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Ecole laïque et bourgeoisie

Article signé Gérard paru dans L’Internationale, janvier 1963 et mars 1963

Lois Barangé-Marie, loi Debré, projets gaullistes de Réforme de l’Enseignement et de subventions aux Instituts Catholiques, autant de mesures dont le sens apparaît clairement. L’offensive de l’Eglise contre l’Ecole laïque se développe sur deux plans : d’une part, obtenir le maximum d’argent de l’Etat ; d’autre part, « cléricaliser » l’enseignement public. Pourquoi cette offensive ? Quels sont ses moyens et comment se défendre ou contre-attaquer ? Il importe que les militants ouvriers ne laissent pas de côté cet aspect de leurs luttes.

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Félix Bide : La laïcité. Dissipons la confusion

Article de Félix Bide paru dans Le Monde libertaire, n° 8, mai 1955, p. 3

L’ESPRIT laïque s’inscrit dans l’histoire de l’évolution de la pensée, elle-même indissociable de l’action émancipatrice de l’homme. S’identifiant à l’esprit critique, il est né de la réaction contre le dogme, obstacle permanent, reconnu comme tel, à la libération humaine et il faut entendre par dogme l’affirmation de toute nature échappant au contrôle de l’expérience et de la raison.

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Jacques Gallienne : La laïcité en péril

Article de Jacques Gallienne paru dans La Vérité, n° 134, 2 août 1946 ; suivi de « Pourquoi défendre la laïcité », La Vérité, n° 136, 16 août 1946 ; « Comment défendre l’école laïque », La Vérité, n° 137, 23 août 1946

DEPUIS les décrets de la Convention des 18 septembre 1794 et 21 février 1795 qui décidaient que la République ne paierait plus les frais et les salaires d’aucun culte, une longue tradition de laïcisme s’est établie en France. La laïcité, au même titre que la séparation des Eglises et de l’Etat semble un principe solidement établi, qui ne saurait être remis en question.

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Marceau Pivert : La crise de la laïcité en France

Article de Marceau Pivert paru dans La Nouvelle revue socialiste, Quatrième année, n° 33, 15 septembre au 1er novembre 1930, p. 521-526

Le Congrès de Nîmes du Syndicat national des instituteurs a de nouveau appelé l’attention sur les progrès du cléricalisme dans certaines régions, comme en Vendée, où le nombre des écoles dites « libres » (c’est-à-dire confessionnelles, catholiques) surpasse aujourd’hui le nombre des écoles publiques.

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Table ronde : Le problème noir aux Etats-Unis

Article paru dans Les Langues modernes, revue et bulletin de l’association des professeurs de langue vivante de l’enseignement public, 60e année, n° 3, mai-juin 1966, p. 108-116

En mai 1965, le poète Langston Hughes et deux jeunes romanciers, Paule Marshall et Melvin Kelley, furent invités à Paris, par le Centre Culturel Américain pour animer un Colloque sur la littérature noire américaine. Sim Copans, spécialiste du jazz et de la culture noire, voulut bien se joindre aux écrivains en visite pour répondre aux questions de Pierre Dommergues qui organisa cette « table ronde » et de Michel Fabre. Grâce à l’amabilité de Mr. Belcher, le Directeur du Centre qui nous preta locaux et matériel d’enregistrement, cette « table ronde » put avoir lieu la veille du Colloque. Le manque de place nous contraint à ne reproduire que l’essentiel de ces deux heures de discussion.


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Georges-Albert Astre : Langston Hughes, porte-parole et poète de la « révolution noire » aux Etats-Unis

Article de Georges-Albert Astre paru dans Droit et Liberté, n° 239, 15 janvier – 15 février 1965, p. 12 et 11

A New York, en juillet dernier, il n’y avait vraiment qu’un problème, pour l’homme de la rue comme pour le businessman, pour le reporter comme pour le policier qui paradait près de Time Square sur son cheval bien lustré, et c’était, justement, cette Révolution Noire, dont on admettait depuis trois ans l’existence et qui, soudain, dominait par ses clameurs toutes les autres voix, faisait passer au second plan jusqu’aux préoccupations électorales … Au-delà de la 110e rue, vers Harlem, et aussi vers Brooklyn, des centaines de milliers de « nègres » s’insurgeaient contre leur condition, contre le chômage où ils étaient réduits contre toutes les formes plus ou moins hypocrites de discrimination que le « Nord » avait imaginées.

