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Le partage de la Palestine

Article paru dans L’Internationaliste, organe de la Gauche communiste, 3e année, n° 14, 15 mai 1948, p. 3 ; suivi de « Trêve en Palestine », paru dans L’Internationaliste, n° 15, juillet 1948, p. 3

Plus on se rapproche du 15 mai et plus il apparait probable que le partage de la Palestine sera réalisé sans provoquer de conflit armé de grande envergure. L’intervention de l’ONU se limitera sans doute à l’instauration d’un organisme chargé d’opérer la coordination entre les Etats juif et arabe, et d’imposer les mesures médiatrices nécessaires au démarrage de la coexistence de ces deux Etats. Malgré leur rivalité d’ordre surtout économique, les impérialismes britannique et yankee désirent manifestement aboutir à la pacification du Proche-Orient, pacification indispensable à la préparation de la guerre contre leur ennemi commun, l’impérialisme russe, qui ne pourrait que profiter du trouble provoqué par une guerre entre Juifs et Arabes, dans une région dont l’importance stratégique et économique n’est plus à démontrer. Palestine, Liban, Syrie, Transjordanie, sont en effet les pays par où passent les pipe-line amenant sur la côte méditerranéenne le précieux pétrole de l’Irak et de l’Arabie. Du contrôle sur les raffineries et les ports libanais et palestiniens dépend le ravitaillement en combustible de toute flotte opérant en Méditerranée orientale, sur les rives de laquelle l’expansion russe ne saurait être tolérée. Il fallait donc trouver enfin une solution au conflit palestinien, et il faudra lui assurer, au besoin par la force, une certaine viabilité.

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Philippe Viannay : La guerre ou la paix ?

Editorial de Philippe Viannay paru dans Nouvelle Gauche, 2e année, n° 30, du 22 juin au 13 juillet 1957, p. 1 et 2, suivi d’articles de Jacques Piraud, Claude Devence et Manuel Bridier.

LE problème algérien que le présent gouvernement avait tenté de minimiser de quart d’heure en quart d’heure a surgi dans toute son ampleur à l’occasion de l’affaire de Melouza. Celle-ci, loin de faire l’union sacrée, comme l’espéraient certains, a brutalement démontré à l’opinion française comme à l’opinion mondiale l’échec total de la politique de pacification.

La crise ministérielle est l’occasion d’une épreuve de vérité.

Devant la confusion qui règne dans les esprits, nous avons tenu à analyser quelques aspects de la situation.


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La table ronde sur l’Algérie (suite)

Compte-rendu paru dans La Nation socialiste, 2e année, nouvelle série, n° 2, novembre 1957, p. 8

Oreste ROSENFELD
Conseiller S.F.I.O. de l’Union Française

« A plusieurs reprises, Guy MOLLET a déclaré – aussi bien au nom du gouvernement (notamment lors de son voyage aux Etats-Unis et au Canada) qu’au cours des manifestations socialistes en France, – qu’il « fallait épargner aux peuples sous-développés, le stade du nationalisme ». Il a ajouté – et il l’a répété des dizaines de fois – qu’il s’opposait à l’indépendance de l’Algérie. C’est parce que l’indépendance des pays colonisés était un leurre. Ce qui l’intéressait, lui, Président du Conseil et socialiste, c’était de rendre vraiment indépendant et libre chaque homme et chaque femme d’Algérie » et de les protéger ainsi contre l’exploitation des puissances capitalistes ou féodales. »

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Yves Rochefort : Quelle paix au Moyen-Orient ? Israël, hier, aujourd’hui et demain

Article d’Yves Rochefort paru dans Le Monde libertaire, n° 296, 11 janvier 1979, p. 5 et 8

ECRIRE un article sur Israël est un exercice périlleux, surtout si l’on veut évoquer l’avenir du Moyen-Orient. Du coup d’éclat de Anouar el Sadate à la Knesset aux espoirs déçus de Camp David, les rebondissements de l’actualité peuvent rendre caduques les prévisions les plus raisonnables. L’état de belligérance ne durera pas éternellement et un jour la paix sera signée entre les différents Etats et une vie différente commencera pour tous les habitants du Levant. Mais quelle paix ?

Face au problème de la guerre et de la misère dans cette partie du monde, les libertaires doivent avoir une position claire. Comme l’indiquait Maurice Joyeux dans une brochure consacrée au problème de la Palestine, seul compte pour nous le destin des individus, et nous éprouvons un intérêt médiocre pour les combinaisons des gouvernements et des puissances économiques. Mais il faut balayer les idées fausses et les a priori mortels. Il faut aussi rappeler quelques faits historiques incontestables et quelques vérités premières (1).

