Article de Pierre Naville paru dans La Nouvelle Revue Marxiste, n° 3, février-avril 1962, p.3-6
A l’heure où j’écris, le gouvernement français et le G.P.R.A. ont repris et font aboutir une négociation qui doit consacrer un peu plus tard l’indépendance de l’Algérie. La conclusion d’un cessez-le-feu, comme au Vietnam, atteste qu’il s’agit de la fin d’une guerre, tout autant que du début d’une révolution.
Pour les copains qui ont lu Whyte, Packard, Cl. Julien (I) ce nouveau bouquin sur la vie et l’économie américaine n’apportera pas grand’chose de plus comme documentation. Toutefois, il est à lire, non pas seulement parce que son auteur est un conseiller écouté de Kennedy, qui lui a confié le poste important d’ambassadeur en Inde, mais parce qu’il familiarise avec les notions économiques et complète tout de même ce que les auteurs cités ci-dessus ont exposé.
Plusieurs livres sont récemment parus sur la guerre d’Espagne ; anarchistes et communistes de la génération d’avant-guerre y cherchent les enseignements pour la lutte de classe présente qui doit faire face aux impérialismes camouflés sous le masque, l’un du « monde libre » américain, l’autre du « monde socialiste » russe.
Article paru dans La Nation socialiste, n° 57, juillet-août 1962, p. 3
Alger, le 25 juin.
ALGER la Blanche, dont les rues sont pleines des immondices accumulées depuis des semaines, où flotte encore l’odeur de la peste, se réveille peu à peu à la paix. Tel un malade à sa première sortie, elle hésite et craint de ne pas résister aux fatigues de ses premiers mouvements.
Au moment où les tortionnaires du peuple algérien sont amnistiés, où les tueurs de l’O.A.S. bénéficient de la mansuétude des Pouvoirs Publics, où Salan sauve sa tête et son avenir politique, De Gaulle, instigateur et bénéficiaire du putsch militaire de mai 1958 et finalement responsable de l’O.A.S. protégée par son armée et sa police, interdit les réunions et matraque les manifestants qui veulent alerter l’opinion sur le maintien en détention ou en exil des insoumis, des déserteurs, et des militants des réseaux ayant soutenu concrètement la Révolution Algérienne.
Éditorial paru dans L’Internationale, n° 2 (128), juillet 1962, p. 1
Mais en même temps que l’indépendance se présentent des problèmes nouveaux. Et ces problèmes ont fait surgir dès le début une crise douloureuse aux sommets, à la direction de la Révolution algérienne. Ces problèmes n’intéressent pas seulement les Algériens. Ils préoccupent aussi tous ceux qui ont participé au combat du peuple algérien. Car le destin de la Révolution algérienne est de la plus grande importance non seulement pour les Algériens mais pour l’ensemble des masses exploitées et opprimées du monde entier.
Textes parus dans Quatrième Internationale,20e année, n° 16, juillet 1962 (3e trimestre), p. 1-5
L’indépendance de l’Algérie, c’est une des plus grandes victoires révolutionnaires depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Elle a été arrachée par huit années de lutte héroïque de tout un peuple contre l’impérialisme français.
Article paru dans Réalités Algériennes, n° 23, juin 1962, p. 1-2
Le.drame algérien touche-t-il vraiment à sa fin ? Les Algérois respirent mais les Oranais et les Constantinois pas encore. L’accord intervenu entre le F.L.N. et l’O.A.S. d’Alger, a été rendu public, sur les antennes de Radio-Algérie, par la voix du Dr. Mostefaï, se présentant comme délégué du F.L.N. au sein de l’Exécutif provisoire, le 17 juin 1962 à 13 heures. L’O.A.S. répondit à 20 heures dans une émission pirate : « l’accord a été signé. »
Déclaration du Parti du Peuple Algérien publiée dans Réalités Algériennes, n° 23, juin 1962, p. 8
Le Bureau politique du Parti du Peuple Algérien s’est réuni pour examiner le rejet de sa demande d’admission à la campagne du référendum.
Le B.P. du P.P.A. rappelle qu’il a fait en temps utile toutes les démarches nécessaires, pour son admission au scrutin d’autodétermination. En conséquence, le prétexte du retard n’existe plus.
