Article paru dans Le Libertaire, n° 400, 14 octobre 1954, p. 2
APRÈS les événements tragiques du 14 juillet 1953, place de la Nation, ou de nombreux Nord-africains tombèrent sous les balles des flics, la grande presse bourgeoise, la direction des usines Renault, le préfet de Police en personne et même certains calotins du coin comme la « Vie Nouvelle » de la banlieue sud s’apitoyèrent sur les conditions de vie misérable et les conditions d’habitation épouvantables de ces malheureux.
Je suis très heureux d’annoncer à mes amis, camarades et lecteurs, ma présence à la 30ème édition du Maghreb des livres, ce samedi 1er juin à l’Hôtel de ville de Paris (3, rue de Lobau, Paris 4e).
Mon dernier texte intitulé « Les leurs, les miens, les nôtres » a été mis en ligne hier sur le blog « Le Buisson » en soutien aux grévistes de l’éducation en Seine-Saint-Denis.
Je suis très heureux d’annoncer à mes amis, camarades et lecteurs que la soirée de lancement de mon nouveau livre, intitulé Le Remplaçant. Journal d’un prof (précaire) de banlieue, aura lieu jeudi 7 septembre à 20h à la librairie Quilombo : 23, rue Voltaire 75011 Paris.
Article signé Service autonome des renseignements généreux paru dans Quilombo, n° 1, décembre-janvier 1991, p. 6-7
Les sociologues n’y comprennent rien, les journalistes s’en tiennent aux clichés, les politiciens (petits ou grands) ne racontent que des conneries… Heureusement la littérature policière est là pour nous livrer le secret de la situation sociale dans les banlieues : les pauvres ne veulent plus se contenter des [merdes] du vieux monde, et pour le faire savoir ils sont prêts à foutre en l’air cette putain de boulangerie…
Article signé J.-C. paru dans Courant alternatif, n° 11, été 1991, p.11-13
■ CRISE DE LA SOCIÉTÉ DUALE
Le 25 mai, Mantes-La-Jolie fait à son tour la une de l’actualité ; le Val Fourré s’embrase !
Comment en est-on arrivé là ? Pendant les trois semaines qui précédèrent ce fameux weekend on assista à un déploiement de CRS significatif avec comme conséquence des contrôles musclés, des tabassages (1), etc. Il est bien évident qu’un fort ressentiment à l’égard des forces de police en est la suite logique. Lors de cette fameuse nuit du 25 mai se déroulait une soirée, dans la patinoire qui se trouve à l’entrée du Val Fourré. Plusieurs personnes qui tentèrent de rentrer pour participer à cette fête, furent refusés. Il s’en suivit quelques échauffourées et les responsables de la patinoire appelèrent les flics. Les causes immédiates de la révolte étaient donc réunies et il n’est pas étonnant qu’elle ait explosée.
« Ce n’est pas seulement la misère qui écrase les habitants des ghettos. C’est la police qui les brutalise et les terrorise… C’est d’être toujours traités comme des enfants et de n’avoir aucun pouvoir sur les choses les plus simples de la vie… C’est qu’on leur montre des vedettes auxquelles ils ne ressembleront jamais, des sapes de luxe qu’ils ne pourront jamais acheter… Les émeutes de Los Angeles ont éclaté parce que la rage accumulée depuis des années est arrivée à son point d’explosion. Cette rage est devenue un pouvoir. Les invisibles de toujours sont devenus des stars mondiales. »
Article signé Karoly Goulash et Sergio Tortellini paru dans Mordicus, n° 4, avril-mai 1991, p. 5
« Gardiens de murs » d’Alger critiquant sérieusement l’économie.
A Mantes-la Jolie, des lycéens ont repris à leur compte l’ancien programme écolier : « les cahiers au feu et la maîtresse au milieu ». A Vaulx-en-Velin, des bagnoles ont brûlé pour rompre l’ennui du week-end de Pâques, tandis que depuis février des jeunes avaient apparemment entrepris de venger à leur manière la mort de Thomas Claudio en « pare-choquant » à leur tour les voitures de flics avec de grosses cylindrées volées. Ce dépassement ludique de la civilisation automobile a donné des émotions aux passagers de plusieurs véhicules de police, à la vitrine d’un magasin de sport et aux occupants d’un commissariat percuté par une BMW. Plus de 600 flics ont été mobilisés pour fouiller des boxes et retrouver les béliers roulants. A Sartrouville, les 26, 27 et 28 mars, trois jours d’émeute ont suivi la mort de Djamel, avec rebelote le 10 avril, jour de la reconstitution du meurtre. Les flics attaqués à coups de pierres, de boules de pétanque et de coquetèles, des lardus en civil tabassés, des bagnoles brûlées, un magasin de meubles incendié.
Textes parus dans I.R.L.Informations et réflexions libertaires., n° 86, automne 1990, p. 3
Des voitures sont incendiées. Photo Progrès /Archives Le progrès (Source)
Maux en venin !