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Langston Hughes : Haïti, pays « indépendant »

Article de Langston Hughes paru dans Monde, septième année, n° 303, 8 juin 1934, p. 10 ; publié initialement en octobre 1931 dans New Masses sous le titre « People Without Shoes »

En vertu d’un accord conclu récemment entre le Président Roosevelt et le Président Sténio Vincent de Haïti, la classe favorisée des Haïtiens, celle qui porte des chaussures, se voit attribuer un vague contrôle de la politique et des finances de son pays. La marine américaine doit évacuer en octobre prochain, mais cela ne signifie aucune amélioration du sort des masses haïtiennes ; cela montre simplement que les dirigeants indigènes ont prouvé leur fidélité de chien de garde du capital et que l’on peut compter sur eux pour remplir les fonctions d’agents de Wall Street. Ils vont se vanter d’avoir mis les Américains à la porte, mais ils ne font en réalité et fixer d’autant plus solidement que moins ouvertement le joug de Wall Street sur les épaules des ouvriers aux pieds nus et aussi des prolétaires en faux-cols. Aussi, dans le « Daily Worker », l’éminent écrivain noir américain, Langston Hughes, nous parle de Haïti en termes qui nous montrent au grand jour ce pays qui, selon lui, est devenu l’arbre fruitier du capitalisme américain, où le prolétariat noir est odieusement opprimé, et où la pauvreté des classes laborieuses n’a pas de limite. L’article de Langston Hughes jette une lueur nouvelle sur ce qui est devenu le terrain de chasse de l’impérialisme américain.

Note des Traducteurs.

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Marcel Lapierre : Un écrivain de couleur, Langston Hughes

Article de Marcel Lapierre paru dans Le Peuple, 18 juillet 1934, p. 4

Voici, après Claude Mac Kay, un nouvel exemple de l’intéressante littérature des nègres d’Amérique.

Langston Hughes est âgé de trente-deux ans. Fils d’un avocat et d’une institutrice, il est né dans l’Etat de Missouri.

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Mercer Cook : Langston Hughes, « bus boy », poète et dramaturge

Article de Mercer Cook paru dans Vendredi, 4e année, n° 145, 12 août 1938, p. 5

Il y a treize ans, dans un grand hôtel, à Washington, Vachel Lindsay lisait devant des personnalités de la capitale quelques poèmes, dont trois d’un jeune Américain de couleur. Ce poète noir n’était autre que Langston Hughes, qui travaillait dans le même hôtel comme plongeur (bus boy).

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Abdelaziz Menouer : L’exposition coloniale de la Ligue anti-impérialiste

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Voix des jeunes, n° 8, août 1931

L’ENVERS DU DECORS

La foire coloniale de Vincennes bat son plein. L’inauguration des pavillons, les cérémonies, les conférences, les banquets à 1.000 francs par tête, se poursuivent à jet continu et à grands coups de tam-tam.

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Abdelaziz Menouer : Libérons les emprisonnés de Barberousse

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, 24 septembre 1926

Treize ouvriers ont fait la grève de la faim dans l’ancien fort turc d’Alger, transformé par la IIIe République en horrible Bastille. Treize emprisonnés politiques, au mépris de leur santé et de leur vie ont eu recours au seul affreux moyen qui leur reste pour protester contre l’intolérable régime pénitencier que leur impose le gouvernement impérialiste français.

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Les Droits de l’Homme bafoués le jour même de leur célébration

Dossier paru dans Droit et Liberté, n° 126 (230), septembre 1953

La fraternité vaincra

VINGT-SIX ans, 24 ans, 21 ans, 26 ans, 31 ans, 24 ans. Le sang jeune et frais de six travailleurs algériens s’est mêlé le 14 juillet, place de la Nation avec celui d’un parisien de 40 ans, notre ami Maurice Lurot, trésorier du Comité Rosenberg du 18e arrondissement.

