Thèse du Comité central du Parti communiste français parue dans les Cahiers du bolchévisme, n° spécial, 22 mai 1926

Les migrations contemporaines constituent un facteur social important, inhérent à l’ordre capitaliste.
Thèse du Comité central du Parti communiste français parue dans les Cahiers du bolchévisme, n° spécial, 22 mai 1926

Les migrations contemporaines constituent un facteur social important, inhérent à l’ordre capitaliste.
Ma dernière contribution vient d’être mise en ligne sur À contretemps.

Le texte est librement accessible en cliquant sur ce lien.
Article signé Andrée L. paru dans Le Marxiste-Léniniste, n° 46, novembre-décembre 1980

MEMOIRE
Nous publierons désormais sous cette nouvelle rubrique, MEMOIRE, des textes sur les évènements, dans l’histoire, dont le mois écoulé avant la sortie du ML marque l’anniversaire, qu’ils soient des témoignages, comme celui-ci, ou des éléments d’histoire, en repérant les origines et l’avenir.
Que notre mémoire soit ainsi un modeste hommage aux peuples révoltés depuis l’origine des temps de classe, et, à travers la reconnaissance de leur lent et difficile parcours vers le communisme, fonde aussi une tranquille certitude sur notre cause.
Article de Pierre Mualdès paru dans Le Libertaire, 5 septembre 1924

Aux portes des usines, à l’embauche des chantiers, ils sont là, innombrables, reconnaissables à leur teint basané, à leur accoutrement différent. Les ouvriers français de France y sont également, escomptant le boulot mal payé, certes, mais qui procurera à la maisonnée le pain attendu. Et dans le fonds d’eux-mêmes, inconsciemment, ils maugréent contre ces intrus, ces « sidis » qui leur font une concurrence qu’ils estiment déloyale et qui, souvent pour un salaire moindre, vont les empêcher de trouver le travail dont ils ont tant besoin. Il n’y a pas que les indigènes algériens, mais aussi des pauvres diables de toutes nationalités : Polonais, Tchèques, Hongrois, Allemands, Italiens, Espagnols, etc., qui, chassés de leurs pays pour des raisons diverses, viennent solliciter des exploiteurs français leur maigre gagne-pain.
Article d’Yvonne Suiram paru dans Le Libertaire, 28 septembre 1924

C’est à tous les camarades, hommes ou femmes que je veux m’adresser aujourd’hui, en leur parlant des indigènes algériens, si méprisés, si bafoués parmi le peuple français.
Oui, camarades, nous protestons contre les Américains, qui ne veulent pas admettre les noirs dans les lieux publics : transports en commun, théâtres, etc., et nous, habitants d’un pays qui a la réputation d’être hospitalier et accueillant à tous, nous maltraitons ceux que nous avons attirés chez nous en leur promettant le bien-être qu’ils ne peuvent plus trouver chez eux, depuis que nos généraux assassins sont allés porter la civilisation à coups de fusil et de canon.
Article de Mohamed Saïl paru dans Le Libertaire, quatrième série, trente-et-unième année, n° 4, 25 avril 1925

Notre cri d’alarme de septembre dernier n’a pas été entendu. Le fameux décret-loi est appliqué depuis cinq mois, et nos camarades indigènes algériens élevés au rang de grand prolétariat par le séquestre, les expropriations et la mercante, n’ont même plus la suprême ressource de procurer à leur marmaille famélique une maigre galette d’orge en louant leurs bras hors de la colonie, dans les usines de France, qu’ils ont contribué à sauver de la horde germanique (style patriotard.)
Article paru dans Et-Thaoura, n° 2, août 1981

« Les événements qui secouent depuis Samedi plusieurs villes marocaines dont ( … ) Casablanca ( … ) viennent confirmer la gravité de la situation que vivent les masses marocaines exploitées par le grand Capital et les multinationales et acculées à subir les conséquences désastreuses de la guerre d’agression que mène le régime de Rabat contre le peuple Sahraoui ».
Article de Mustapha Khayati publié anonymement dans Sou’al, n° 1, décembre 1981