De J. CAVIGNAC, de Paris, cette lettre adressée à Louzon :
Je vous avais déjà exprimé que je n’étais pas d’accord avec vous pour une évacuation de l’armée française qui laisserait face à face Musulmans et Pieds-Noirs et inspirerait à ces derniers une crainte salutaire, commencement de sentiments coopératifs.
Bourguiba donnait une interview, il y a quelques semaines, à un journal anglo-saxon, se résumant à peu près à ceci : les Algériens parlent toujours d’une « révolution algérienne », mais la question d’une révolution ne se pose pas ; on conquiert l’indépendance et ça suffit !
Article de Charles Martial paru dans L’Enseignement public, n° 8, juin-juillet 1962, p. 21-22
De Ben Bella à Ben Khedda les leaders du F.L.N., comme ceux de l’A.L.N., ont tour à tour répété que l’objectif numéro un de la révolution algérienne était la réforme agraire.
Ils n’innovent pas en cette matière car dans tous les pays à population essentiellement paysanne, les révolutions modernes commencent par la terre. Mais la situation en pays de colonisation comme l’Algérie rend encore plus impérative cette priorité de la réforme agraire.
Les chiffres suivants, puisés aux sources officielles, sont significatifs à cet égard.
Article de M. Derval paru dans L’Internationale, n° 1, juin 1962, p. 5
Le verdict du procès Salan prononcé, bien des Français se sont réveillés en découvrant le régime du 13 mai dans sa vérité toute nue. Salan est à un tel point couvert de crimes qu’il est évident pour tout le monde qu’il méritait dix fois la mort. Cependant le régime ne pouvait que lui faire un procès truqué. Honnête, le procès aurait été celui du régime. Truqué, mais raté, il révèle peut-être encore plus crûment la nature du gaullisme. En effet, Salan et ses défenseurs avaient raison de vouloir prendre les choses par le commencement. Ce procès aurait dû être d’abord celui des « sales » guerres coloniales dont la veuve de Lattre est venue faire l’éloge en même temps que celui du bon condottière Salan ; celui des « oradours » algériens et de la torture qui ne sont ni plus ni moins des crimes hier qu’aujourd’hui et auxquels l’aumônier des assassins, le sinistre tartuffe Delarue, est venu apporter la confirmation de sa bénédiction ; le procès aussi du droit au coup de force militaire que les juges de De Gaulle ne refusent que lorsque le putsch échoue et qu’ils n’en sont pas les profiteurs ; le procès enfin du meurtre comme moyen d’action politique ordinaire que Tixier-Vignancour avait beau jeu de retourner contre le pouvoir et dont Debré ne pouvait se sortir que du droit du plus fort. Que de circonstances atténuantes !
A moins d’un mois du scrutin d’autodétermination, la dernière réunion du CNRA à Tripoli a revêtu une importance toute particulière pour l’avenir du FLN, c’est-à-dire, en fin de compte, pour l’avenir de la révolution algérienne.
Le 1er juillet prochain, l’Algérie deviendra une République indépendante, à la suite d’une lutte héroïque qui a duré près de huit années. Après tant de scrutins truqués en Algérie, le referendum enregistrera la défaite de l’impérialisme.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 44, octobre 1962, p. 10
Opinion d’un de nos lecteurs américain
Jusqu’à ces dernières années, le mouvement noir le plus important était le NAACP (Association pour l’Avancement des Gens de Couleur), qui préconisait de faire ouvrir aux noirs les portes de la société américaine par des moyens exclusivement légaux.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3
On se souvient qu’on a voulu, à tout prix, coller le M.N.A. à l’O.A.S. La presse inspirée a mené une grande campagne autour de cette soit disant collusion. Bien que le M.N.A. ait publié plusieurs démentis cette accusation montée de toute pièce n’a pas moins continué. Une feuille intitulé « MINUTE » a dépassé en mensonges les autres journaux. En vérité cette orchestration avait pour but d’appâter l’O.A.S. et leur chef le Général SALAN.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3
Après la signature des accords d’Evian, le gouvernement français a commencé la libération progressive, à partir du 10 avril dernier, des détenus politiques algériens incarcérés dans les prisons de France et d’Algérie.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 4