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Fernand Doukhan : La faune colonialiste de l’Assemblée algérienne

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 412, 6 janvier 1955

Des « ultras » partisans du massacre au représentant du P.C.A. qui s’est contenté de s’abstenir dans le vote de confiance au Gouvernement

LES débats à l’Assemblée algérienne sur les derniers événements nous permettent de faire une incursion édifiante parmi la faune parlementaire colonialiste, porte-parole des « saigneurs » de la terre ou « saigneurs » en personne, avec leur cortège des « préfabriqués » musulmans, de ceux à la figure de qui le peuple et les travailleurs algériens crachent leur suprême répulsion.

On a toléré, au milieu de cette engeance malsaine, quelques membres de l’U.D.M.A (1), organisation d’un réformisme inoffensif, dont la présence pouvait constituer un alibi contre ceux qui dénoncent l’imposture des élections « à l’algérienne ».

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Fernand Doukhan : Un aveu. Soutiens du colonialisme

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 406, 25 novembre 1954

UN passage très édifiant de la motion présentée au gouverneur général par les représentants de toutes les tendances syndicales d’Algérie (y compris la C.G.T.), nous renseigne sur l’esprit qui anime le réformisme syndical des fonctionnaires coloniaux, réformisme collaborateur avec la haute administration, au service du colonialisme algérien et de l’impérialisme français, s’opposant par là même aux efforts de la majorité d’un peuple vers son indépendance politique, économique et sociale.

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Fernand Doukhan : Mauvaise foi et colonialisme éclairé

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 404, 11 novembre 1954

UN couple de jeunes instituteurs qui regagnait son poste, est mitraillé en compagnie du caïd dans un autobus, au cours de la nuit du dimanche 31 octobre au lundi 1er novembre. Notre malheureux collègue a été tué, si sa femme est actuellement hors de danger.

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Messali Hadj écrit au « Libérateur »

Article de Messali Hadj paru dans Le Libérateur, 2e année, n° 40, 17 juillet 1955

Soucieux d’informer très exactement nos lecteurs sur les positions des grands partis populaires d’outre-mer, nous avions demandé à Messali Hadj d’écrire pour le Libérateur un article sur le problème algérien.

L’on sait que, depuis plus de trente ans, ce dernier n’a cessé de lutter pour l’émancipation du peuple algérien. Condamné, sous Vichy, à quinze ans de travaux forcés et à vingt ans d’interdiction de séjour, il fut libéré après le débarquement allié en Afrique du Nord. Mais il fut rapidement victime de nouvelles persécutions. L’on a osé, après la guerre, faire revivre la peine accessoire d’interdiction de séjour qui l’avait frappé en 1941. En violation de la légalité républicaine, Messali Hadj est actuellement en résidence forcée à Angoulême. Les persécutions n’ont pas, bien au contraire, diminué le prestige populaire du grand leader algérien. Nous sommes heureux de publier l’article qu’il a bien voulu nous adresser.


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Déclaration de Messali Hadj sur l’aggravation des événements en Algérie

Déclaration de Messali Hadj parue dans Le Libertaire, n° 437, 30 juin 1955 et La Vérité, n° 363, 1er juillet 1955

DEPUIS le 1er novembre 1954, la situation ne cesse de s’aggraver en Algérie. Au début on a essayé, par la répression et la terreur, d’étouffer la vérité et les cris d’un peuple qui veut vivre libre. Depuis, on ne cesse d’envoyer des troupes de toutes armes. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a cent mille soldats en Algérie.

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Déclaration de Messali Hadj

Déclaration de Messali Hadj remise à l’Agence France Presse ; diffusée sous forme de tract par le Comité pour la libération immédiate de Messali Hadj et des victimes de la répression ; publiée dans La Vérité, du 12 au 26 novembre 1954 ; reproduite partiellement le 11 novembre 1954 dans Franc-Tireur et Alger Républicain.

