Reportage d’Andrée Michel paru dans Droit et Liberté, n° 150 (254), 20 novembre 1955, p. 3; suivi de « Une ère nouvelle s’ouvre au Maroc. Et l’Algérie ? » par Armand Bittoun
EN Lorraine, comme dans l’ensemble de la France, le racisme à l’égard des Algériens a subi une forte recrudescence depuis l’aggravation de la situation en Algérie. Ici comme ailleurs s’intensifient les campagnes racistes menées par les journaux, les traitements discriminatoires appliqués par le patronat à la main-d’œuvre algérienne et les opérations policières périodiques déclenchées contre ces travailleurs. Examinons plus particulièrement ces trois aspects de la recrudescence du racisme en Moselle.
Etude d’Armand Dymenstajn parue dans Droit et Liberté, n° 194 (298), novembre 1960, p. 6 ; suivie de la « Lettre d’un Algérien », publiée dans Droit et Liberté,n° 195 (299), décembre 1960, p. 3
DEPUIS 6 ans déjà que dure le drame algérien combien de personnes se sont-elles inquiétées de connaître quelle était la situation des Algériens en France ? Pourtant nombreux sont ceux qui dénoncent les rafles « au faciès » et le caractère raciste de certaines attitudes.
Document publié dans Droit et Liberté,n° 158 (262), 20 septembre 1956, p. 7 ; suivi d’une lettre de Paul Tubert
Un tract ronéotypé, édité par un Groupe d’Israélites de Constantine, est actuellement diffusé en Algérie. C’est un appel lucide et émouvant à la fraternité entre juifs et musulmans. Nous ne doutons pas que nos lecteurs prendront connaissance avec un vif intérêt de ce document, dont nous publions ci-dessous de larges extraits.
Editorial d’Albert Lévy paru dans Droit et Liberté, n° 200, mai 1961, p. 1 et 4 ; suivi de « L’Histoire et les hommes en Algérie » par André Nouschi et d’une « Lettre de Constantine » par un groupe de patriotes algériens juifs
UN mois presque jour pour jour après le putsch manqué d’Alger, les négociations débutent le 20 mai, à Evian, entre les représentants du gouvernement français et ceux du G.P.R.A.
La fin du drame est-elle proche ? Même tempéré de craintes légitimes – après tant d’atermoiements, d’ajournements et d’équivoques – l’espoir, une fois encore, renaît.
Cette paix si difficile à atteindre, les récents événements sont venus en confirmer l’urgence. Et confirmer, du même coup, combien nous avons raison, depuis que dure le conflit algérien, de souligner la menace qu’il fait peser sur les libertés, favorisant à la fois le fascisme et le racisme qui, à leur tour, contribuent à prolonger la guerre.
LE fondement de l’Algérie nouvelle, telle que l’ont définie les Accords d’Evian, c’est la coexistence, la coopération fraternelle, sur un pied d’égalité, des hommes d’origines et de confessions diverses qui forment sa population. C’est cela précisément que les ultras de l’O.A.S. veulent avant tout empêcher.
Article d’Albert Lévy paru dans Droit et Liberté, n° 212, 15 septembre – 15 octobre 1962, p. 7-8 ; suivi de « Le problème des repliés : y voir clair » par Fernand Benhaïem
L’UN des tueurs O.A.S. du Petit-Clamart, le « réfugié » hongrois Laslo Varga, se cachait à Versailles chez la vicomtesse de la Barre de Nanteuil, née du Paty de Clam, qui savait tout de ses activités. Il y a là tout un symbole. Le nom de du Paty de Clam est étroitement lié aux entreprises de l’antisémitisme en France. C’est le colonel du Paty de Clam, grand-père de l’actuelle vicomtesse, qui arrêta le capitaine Dreyfus en 1894 ; il joua en cette Affaire un rôle prépondérant, dans le camp de l’injustice et de la haine, ce qui lui valut d’être arrêté à son tour en 1899 et mis à la retraite d’office. Un autre du Paty de Clam, fils du précédent, devait devenir le troisième « Commissaire aux questions juives » du gouvernement de Vichy, après Xavier Vallat et Darquier de Pellepoix.