XXX
Lettre de Casablanca
Chers amis,
Votre prospectus de présentation de Sou’al m’est parvenu par l’intermédiaire d’amis Français. J’espère que votre revue se fera la voix de tous ceux qui, dans nos pays, sont obligés de se taire ou d’aller en prison.
Personne n’a pris ni ne prendra la défense des émeutiers de Casablanca, même si pas mal de monde dénonce la répression qui s’abat sur eux ; car ils font peur à tout le monde politique, comme ils sont la terreur des bourgeois. Dans ce qui suit, je veux non seulement donner raison aux insurgés Casablancais, mais encore leur rendre hommage en cherchant théoriquement la vérité que leur action pratique voulait exprimer.
Article paru dans El-Oumami, n° 17, spécial Maroc, juillet-août 1981

LA HAUSSE DRACONIENNE DES PRIX DES PRODUITS ALIMENTAIRES DE BASE DICTÉE PAR LE FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (FMI) A ÉTÉ LE DÉTONATEUR DE L’EXPLOSION DES MASSES PROLÉTARISÉES ET EXPLOITÉES MAROCAINES. LA COLÈRE OUVRIÈRE ET POPULAIRE QUI GRONDE DEPUIS QUELQUES ANNEES DÉJA, ET QUE LA « MARCHE VERTE » A RÉUSSI À DÉVIER MOMENTANÉMENT, RENVOIE À LA SITUATION SOCIALE DRAMATIQUE DANS LAQUELLE SONT PLONGÉES LES MASSES EXPLOITÉES.
Article paru dans Le Monde du Travail, n° 2, décembre 1925

L’arrogance fasciste est de plus en plus grande. Les chemises noires se sentent les maîtres incontestés de la péninsule. Leurs manifestations nationalistes outrancières deviennent permanentes.
Article d’André Chouraqui paru dans La Jeune Garde, n° 3, 29 août 1936

N.D.L.R.
La lutte contre le colonialisme est une des tâches des révolutionnaires dont le souci est d’affaiblir, pour le mieux écraser, leur propre impérialisme. Les questions coloniales seront donc régulièrement traitées dans la Jeune Garde. Dès maintenant notre camarade André Chouraqui délégué à la propagande de la fédération des J. S. d’Alger, nous écrit : « Nous collaborons régulièrement à votre journal, pour décrire dans tous les détails la situation du peuple d’Algérie : sa misère effroyable, le sort lamentable physique et moral de sa jeunesse, ses aspirations, ses volontés ».
Article d’Eugène Guérard paru dans La Voix du peuple, 1ère année, n° 3, du dimanche 16 au dimanche 23 décembre 1900

La Chambre a entendu lundi dernier un excellent discours du citoyen Vaillant dont le résultat a été l’adoption d’un amendement à la loi sur le régime des boissons ainsi conçu :
« Le gouvernement interdira par décrets la fabrication, la circulation et la vente de toute essence reconnue dangereuse et déclarée telle par l’Académie de médecine. »
Résolution adoptée au quatrième congrès de l’Internationale syndicale rouge, parue dans Thèses et résolutions du IVe congrès de l’I.S.R. (Moscou, 17 mars-3 avril 1928), Paris, Petite bibliothèque de l’I.S.R., 1928

1. – Le IIIe Congrès et la IVe Session du Conseil Central de l’I.S.R. ont indiqué les causes sociales, économiques et politiques des migrations ouvrières. Ces causes restent les mêmes pour l’avenir immédiat. Toutefois, depuis cette époque (1924), les facteurs contribuant à activer le passage des ouvriers d’un pays à l’autre, loin de diminuer, se sont accrus. Le chômage a certainement augmenté en étendue et en profondeur. D’autre part, le déplacement et la contraction du volume des marchés, la rationalisation précipitée, l’intensification du travail et le machinisme, ont mis hors du processus de production des centaines de milliers d’ouvriers industriels qui se sont trouvés versés dans la catégorie de la main-d’œuvre superflue.
Résolution adoptée au troisième congrès de l’I.S.R. tenu à Moscou en juillet 1924, publiée par la Petite Bibliothèque de l’Internationale Syndicale Rouge ; suivie de « La question de l’émigration au IIIe congrès de l’I.S.R. » par Julien Racamond, paru dans La Vie ouvrière, 8 août 1924

