Catégories
revues

Sancho : L’intelligentsia contre la révolution

Article de Sancho paru dans Spartacus, n° 5, avril-mai 1977, p. 30

Georges Pompidou Centre, Paris, France. August 1977. (Photo by Staff/Mirrorpix/Getty Images)

Me trouvant récemment attablé chez une très chère amie, animatrice de galerie d’art, au milieu d’une vingtaine d’artistes-peintres, sculpteurs, etc… — dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils montreraient les dents si l’on supposait un instant qu’ils ne sont pas dignes du qualificatif « avant-garde » — et de quelques « amateurs » cultivés, sinon milliardaires du moins aisés, je dus enregistrer avec étonnement, au moment où la conversation roula vers le thème du Centre Beaubourg-Pompidou, que j’étais le seul de mon avis. Pour tout avouer, j’étais le seul à contester radicalement la « chose » qui s’élève lentement au seuil des Halles. Étonnement, ai-je écrit, l’expression n’est pas exacte au fond. Ce qui m’étonna ce soir-là, ce n’est pas tant le fait que les artistes-convives aient défendu Beaubourg, mais qu’ils l’aient fait avec un acharnement qui ne laisse pas place à la méditation vaseuse. J’en entendis de toutes les couleurs, si je puis m’exprimer ainsi, et ceux qui font figures de « gauchistes » n’étaient pas les derniers à trouver de « bons » arguments pour justifier l’opération. On me rétorqua que « Beaubourg, somme toute, c’était pas si mal que ça, des tas de créateurs méconnus allaient enfin trouver une revanche », « que c’était un lieu où plein d’expériences seraient possibles, pour un grand public » et puis que « Beaubourg servirait quand la gauche aurait gagné ». J’avoue, je suis resté coi, jusqu’à la seconde où il me fallut bien enfoncer le couteau dans la plaie, balayer les balivernes, et replacer le parcellaire dans une vision globale.

Catégories
presse

La gangrène nationaliste

Article paru dans Combat pour l’autonomie ouvrière, n° 2, décembre 1977, p. 4 et 9

21st June 1976: South African rioters in Soweto use cars as roadblocks during unrest stemming from protests against the use of Afrikaans in schools. (Photo by Keystone/Getty Images)

Forces d’encadrement de la paysannerie pauvre et de la petite bourgeoisie intellectuelle du « tiers monde », organismes patentés de la récupération et du sabotage des luttes parcellaires du prolétariat, bras armés de la restructuration étatique des capitalismes faibles, les fronts patriotiques, les fractions nationalistes ou régionalistes, occupent une place de choix dans le spectacle de la mystification politique, dans le jeu sanglant de la mise en coupe des populations récemment passées sous le signe du salariat…

Catégories
presse

Cinéma : « La Question » de Heynemann. Comment on réécrit l’histoire

Article paru dans Combat communiste, n° 26, du 20 mai au 20 juin 1977, p. 15

« La question » : c’est par ce nom qu’on désignait la torture sous l’Inquisition. Sous ce titre parut en 1957 un bref récit de Henri Alleg — militant du Parti Communiste Algérien — relatant les tortures que lui avaient fait subir les équipes de tortionnaires spécialisés des unités de parachutistes du général Massu. Le livre fut saisi un mois après sa parution, mais il continua à être diffusé clandestinement pas les opposants à la guerre d’Algérie. Par sa sobriété, sa précision comme par les détails sur les effroyables sévices que faisaient subir les forces de répression à leurs victimes, séquestrées en dehors de toute légalité dans des salles de tortures aménagées dans des villas, le livre eut un profond retentissement. L’indignation soulevée par ces révélations dans les milieux « libéraux » et intellectuels contribua sans doute à sauver Alleg. Pour son camarade Maurice Audin, il était trop tard : il était mon sous les coups des tortionnaires qui tentèrent de dissimuler ce crime en annonçant son évasion. Comme on peut s’en douter, les tortionnaires nommément désignés par Alleg et reconnus par lui au cours de confrontations judiciaires furent « couverts » par l’appareil militaire et judiciaire et échappèrent à toute sanction. Aujourd’hui protégés par une amnistie qui concerne tous les crimes relatifs à la guerre d’Algérie, ils coulent des jours paisibles. Certains enseignent probablement dans l’armée leurs méthodes à de jeunes recrues…

