, p. 15-18
Après de longs et difficiles conciliabules, le Comité directeur (?) du Front Populaire s’est donné un programme. Les dirigeants de feu la C. G. T. U. le reprennent pour en proposer à la C. G. T. unifiée l’adoption comme plate-forme de revendications immédiates.
Sous quel drapeau, pour quels idéaux va donc désormais officiellement se dérouler le mouvement du Front Populaire ? Rappelons brièvement les idées principales du programme.
Article paru dans La Commune,organe central du Parti Communiste Internationaliste,n° 17, 27 mars 1936, p. 1
Cinquante années de mœurs parlementaires et de démocratie frelatée ont créé en France une situation de fait dont un parti révolutionnaire ne peut pas ne pas tenir compte.
L’attitude des Jeunesses socialistes révolutionnaires détermine des réactions fort diverses. Mais il en est une qui nous impose une mise au point. Il existe en effet des jeunes, et la présente page est émaillée d’exemples de ce genre, qui du plus haut sommet de l’intellectualisme, sceptique et, dilettante nous reprochent je ne sais trop quel sectarisme terre a terre. Pour nous l’action révolutionnaire est une action ingrate, tissée de menus faits dont tous sont animés par une idée semblable ; c’est une longue patience vers l’acquisition d’arrache-pied du but immense de l’émancipation des hommes, et non pas une simple dissertation dans le vide destinée à n’être jamais suivie d’effets concrets. Pour nos amis, au contraire, l’action consiste en fait à contempler la lutte du sommet de l’arène, en menant grand tapage, en jetant des fleurs et en s’écriant de temps en temps : « Bravo toro ! » Ceux qui se croient les plus sportifs sont souvent ceux qui, spectateurs habituels des compétitions n’ont en fait jamais pratiqué le sport.
Article de Pierribeparu dans La Jeune Garde, n° 10, 12 décembre 1936, p. 6
Le petit opuscule par lequel André Gide nous livre ses impressions d’un séjour d’un mois en U.R.S.S. a déjà fait couler beaucoup d’encre. En effet, son témoignage a pour tous, amis comme ennemis et de l’U.R.S.S. et du communisme une importance essentielle : il est celui d’un intellectuel bourgeois d’une probité absolue, récemment gagné par la mystique de l’U.R.S.S. et chez qui la déception de n’avoir pas trouvé dans ce nouveau monde ce qu’il en attendait n’a pas tué l’objectivité ni amoindri la foi dans la révolution sociale. Mais, pour bien tirer de cet ouvrage tous les enseignements qu’il comporte, il faut s’y garder d’y chercher autre chose que ce que l’auteur y apporte : le jugement d’un individualiste qui, après s’être cherché pendant toute une vie avec une sincérité allant jusqu’à l’humilité, a compris, au soir de celle-ci, que seule la révolution sociale, l’émancipation de la classe des prolétaires, la « dernière des classes », pourrait, en réalisant la société sans classes, libérer l’individu de toutes les entraves intellectuelles et morales dans lesquelles l’étreint une société basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme.
Lorsqu’en 1933, André Gide vint au communisme et à la défense de l’U. R. S. S., la presse du P. C. et de ses filiales donnèrent à cette adhésion un retentissement extraordinaire. L’événement en valait la peine car A. Gide est incontestablement un des meilleurs écrivains de ce pays et sa venue parmi les amis de l’U. R. S. S. était pour celle-ci une caution morale prestigieuse. D’autant plus, qu’il faut reconnaître à cet homme, en plus de son talent, un grand courage et une grande probité.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 962, 12 décembre 1936.
Sous ce titre, notre camarade Malatesta publiait en 1899 une brochure qui s’applique exactement à cette Monarchie espagnole dont Franco et ses complices se font aujourd’hui les défenseurs. Nous la traduisons non seulement comme document historique, mais afin que les jeunes camarades se rendent bien compte que la situation espagnole actuelle n’a pas un aspect entièrement nouveau, et que le problème de grouper toutes les forces antimonarchistes — aujourd’hui antifascistes — avait déjà été envisagé. Tous les raisonnements faits par Malatesta redeviennent d’actualité et la solution qu’il propose est dans ses grandes lignes celle adoptée par la C.N.T. et la F.A.I. sous la pression même des nécessités. A chacun d’en juger
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 944, 15 mars 1936.
Elle s’est posée une fois de plus à l’occasion des élections espagnoles du 16 février écoulé. Nous croyons utile de verser au débat cette lettre de Malatesta à Fabbri :
Qu’on ne voie pas dans les notes qui vont suivre l’esquisse d’un exposé général de la situation à Barcelone, et encore bien moins de l’ensemble de l’Espagne. La révolution est une chose formidable, un colosse protéiforme dont il est vain de prétendre saisir tous les traits, et qui change de physionomie d’heure en heure. Il ne s’agit donc ici que de notes, notes tracées en hâte après huit jours passés en Catalogne, notes relatives uniquement au moment présent et à ce point précis de l’Espagne.
Éditorial de Bernard Lecache, Le Droit de vivre, 18 juillet 1936.
Je vous ai vus, et bien vus, mardi dernier, quand vous défiliez en rangs serrés.
Je vous ai vus, les uns et les autres, pressés derrière vos chefs, tendant le poing, saluant passionnément les foules passionnées. Et j’ai compris que nous étions, vous les Musulmans et nous les hommes de la L.I.C.A., des sots.
Article paru dans Le Libertaire, n° 390, 20 mai 1954.
A quelques semaines avant sa mort, il collait encore le « LIB » à Aulnay. Nous lui disions de se reposer, nous le sentions faible. Il n’y avait rien à faire. Il voulait militer, il voulait se battre jusqu’au bout.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 11, octobre 1959, p. 1-2.
Il y a un an De Gaulle arrivait au pouvoir en promettant la paix en Algérie et depuis la guerre n’a fait quo s’intensifier. On aurait pu croire que la population travailleuse, qui en supporte les conséquences, serait mécontente et s’opposerait à cette politique. Non, De Gaulle continue la guerre et tout le monde se tait. Mais s’il l’arrête, tout le monde criera au miracle et prétendra qu’il est un homme génial et pacifique.
Texte du MNA diffusé sous forme de tract et publié dans La Voix du Peuple, n° 22, juin 1956.
En 1936, lors du projet Blum-Viollette, les politicards Ferhat Abbas, Dr. Bendjelloul, Tewfik El-Madani, les socialistes, les communistes et les Oulémas constituaient le « Congrès Musulman » pour soutenir et faire adopter par le Parlement et le Sénat français ce projet qui devait mettre fin à la nation algérienne.
J’ai choisi de partager ce texte de la philosophe française Simone Weil (1909-1943) dans lequel elle prend position contre la dissolution de l’Etoile nord-africaine (ENA) par le gouvernement de Front populaire. L’ENA, dirigée par Messali Hadj, est surtout présente dans l’émigration algérienne en France et représente le courant politique le plus avancé dans la lutte indépendantiste. Le texte de Simone Weil permet de comprendre les arguments et engagements de ces intellectuels français en solidarité avec les causes algérienne et anticolonialiste, bien avant le 1er novembre 1954.
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