Article paru dans Droit et Liberté,n° 141 (245), décembre 1954, p. 1 et 4
L’article que nous publions ici, nous a été adressée par une amie de notre Mouvement, professeur de Français à Constantine. Il projette une lumière utile sur les événements qui ensanglantent aujourd’hui l’Algérie, après la Tunisie et le Maroc. Nous le versons très volontiers au « dossier » de l’Afrique du Nord.
La loi doit punir les discriminations et non les favoriser
Par le Général TUBERT Ancien Maire d’Alger
LE problème algérien, si longtemps méconnu, a pris place au premier rang des questions qui se posent maintenant en Afrique du Nord. Pourtant, le grand public n’a pas encore pleinement conscience de la gravité de la situation qui se développe au sud de la Méditerranée et dont les conséquences peuvent affecter gravement le destin de la France.
Mohammed DIB : La grande maison (Ed. du Seuil). – Mouloud MAMMERI : La colline oubliée (Plon)
JE ne puis parler du prix Veillon : le livre de Marie Mauron – la gaie, l’hospitalière, la charmante Marie Mauron – a été couronné avant que l’éditeur ne le publie. Mais le prix Fénéon s’oppose, une fois de plus, aux prix « classiques » comme la vie s’oppose à la poussière. Qu’il me soit permis de répéter ici deux citations. Mme Beck, prix Goncourt pour un livre que Léon Bloy aurait pu écrire, rapporte le dialogue d’un prêtre et d’une âme qu’il va pécher :
« Il vous manque un mari. – Tant pis, je me fais l’amour avec un bout de bois. »
M. Perry, prix Renaudot, explique la brutalité avec laquelle fait l’amour un personnage en tout autre point fort insipide :
« Ma violence m’est apparue si nécessaire que je ne songeais pas à la regretter. Pour la première fois, j’avais vraiment possédé une femme. »
Mais en voilà assez avec ces tristes choses, avec ces choses mortes.
Mohammed Dib a reçu le prix Fénéon et il faut en féliciter le jury et le lauréat.
Article paru dans Alger Républicain, 11e année, Nlle série, n° 1.425, 18 février 1948, p. 2
M. KATEB Yacine, jeune poète et conférencier, a rendu visite hier à « Alger Républicain ». Originaire de Constantine, M. Kateb revient d’un voyage à Paris où il est resté neuf mois. De son séjour dans la capitale française, où il a eu l’occasion d’approcher et de connaître les divers milieux d’intellectuels et écrivains marquants du moment, M. Kateb rapporte plus que des impressions. De ces contacts nombreux avec des poètes tels qu’Eluard, Aragon, Guillevic, Loys Masson, Madeleine Riffaud, des journalistes comme Mme Viollis, Dominique Desanti et Claude Morgan, notre jeune poète tire une leçon de modestie et de probité littéraire dont il mesure toute la valeur et toute la beauté.
Article paru dans Gavroche, n° 184, 7 avril 1948, p. 5
ILS étaient douze, quelquefois neuf, quelquefois treize, au hasard des excursions ou des rencontres, dans ce beau palais d’exposition coloniale qui se dresse à l’entrée des gorges de la Chiffa.
Article paru dans Droit et Liberté, n° 70 (174), 6-12 avril 1951, p. 1 et 3 ; suivi de « Après les rafles au faciès »paru dans Droit et Liberté, n° 71 (175), 13-19 avril 1951,p. 3
– En voilà un autre !
Et, du car bleu, descend une nuée de policiers, qui se ruent sur un promeneur, lequel est « embarqué » sans douceur.
Ce promeneur avait la peau mate, les yeux sombres, les cheveux noirs. Il a été repéré « au faciès ». Il a été décrété Nord-Africain. C’est pour cela qu’on l’emmène au poste. Ainsi, sous l’occupation, étaient « embarqués » les Juifs victimes des brigades « spéciales ».
