Article paru dans Gavroche, n° 184, 7 avril 1948, p. 5
ILS étaient douze, quelquefois neuf, quelquefois treize, au hasard des excursions ou des rencontres, dans ce beau palais d’exposition coloniale qui se dresse à l’entrée des gorges de la Chiffa.
Article paru dans Gavroche, n° 184, 7 avril 1948, p. 5
ILS étaient douze, quelquefois neuf, quelquefois treize, au hasard des excursions ou des rencontres, dans ce beau palais d’exposition coloniale qui se dresse à l’entrée des gorges de la Chiffa.
Appel paru dans Gavroche, n° 169, 24 décembre 1947, p. 1-2
NOUS publions aujourd’hui le texte intégral du premier appel adressé par un groupe d’intellectuels français à la conscience internationale. Soucieux de préciser publiquement leurs positions intellectuelles, morales et politiques devant les événements et décidés à résister à la poussée de forces qui, dans l’univers et à l’intérieur de chaque nation, aveuglent aujourd’hui les esprits, préparant ainsi des catastrophes que certains considèrent comme fatales, quelques hommes de gauche, qui croient encore à la liberté et à la responsabilité, ont choisi de préciser leurs accords sur le plan de la vie internationale, comme sur celui de la vie nationale.
Article de Roland Pottier paru dans Gavroche, n° 10, juin-juillet 1983, p. 7-11
Ce jour-là, le 17 octobre 1961 vers 20h, une pluie fine tombe avec insistance sur l’asphalte parisien. Aux quatre coins de la capitale, des cortèges se forment pour converger vers son centre. Des travailleurs algériens sont venus de toute la région parisienne parce qu’ils n’admettent pas les contrôles d’identité, la fermeture de leurs lieux de rencontre après 19 heures et le couvre-feu de 20h30 à 5h30 imposé, le 6 octobre, par le préfet de police Maurice Papon.
Article de Jean Texcier paru dans Gavroche, n° 118, 28 novembre 1946, p. 1-2
« LA fin justifie les moyens ». On connait la formule. Elle ne date pas d’aujourd’hui. Posée comme un précepte de morale et de politique utilitaires, elle a été et elle est toujours brandie par tous les conquérants. tous les dictateurs, tous les fanatiques.
Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 175, 4 février 1948, p. 5
RICHARD WRIGHT a déjà publié en français deux ouvrages : « Un Enfant du pays », roman d’un noir qui s’assoit sur la chaise électrique après avoir assassine, par peur, une jeune blanche émancipée ; « Les Enfants de l’oncle Tom », recueil de nouvelles où nous est décrite la condition présente du noir américain, paria d’une société qui le craint et se venge cruellement sur lui de sa propre frayeur (1). « Black Boy » (« Jeunesse noire ») (2) diffère de ces deux ouvrages en ce qu’il ne fait nulle place à la fiction. L’auteur raconte sa jeunesse avec les mots les plus courants et sans céder à l’attrait du pittoresque.
Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 76, 7 février 1946, p. 5
EN ces temps de confusion, de veulerie et de grande tolérance, où les frontières autrefois nettes s’estompent et deviennent fluctuantes dans la société comme chez les individus, où les adversaires se saluent du fleuret moucheté avant d’entreprendre un combat qui se marque surtout par un assourdissant battement de pieds sur les planches, où la résignation, l’atonie et le scepticisme ont délogé la vie et la volonté de lutte, il est urgent de restaurer la seule justification de l’homme ici-bas : la révolte. Avant de lui tracer des limites, à quoi s’emploient tous les gens « compréhensifs », il est indispensable d’en élucider le contenu et d’en marquer la nécessité.