1. L’émigration des travailleurs de leur pays d’origine leur est imposée par l’exploitation capitaliste. Les salaires de famine et les mauvaises conditions de travail, les persécutions politiques, sont autant de causes d’exode pour les prolétaires des différents pays.
Article signé L.G. paru dans La Vérité, n° 229, 5 janvier 1935

ARGUMENTS FASCISTES
Du Travail au Français ! ! ! Du travail aux français : phrase qui sonne et qui malheureusement porte sur l’esprit des masses non éclairées.
Article paru dans Guerre de classes, n° 9, mai 1974

« Ratonnades » du samedi soir, attentats individuels contre les travailleurs immigrés (dans la seule nuit du 6 mars, à Draguignan, 3 attentats par explosif contre les travailleurs nord-africains !), mais aussi, discriminations raciale à l’embauche, pour la location d’appartements, dans les transports collectifs … LE RACISME EXISTE. Il n’épargne pas la classe ouvrière, comme en témoigne un cas particulièrement grave de discrimination raciale aux élections des délégués du personnel à Renault-Flins : sur 65 candidats immigrés à se présenter, seuls 2 furent élus, 300 électeurs ayant systématiquement rayé sur les listes les noms à consonnance étrangère ! le racisme se développe ; il bénéficie de moyens de propagande importants : presse bourgeoise, présentant « les pays arabes » comme seuls responsables de la crise actuelle du capitalisme, bienveillance de l’état bourgeois et de sa justice à l’égard des provocations à la haine raciste perpétuées par les organisations d’extrême droite et par leurs journaux, violences policières à l’égard des immigrés, etc.
Article signé Pollet paru dans Le Combat syndicaliste, 11e année, n° 229, 8 octobre 1937 ; suivi de Constant Couanault, « La répression contre les travailleurs immigrés », Le Combat Syndicaliste, n° 230, 15 octobre 1937

C’est ce que ne cessaient de répéter les orateurs de divers syndicats de la C.G.T., qui se succédèrent à la tribune du meeting organisé le 30 septembre à Japy, sous l’égide de l’Union des Syndicats de la région parisienne.
Article de Fernand Cathala paru dans La Voix libertaire, septième année, n° 296, 30 mars 1935

La crise économique suit inlassablement son chemin angoissant. Le chômage étend ses ailes hideuses chaque jour davantage. D’innombrables sans-travail attendent anxieusement le retour à la « prospérité ». Tout ce qu’a tenté le gouvernement pour remédier à la situation actuelle a lamentablement échoué. Tous les plans, tous les systèmes mis en vigueur n’ont nullement enrayé le chômage.
Article paru dans La Vérité, 27 juillet 1934 ; suivi de « Les travailleurs étrangers », La Vérité, 1er décembre 1934 ; « Chômeurs, immigrés, jeunes et la C.G.T. unique », La Vérité, 8 novembre 1935

Dans la lutte contre la guerre, il faut entraîner l’ensemble des exploités.
N’oublions pas ces plus de deux millions d’ouvriers immigrés que le patronat rapace, veut opposer aux prolétaires français, afin d’empêcher l’union des forces ouvrières !
Article paru dans L’Avant-garde syndicale. Organe d’action syndicale révolutionnaire, 1ère année, n° 1, novembre 1935 ; suivi de « Il faut défendre les travailleurs immigrés », L’Avant-garde syndicale, 2e année, n° 3, janvier 1936

Les prolétaires étrangers ont suivi avec beaucoup d’intérêt et un grand espoir la marche à l’unité syndicale.
Affiche reproduite dans Al Kadihoun, Revue des travailleurs arabes en Europe, 1ère année, n° 1, 5 juin 1972

L’IMMIGRATION de la main-d’œuvre des pays néo-colonisés dans les pays néo-colonisateurs est un des graves phénomènes de notre temps.
Cette immigration ne fera qu’augmenter et se compliquer dans les années à venir. Et ce, pour les raisons principales que voici :
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, n° 31, novembre-décembre 1924, p. 2

La grande presse prostituée a mené une campagne d’injures contre les ouvriers algériens qui travaillent en France.
C’était un prologue pour justifier les terribles mesures qu’on allait appliquer contre eux. Ces « sidis », au contact de leurs frères européens, et plus exploités que ces derniers, commencent à revendiquer leurs droits, se réveillent à la lutte de classe et se groupent dans les organisations révolutionnaires.
Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba paru dans L’Humanité, 19 janvier 1924, p. 5