Catégories
presse

Interview de « Mujeres Libres »

Interview parue dans Tout le pouvoir aux travailleurs, n° 7, 15 septembre 1977, p. 6-7

Nous reproduisons ici intégralement une interview de camarades du groupe « Mujeres Libres ». Nous pensons que c’est la meilleure façon de présenter le mouvement « Mujeres Libres ». La Commission Femmes de l’UTCL entend poursuivre des relations avec « Mujeres Libres », bien que nous ayons des divergences avec elles ; divergences dont nous avons discuté à Barcelone avec elles et que nous exposons ci-dessous :

Catégories
presse

En Algérie, « révolution agraire » et volontariat

Article paru dans Le Prolétaire, n° 242, 23 avril au 6 mai 1977, p. 6

« Un village qui fait la fierté de nos fellahs », (photo publiée dans El Djeich, n° 167, avril 1977, p. 34)

Les statistiques de la FAO indiquent que si la production agricole en Algérie s’élevait à l’indice 100 sur la moyenne des années 1961-1965, elle est seulement passée à l’indice 110 pour la moyenne des années 1970-1974. Mais, comme dans le même temps la population a cru considérablement plus vite, la production (agricole comme alimentaire) par tête d’habitant est passée de l’indice 100 à l’indice 85. De plus, pendant les années 69 à 71, l’agriculture algérienne, au lieu de progresser de 3 % l’an selon les vœux des planificateurs « socialistes », a bel et bien diminué au rythme de 1 % l’an.

Catégories
presse

La grève des dockers

Article paru dans Tribune algérienne, supplément au n° 11, septembre 1977, p. 10-20

« Un programme : la Charte nationale » (photo publiée dans El Djeich, n° 169, juin 1977, p. 38)

La grève des dockers de Mai 1977 est la première bataille d’envergure engagée par la classe ouvrière contre le régime de Boumediene, après le replâtrage des institutions visant à légitimer la dictature militaro-policière issue du putsch du 19 Juin 1965.

Catégories
presse

Algérie : un été chaud !

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 13, septembre 1977, p. 12

« Le chantier ou l’usine doivent être le lieu de travail mais aussi d’épanouissement du citoyen algérien » (photo publiée dans El Djeich, n° 173, octobre 1977, p. 12)

Malgré les perturbations climatiques exceptionnelles pour la saison, on a eu un été chaud en Algérie. Ce n’est pas du soleil qu’il s’agit, mais d’une série de grèves importantes, qui ont montré comment les travailleurs apprécient le prétendu socialisme de Boumediène.

Catégories
presse

Algérie : Les dockers en grève

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 12, juillet-août 1977, p. 12-13

« 1er mai 1977 : l’heure est au bilan mais aussi aux perspectives » (photo publiée dans El Djeich, n° 168, mai 1977, p. 7)

Les dockers du port d’Alger viennent de faire une grève d’une semaine du 8 mai 1977 au 14 mai. Leur détermination est d’autant plus grande qu’on connaît quel déchaînement répressif entraîne une grève en Algérie !

Catégories
presse

A l’université, ça bouge !

Article paru Travailleurs immigrés en lutte, n° 7, février 1977, p. 15

« Multiplier les universités » (photo publiée dans El Djeich, n° 162, novembre 1976, p. 16)

Des grèves à l’université d’Alger, on n’en avait pas vues depuis longtemps ; vers la fin du mois de décembre, un mouvement de contestation s’y est développé.

Catégories
presse

Comme à Aïn-Beida : Émeutes à Aïn-M’lila

Articles parus dans PRS Info, n° 7, 19 décembre 1977, p. 1 et 17-20

« La S.N.T.F. : une profonde mutation » (photo publiée dans El Djeich, n° 176, janvier 1978, p. 21)

Des affrontements violents ont opposé durant une semaine, début novembre, la population de Aïn M’lila aux forces de répression.

Catégories
presse

Travailleuses immigrées : Pourquoi les femmes doivent entrer dans la production

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 14, octobre 1977, p. 9-12


Les femmes immigrées maghrébines qui travaillent dans
la production représentent une très petite minorité. A Marseille, par exemple, sur 100 travailleurs algériens, à peine 4 sont des femmes.