Le gouvernement français vient de décider, sur proposition de l’Exécutif provisoire que le scrutin d’autodétermination se déroulera en Algérie, le 1er juillet prochain. On ignore encore la ou les formules du référendum ; mais les accords franco-FLN d’Evian du 19 mars 1962 laissent entendre que le peuple algérien aura à choisir entre l’indépendance tout court et l’indépendance dans la coopération avec la France.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 2
La situation en Algérie, le chaos et l’anarchie qui y règnent permettent toutes les spéculations possibles sur l’avenir algérien. Aussi les commentateurs ne se gênent-ils pas pour lancer toutes sortes d’hypothèses. Parmi ces dernières, celle d’un partage de notre pays. Cette idée n’est pas nouvelle, elle fut d’abord soutenue par le cabinet Debré, puis reprise par le général de GAULLE dans son discours du 5 février 1962 et enfin abandonnée après la signature des accords d’Evian.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 4 et 2
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, les premiers coups de feu étaient tirés à travers l’ensemble du pays. La Révolution Algérienne préparée de longue date était déclenchée et pendant plus de sept ans des milliers d’Algériens sont morts pour la liberté, la dignité et la restauration nationale. Chaque Algérien endura des souffrances terribles et cette terre qui force l’admiration de par le monde, par des gestes faits de noblesse et de courage continue de cristalliser autour d’elle l’inquiétude la plus vive, car son devenir le plus immédiat est pour le moins entaché d’horreurs et de crimes qui ne relèvent plus du bon sens humain mais de la simple vertu psychiatrique.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3
Dès le cessez-le-feu, le F.L.N. s’est livré à une série de provocations de violences et de crimes contre les militants du M.N.A. pour les obliger à rejoindre ses rangs. Attaques en série, expéditions, enlèvements, vols, destructions de cartes d’identité, de papiers de famille et étranglements, tels sont les moyens employés par le F.L.N. pour enrôler de force les Algériens dans ses rangs.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 3
Depuis le début des négociations, l’Algérie est devenue une sorte de chaudière soumise à une forte tension. Le cessez-le-feu, l’exécutif algérien et l’approche du scrutin d’autodétermination ont également aggravé cette situation. Les Européens qui quittent l’Algérie craignant la gravité des événements, la terreur et la mort. Il y a aussi les fausses nouvelles et l’intoxication qui viennent augmenter le désarroi au sein de la minorité européenne. Depuis quelques temps la presse, française et étrangère, se préoccupe de ce problème et en donne une description douloureuse et affligeante.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 1 et 4
Devant l’évolution de la situation tragique en Algérie, l’approche du scrutin d’autodétermination, la recrudescence des luttes fratricides F.L.N.-M.N.A., une campagne de presse orchestrée par certains services non désintéressés accusant le M.N.A. de collusion, voire d’alliance avec l’O.A.S., le M.N.A. a décidé de tenir une Conférence de Presse pour informer notre peuple et l’opinion publique sur l’ensemble de ces problèmes.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 2
A la suite du cessez-le-feu découlant des accords politiques franco-F.L.N. d’Evian, le M.N.A. mis devant cette situation de fait, a procédé d’une manière progressive à sa reconversion politique. Bien que n’ayant pas assisté aux négociations d’Evian, le M.N.A., après avoir fait d’expresses réserves sur ces accords politiques, a décidé de participer d’une manière active à l’édification de l’Etat Algérien conformément aux principes de l’autodétermination.
Article paru dans La Voix du peuple, mai 1962, p. 1
Il y a une course contre la montre entre l’indépendance de l’Algérie, l’anarchie et la destruction du pays. Nous assistons à ce marathon depuis les accords d’Evian et le cessez-le-feu. La lecture de la presse, l’écoute de la radio nous apprennent chaque instant et tous les jours des nouvelles plus sombres les unes que les autres. Les voyageurs venant du pays, fort déprimés eux mêmes racontent des faits et des scènes d’une atrocité qui dépassent toute imagination. Ce vent de folie et d’hystérie qui embrasse le pays et surtout les grandes villes n’a pas de limite. Aussi, n’épargne-t-il personne. Femmes, enfants, vieillards, malades sur leurs lits de souffrance sont froidement assassinés. Les femmes musulmanes sont abattues en allant à leur travail dans les quartiers européens.