Pendant la grande guerre, l’impérialisme français avait arraché de leurs foyers des centaines de milliers de coloniaux pour les jeter dans l’horrible tuerie et pour soutenir la production des engins de guerre et de munitions.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, Septième année, n° 309, 24 avril 1925, p. 5

La presse bourgeoise mène une campagne violente contre la main-d’œuvre étrangère et englobe dans la même réprobation les ouvriers coloniaux.
Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba, paru dans Le Paria, Tribune du prolétariat colonial, Troisième année, n° 22, 1er janvier 1924

J’ai souvent entendu commenter les beautés de la Ville Lumière par des bourgeois algériens ou par des indigènes qui, comme la grenouille de la fable, singeaient les bourgeois. Avec quels transports d’admiration ils vous décrivaient à leur retour de Paris toutes les merveilles de la Capitale ! Avec extase, ils vous parlaient des Champs-Elysées, des grands boulevards, de Montmartre, des cabarets à la mode, des prostituées de luxe. Certains ont visité des monuments, des musées ; d’autres ont assisté aux courses, aux exhibitions de cuisses des Folies-Bergère, ou aux orgies des gens bien élevés où on se saoule avec du champagne et où on prise la « coco ». Pas un n’a rendu visite à ses nationaux, ceux qu’on appelle en France comme par dérision, les sidis (les messieurs). Et pourtant, il y en a, des Algériens, à Paris. Ils sont des dizaines et des dizaines de milliers qui se tuent dans les usines, qui dépérissent dans les quartiers de Grenelle, dans les bouges du boulevard de la Gare, de la Villette.
Reportage de René Maratrat paru dans Regards, n° 339, 15 février 1952, p. 3 à 6

BELKHODJA m’a fait signe de le suivre. Derrière l’hôtel, il y a toute une rangée de cabanes, genre poulaillers. Les unes sont encore recouvertes de tuiles, d’autres n’ont plus qu’une tôle ondulée à la place du toit. Les portes vermoulues, les fenêtres sans carreaux tiennent, on ne sait au juste pourquoi. Les waters, eux, n’ont plus de porte. Ça se sent. Dans chacune de ces « chambres » – oui ce sont des chambres d’hôtel – il y a plusieurs lits de fer aux couvertures trouées : avec un réchaud dans un coin c’est tout l’ameublement. Des hommes, comme vous, comme moi, dorment et mangent dans ces gourbis infects. A tour de rôle. Ce sont des travailleurs nord-africains. Belkhodja qui a parlé un moment avec eux, en arabe, me dit :
Article de Michel Grunberg alias M. Grun paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste juive « Bund » en France, nouvelle série, n° 16, 15 septembre 1945, p. 4 et 6

La Conférence sioniste a terminé ses travaux et nous sommes en mesure d’en tirer quelques conclusions d’ordre général. Les résolutions concernant la Palestine sont très catégoriques. La Conférence s’est prononcée pour un Etat juif souverain, pour une émigration massive en Palestine. Ce qui est très étonnant, c’est que les résolutions prises ne tiennent pas du tout compte de la majorité arabe, hostile à la conception sioniste d’un Etat juif.
Article signé F. L. paru dans Rouge, n° 213, 13 juillet 1973, p. 8-9

La campagne d’Ordre Nouveau contre « l’immigration sauvage » n’est pas tombée du ciel. Elle est la manifestation d’une poussée de racisme que les groupuscules fascistes et la presse d’extrême-droite se sont appliqués à entretenir.
Article paru dans Les Yeux ouverts, bulletin de l’association des femmes maghrébines immigrées, n° 0, février 1984, p. 5-6

– DEFENSE DE L’EMPLOI DES FEMMES IMMIGREES !
– EGALITE DES DROITS !
– UNITE DE TOUTES LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS CONTRE LE RACISME !
Dans la situation particulière de « crise ouverte » en France, au moment même de la restructuration industrielle, les « responsables » désignés par cette politique, seront les immigrés.
Article paru dans La Tribune du travailleur algérien, mensuel de la C.G.T. pour les travailleurs algériens, 7e année, n° 53, janvier 1974, p. 2