Article d’Aziz Sahraoui paru dans L’Algérie libre, IIIe année, n° 32, 8 septembre 1951, p. 4 et 2;suivi de « Provocations policières contre les travailleurs algériens de Bollène (Gard) » et de « Solidarité anticolonialiste des mineurs du Pas-de-Calais«
Le racisme émigre jusqu’en France à la poursuite des Algériens qu’il traque partout. Il se manifeste à travers toute une cascade de provocations et de brimades à caractère raciste et dont les seules victimes restent les Nord-Africains.
Article paru dans L’Algérie libre, n° 79, 11 septembre 1953, p. 1 à 3
LE sang de nos frères tués le 14 juillet place de la Nation n’avait pas encore séché qu’un autre Algérien est tué par la police pour avoir voulu exercer son droit de grève. Messaoud DAFI, qui laisse une veuve et trois enfants, ajoute son nom à la longue liste des Algériens qui, depuis le 23 mai 1952, sont tombés sous les coups de la police.
Article paru dans L’Observateur, 2e année, n° 83, 13 décembre 1951, p. 3-4
Sur l’initiative des Algériens de Paris, un comité s’était formé le 18 novembre dans le but d’organiser des réceptions en l’honneur des délégations arabes et musulmanes aux Nations unies. Assurant la représentation la plus large de tous les Algériens de France, ce comité comprenait des membres des partis politiques, des organisations syndicales et des personnalités indépendantes.
LE moindre élan du cœur, chez les Algériens dits (ici) européens, est rabattu par l’idée qu’il pourrait aller à un homme ou à une femme, qui ne sont qu’indigènes. Le voilà, le racisme : il empoisonne le cœur et le vide, comme le ver le cœur du fruit. Je ne parle pas de tout ce qui est officiel, qui représente la codification rationnelle et étendue à toutes les branches, du racisme. Ainsi sont appauvris dans leurs sentiments, de simples gens, qui ne demandent qu’à laisser parler leur cœur.
Dossier paru dans Le Droit de vivre, 21e année, n° 227 (nouvelle série), 20 juillet 1953, p. 1 et 4
PROTESTATION DE LA L.I.C.A.
LE Comité central de la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (L.I.C.A.), vivement ému par les sanglants incidents du 14 juillet dernier,
Article paru dans L’Algérie libre, 5e année, n° 64, 5 mars 1953, p. 3
LE racisme se développe en plein Paris, en des lieux publics, sous le silence complice des autorités. Ce racisme devient arrogant. Dans des cafés de Montparnasse et du quartier des Halles, on refuse de servir les Nord-Africains. Ces pratiques se font ouvertement sans que la police intervienne, malgré les protestations de nos compatriotes. Certains patrons de café précisent même qu’ils ont l’accord de la police.
Article signé C. S. paru dans L’Algérie libre, 3e année, 24 février 1951, p. 2
Il y a deux mois, sur la demande de quelques jeunes spectateurs antisémites, un film nazi, Le Juif Süss, a été projeté dans un cinéma du Quartier Latin, à Paris. L’Association des Etudiants israélites a tout de suite alerté tous les groupements de jeunesse estudiantins et démocrates. Ils ont tous manifesté ensemble d’une manière telle que le film en question a été définitivement interdit. Et c’est justice, car il est inadmissible que le cinéma, qui est l’art populaire par excellence et doit en ce sens être un instrument de rapprochement entre les peuples et dirigé au service de la paix, devienne un organe pour la propagande de guerre, inspirée par la haine et le racisme.
LE Mouvement Libertaire, à travers les multiples organisations qui l’ont constitué et qui le forment aujourd’hui, s’est toujours distingué à l’avant-garde de la lutte anticolonialiste et cela dans tous les pays et sur tous les plans. Notre rejet lucide et motivé de l’oppression capitaliste, étatique et religieuse n’autorise évidemment pas d’équivoque sur ce point et il suffit de consulter les 53 articles parus depuis 1945 dans la présente série du « Libertaire » pour se convaincre que l’action anarchiste n’a pas subi les « déviations » que l’on peut reprocher à certains.
POUR ceux qui sont fiers d’être Français, un Nord-Africain est toujours un « bicot ». Pourquoi ? Mais parce que l’usage de ce terme est le seul moyen qui leur permet d’affirmer leur supériorité. Il en allait de même avec les hitlériens, vis-à-vis des juifs, il en va de même avec les Américains vis-à-vis des noirs, il en va de même partout où existent le patriotisme et le racisme, ces produits de l’imbécillité et de la barbarie.