DES l’annonce des événements survenus en Algérie dans la nuit du 31 au 1er novembre 1954, la surveillance exercée autour de ma personne est gravement renforcée.

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Messali Hadj : Si l’Algérie était la France…

Article de Messali Hadj paru dans France Observateur, 5e année, n° 241, 23 décembre 1954, p. 12-13

Messali Hadj est le véritable fondateur du Mouvement National Algérien. Apres avoir milité en France au parti communiste au cours des années 1925 à 1930 il s’orienta vers le nationalisme pur qu’il désirait cependant voir allié aux organisations démocratiques françaises. Il fonda l’Etoile nord-africaine qu’il fit adhérer en 1935 au Front populaire. L’Etoile nord-africaine ayant été dissoute, il créa le P.P.A. qui fut lui-même dissous par le gouvernement Blum. Après avoir combattu le projet Blum-Viollette dont il dénonçait le caractère assimilationniste, Messali fut poursuivi et emprisonné : depuis 1938 il connut le bagne, la déportation, l’interdiction de séjour et n’a pratiquement pas été en liberté plus de trois mois. Actuellement, le régime de quasi-internement qui lui est imposé est d’une illégalité flagrante : en effet, alors qu’il ne purge plus qu’une peine d’interdiction de séjour prononcée sous Vichy par un tribunal militaire, les gouvernements qui se sont succédé depuis 1952 ont transformé cette interdiction de séjour en véritable résidence forcée, mesure absolument arbitraire à l’égard d’un Algérien considéré comme « citoyen français » par la Constitution.

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Un message de Messali Hadj

Message de Messali Hadj au meeting du 21 décembre 1954 à la salle Wagram (interdit), paru le 23 décembre 1954 dans Le Libertaire

Un message de Messali Hadj, parvenu à Daniel Guérin, devait être lu au meeting. Nous le publions ci-dessous. Nous apprenons que depuis ce message et les communications téléphoniques entre Messali Hadj et Daniel Guérin, les conditions de détention du leader algérien ont été renforcées et que la police lui a interdit de quitter sa chambre.


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Idir Amazit : L’œuvre du colonialisme ou le Baobab de Tartarin

Article d’Idir Amazit paru dans Le Libertaire, 25 avril 1952 ; suivi de « Nature et aspect de la colonisation en Algérie », 2 mai 1952 ; « Par l’épée et par la charrue », 9 mai 1952 ; « La féodalité terrienne du colonat », 16 mai 1952 ; « L’industrie algérienne », 23 mai 1952 ; « Etat sanitaire et enseignement des populations algériennes », 30 mai 1952.


Le colonialisme tel qu’il est

LE célèbre Tartarin, d’Alphonse Daudet, qui prenait nos paisibles ânes de l’Atlas algérien pour de redoutables fauves du Kenya, a largement fait école avec les colonialistes. « Un baobab, disait à ses admirateurs le chasseur de Tarascon, c’est un arbre gigantesque, immense, à vous couvrir toute la superficie de Tarascon. Venez voir, j’en ai un dans mon jardin. » Et en ce lieu, il présentait une petite plante verte dans un petit pot ! Cette image du baobab est le reflet rigoureusement exact de ce que les primitifs à gages et les experts en falsifications et mensonges appellent impudemment l’ « Œuvre » du colonialisme. Rendons-leur cette justice : les maîtres du bla-bla-bla, qui s’agitent, gigotent et baratinent sur les estrades des baraques foraines des boulevards extérieurs ou de la foire du Trône de la place de la Nation, ne font pas mieux lorsqu’ils invitent les nigauds et les badauds à visiter leurs monstres, admirer leurs exhibitions. S’il est exact que le colonialisme a effectivement à son actif certaines réalisations, il n’est pas moins exact qu’elles sont dans leur quasi-totalité à l’usage et au bénéfice exclusif de la classe dominante. On a construit des routes et des chemins de fer pour desservir les domaines des « seigneurs » de la colonisation, les mines de charbon, de fer, de phosphates, des puissants trusts coloniaux. Tel conseil général dilapidera des millions à construire une route de plusieurs kilomètres reliant la route nationale X au domaine du colon Z, précisément membre du même conseil général, au sein duquel il est assuré avec ses amis colons d’une confortable et permanente majorité, grâce au système éminemment démocratique qui préside à la représentation dans les territoires d’outre-mer.

