Article de Georges Fontenis paru dans Le Libertaire, cinquante-sixième année, n° 396, 26 août 1954, p. 1-2
La position F.C.L. de « Soutien Critique » se vérifie
AU Maroc, la lutte s’amplifie malgré les mensonges de la grande presse qui ose prétendre que les ordres de grève ne sont pas suivis mais qui avoue en même temps le renforcement des mesures policières et militaires. Les attentats se multiplient, frappent de plus en plus vite. La détermination des partisans marocains, leur précision et le soutien que toute la population leur accorde rendent vaines les précautions et les « ratissages » de l’occupant. Tout un peuple s’est engagé dans une lutte gigantesque pour sa liberté. Sans doute, tous les Marocains ne sont-ils pas conscients de l’enjeu réel du combat, sans doute croient-ils souvent eux-mêmes qu’il s’agit seulement de se débarrasser de l’étranger qui les exploite. En fait, ils battent en brèche l’impérialisme sur une de ses positions essentielles (tant au point de vue économique que stratégique) et pose le problème de l’émancipation totale de leur peuple. Car, en poursuivant la lutte, ils vont contraindre les demi-résistants à se démasquer, ils vont mettre au pied du mur les chefs nationalistes, ils vont prendre conscience que Mohamed ben Youssef n’est qu’un symbole, passager, et que leur but profond, réel, c’est d’être débarrassés de toute forme d’exploitation, pour une société sans classes et sans Etat.
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