A TRAVERS L’ASSASSINAT DES TRAVAILLEURS ALGÉRIENS, DES BUTS POLITIQUES SONT POURSUIVIS
Le lâche attentat fasciste et raciste contre le consulat d’Algérie à Marseille a provoqué l’indignation de tous les travailleurs français et immigrés.
Editorial paru dans Lutte ouvrière, n° 277, semaine du 18 au 24 décembre 1979, p. 3

QUATRE morts, seize blessés, dont plusieurs seront définitivement mutilés : tel est le sombre bilan de l’attentat contre le consulat d’Algérie à Marseille.
Quels que soient les calculs politiques de ses auteurs et de ses inspirateurs, cet attentat, des plus ignobles et des plus lâches, parce qu’aveugle, parce que destiné à frapper des Algériens, n’importe lesquels, simplement parce qu’Algériens, est l’œuvre directe du racisme. Qui peut en douter, à part les pouvoirs publics français, dont la scandaleuse passivité devant chaque crime raciste – la police n’a pas trouvé un seul des assassins d’une douzaine d’Algériens tués durant l’été dernier – est elle-même le premier encouragement à tous les tueurs racistes ?
Article paru dans Rouge, n° 234, 21 décembre 1973, p. 12

« Plastiquez les mosquées, les bistrots, les commerces arabes … Prenons Boumédienne au mot en créant l’insécurité des Nord-Africains en France ». « Ne nous obligez pas à vous faire ce que vous avez fait aux nôtres. La valise ou le cercueil, vous connaissez ? »
Cette prose répugnante, ces transparents appels au meurtre ont parus dans un torchon nommé le « Combat européen ».
Article d’Ulric Schulze paru dans Le Monde libertaire, n° 194, octobre 1973, p. 5

Le climat et les actes engendrés au cours de ces dernières années par les campagnes de racisme en France n’ont été contrebalancés que par quelques réactions sporadiques tantôt indignées, tantôt opportunistes, tantôt humanitaires de bon ton. Un petit mea culpa, beaucoup de grandeur et de générosité de la France éternelle ont été mises en avant.
Dossier paru dans Rouge, n° 218, 31 août 1973

MARSEILLE : contre la haine raciale
Ils soufflent le froid après avoir soufflé le chaud. Pendant deux jours, radios et journaux ont puissamment contribué à créer un état de psychose : « Marseille a peur ». La belle aubaine, la diversion inespérée, que l’émotion créée à Marseille par le meurtre d’un chauffeur d’autobus et qui pouvait détourner l’attention de la lutte des travailleurs de Lip, du climat social de la rentrée !
Article paru dans Rouge, n° 293, 28 mars 1975, p. 4

Mohammed Laïd Moussa est mort. Abattu chez des amis par un tueur professionnel dans la nuit du 18 au 19 mars à Marseille, le jeune algérien n’a pas repris conscience. Un nom de plus sur la liste des victimes des ratonnades en France, « terre de liberté ». Mohammed Laïd « exécuté à l’OAS », froidement, contre un mur. A ajouter au palmarès de tous les Dupont lajoies, de tous ceux qui ne peuvent entrevoir une peau brune ou des cheveux longs sans loucher vers un fusil de chasse.
Article paru dans Technique rouge, n° 5, septembre 1973

* Les travailleurs immigrés en grève
Le 7 septembre à l’appel du Mouvement des Travailleurs Arabes, un mouvement de grève de 24 h a rassemblé plus de 30 000 travailleurs immigrés, dans tout le sud, à Aix, à Marseille, à Toulon, et à La Ciotat.
Article paru dans Combat communiste, n° 5, mai 1975, p. 8

Engendré par la surexploitation de millions de travailleurs immigrés que le patronat s’efforce de couper de leurs camarades français, exacerbé par les guerres coloniales, le racisme sévit de façon plus ou moins diffuse depuis bien longtemps en France. Mais, depuis l’été 1973, il semble que la racaille fasciste et raciste relève la tête et ait entrepris une campagne d’agression systématique contre les ouvriers immigrés et nous assistons à une recrudescence d’attentats et de crimes racistes.
Dossier paru dans Le Monde Libertaire, n° 176, décembre 1971