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Pierre Vidal-Naquet : Réflexions en marge d’une tragédie

Article de Pierre Vidal-Naquet paru dans Partisans, n° 52, mars-avril 1970, p. 193-199

Ce numéro de Partisans ne serait à mon avis très utile si quelqu’un ne semait pas un peu d’inquiétude entre tant de certitudes affirmées. C’est cette tâche un peu ingrate qui m’incombe ici. Nos lecteurs sont des militants de la gauche révolutionnaire, et c’est leur orthodoxie que je mets ici en question. Je ne doute pas en effet qu’ils ne soient très largement prévenus contre la propagande israélienne et sioniste qui, en France, rencontre un écho qu’il est devenu inutile de décrire. Une chose est de combattre une idéologie et une propagande néfastes, une autre est de prendre conscience d’un certain nombre de réalités gênantes.

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Un grand débat public israélo-arabe à Paris organisé par le Comité International de la Gauche pour la Paix au Moyen-Orient

Article signé F. R. paru dans Éléments, revue du Comité de la gauche pour la paix négociée au Moyen-Orient, n° 4, 1er trimestre 1970, p. 76-79

Le Comité International de la Gauche pour la Paix au Moyen-Orient a organisé à Paris au Théâtre Hébertot un grand débat public sous la présidence du peintre Marek HALTER, entre Uri AVNERY, député israélien, auteur de l’ouvrage « Israël sans sionisme » qui vient de paraitre en traduction française (1) et Lotfallah SOLIMAN, journaliste et écrivain égyptien, sur le thème : « Les voies de la Paix au Moyen-Orient ».

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David Rousset : Nous voulons d’abord la liberté ! Lettre ouverte à Albert Einstein

Article de David Rousset paru dans Franc-Tireur, 8 décembre 1948, p. 1 et 3

Albert Einstein (right), and Mme. Irene Joliot-Curie, French nuclear physicist, sit in the sun on the back porch of Einstein’s home in Princeton, New Jersey, USA. Mme. Joliot-Curie, who was detained overnight at Ellis Island when she arrived in the U.S. March 18th, was Prof. Einstein’s guest.

Dans ce grand débat d’idées que suscite l’irrésistible mouvement des peuples contre la guerre, notre ami David Rousset exprime le point de vue de ceux qui voudraient déjà que l’on apporte à la formule du « gouvernement mondial » un contenu économique et social susceptible d’en hâter la réalisation.


LORSQUE Garry Davis déclare : « Ancien pilote de bombardement, je ne tiens pas à le redevenir », nous sommes tous, j’imagine, d’accord avec lui. Mais ensuite ? Car, enfin, s’il suffisait pour que la paix soit de crier son nom dans la sincérité du cœur, le problème serait depuis fort longtemps résolu. Nous pouvons répéter à satiété et avec toutes les transes exigées : « Paix sur la terre et aux hommes de bonne volonté », il n’arrivera rien d’autre que ce qui est. Nous n’aurons pas fait le moindre pas en avant, mais par contre perdu beaucoup de temps précieux.

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Jean Cavignac : Sur le problème algérien (2)

Lettre de Jean Cavignac adressée à Robert Louzon, parue dans La Révolution prolétarienne, n° 172 (473), juin 1962, p. 21-22


De J. CAVIGNAC, de Paris, cette lettre adressée à Louzon :

Je vous avais déjà exprimé que je n’étais pas d’accord avec vous pour une évacuation de l’armée française qui laisserait face à face Musulmans et Pieds-Noirs et inspirerait à ces derniers une crainte salutaire, commencement de sentiments coopératifs.

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Se mobiliser, oui, mais pour quoi ?

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 1-2

Et maintenant ? Le colonialisme a perdu la dernière bataille, non à Evian, mais en Algérie.

Officiers déserteurs et européens fanatisés tirent leurs dernières cartouches, assassinent leurs dernières victimes. Dans quelque banlieue algéroise, Salan compulse fiévreusement ses plans de « guerre subversive », cherche « l’erreur », lance encore des ordres.

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Quand un journaliste bourgeois devient lucide

Textes parus dans Pouvoir ouvrier, n° 38, mars 1962, p. 2-3


LA SITUATION A CONSTANTINE VUE PAR LE FIGARO (15.3.62).

Il est clair, et on a eu l’occasion de le vérifier déjà à plusieurs reprises, qu’en cas de heurs entre les communautés, l’armée prendra partie pour les Européens.

Les autorités civiles s’inquiètent de cet état d’esprit.

Elles constatent avec une certaine amertume leur impuissance.

Elles n’ont aucun moyen d’action. Les services de la Préfecture comprennent une immense majorité de Français d’Algérie. La police est noyautée par l’O.A.S. Les autorités sont noyées dans un milieu hostile, épiées et surveillées sans cesse.