Catégories
presse

Mariage et misère des femmes

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 9, avril 1977, p. 13-14


Dire qu’elle est opprimée ne donne qu’une idée très faible de la situation de la femme en Algérie. L’homme règne en maître absolu. Il ne veut pas que la femme soit autre chose qu’une esclave obéissante. Et, même s’il est vrai qu’un nombre de filles de plus en plus grand fréquente les lycées et les universités, il n’en demeure pas moins que sa situation reste fondamentalement inchangée. Elle reste étroitement surveillée dans ses moindres gestes, ou par le mari, ou par les parents. Et souvent, pour ces derniers, le fait que leur fille ait pu suivre des études, est utilisé pour demander une dot plus élevée.

Catégories
presse tracts

Extrait d’une feuille diffusée par nos camarades en Algérie : Non aux mots d’ordre du chauvinisme !

Article paru dans Le Prolétaire, n° 254, 19 novembre au 2 décembre 1977


La vie politique en Algérie est marquée actuellement par des campagnes d’excitation chauvine orchestrées par le parti FLN avec « manifestations populaires spontanées » comme celle du 7 novembre à Alger à l’occasion des menaces françaises d’intervention au Sahara occidental.

Catégories
presse

La religion au service de la bourgeoisie

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 13, septembre 1977, p. 13


En Algérie, le mois du Ramadhan est l’occasion pour le pouvoir, de tout faire pour promouvoir la religion. Mais ce mois de carême semble lui poser un petit problème.

Catégories
presse

Le football au service de la bourgeoisie

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, mensuel ouvrier révolutionnaire, n° 11, juin 1977, p. 8-9


Ces derniers jours, Alger a été le théâtre d’affrontements violents entre flics et spectateurs venus assister à un match de football. Ces derniers, mécontents de voir l’équipe « nationale » se faire battre par l’équipe tunisienne, « défilent à travers les artères de la ville, agressant et détruisant tout sur leur passage. Autobus de la RSTA, et de la SNTV, vitrines, subissent la colère de ces bandes de voyous. Ce phénomène prend de l’ampleur : dès qu’arrive le vendredi, le service d’ordre est sur la brèche et les populations d’El Biar s’enferment à double tour. On signale des cas similaires à l’Est et à l’Ouest du pays, avant et après chaque match. »

Catégories
presse

Les libertés selon le PCF

Article paru dans Tribune algérienne, n° 10, juin 1977, p. 20-22

OU

Comment être pour les libertés en France, dans les pays de l’Est, en Amérique latine, mais pas en

ALGERIE

Catégories
presse

Le PAGS : en première ligne pour défendre le pouvoir

Article paru dans Tribune algérienne, n° 9, janvier 1977, p. 11-12

Les numéros de la « Voix du peuple », l’organe mensuel du PAGS se suivent et se rassemblent. La ligne inchangée, depuis que le PAGS a découvert, sur injonction de BREJNEV que le 19 Juin 1965 n’était plus le putsch pro-impérialiste stigmatisé par l’ORP mais le point de départ du « redressement » révolutionnaire, c’est : soutien militant au pouvoir actuel.

Catégories
presse

27 ans de service national, 27 ans d’arbitraire

Article paru dans PRS Info, n° 7 – Nouvelle série – 19 décembre 1977, p. 31-32

Le 30 mars 1977, les ordonnances 76 – 110 et 76 – 111 portaient à 27 ans la période pendant laquelle les Algériens sont soumis aux obligations militaires. Le texte ci-dessous relate les réactions d’appelés encore sous les drapeaux à cette date.

Il confirme l’analyse faite dans El Jarida n° 20


Catégories
presse

Algérie : « les jeux sans le pain ! »

Article paru dans Jeune Taupe, n° 16, juillet-septembre 1977, p. 8-11.