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Idir Amazit : La souveraineté française ou la vertu de Zuleïkha

Article d’Idir Amazit paru dans Le Libertaire, n° 311, 18 avril 1952, p. 1-2

A mesure que le brasier de la révolte s’étend en Union française, le profane homme de la rue, généralement néophyte de la dialectique politique, est appelé à connaître une nouveauté qu’il ignorait jusque-là au même titre que la « question de confiance », avant que les ministères ne chutassent tous les quarante jours !

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Idir Amazit : L’Afrique terre de la Révolution

Article d’Idir Amazit paru dans Le Libertaire, n° 367, 2 juillet 1953, p. 2

Le glas du colonialisme

EN Europe, les traditions de lutte et l’enthousiasme prolétarien ont été entamés dans leur virilité par le chancre d’une politicaillerie prônée par une caste de saltimbanques maîtres en versatilités et trahisons. Les sociaux-démocrates attardés et les bureaucrates de la 3e Internationale portent une écrasante responsabilité de cette criminelle situation devant le monde ouvrier.

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Idir Amazit : Le calvaire des Nord-Africains

Article d’Idir Amazit paru dans Le Libertaire, n° 309, 11 avril 1952, p. 1-2

VERITABLES déracinés en cette terre qui se réclame des Droits de l’Homme, les travailleurs nord-africains continuent à subir les offensives racistes « sur tous les fronts », pour employer le jargon des culottes de peau. Aux brigandages systématiques gouvernementaux dans le régime des allocations familiales dus aux artifices juridiques des tripoteurs de la 4e République ; aux brimades racistes éhontées de la police et instrument d’exécution des basses œuvres au service des actuels fermiers généraux de la politicaille, s’ajoute cette permanente campagne de presse, par la quasi-totalité des journaux français, dont la moralité comme en conviendraient tous les esprits indépendants et saints, les destine tout juste à l’usage en ce lieu où même les rois vont à pied. Le moindre méfait dont un Nord-Africain a le malheur d’être l’auteur est montré en épingle à la « une » en romance dramatique fielleuse, alors que de véritables monstres humains sévissent journellement en France et ailleurs pour n’avoir droit qu’a quelques lignes perdues dans la rubrique des chiens écrasés. Encouragés par les exemples des Pouvoirs publics, des organisations privées n’hésitent plus à faire entendre leur voix dans cet odieux concert de la mare aux crapauds. Les vibrants sentiments nazistes et haineux de ces néo-aryens s’expriment en une verve dont à la violence s’allie une superbe éloquence ordurière, comme il sied à de piètres émules du grand Rabelais. Est-ce cela que vous avez voulu, ouvriers et paysans de 1789 qui avez déchaussé et déculotté vos bourgeois de l’époque pour équiper l’armée des sans-culottes sur ordre de Saint-Just ?

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Idir Amazit : Avertissement aux colonialistes

Article d’Idir Amazit paru dans Le Libertaire, cinquante-sixième année, n° 285, 19 octobre 1951, p. 3


LE camarade I. Amazit, secrétaire de la Fédération de France de l’Union Démocratique du Manifeste Algérien, protagoniste du courant d’unité d’action qui se fait jour dans la région Parisienne sur le plan du combat anticolonialiste, a bien voulu offrir aux lecteurs du « Libertaire » la primeur d’un article sur la conférence colonialiste de Nairobi.

Cette conférence, dont nous avons rendu compte en son temps, réunissait 49 nations impérialistes désireuses d’asseoir plus solidement leurs menées anti-populaires en Afrique. Il convenait, comme le fait I. Amazit, de mettre le fait en relief.