L’O.A.S. distribue des tracts et des bulletins d’informations, multiplie ses émissions-pirates de la radio, intercepte les ordres et prend connaissance des consignes les plus secrètes. La Préfecture n’a aucun moyen d’action propre. Elle est obligée de passer par le canal de l’armée qui lui refuse son concours actif. Certains militaires sont ouvertement favorables à l’OAS. Les autres, l’immense majorité, restent dans l’expectative.

MAX CLOS
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Mouvement National Algérien : Bulletin intérieur (janvier-février 1962)

Mouvement National Algérien, Bulletin intérieur, janvier-février 1962, 4 pages

ANALYSE – DIRECTIVES – INFORMATIONS

Dans le dernier Bulletin Intérieur, nous avons analysé la situation politique du dernier trimestre de l’année 1961 sur l’évolution du problème algérien. Il a été question de la commémoration du 7ème anniversaire de la Révolution Algérienne, de ses conséquences sur le plan de la répression, du problème des contacts secrets, des futures négociations et des événements qui se sont déroulés en Tunisie à la suite du départ de Ferhat ABBAS et de l’entrée en scène, pour la première fois, des Centralistes, en la personne de Benyoussef BENKHEDDA.

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La lutte contre l’OAS et pour la paix en Algérie

Textes parus dans Les Cahiers du communisme, n° 1, janvier 1962, p. 5-9 et p. 180-189


Editorial

L’ANNEE 1962 s’ouvre dans un climat de lutte politique particulièrement âpre, dont l’avenir de notre pays dépend.

Les problèmes politiques essentiels sont aujourd’hui ceux que pose l’activité de l’O.A.S. liée à la situation en Algérie.

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Les perspectives de la « guerre froide »

Article paru dans Quatrième Internationale, 11e année, Volume 11, n° 5-7, juillet 1953, p. 1-6

Le bilan global des événements des derniers mois, disons depuis la mort de Staline, démontre l’impossibilité de sortir de l’impasse de la « guerre froide » et d’arriver à un compromis général et durable entre les pays impérialistes et ceux dudit bloc soviétique. En ce sens, la paix à laquelle aspirent avec raison les millions des travailleurs, n’est pas certainement pour demain.

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Albert Camus : L’embarras du choix

Article d’Albert Camus paru dans Franc-Tireur, 7 décembre 1948, p. 1 et 3

LA paix a les inconvénients de l’amour. On croit savoir ce qu’elle est et puis l’épreuve arrive, la voici menacée, et personne ne s’entend sur le sens de ce mot. Les premiers venus, dont je suis, pensent que la paix est l’absence de guerre et qu’une politique pacifiste est une politique qui ne multiplie pas les chances de guerre. Ils pensent, en outre, qu’on a d’autant moins le droit de courir ces chances que la guerre à venir menace d’être plus générale et plus destructive. Autrement dit, s’il faut être prudent quand il s’agit de risquer une guerre de canons et d’avions entre la France et l’Allemagne, il faut l’être d’autant plus quand il s’agit d’une catastrophe où les continents seront atomisés.

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Gérard Lamari : Algérie. Les résultats de la loi sur la « concorde civile » tournent à la « concorde militaire »

Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 97, mars 2000, p. 17-18


Afin de ramener la paix dans le pays, le président de la république algérienne, A. Bouteflika, a fait voter en septembre dernier une loi d’amnistie des terroristes islamistes. Cette loi qui s’intitule « loi de concorde civile » a été votée à plus de 98 % au suffrage universel. Aujourd’hui qu’elle est mise en pratique, elle est loin de faire l’unanimité.

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L’Algérie au lendemain des journées tragiques et historiques de décembre 1960

Textes parus dans La Voix du peuple, janvier 1961


Depuis le 9 décembre 1960, pendant plusieurs jours, l’Algérie a connu des événements graves. Les 11, 12 et 13 décembre ont vu le sang couler dans les rues d’Alger, d’Oran, de Bône et de leurs banlieues. Des centaines de tués, des milliers de blessés, voilà le bilan de ces événements. Mais ce ne sont pas seulement les « forces de l’ordre » qui ont mitraillé les Algériens ; il est établi officiellement que plusieurs dizaines d’Algériens ont été assassinés par des Européens. Ils se sont acharnés sur des vieillards et même des enfants qui jouaient. Cette férocité des « pieds noirs » contre les nôtres s’est particulièrement déployée à Bab-El-Oued, à Belcourt et au Ruisseau. C’était sous les hurlements de « l’Algérie française » que les hordes de LAGAILLARDE, de SUSINI et d’ORTIZ massacraient de pauvres innocents ; elles ont ainsi vidé leur haine bestiale et leur racisme odieux et, de ce fait, elles ont tué les mythes de la « fraternisation » et de tous les mensonges que leur « Echo d’Alger » leur « Dépêche Quotidienne d’Alger » n’ont cessé de scribouiller depuis le 13 mat 1958.