… « Je ne crois pas un coup d’état fasciste, pas plus à une prise de pouvoir en France par les gens de l’OAS. Pourtant il me semble utile et urgent de militer dans une organisation ayant conscience qu’il faut avant toute chose sauvegarder le reste (s’il en reste) de libertés démocratiques. Il faut que le régime personnel (regonflé par le oui absurde, mais prévisible des « coco ») prenne fin. Car c’est lui qui a rendu possible la montée fasciste. Il faut faire de toute urgence quelque chose de constructif dans le sens de sauvegarder et de promouvoir la véritable démocratie des Travailleurs. Il faut pour que renaisse un idéal dans la classe ouvrière faire prendre conscience aux masses et non pas les diriger comme l’ont fait jusqu’à présent les syndicats. Pour cela, il n’y a qu’un seul moyen : sortir du syndicat, s’il y a lieu, et lutter avec et à côté de la masse.
Ce livre, publié sous les auspices du Comité Maurice Audin, contient avec une présentation de Pierre Vidal-Naquet une série de documents officiels relatifs aux méthodes de torture qui furent employés de façon systématique dans la guerre menée contre le peuple algérien.
A Paris après la manifestation organisée le 1er mai devant la prison de la Roquette, et qui rassembla 500 personnes, un meeting central est en préparation en collaboration avec le F.A.C.U.I.R.A., le F.U.A., le Comité Audin, Vérité-Liberté, Témoignages et Documents, le Comité de Solidarité aux victimes de la Répression. A Puteaux-Suresnes nouvelle réunion locale le 6 mai avec projection de films sur la révolution algérienne. Le 7 mai le comité local des 19e et 20e se réunit pour la première fois, par ailleurs le comité étudiant tient également sa première réunion.
En 1955-56, après dix ans de guerre coloniale, la jeunesse française a été appelée à participer directement à la répression contre le peuple algérien. Elle s’y opposa d’emblée par des comités contre l’envoi du contingent et des manifestations de rappelés, soutenues par une partie de la population. Après l’insuccès de ces mouvements collectifs, les jeunes militants ne purent choisir qu’entre plusieurs solutions individuelles :
Un attentat tous les quarts d’heure à Alger, la Casbah bombardée au mortier, cela représente des dizaines de morts, mais aussi des centaines de blessés.
Article paru dans La Nation socialiste, n° 55, mai 1962, p. 2
Messali Hadj nous communique la lettre qu’il vient d’adresser à Jean-François Devay, directeur du journal Minute, au sujet des prétendus contacts entre l’O.A.S. et le M.N.A. Nos lecteurs liront également, en page 5 et en page 8, des mises au point sur le même thème.
Article de Françoise Mantrand paru dans La Nation socialiste, n° 55, mai 1962, p. 6
A quarante kilomètres de Paris, dans un sillage ceinturé de verdure et d’arbres en fleurs, dans le taxi qui traverse ce village au nom poétique, un homme épuisé revient lentement à la vie. Quelques heures auparavant, cet homme était encore un prisonnier, un condamne à perpétuité que le conformisme de l’ordre alphabétique devait libérer le dernier. Un détenu de Fresnes.
La sauvagerie de l’O.A.S., sa bêtise sanglante, ne nous étonnent pas. Ce qui nous émeut davantage, c’est le fait que la population européenne d’Algérie semble reconnaitre cette sauvagerie comme son moyen d’expression et de défense. Oh ! nous savons bien que tous les Européens d’Algérie ne sont pas solidaires de l’O.A.S. ! Mais il y a la terreur. Beaucoup de ceux qu’on appelle « les libéraux » sont déjà tombés sous les coups des forcenés. Beaucoup fuient cette terre de malheur. Les rentrées quotidiennes en métropole dépassent largement les prévisions. On voudrait quand même que les organisations syndicales d’Algérie, rattachées aux centrales françaises, fassent entendre la voix de la raison et de la fraternité. Encore heureux quand nous ne les entendons pas faire chorus avec les assassins ! La race – si tant est qu’on puisse parler de race dans une telle diversité de populations méditerranéennes – l’esprit de domination plutôt, qui est souvent plus enragé chez « le petit blanc » que chez le gros, l’emporte chez ces pseudo-syndicalistes sur une idéologie à vrai dire superficielle. Ces idées étaient bonnes « entre nous » ; mais vous n’allez tout de même pas vous mettre à les croire valables pour ces « bicots », ces « melons » ! Le dernier des bistrots bornés se croit vraiment le représentant de la civilisation chrétienne ! Et il n’en sera que plus enragé si la preuve est faite qu’un quelconque Arabe ou Kabyle peut en savoir plus dans son petit doigt que lui dans sa grosse tête vide. Passe encore pour le bistrot. Mais l’instituteur, le postier, le cheminot, le petit employé ?