Article de Maurice Faure paru dans L’Observateur, n° 171, 20 août 1953, p. 19-20
L’ANNEE écoulée a vu fleurir toute une littérature indigène d’Afrique du Nord. Une pléiade de jeunes auteurs, en des livres de qualité inégale, mais tous attachants à quelque égard, ont fait la peinture d’une société, mœurs et caractères, ont posé les problèmes qui les préoccupent, eux et leurs frères de race, dans l’ordre intellectuel, moral, social, politique. Mouloud Feraoun, auteur déjà d’un roman, Le fils du pauvre, s’ajoute à eux. Il est né et il a vécu en Kabylie ; fils de fellah, il est actuellement directeur d’école. La terre et le sang (1) est un témoignage : simple, juste d’accent. La vie d’un village kabyle, le destin de ses habitants s’y reflètent.
Article signé P.-M. P. paru dans Franc-Tireur, 12e année, n° 2 591, 27 novembre 1952, p. 4
DIRE oui, toujours. Dire oui à la peur et à la misère, oui à la faim et à la maladie, oui au patron et au gendarme. Mais pourquoi ? Pourquoi du travail et pas de pain, pourquoi le froid et pas de feu ? Autant de questions qui inquiètent Omar, le petit héros du roman de Mohammed Dib. Poussé dans le tumulte de « La Grande Maison » (1), parmi les hurlements des enfants en haillons, les criaillements des femmes, les « braillements » de la faim, parmi cette rumeur bourdonnante et ininterrompue que déchire parfois un cri de désespoir, le petit garçon regarde les grandes personnes avec une curiosité angoissée.
Article de Geneviève Bonnefoi paru dans L’Observateur, 4e année, n° 141, 22 janvier 1953, p. 17-18
UN des phénomènes curieux de cette saison littéraire est l’apparition de plusieurs jeunes écrivains d’Afrique qui ont publié presque simultanément leur premier roman : Jean Pélégri, avec L’embarquement du lundi (1), Mohammed Dib avec La Grande Maison (2), G .- M. Dabat avec Le dimanche musulman (3), Mouloud Mammeri avec La Colline oubliée (4), Marcel Moussy avec Le sang chaud (5). Et ce n’est pas fini : les Editions du Seuil ont créé une collection « Méditerranée », que dirige Emmanuel Roblès, Les Temps Modernes publient actuellement des extraits de La statue de sel, d’un jeune Tunisien : Albert Memmi.
CE que l’on appelle en France « le public moyen » a encore une fâcheuse tendance à n’apprécier les livres écrits par les auteurs d’outre-mer que dans la mesure où ils flattent son goût du pittoresque, son besoin d’évasion. Un roman écrit par un noir, ou par un nord-africain, a soulevé jusqu’ici plus d’étonnement que d’intérêt véritable.
Article de Marcel Moussy paru dans Demain, n° 4, 5 au 11 janvier 1956, p. 12
LA faim, la misère du peuple algérien, et la conscience qu’il prend de cette misère en cessant de croire à sa fatalité : ces thèmes majeurs de l’auteur de « La grande maison » et de « l’Incendie » (Ed. du Seuil) reviennent comme des obsessions dans son dernier recueil de nouvelles « Au café » (Ed. Gallimard).
