Communiqué paru dans Le Travailleur, 5 avril 1905 ; suivi de « A propos de la Séparation des Eglises et de l’Etat » paru dans Le Travailleur, 13 avril 1905
Ce que demandent les Libres-Penseurs :
Le Secrétariat du Congrès de Paris nous adresse la communication suivante :
Le fanatisme anticlérical, qui entraîne parfois des socialistes à prendre fait et cause pour l’Etat contre l’Eglise, fait oublier à ces frères de la même cause d’émancipation sociale, que l’Etat est aussi, autant que l’Eglise pour ne pas dire davantage, un instrument de domination capitaliste que le prolétariat socialiste et révolutionnaire aura à conquérir pour détruire ensuite dès que la prochaine révolution sociale aura accompli sa tâche rénovatrice.
À l’occasion du 120ème anniversaire de la loi sur la séparation des Églises et de l’Etat, j’aurai l’honneur d’animer une conférence-débat sur le sujet, le samedi 6 décembre 2025 à 14h à l’EDMP : 8, impasse Crozatier 75012 Paris (métro Reuilly-Diderot).
Article de Georges Adèce paru dans Les Semailles, n° 1, 20 juillet 1905
Encore que la teneur de certains articles la rende contestable, il apparaît éminent à l’opinion publique, qu’on peut appeler l’opinion aveugle, que la décision de la Chambre des députés est bien la Séparation des Eglises et de l’Etat.
Lundi est venu en discussion le contre-projet du citoyen Allard, dont il a été parlé déjà dans le Socialiste, et que nos camarades connaissent. Cette discussion a permis à nos camarades Allard et Vaillant d’exposer à la tribune ce que les socialistes révolutionnaires entendent par séparation des Eglises et de l’Etat.
L’agitation anticléricale qui se poursuit depuis l’affaire Dreyfus vient d’aboutir à sa conséquence logique : le cabinet Rouvier vient de déposer à la Chambre un projet de Séparation des Eglises et de l’Etat, qui ne peut manquer d’être adopté.
Puisqu’on va, paraît-il, mettre en discussion un jour ou l’autre le fameux projet dit de « séparation des Eglises et de l’Etat », il va falloir plus que jamais en faire le thème des discussions dans la presse et dans les réunions du parti.
Article d’André Rolland paru dans Germinal, organe de la Fédération des travailleurs socialistes algériens, n° 9, 25 juin 1905
La discussion de la loi de séparation se poursuit lentement. Que va-t-il en sortir ? Rien ou peu de chose. Le projet Briand, déjà si libéral, semble devoir se libéraliser de plus en plus.
Lois Barangé-Marie, loi Debré, projets gaullistes de Réforme de l’Enseignement et de subventions aux Instituts Catholiques, autant de mesures dont le sens apparaît clairement. L’offensive de l’Eglise contre l’Ecole laïque se développe sur deux plans : d’une part, obtenir le maximum d’argent de l’Etat ; d’autre part, « cléricaliser » l’enseignement public. Pourquoi cette offensive ? Quels sont ses moyens et comment se défendre ou contre-attaquer ? Il importe que les militants ouvriers ne laissent pas de côté cet aspect de leurs luttes.
Article de Jacques Gallienne paru dans La Vérité, n° 134, 2 août 1946 ; suivi de « Pourquoi défendre la laïcité », La Vérité, n° 136, 16 août 1946 ; « Comment défendre l’école laïque », La Vérité, n° 137, 23 août 1946
DEPUIS les décrets de la Convention des 18 septembre 1794 et 21 février 1795 qui décidaient que la République ne paierait plus les frais et les salaires d’aucun culte, une longue tradition de laïcisme s’est établie en France. La laïcité, au même titre que la séparation des Eglises et de l’Etat semble un principe solidement établi, qui ne saurait être remis en question.
Le Congrès de Nîmes du Syndicat national des instituteurs a de nouveau appelé l’attention sur les progrès du cléricalisme dans certaines régions, comme en Vendée, où le nombre des écoles dites « libres » (c’est-à-dire confessionnelles, catholiques) surpasse aujourd’hui le nombre des écoles publiques.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, Troisième année, n° 24, mars-avril 1924, p. 2
La construction d’une mosquée à Paris serait par elle-même un évènement sans importance, si elle ne marquait le début d’une tactique, d’une nouvelle politique coloniale, de l’impérialisme français à l’égard des peuples musulmans qu’il domine.
Article de Pierre Morain paru dans Jeune Révolutionnaire, n° 8, février 1955, p. 2-4et dans Le Combat syndicaliste, n° 122, 2 juillet 1954, p. 2-3
L’argent roule, coule, fructifie, cela pour une classe bien spécifiée de notre société capitaliste : la classe possédante, la classe bourgeoise. Et si les nuits peuvent nous montrer les orgies des boîtes nocturnes où ces messieurs font la foire, quittes, par ailleurs, à prêcher la morale ou à mépriser l’ouvrier qui boit pour oublier souvent sa misère, son taudis, sans avoir besoin de la nuit et des boîtes pour se cacher.
Article de Jean Cotereau paru dans La Pensée socialiste, n° 6, juillet 1946, p. 20-23
LE but du socialisme est la libération de l’homme. Libération économique mais aussi intellectuelle. Ce but s’accommode de tout idéal philosophique et religieux. A deux conditions toutefois : d’abord, que cet idéal ne mette pas en cause l’opportunité de cette libération, en prétendant par exemple qu’elle est contraire aux desseins d’une Providence, que la destinée de l’homme est de gagner le bonheur du ciel par sa résignation devant ses épreuves terrestres, ensuite que cet idéal ne jette pas l’anathème comme entaché de perversité à un quelconque autre idéal.