Je suppose que maintenant tout le monde s’en rend compte : si la tuerie des musulmans continue à un rythme de plus en plus rapide dans les grandes villes du littoral algérien, c’est que l’armée qui occupe ces villes est complice des assassins.
Aujourd’hui on juge Salan pour les crimes qu’il a commis en tant que chef de l’O.A.S.
On ne le juge pas pour les crimes qu’il a commis en tant que général de l’armée française en Algérie, car s’il devait être jugé pour ces crimes-là, il ne serait pas seul. L’ « élite de la Nation » serait aussi dans le box : généraux, ex-ministres de droite ou de gauche, députés, administrateurs, chefs de parti, industriels, évêques, directeurs de journaux, policiers…
Article paru dans La Nation socialiste,n° 54, avril 1962, p. 5
Au moment où à Evian les négociations approchaient de leur fin heureuse, la presse et la radio faisaient de larges commentaires sur l’activité du M.N.A. en Algérie.
Communiqué du Mouvement National Algérien, 6 avril 1962
Depuis quelques temps, une certaine presse française et étrangère essaie, à travers des hypothèses et des enquêtes, de trouver une connivence entre le M.N.A. et l’O.A.S.
Mouvement National Algérien, Bulletin intérieur, avril-mai 1962
RECONVERSION POLITIQUE
Le 22 Avril dernier, le Bureau Politique avait tenu une conférence d’information aux cadres du parti. Les négociations franco-F.L.N. et les accords qui suivirent étaient les principaux thèmes de la conférence. Devant la situation de fait née des accords d’Evian et du cessez-le-feu, quelle devait être la position du parti ? Telle était la question que l’on se posait avec insistance. Le Bureau Politique a fini par y répondre en décidant la reconversion du parti. Cette décision a été portée à la connaissance des militants et même de l’opinion publique.
Article de Fred Zeller paru dans La Nation socialiste, n° 54, avril 1962, p. 4 et 13
Par les accords d’Evian la France vient – pour le moment – de mettre un terme à une longue période de guerre qui va, sans un seul moment de répit, de 1939 à 1962. C’est-à-dire vingt-trois années.
La signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, et leur mise en application, ont été considérées, à juste titre, comme une grande victoire du peuple algérien, comme une victoire de la classe ouvrière, du peuple français et des forces de paix dans le monde, comme une grave défaite du système impérialiste français. C’est sur ce dernier point que nous voudrions insister.
Tribune ouvrière, n° 82, 5 avril 1962, journal publié par un groupe d’ouvriers de la Régie Renault
Pour qu’il n’y ait sur ce point aucun doute possible, le général de Gaulle a expliqué, à la télévision, que, non seulement il s’agissait pour chacun de nous, en disant OUI de donner son adhésion à lui-même mais, encore de lui attribuer ainsi par avance, une confiance complète non pas pour régler l’affaire d’Algérie, mais pour toute sa tâché dont l’affaire d’Algérie n’est qu’une partie au milieu d’autres ». Et encore : « pour aujourd’hui et pour demain ».
Article paru dans Lutte de classe, pour le pouvoir des travailleurs, avril 1962, p.1-3
Le Gouvernement algérien vient d’obtenir une indépendance relative.
Ce résultat est sans rapport avec les sacrifices consentis par des millions de travailleurs algériens. Dans le nouvel Etat, les paysans n’auront pas la terre, les ouvriers seront exploités dans les usines par des patrons « nationalistes ».
Article de J. Regnaud paru dansQuatrième Internationale, 20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre),p. 42-45
LA REVOLUTION ALGERIENNE, ALLIEE N° 1 DE LA CLASSE OUVRIERE FRANCAISE
La signature des accords d’Evian, qui ouvre une phase nouvelle de la Révolution algérienne, ouvre aussi une nouvelle page de l’histoire de la lutte des classes en France. De tous les pays d’Europe occidentale, la France est celui qui, dans les dernières années en particulier, a ressenti le plus fortement les répercussions de la grande lutte engagée dans le monde entre les forces de l’impérialisme et celles de la révolution coloniale, le pays dans lequel ces répercussions ont influencé le plus directement l’évolution politique intérieure, celle de la lutte des classes.
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