Article paru dans Perspectives ouvrières, Bulletin du Comité national du Mouvement de Libération du Peuple, n° 27-28, juillet-août 1953, p. 19-22
La fusillade qui ensanglanta la pacifique manifestation populaire du 14 Juillet a consterné tous les républicains. On se trouve devant une provocation policière délibérée et devant un manque de sang-froid de la part d’une police dont le racisme violent n’est plus à démontrer.
La chaîne des « luttes de libération nationale » est longue : des charniers du VIET-NAM aux maquis palestiniens, la guerre continue ses ravages, écrasant sous son feu infernal les soldats dressés les uns contre les autres par leurs bourgeoisies respectives qui sont parvenues à les entraîner dans le bourbier de la guerre impérialiste.
Pour « héroïque » qu’elle soit, comme la qualifie la presse d’une prétendue « extrême gauche », cette lutte ne participe en rien à la Révolution Mondiale, ainsi que nous allons le voir dans cet article. Il ne se passe guère de jours sans que l’ « opinion publique » ne reçoive, à jets continus, les slogans anti-impérialistes dont, extrême-gauche et gauche sont si prolixes, mais peu nombreuses sont les voix pour s’élever contre ce carnage, non pas en pacifistes, mais en révolutionnaires internationalistes.
NOUS avons dénoncé, la semaine dernière, l’exploitation par la presse bourgeoise réactionnaire, des événements de Berlin-Est. De l’Aurore à Franc-Tireur, des rangs de la bourgeoisie la plus pourrie aux rangs de l’ignoble social-démocratie, on brûlait dans la joie le drapeau de la révolution, on chantait les bienfaits des pays libres, on faisait les louanges de la démocratie capitaliste vers laquelle se tournaient les ouvriers de Berlin-Est.
Lettre parue dans L’Union prolétarienne, n° 6, novembre-décembre 1984, p. 1-7
Nous tenons d’abord à vous dire que beaucoup de choses nous ont motivés pour rédiger ce texte. La conjoncture bien sûr. A travers elle, il s’agit avant tout de déterminer quelle doit être notre intervention. Pour cela, une conception relativement claire de la situation globale s’affirme de plus en plus comme étant nécessaire. Ce qui ne signifie pas, bien entendu, qu’il ne faille rien envisager et ne pas intervenir avait de disposer d’une vue complète de la situation. Dans la question qui nous concerne aujourd’hui, le racisme et le fascisme, il convient très certainement de situer cette offensive du capital dans une perspective beaucoup plus vaste de la bourgeoisie : celle qui consiste à empêcher toute constitution de la classe ouvrière en classe organisée, organisée pour ses propres buts, organisée en classe pour soi.
Article de Robert Langston paru dans Quatrième Internationale, 27e année, n° 36, mars 1969, p. 53-59
On peut distinguer trois périodes plus ou moins nettes dans le développement intellectuel du philosophe Herbert Marcuse, âgé de 70 ans. Ses premiers travaux, tel son essai de 1932 sur les manuscrits économiques et philosophiques du jeune Marx — alors récemment découverts — montrent l’influence dominante de son professeur, le philosophe existentialiste allemand Martin Heidegger. Dans les années d’exil à cause du régime nazi — les années 30 — Marcuse se libère progressivement de l’influence de Heidegger et se rapproche du marxisme orthodoxe, avec cependant un fort penchant hégélien. Cette phase culmine dans Raison et Révolution (1941), le meilleur ouvrage de Marcuse et peut-être le meilleur livre de langue anglaise jusqu’à présent écrit sur Hegel. Ici, Marcuse voit dans la classe ouvrière industrielle la « force de négation » qui transformera le monde.
Entretien avec Daniel Guérin paru dans Révolution africaine, n° 46, 14 décembre 1963, p. 8-9
Daniel Guérin vient de publier aux Editions de Minuit, un nouveau livre, Décolonisation du Noir américain. Ce livre vient à son heure, à l’heure où l’assassinat du président Kennedy et l’enquête qui se mène à Dallas prouvent que le racisme reste puissant aux Etats-Unis.
Daniel Guérin a publie de nombreux ouvrages sur les problèmes de la révolution Depuis Fascisme et grand capital, paru avant-guerre, jusqu’à Front populaire, révolution manquée, son avant-dernier livre, en passant par Au service des colonisés, il n’a cessé de tenter un approfondissement systématique des méthodes et de la stratégie révolutionnaire.