Vous avez voulu que vos marchandises soient désirables. Elles l’ont été au-delà de toutes vos espérances. Vous avez (nous avons) élaboré (ou laissé s’élaborer) une société dont le moteur serait l’envie, l’envie de posséder.
Article signé Dji. M paru dans Courant alternatif,n° 3,novembre 1990, p. 6-7
Une Golf dont il ne reste plus rien. Photo Progrès /Archives Le progrès (Source)
Samedi 6 octobre, Vaulx-en-Velin, cité du Mas-du-Taureau ; Thomas Claudio, 21 ans, circulant sans casque à l’arrière d’une moto, est mort, vraisemblablement par la faute d’un fourgon de poli-ce tentant de coincer le deux roues. Dans cette cité, Thomas n’est pas la première victime du dé-lire sécuritaire ; en 1982, Wahid Hachichi est abattu par un automobiliste qui n’appréciait pas qu’il s’approche de sa BMW ; en 1983 un policier « énervé » tire en direction de jeunes ; en 1985, Barded Barka, qui circule en vélomoteur, est renversé par des Potiers et meurt. L’annonce de la mort de Thomas Claudio allait embraser la cité.
Toxteth, July 1981: ‘Each evening, some of us would walk out into Parliament Street in balaclavas.’ Photograph: ANL/Rex Shutterstock (Source)
I – VIVENT LES EMEUTIERS, MA MÈRE, VIVENT LES EMEUTIERS…
3 millions de chômeurs, soit plus de 11 % de la population active (40 à 60 % des jeunes – noirs et blancs – dans certaines régions), le Royaume-Uni de Gde-Bretagne et d’Irlande s’enfonce de plus en plus dans sa DECADENCE.
Manifestation en solidarité de Nacer M’Raidi bléssé par un policier, Chatenay-Malabry le 19 février 1983, France. (Photo by Mohamed LOUNES/Gamma-Rapho via Getty Images)
Le 14 février, un brigadier blessait grièvement un jeune Tunisien. Les jeunes des deux cités – l’une française, l’autre immigrée – se retrouvent pour s’organiser.
Pillages et incendies lors des émeutes le 6 octobre 1988 à Alger, Algérie. (Photo by SIDALI-DJENIDI/Gamma-Rapho via Getty Images)
« Bien entendu nous n’allons rien faire. »
(Claude Cheysson, ministre des Affaires étrangères de Mitterrand, à propos du coup d’Etat en Pologne de décembre 1981.)
Dans le mouvement d’importantes grèves ouvrières, la jeunesse d’Algérie a pris la rue en dirigeant essentiellement ses assauts contre le Parti-État et les signes de sa domination : sièges du FLN, police, administrations, galeries marchandes du luxe — ces « vitrines de l’Algérie » —, et centres de distribution de la pénurie planifiée. Elle a attaqué les agences d’Air Algérie et d’Air France, accoutumées à transporter les jeunes Algériens au travail en France et les « délinquants » immigrés dans les geôles algériennes ou au travail forcé du service militaire.
Dans le passé, seuls les amateurs de « bouts de jardin », de petites propriétés se retrouvaient dans des trains qui les transportaient vers les bords de la Marne, la vallée de Chevreuse, les pavillons « Loi Loucheur ».
Une manifestation unitaire anti-raciste contre les lois Pasqua-Pandraud sur l’entrée et le séjour des immigrés en France n’aura vraisemblablement pas lieu début décembre à Paris !
Affiche éditée par Expressions maghrébines au féminin (Source : Odysseo)
L’OCL ne monopolise pas, c’est le moins que l’on puisse dire, les colonnes de la rubrique « Mouvement » de C.A.
Et pourtant, comme en témoignent nombre d’articles liés à l’actualité sociale et politique, certains d’entre nous, qu’ils soient formellement à l’OCL ou partie prenante de notre appréhension collective du politique, interviennent et prennent des initiatives.
Article paru dans Parti de classe, n° 6, octobre 1985, p.15-18
Après la marche pour l’égalité et contre le racisme de ’83, après les mobylettes de Convergence, parties de cinq villes de France et culminant dans le défilé-carnaval de plus de 30 000 personnes à Paris le 1 déc. ’84, voici les projecteurs braqués sur « SOS-Racisme » et sur un nouveau happening musical à Concorde. Tous les ans on nous sert les mêmes salades, accommodées d’un assaisonnement différent.
Extrait de Maurice Clavel, Le jardin de Djemila, Paris, René Julliard, 1958, p. 19-22.
CHRONIQUE
Paris, février-avril 1957
I
J’avais quelques amis au Mouvement National Algérien et je m’en méfiais plaisamment : trop français. En eux semblaient revivre nos vieux révolutionnaires, dont il ne reste plus les noms que dans quelques rues vastes et laides, métros aériens, cœurs désuets : Barbès, Blanqui – ces gens qui ont peu agi dans leur siècle, ayant passé en prisons bourgeoises trop de leur vie, sans rien semer plus loin, la liberté s’étant faite science et police. Mes amis étaient une résurrection étrange, d’un naturel que le dépaysement accusait.
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