Article de Maurice Nadeau paru dans France Observateur,septième année, n° 327, 16 août 1956, p. 13
LA publication par Esprit, l’an dernier, d’une pièce de Kateb Yacine : Le cadavre encerclé, avait attiré l’attention sur un jeune écrivain algérien qui ne ressemblait à aucun autre. Celle de Nedjma (1) confirme l’impression qu’on avait éprouvée à la lecture de la pièce et invite à considérer l’auteur de ces deux œuvres comme tout à fait singulier. Il écrit en français mais ne possède aucun autre point de référence avec notre littérature, avec nos conceptions traditionnelles du théâtre et du roman. Fort conscient de sa singularité, il a récemment montré (2) combien il était abusif de réunir sous la même dénomination d’« écrivains d’Afrique du Nord » des écrivains français comme Albert Camus, Jules Roy, Emmanuel Roblès, des « assimilés » qui s’insèrent naturellement dans une tradition qu’ils ont appris à connaître en même temps que notre langue : Mammeri, Memmi, Feraoun, Dib, Malek Ouary, et, enfin, de jeunes écrivains et poètes qui, comme lui, n’entendent utiliser la langue française que comme moyen d’exprimer un monde de pensées et de sentiments, une conception de l’univers profondément arabes. Pourquoi n’écrivent-ils donc pas en arabe ? Parce que, déclare Kateb Yacine, l’arabe est, littérairement, une langue morte, celle des « vagissements des Ulemas tombés en enfance » et que la littérature arabe (sauf la littérature de type oral), n’intéresse plus les nouvelles générations formées au désir de l’indépendance et de la liberté, ouvertes au monde moderne, par les colonialistes eux-mêmes.
Article de Daniel Guérin paru dans France Observateur, septième année, n° 302, 23 février 1956, p. 13
DEPUIS que Richard Wright a « choisi la liberté », en renonçant (tout comme Charlie Chaplin), à résider aux Etats-Unis, le romancier noir américain est devenu un grand voyageur. Après avoir rapporté un beau livre de sa visite à la Côte de l’Or, voici qu’il nous présente son témoignage sur l’Indonésie et sur la Conférence de Bandoeng (1).
Article de Léon Steindecker alias Léon Pierre-Quint paru dans France Observateur, septième année, n° 318, 14 juin 1956, p. 15
Il n’y a pas tellement de façons de tomber. Si l’homme tombe, c’est qu’il a glissé, c’est qu’il est descendu, c’est qu’il a changé d’état, c’est qu’il a connu « l’Eden, la vie en prise directe », et qu’à présent, il ne connaît guère plus qu’une vie de malédiction. L’auteur n’évoque pas le passage de l’une à l’autre, mais il les oppose. Pour expliquer cette opposition, il ne recourt pas au péché originel, ni au rachat (ce serait trop facile, nous dit-il) ; il n’a par la foi, ou, du moins, pas encore … L’opposition est ; c’est la chute ; il faut que nous l’acceptions comme une donnée immédiate.
LA campagne du Sinaï a soulevé l’opposition d’une certaine fraction de la gauche française qui a entrainé dans la même réprobation Israël et les « agresseurs » anglo-français de Port-Saïd. Nous avons demandé à un certain nombre de représentants de ce courant d’opinion de répondre à ce bref questionnaire :
Dossier paru dans Lutte ouvrière, n° 856, 27 octobre 1984, p. 10-11 ; suivi d’un éditorial d’Arlette Laguiller, « Les assassins reviennent toujours sur les lieux de leur crime », paru dans Lutte ouvrière, n° 857, 3 novembre 1984, p. 3
Le 1er novembre 1954 débutait la guerre d’Algérie
Le 1er novembre 1954, à 1 h. 15 du matin, une nuit d’attentats commençait en Algérie. Pratiquement partout sur le territoire algérien, des fusillades, des explosions prenaient pour cible les symboles de la présence française : casernes, résidences des gouverneurs, entrepôts de colons, etc. A Alger, à l’usine à gaz, plusieurs bombes de fabrication artisanale éclataient. Simultanément, les cuves de pétrole des installations Mory étaient touchées par des explosions. A Batna, des soldats français étaient abattus. A T’Kout, dans les Aurès, les gendarmes étaient assaillis par des Algériens en armes et se barricadaient dans leur gendarmerie.
Dossier paru dans Saût el Cha’b, organe central du Parti de l’avant-garde socialiste d’Algérie, n° 124, 14 novembre 1984
30 ans après le 1er Novembre 1954, les masses se souviennent. Ici ce sont des combattants de la liberté qui sont allés en groupe fleurir la tombe de leurs compagnons d’armes et rendre visite aux parents de chouhada. Là ils ont organisé une soirée et y ont invité des jeunes, en général des collègues de travail, à qui ils ont transmis quelques souvenirs des jours difficiles mais exaltants. Les enfants et jeunes ont été sensibilisés à la guerre de libération à l’école et chez eux.