Depuis la grande vague électorale de 1976-1977, nous assistons à la recrudescence du mouvement de mécontentement social. C’est donc tout le contraire des espérances que la bourgeoisie algérienne portait dans les élections qui se produit. Rappelons nous qu’en l’espace d’une année la population algérienne s’est rendue quatre fois aux urnes (référendum sur la charte le 27 juin 1976, vote de la nouvelle constitution, élections du président de la république et de la nouvelle assemblée populaire algérienne). Pour une nation qui n’avait pas connu ce genre de manifestation depuis plus de 12 ans, c’était un déferlement. Pour comprendre ce phénomène aussi rapide que soudain, il faut analyser le contexte dans lequel il s’inscrit, sans oublier l’état général de crise économique particulièrement grave au niveau de la consommation (cherté inouïe de la vie) et de l’emploi des jeunes (60 % d’inactifs). Ces élections s’inscrivaient dans un triple contexte et nous pouvons affirmer qu’aucun des objectifs visés par ces élections n’a été rempli.

Catégories
presse

PRS : L’opportunisme de droite

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 7, février 1977, p. 16-18.

 

 

Dans le numéro précédent de notre journal, nous avions dénoncé le PRS (Parti de la Révolution Socialiste) comme un parti nationaliste petit-bourgeois. Nous avions montré que le PRS n’avait pas rompu quant au fond avec la politique du FLN ; le même populisme, le même langage socialisant, et aussi, et c’est le principal, le même nationalisme…

Catégories
presse

Al Bourquii : Algérie, d’un colonel à l’autre. « L’Algérie caporalisée »

Article d’Al Bourquii paru dans Spartacus, n° 13, mars-avril 1979, p. 5-6

En quinze jours, la presse et les medias auront consacré plus de place à l’Algérie qu’ils ne le firent en treize ans de régime boumedieniste. Hier il fallait jouer des pieds et des mains pour s’informer sur la situation algérienne. Aujourd’hui on sait pratiquement « tout » sur les difficultés du pays et le mécontentement de la population : crise économique, démographique, faillite de la réforme agraire, maigre bilan de la politique d’industrialisation.
Catégories
presse

Algérie : une situation de blocage grosse d’avenir

Article paru dans Jeune Taupe, n° 20, avril-mai 1978, p. 17-18.

 

 

Contrairement aux autres pays arabes, l’Algérie apparait comme le seul Etat où il ne se « passerait rien ». Une véritable conspiration du silence sur la situation sociale de l’Algérie s’est installée, scellée par l’alliance de tous les organes d’information, de la droite à l’extrême gauche (cf. par exemple « Libération »). Pour ce qui est du journal « Le Monde », il faut savoir lire entre les lignes pour se rendre compte de l’existence de « malaises ». On s’épanche d’autant plus facilement sur le conflit du Sahara Occidental (où l’Algérie joue un rôle de premier plan (1) ) que l’on tait la situation interne de l’Algérie.

Catégories
presse

Boumédiène est mort, mais la bourgeoisie reste

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, mensuel de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 26, décembre 1978, p. 3-4.

 

 

Depuis son retour d’URSS, Boumédiène est dans un coma profond ; deux caillots de sang lui obstruent le cerveau, et il est atteint d’une maladie rare, la maladie de Waldenström, dans sa forme aiguë. Autant dire que, malgré sa survie artificielle, Boumédiène est mort, et physiquement et politiquement.

Catégories
livres

Abdelkader Chaker : La jeunesse algérienne en France

Extrait d’Abdelkader Chaker, La jeunesse algérienne en France. Éléments d’étude de l’émigration familiale, Alger, SNED, 1977, p. 192.

 

 

L’option de l’Algérie en faveur du parti unique a condamné à l’exil tous les partis d’opposition qui, à l’exception du Mouvement National Algérien (MNA), émanent du FLN historique. Ces mouvements d’opposition tentent de trouver une audience au sein de l’immigration algérienne, mais il faut bien admettre qu’ils n’y parviennent guère.

Catégories
évocations presse

Groupe femmes algériennes

Manifeste repris par Tribune algérienne, n° 15, mai 1978, p. 39-44 et par Sou’al, n°4, novembre 1983, p. 121-125

Préambule*

De plus en plus les femmes dans le monde sont amenées à lutter contre l’arbitraire et l’injustice qui leur sont faits.

Les femmes algériennes ne sont pas épargnées de ce sort répressif. Elles ont eu plusieurs fois l’occasion de montrer qu’elles étaient les premières à ressentir et à souffrir des contradictions existant dans la société algérienne, et ce par la quotidienneté de leur oppression.