LORSQUE l’on veut dévoiler tous les crimes qui se commettent dans les contrées que les géographes officiels dénomment les « possessions », on ne trouve pas l’écho que, pourtant, tant d’atrocités devraient provoquer dans la classe ouvrière. Et pourtant, on peut dire que tout ce que l’on révèle n’est qu’une très infime partie de la vérité. Il se passe tellement de choses, un nombre tellement grand de véritables assassinats, de spoliations, de manœuvres esclavagistes se commet chaque jour dans les colonies, qu’une édition quotidienne de notre organe sur un plus grand nombre de pages n’y pourrait suffire.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 415,mars-avril 1992, p. 8
Le drame de la situation en Algérie est que dans cette période où les conditions sociales et économiques sont très tendues, la classe ouvrière n’a pas eu la possibilité d’apparaître comme une force indépendante avec ses objectifs propres, capable d’apporter sa solution aux masses souffrant sous le joug du capitalisme. Et c’est au contraire la réaction islamique anti-prolétarienne qui a en grande partie réussi à capter le mécontentement social et à apparaître comme le porte-parole et le défenseur des masses énormes de chômeurs, de couches petites-bourgeoises prolétarisées, de petits fonctionnaires et de travailleurs aux salaires rongés par l’inflation.
Article paru dans El-Oumami, n° 10, juin-août 1980, p. 16-17
Nous avons rappelé dans notre précédent numéro comment les « frères musulmans » ont pu mettre à profit la victoire de la « révolution islamique » en Iran et l’intervention criminelle de l’impérialisme russe en Afghanistan pour apparaître de façon marquée sur la scène politique en Algérie. Les agressions auxquelles se livrent les divers groupes intégristes contre les jeunes qui ne sont pas enthousiasmés par les traditions islamiques réactionnaires ne se comptaient plus ces derniers mois. Lors des manifestations et des grèves qui ont eu lieu récemment en Algérie, les bandes de « frères musulmans » ont été très actives aux côtés des étudiants nationalistes « socialistes-arabes » plus connue sous le nom de « Baath » contre les grévistes et les éléments combatifs (Les interventions à Bab Ezzouar le 24 mai auraient fait une trentaine de blessés).
Ces dernières années, alors que le racisme a toujours été soigneusement entretenu et maintenu latent dans la société, les luttes raciales resurgissent avec vigueur. Les haines raciales éclatent pour donner caution à des expulsions massives de prolétaires immigrés, ou pour aboutir à l’organisation de milices-commandos qui sillonnent les quartiers à forte concentration d’immigrés, pour y mener les ratonnades et y maintenir un climat de terreur. Si la campagne du P.C.F. en est un exemple caricatural, ailleurs cela se fait parfois encore de manière plus discrète. En Belgique, par exemple, sous un climat de campagne de démocrates anti-racistes, les expulsions sont nombreuses, mais l’information en est encore soigneusement filtrée.
Tract diffusé le 2 décembre 1983 et publié dans Alarme, n° 22, octobre-novembre-décembre 1983, p. 10
A l’occasion de la marche anti-raciste sur Paris, organisée au départ par de jeunes immigrés de la cité des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, nombreux sont ceux qui vont affluer place de la Bastille pour crier haut et fort leur anti-racisme.
Voici comment le Giornale d’Italia répond au député socialiste Turati qui attribue à la guerre en Tripolitaine l’accroissement de misère dans la classe ouvrière :
« Elle a (la guerre), sinon augmenté, du moins nullement diminué le mouvement économique en Italie, car des centaines et des centaines de millions ont été dépensés dans le pays en pro-visions, équipements, etc… »
A la suite de nos différentes prises de position dans de précédents numéros de TIL sur la question de l’oppression des femmes, il semble qu’un certain nombre de points ont été mal compris par ceux qui nous lisent. C’est à différents arguments les plus fréquemment entendus, notamment dans la brochure des « Femmes Algériennes en Lutte » et dans la réponse qu’elles nous font, que nous voudrions répondre ici : la question du travail à l’extérieur comme moyen de libération des femmes, et celle des droits élémentaires à conquérir. Par ailleurs, nous aborderons dans un prochain numéro le problème de l’organisation des femmes et de son autonomie.