Editorial paru dans El Jarida, n° 15, novembre-décembre 1974, p. 2
20 ans se sont écoulés depuis le jour où le peuple algérien s’est engagé dans la lutte armée. Plus de 12 ans ont passé depuis que l’Algérie est devenue officiellement maîtresse de son destin.
Dossier paru dans Rouge,n° 272, 1er novembre 1974,p. 9-12
1er novembre 1954 1er novembre 1974
L’année 1954 fut désastreuse pour l’impérialisme français. Elle fut excellente pour les peuples colonisés en lutte pour leur libération nationale et sociale. En mai, à Dien Bien Phu, le corps expéditionnaire français capitulait devant les forces armées de la révolution indochinoise. Ce fut un séisme politique dans l’empire colonial français. Les militants anti-colonialistes y trouvèrent plus qu’un exemple : la preuve que la lutte était possible, que la victoire était possible. Le 1er novembre 1954, les combattants de l’avant-garde algérienne déclenchaient l’insurrection contre l’occupant colonial. La lutte du peuple algérien allait durer sept ans et huit mois. C’est contre toute l’armée française aux portes de la métropole que la lutte allait s’engager, et non contre un corps expéditionnaire éloigné de ses bases. Elle allait affronter plus d’un million de colons français et européens fortement enracinés dans le pays.
Dossier paru dans Lutte ouvrière,n° 323, du 5 au 12 novembre 1974, p. 10-11
DANS la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, entre minuit et deux heures du matin, une trentaine d’attentats éclataient simultanément sur l’ensemble du territoire algérien.
Article paru dans La Vérité, n° 342, du 29 octobre au 11 novembre 1954, suivi de« Le M.T.L.D. contre les capitulards (III) » par Pierre Boussel alias Pierre Lambert ;puis de « Mitterrand en Algérie »
LE vendredi 15 octobre 1954, sur la Place Nationale de Boulogne Billancourt, les travailleurs se rassemblaient autour d’une voiture radio.
C’était la première réunion publique que le « Comité pour la Libération inconditionnelle de Messali Hadj » organisait aux Usines Renault. Dans l’assistance où se trouvaient mêlés fraternellement les ouvriers nord-africains et les travailleurs français, on écoutait attentivement les orateurs qui parlaient de Messali Hadj, de sa déportation, des souffrances du peuple algérien, de sa lutte nécessaire.
Article de Boualem Khalfa paru dans Liberté, 12e année, n° 593, 28 octobre 1954 ; suivi de« Rien ne nous fera dévier de notre but : réaliser l’union du peuple algérien »
Après la publication de la déclaration du Bureau politique du P.C.A. sur la scission du M.T.L.D.
DANS l’importante déclaration publiée par le Bureau politique de notre parti après la scission au sein du M.T.L.D, on pouvait lire à propos des positions politiques de la tendance du Comité central du M.T.L.D. :
« On ne peut passer sous silence le fait que cette tendance a des positions de conciliation avec les néo-colonialistes au sein des conseils municipaux ».
Article paru dans Egalité – La République algérienne, Ve année, n° 129, 6 juin 1948 ;suivi de « A propos du comité algérien d’aide à la Palestine« , 18 juin 1948 ; « Au comité algérien d’aide à la Palestine », 25 juin 1948
La cause palestinienne a ému profondément la population musulmane d’Algérie, qui vient d’exprimer sa solidarité aux Arabes palestiniens par la fondation d’un comité d’aide.
Article paru dans Le Libertaire, n° 400, 14 octobre 1954, p. 2
APRÈS les événements tragiques du 14 juillet 1953, place de la Nation, ou de nombreux Nord-africains tombèrent sous les balles des flics, la grande presse bourgeoise, la direction des usines Renault, le préfet de Police en personne et même certains calotins du coin comme la « Vie Nouvelle » de la banlieue sud s’apitoyèrent sur les conditions de vie misérable et les conditions d’habitation épouvantables de ces malheureux.