Article de Pierre Champromis paru dans Gavroche, n° 15, 7 décembre 1944, p. 2
FAUT-IL présenter au grand public la personnalité d’Albert Camus ? On sait que celui-ci s’est révélé en 1942 par un essai : le Mythe de Sisyphe et un roman, l’Etranger qu’on a généralement salués comme les œuvres les plus marquantes parues depuis le début de la guerre. On sait qu’il a cette année publié deux pièces Le Malentendu et Caligula. Bien qu’il ait la discrétion de ne pas les signer, on sait surtout qu’il est l’auteur de ces éditoriaux de Combat que leur pensée ferme, leur belle langue simple et classique détachent sur le fond un peu terne de la presse quotidienne.
Article de Maurice Nadeau paru dans Gavroche, n° 118, 28 novembre 1946, p. 5
LE propre des œuvres profondément engagées dans l’époque est de susciter la polémique. On peut même avancer que les œuvres fortes la suscitent toujours ; voyez Miller, voyez le courant actuel de littérature noire principalement branchée sur l’Amérique et où l’on trouve du bon et du mauvais mais qui ne peut laisser indifférent. Souvenons-nous des anti-Gide d’avant 1914, des anti-Valéry de 1920, des anti-Claudel de toujours. Pour Arthur Koestler, la question déborde le plan artistique et même celui des mœurs ; elle se meut dans un domaine où les passions se déchaînent au maximum : la politique.
Article de Francis Dumont paru dans Gavroche, n° 98, 11 juillet 1946, p. 5
DANS quelle mesure a-t-on le droit du vivant d’un auteur de rechercher l’explication de l’oeuvre dans les éléments biographiques ? Le fait est qu’Arthur Koestler ne consent à livrer à la curiosité du public que quelques indications précises, jalons de la route visible. Or, il n’est nullement prouvé qu’il est indifférent que Koestler soit né là ou ailleurs. Tout au contraire le fait qu’il ait passé ses années d’enfance et de jeunesse dans un milieu de bourgeois libéraux et israélites au moment de la décadence de l’empire austro-hongrois, nous parait chargé de sens. A l’époque où le jeune Koestler commençait son apprentissage d’homme, une société qui obscurément se savait condamnée jouissait de ses restes et réalisait une certaine douceur de vivre à peu près inégalable. Nous sommes persuadés que c’est cette ambiance qui a contribué à déterminer chez Koestler la primauté de la liberté individuelle sur la justice sociale.
Article de Frédéric Stane paru dans Gavroche, n° 95, 20 juin 1946, p. 5
APRES-DEMAIN, la Société des gens de lettres reçoit en son hôtel Richard Wright. J’ignore si la majorité des messieurs-dames que l’on rencontre ordinairement à ces raouts savent exactement qui est Richard Wright. Peut-être est-il charitable de les avertir qu’il s’agit non seulement d’un de ces romanciers américains qui font rougir les émules de M. Henry Bordeaux lorsqu’ils en entendent parler, mais encore d’un écrivain noir, le plus brillant des écrivains noirs de sa génération. Mme Camille Marbo est prévenue.
Article de Jean Texcier paru dans Gavroche, n° 158, 9 octobre 1947
Les animaux deviennent facilement, en littérature, des personnages philosophiques. Ou plutôt ils se mettent aisément au service des moralistes.
Contribution de Jean-Jacques Gandini parue dans Gavroche, revue d’histoire populaire, n° 20, mars-avril 1985, p. 1-7
En septembre dernier avait lieu à Venise un colloque organisé par le Centre Pinelli de Milan sur le thème : « Tensions libertaires dans un monde de tendance autoritaire ». M. J.-J. Gandini y présentait une excellente contribution centrée sur George Orwell et « 1984 » ; nous publions de larges extraits de cette contribution. Même si nos lecteurs ne partagent pas tous les opinions libertaires qu’affirme bellement M. Gandini, son tableau de la vie d’Orwell, son évocation de « 1984 » comparée aux réalités totalitaires de notre monde les passionneront sans doute ; et les faits qu’il cite appartiennent déjà à l’Histoire.
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