C’est le défaut des discussions générales. Il est vrai que c’est aussi leur intérêt. Mais me voilà conduit à reprendre une fois encore la plume pour répliquer à l’article du 27 avril, d’André Philip.
Cette fois, je ne suis pas seulement accusé de faire de la métaphysique. Car il paraît que je suis un métaphysicien. Je ne m’en serais jamais douté…
Je ne suis pas surpris d’avoir provoqué l’indignation de deux camarades « chrétiens » par mon article sur Socialisme et Religion. J’ai l’habitude de ces réactions. Quand on se permet, maintenant, dans un journal socialiste ou socialisant, de médire du christianisme, il se trouve toujours quelques pasteurs ou quelques élèves-pasteurs pour s’indigner. L’avouerai-je : Ce n’est pas à eux que je m’adressais. Nos deux camarades pensent pouvoir croire en Dieu, pratiquer une religion, et se prétendre socialistes. C’est leur droit. Mais ce n’est pas la question. Et ce ne sont pas les deux douzaines de socialistes chrétiens que peut compter notre Parti qui ont à la résoudre.
La campagne contre l’ambassade bolchevik a inspiré à Léon Blum un article (Populaire du 18 octobre) dont certains passages me semblent devoir être réfutés. Son talent, sa double fonction de leader parlementaire et de directeur du quotidien socialiste, font de Léon Blum, aux yeux de la masse qui ne connaît pas très bien le fonctionnement de nos organismes de parti, l’oracle du socialisme. Ce qu’il dit, ce qu’il écrit, même si ce n’est parfois — et c’est le cas — que la manifestation d’une opinion toute personnelle, est interprétée par beaucoup comme la pensée de l’ensemble du Parti. D’où la nécessité, pour les socialistes qui pensent autrement, et lorsqu’il s’agit de points importants de notre tactique, de ne pas laisser sans la discuter l’opinion de Léon Blum.
Article paru dans Le Populaire, 15e année, n° 3324, 15 mars 1932, p. 4
Ne pouvant retracer ici dans tous ses détails la démonstration continue à laquelle procède dans son si intéressant ouvrage notre camarade Marceau Pivert (L’Église et l’École, Figuière édit.), nous voudrions insister quelque peu sur la thèse centrale ; la religion est-elle, peut-elle être, pour un socialiste, et pour le parti socialiste, une « affaire privée » ?
Article signé Henry-Leconte paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 6-7
Les orgues des cathédrales font plus que de chanter la gloire de Dieu ; elles exhalent aussi l’inquiétude de voir les masses échapper à l’envoûtement de leurs symphonies surnaturelles.
Article paru dans Le Libertaire, n° 141, 6 août 1948, p. 3
C’est avec plaisir que nous accusons réception (et les surréalistes voudront bien nous excuser du retard) d’un tract intitulé « A la niche, les glapisseurs de Dieu », signé par Breton, Maurice Henry, Pierre Mabille, Benjamin Péret et bien d’autres encore.
Chronique de Maurice Audebert parue dans Raison présente, n° 90, 2eme trimestre 1989, p. 126-128
D’après les informations d’hier « les tueurs sont en marche ». J’ignore ce qu’il en sera dans quelques semaines, quand paraîtra cette chronique : peut-être déjà arrivés puisque, par ces temps, la barbarie s’affiche en toute bonne conscience ; sans compter que, comme ils le promettent, si ce n’est pas demain ce sera plus tard car la police se lassera bien un jour de protéger le « criminel ». Salman Rushdie, comme on l’aura compris. D’après ces mêmes informations, un millier de musulmans ont manifesté dans les rues de Paris, et dont certains criaient « à mort ! » ; dans la foule, on voyait des gamins, particulièrement véhéments ; sur le petit écran. Monsieur Le Pen, qui se frottait les mains : « ce que vous voyez là, ce n’est que l’avant-garde ; demain ils seront des millions et c’en sera fait de vos libertés. » Pendant ce temps d’autres condamnent mais s’interrogent car il paraît qu’il faut laisser leur chance aux « libéraux » de là-bas.
Article de Guy Germinal paru dans Noir et Rouge, n° 15-16, printemps-été 1960, p. 1-32
AVANT-PROPOS
L‘historien Michelet, plusieurs fois cité, écrivait : « La liberté du catholicisme dans un gouvernement républicain est uniquement et simplement la liberté de conspiration. »
Il peut sembler paradoxal que la bourgeoisie conspire au sein de son propre régime alors que les représentants de la classe ouvrière en sont réduits bien souvent à lutter pour une « légalité ». Le problème se résume à savoir si l’idéal révolutionnaire peut mieux se développer dans les masses au sein d’un régime de liberté qu’au sein d’un régime de dictature…
Article de Martine Vidal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, juillet-août 1959, p. 80-82
C’est la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, a imposé la laïcité de l’enseignement public, parmi une série d’autres réformes anticléricales, à un moment où l’Eglise représentait pour elle un adversaire politique. Depuis, l’Eglise a évolué ; toujours au service de la classe dominante, elle est maintenant au service de la classe bourgeoise. L’anticléricalisme de la bourgeoisie s’est éteint et la laïcité de l’école publique est de nouveau mise en question.
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