Article de Catherine Rivier paru dans La Voie communiste, supplément au n° 25, novembre-décembre 1961, p. 2 ; suivi de « Le sang de nos frères » par P. Digal
C’est aux militants français de se mettre à l’école du F.L.N. pour entraîner les masses dans la rue.
DEPUIS le mois d’octobre, la répression est passée dans le domaine public. France-Soir a décrit les matraquages d’Algériens au Palais des Sports, le Figaro a déploré, le Sénat a posé des questions. Et, pour parachever cette unanimité, l’O.A.S. a publié un communiqué condamnant ces « incidents inadmissibles ».
Dossier paru dans Droit et Liberté, n° 203, 15 novembre – 15 décembre 1961, p. 1 et de 5 à 9
LE 5 octobre, des textes préfectoraux instituaient officiellement la discrimination raciale en France : les Algériens musulmans de la région parisienne étaient invités à ne pas sortir après 20 h. 30, à ne pas circuler en groupes, et les cafés et restaurants qu’ils fréquentent étaient tenus de fermer à 19 heures. Le 17 octobre et les jours suivants, pour protester contre ce couvre-feu, contre ces brimades généralisées, des milliers d’Algériens, quittant les bidonvilles et les quartiers où ils sont groupés, ont défilé pacifiquement, dignement dans les rues de Paris et de la banlieue, avec leurs femmes et leurs enfants.
Article d’Armand Dymenstajn paru dans Droit et Liberté, n° 202, 15 octobre – 15 novembre 1961, p. 1 et 9; suivi d’une déclaration du MRAP
Les « recommandations » préfectorales aux musulmans
INEXORABLEMENT la poursuite de la guerre d’Algérie, qui entre dans quelques jours dans sa huitième année, avec son long cortège de morts, de violences, de sévices, d’injustice, découvre sous ses odieux oripeaux la monstrueuse hideur du racisme.
Dossier paru dans La Voie communiste, n° 24, octobre 1961
DEPUIS quelque temps, la répression s’accentue contre les Algérien qui vivent en France. Nous avons eu connaissance d’un certain nombre de faits qui ont eu lieu à Paris, depuis un mois environ. Nous n’avons voulu citer que les cas que nous avons pu connaitre directement. Que les responsables démentent s’ils le peuvent. Les faits sont trop nombreux pour pouvoir rester cachés longtemps. Pas plus que les tortures, les assassinats ne pourront être passés sous silence. Il faut qu’une vaste campagne de presse fasse connaître à tous, le sort des Algériens qui « disparaissent à Paris ».
Article de Louis Guéry paru dans Perspectives ouvrières, n° 46, 15 octobre 1954, p.5-8
Les 14, 15 et 16 JUILLET dernier, se tenait en BELGIQUE, un congrès extraordinaire du M.T.L.D. Ce Congrès groupant les partisans de MESSALI HADJ décidait la dissolution du Comité Central et l’exclusion de 3 de ses principaux dirigeants. Il décidait, en outre, de confier les pleins pouvoirs à MESSALI en même temps qu’il lui accordait la présidence à vie du Mouvement.
Article de Daniel Renard paru dans La Vérité n° 341, du 15 au 28 octobre 1954 ; suivi de « Le M.T.L.D. contre les capitulards (2) » par Pierre Lambert
LA grande salle de la Mutualité était pleine de Nord-Africains ce dimanche 3 octobre 1954, 20 heures. Ils étaient venus de partout, de Gennevilliers et de Nanterre du XXe arrondissement et de la place d’Italie.
Article d’Ahmed Akkache paru dans Liberté, n° 591, 14 octobre 1954, p. 1
DANS l’importante déclaration qu’il a publiée le 28 septembre au sujet de la scission du M.T.L.D., le Bureau politique du Parti communiste algérien ne s’est pas contenté d’analyser les progrès du mouvement national et les causes politiques de la situation actuelle. Il a défini également les solutions pour aller de l’avant.
Article paru dans Le Combat syndicaliste, 27e année, nouvelle série, n° 125, 8 octobre 1954, p. 4
En douze secondes, un terrible séisme ravageait la région d’Orléansville, dans la nuit du 8 au 9 septembre. Plus de 1.400 morts, plus de dix mille blessés, des dizaines de milliers de personnes sans toit.
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