Dans un pays soumis à une sévère dictature comme l’Algérie, la lutte pour les « libertés démocratiques » des masses opprimées, c’est-à-dire le droit pour les ouvriers, paysans pauvres, chômeurs de s’organiser, de se réunir, de s’exprimer, de faire grève, manifester, est un problème de première importance. Cette lutte ne se sépare d’ailleurs pas de la lutte pour la révolution socialiste et l’instauration de la dictature du prolétariat. Elle correspond en effet aux aspirations et aux besoins profonds de tous les exploités et les révolutionnaires et la classe ouvrière doivent se faire l’expression de cette aspiration pour prendre la tête de la lutte contre la dictature.
Article de Martine Vidal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, juillet-août 1959, p. 80-82.
C’est la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, a imposé la laïcité de l’enseignement public, parmi une série d’autres réformes anticléricales, à un moment où l’Eglise représentait pour elle un adversaire politique. Depuis, l’Eglise a évolué ; toujours au service de la classe dominante, elle est maintenant au service de la classe bourgeoise. L’anticléricalisme de la bourgeoisie s’est éteint et la laïcité de l’école publique est de nouveau mise en question.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 398, octobre-novembre 1988, p. 1-2
Les émeutes qui ont enflammé durant une sanglante semaine une bonne partie du pays ne se réduisent pas à un « coup de fièvre de la jeunesse », mais sont l’expression d’un mouvement social aux origines indiscutablement prolétariennes (1).
Je profite de cette magnifique occasion pour envoyer à l’assemblée générale du cercle Zimmerwald parisien mes souhaits de réussite et aussi toute ma sympathie et mon amitié.
Je le fais avec d’autant plus de plaisir qu’il y a à la direction de cette tribune internationale des figures parfaitement sympathiques que j’ai eu l’honneur de connaître dans ma vie de vieux militant. Certaines d’entre elles sont venues tout près de moi, au moment de la répression, pour me manifester et leur solidarité et leur concours.
Les Black Panthers ont tourné une page de leur courte, mais tourmentée histoire. Dans une interview accordée au National Observer (12 février) Huey Newton, leader et fondateur du parti, a solennellement défini la nouvelle politique de son organisation : « Nous avons abandonné les discours sur le pouvoir du fusil ; ils nous ont coûté environ 40 morts et ont envoyé des centaines des nôtres en prison. Notre but est maintenant d’organiser les quartiers noirs politiquement. Cela demande de l’argent et nous avons eu à trouver la bonne tactique ».
Déclaration de la Fédération anarchiste parue dans Le Libertaire, n° 369, 30 juillet 1953.
LE 14 JUILLET 1953 a été l’occasion, à Paris, d’un coup de force de la police, sur l’ordre de l’impérialisme français, contre les travailleurs nord-africains.
Le caractère prémédité de la fusillade qui a fait SEPT MORTS ne fait aucun doute. L’impérialisme français ne peut plus tolérer que des travailleurs venus des pays coloniaux affichent, au coude à coude avec les travailleurs français, leur volonté de se libérer, de conquérir leur dignité et leur indépendance.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, organe de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 62, février-mars 1985.
Depuis que les travailleurs luttent contre l’oppression capitaliste, il s’est toujours trouvé des courants politiques, des théoriciens pour tenter d’une manière plus ou moins déguisée de les décourager, de les désarmer, de cantonner leur combat dans le cadre du système.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, organe de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, septembre-octobre 1984.
Dans notre bulletin, nous avons eu l’occasion d’évoquer et de critiquer l’adoption par El Oumami de positions proches de la conception stalinienne de la « révolution par étapes », concernant la question palestinienne.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, mensuel de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 42, juin 1980, p. 6.
A ce jour, dans les universités d’Alger ( Sciences éco., droit, etc.), la grève dure encore. Des assemblées générales se tiennent pour reconduire la grève en soutien aux camarades, travailleurs et étudiants qui ont été réprimés et arrêtés lors des événements de Tizi-Ouzou et d’Alger.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, mensuel de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 26, décembre 1978, p. 3-4.
Depuis son retour d’URSS, Boumédiène est dans un coma profond ; deux caillots de sang lui obstruent le cerveau, et il est atteint d’une maladie rare, la maladie de Waldenström, dans sa forme aiguë. Autant dire que, malgré sa survie artificielle, Boumédiène est mort, et physiquement et politiquement.
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