Le bouc émissaire
Ils s’appellent Mohamed, Mario, Djamila, José ou Hocine. Leur nombre s’accroit sans cesse et, de jour en jour, leur situation s’aggrave. Attirés en France par les promesses mirobolantes de trafiquants sans scrupules, véritables marchands d’esclaves du siècle de l’atome, ou bien simple marchandise d’échange entre les gouvernements de leur pays d’origine et celui de ta « nouvelle société », ils fournissent au patronat une main-d’œuvre à bon marché, surexploitée et paralysée par la crainte de l’expulsion, menace brandie aussitôt que l’un d’eux ose élever une timide protestation contre ses conditions de vie ou de travail, ou bien tente de s’organiser.
Article de Louis Vautier paru dans L’Humanité, 29 septembre 1949 ; suivi de « Dix agressions en deux nuits dans la région parisienne », L’Humanité, 13 septembre 1949 ; « Le problème algérien », L’Humanité, 14 septembre 1949 ; « Une protestation des travailleurs algériens », L’Humanité, 15 septembre 1949 ; « Raisons véritables de la criminalité », L’Humanité, 16 septembre 1949 ; « Pour faire réellement échec aux gangsters », L’Humanité, 17 septembre 1949 ; « Contre une campagne de division à caractère raciste », L’Humanité, 26 septembre 1949 ; Emmanuel Fleury, « La sécurité de la population parisienne est mal assurée. Mais à quoi utilise-t-on la police ? », L’Humanité, 12 octobre 1949 ; « Les Nord-Africains font part au préfet de la Seine de leur indignation devant les campagnes racistes d’une certaine presse », L’Humanité, 10 novembre 1949.

DEPUIS quelque temps on peut voir dans la presse – l’Aurore avec Bénazet, le Monde, France-soir, etc … – une campagne bien orchestrée contre les Algériens vivant dans la région parisienne, que l’on rend, comme le baudet de la fable, responsables de tous les maux, agressions, vols ou autres actes de gangstérisme.
Une enquête sociale de Michel Collinet parue en huit épisodes dans Franc-Tireur, 11 avril 1950 ; 12 avril 1950 ; 13 avril 1950 ; 14 avril 1950 ; 18 avril 1950 ; 19 avril 1950 ; 20 avril 1950 ; 21 avril 1950

CE n’est plus tellement, aujourd’hui, l’aventure qui est au coin de la rue ; c’est la misère, c’est l’injustice. Ce n’est pas seulement dans de lointaines parties du monde que la dignité de l’homme, son droit à la vie et à la liberté, sont sans cesse bafoués ou supprimés : c’est près de nous, chez nous aussi.
Article de Mohammed Dib paru dans La Nouvelle Critique, 7e année, n° 68, septembre-octobre 1955, p. 173-191

MON intention n’est pas ici de brosser un tableau général de la situation de la masse laborieuse des Algériens — loin de moi l’idée d’un projet si ambitieux —, mais plutôt de livrer quelques observations directes, prises sur le vif, qui se rapportent aux travailleurs musulmans et, parmi ceux-ci, aux travailleurs femmes des villes essentiellement.
M. D.
Article paru dans L’Algérie libre, n° 79, 11 septembre 1953, p. 1 à 3

LE sang de nos frères tués le 14 juillet place de la Nation n’avait pas encore séché qu’un autre Algérien est tué par la police pour avoir voulu exercer son droit de grève. Messaoud DAFI, qui laisse une veuve et trois enfants, ajoute son nom à la longue liste des Algériens qui, depuis le 23 mai 1952, sont tombés sous les coups de la police.
Article de Dominique Persky alias Dominique Desanti paru dans Démocratie nouvelle, 7e année, n° 9, septembre 1953, p. 537-540

UN 14 juillet qui aura droit à quelques lignes dans les manuels d’histoire. Six morts algériens, un mort français. Plus de cent blessés, algériens et français, couchés dans les mêmes salles d’hôpital avec devant les yeux la même image : un défilé de la Bastille à la Nation, un 14 juillet où les habitants de Paris sont venus clamer leur amour de la liberté, leur refus de voir renaître les bastilles. Où les Parisiens de tous âges, de toutes opinions sont venus montrer que les grandes dates de l’Histoire de France, les dates inscrites au front de la Liberté, n’étaient ni oubliées ni mortes. Et puis, soudain, sous la pluie, les policiers se jetant sur les milliers et milliers d’Algériens qui venaient de passer devant la tribune, les policiers tirant sur des hommes qui n’avaient, pour se défendre, que leurs poings, les bois de leurs pancartes arrachées, les bois des palissades hâtivement mises en morceaux. Sept morts : six ouvriers venus d’Algérie, et le métallo Lurot, notre camarade … Le même gouvernement faisant tirer la même police contre les travailleurs nés d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée.
Article d’Albert Lagier dit Eric-Albert paru dans Le Libertaire, n° 305, 7 mars 1952, p. 4

POUR ceux qui sont fiers d’être Français, un Nord-Africain est toujours un « bicot ». Pourquoi ? Mais parce que l’usage de ce terme est le seul moyen qui leur permet d’affirmer leur supériorité. Il en allait de même avec les hitlériens, vis-à-vis des juifs, il en va de même avec les Américains vis-à-vis des noirs, il en va de même partout où existent le patriotisme et le racisme, ces produits de l’imbécillité et de la barbarie.
Intervention de Léon Feix au XIIIe congrès du PCF parue dans Les Cahiers du communisme, 30e année, n° 6-7, juin-juillet 1954, p. 818-833

Camarades,
DANS la partie de son rapport relative au point 13 du projet de thèse, le camarade Jacques Duclos fait ressortir la volonté des gouvernants français d’envoyer de nouvelles troupes en Indochine, conformément à l’exigence des impérialistes américains.
Article de Kurt Landau paru dans La Vérité, n° 29, 28 mars 1930, p. 3

Berlin, mars
Les élections aux conseils d’entreprises ont commencé. Les résultats déjà connus confirment pleinement les pronostics que nous avons brièvement esquissés dans la Vérité du 14 mars. Dans de nombreuses entreprises où le Parti présentait pour la première fois des listes rouges, celles-ci obtiennent des succès appréciables. Mais là où l’année passée il enregistrait des victoires éclatantes, là où il avait donc à présent à satisfaire l’attente et l’espoir des ouvriers, la justement, le Parti subit des défaites parfois désastreuses. Dans notre dernier article nous avons déjà pris comme exemple le cas des conseils d’entreprises de la Société berlinoise des transports. Le 15 mars ont eu lieu les élections au conseil d’entreprise pour 1930. Elles ont été une lourde défaite pour le Parti. Contre 10.797 voix en 1929, il n’en obtient que 6.317, tandis que la liste des syndicats a fait un bond de 5.934 (1929) à 10.146 voix.
Article de Kurt Landau paru dans La Lutte de classes, 3e année, n° 18, février 1930, p. 113-120

LA LÉGENDE DE L’ESSOR RÉVOLUTIONNAIRE
« Notre parti frère n’a pas manqué à son devoir. C’est lui qui stimule l’essor révolutionnaire grandiose des masses ouvrières, qui l’organise et le pousse en avant. On peut dire qu’en Allemagne chaque jour est marqué par un défilé des masses, par une bataille de rue ».
C’est de cette façon que l’Humanité caractérise la situation en Allemagne dans un article intitulé « Bataille de rue ».
Editorial d’Ernest Raynaud alias Robert Tréno paru dans Franc-Tireur, 13e année, 15 juillet 1953, p. 1

Les tragiques bagarres de la place de la Nation attirent, une fois de plus, l’attention sur un problème que la France n’a pas encore su résoudre : celui des Nord-Africains de la métropole.
Article de Michel Donnet alias Michel Malla paru dans Le Libertaire, n° 392, 24 juin 1954, p. 1 et 4

Une journée chez les Nord-Africains
Un de nos camarades est allé rendre visite aux Nord-Africains de Mâcon. Il était invité par le groupe communiste libertaire de cette ville. Il raconte ici, ce qu’il a vu au cours d’une journée passée avec les Algériens.
Article de Pierre Ruff alias Epsilon paru dans Le Libertaire, n° 491, 10 avril 1936, p. 1 et 4

Parce que nous ne voulons ni de la guerre ni du fascisme, il nous faut dénouer et combattre la politique du « Front Populaire ». Dénoncer et combattre l’escroquerie « au pain, à la paix et à la liberté ». Et aussi et surtout opposer aux démagogies fallacieuses les vrais moyens de lutter contre la guerre, la misère et l’oppression.
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