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Abdelaziz Menouer : Plus d’attention à la Question Coloniale

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans le Bulletin communiste, cinquième année, n° 24, 13 juin 1924, p. 597-598

Depuis la guerre, la France capitaliste a agrandi son domaine colonial par le rapt des colonies allemandes, elle a occupé les bassins miniers de la Lorraine et les bassins houillers de la Ruhr et devint ainsi la deuxième nation impérialiste du globe.

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Abdelaziz Menouer : Le scandale des fraudes électorales d’Alger

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, troisième année, n° 35, août 1925, p. 2

Conformément à la politique coloniale de son impérialisme, le Conseil de préfecture d’Alger vient de donner son mot sur le scandale des élections municipales indigènes : il approuve pleinement les fraudes, la violence et l’arbitraire de son gouvernement, et les légalise par un long arrêté puant l’hypocrisie et le cynisme.

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Abdelaziz Menouer : La femme coloniale dans la production capitaliste

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, 10e année, n° 508, 8 mars 1929, p. 5

Dans les conflits qui surgissent entre le capital et le travail, il ne peut être question de main-d’œuvre féminine distincte, et séparée du mouvement ouvrier.

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Abdelaziz Menouer : Négriers !

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, n° 31, novembre-décembre 1924, p. 2

La grande presse prostituée a mené une campagne d’injures contre les ouvriers algériens qui travaillent en France.

C’était un prologue pour justifier les terribles mesures qu’on allait appliquer contre eux. Ces « sidis », au contact de leurs frères européens, et plus exploités que ces derniers, commencent à revendiquer leurs droits, se réveillent à la lutte de classe et se groupent dans les organisations révolutionnaires.

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Abdelaziz Menouer : Le Congrès des Travailleurs Nord-Africains

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans L’Humanité, 13 novembre 1924, p. 3 ; suivi de « Le congrès des travailleurs nord-africains », Le Paria, n° 31, novembre-décembre 1924, p. 1 ; « Le Parti Communiste et la question coloniale », les Cahiers du bolchevisme, n° 7, 2 janvier 1925, p. 473-482

Le Parti communiste français devient un vrai parti de classe, un véritable parti prolétarien. Il rejette ce socialisme que la IIe Internationale prêchait aux masses européennes et dont on écartait les parias coloniaux.

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Abdelaziz Menouer : Défendons les « sidis » ! Ils ont droit comme nous aux secours du chômage

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, 9e année, n° 398, 14 janvier 1927, p. 3

Toute la presse bourgeoise s’est encore ameutée contre les « sidis ». La présence des 150.000 travailleurs nord-africains dans la métropole hante l’impérialisme français.

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Abdelaziz Menouer : Les travailleurs coloniaux et les grèves

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, huitième année, n° 377, 20 août 1926, p. 4

Quand nous appelions les ouvriers français à organiser et à éduquer les travailleurs coloniaux, nous prévoyions la concurrence inévitable qu’ils apporteraient sur le marché du travail et les dangers que cette main-d’œuvre présenterait pour les ouvriers métropolitains si elle restait à la merci du patronat. Nous ne nous sommes jamais arrêtés au sentimentalisme pour combattre les solutions démagogiques des réformistes ni les campagnes xénophobes de la bourgeoisie, mais nous avions maintes fois démontré que nous devions nous y intéresser, parce qu’elle n’était que la conséquence fatale du développement de la production capitaliste et de son impérialisme et colonialisme.

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Abdelkader Hadj Ali : L’illusion parlementaire

Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba paru dans Le Paria, troisième année, n° 28, août 1924, p. 2

Vraiment, la bourgeoisie indigène d’Algérie est exécrable. La candidature coloniale présentée par le Parti Communiste et le succès obtenu par notre camarade Hadj Ali a ouvert démesurément les appétits de « l’élite » algérienne. Déjà tous les lèche-culs du colonialisme, tous les traîtres, tous ceux qui, en 1921, avaient accompli cette besogne infâme : la prorogation de l’indigénat, espèrent une ère nouvelle d’accaparement de sièges et des postes de trahison.

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Slimane Kiouane : Les sidis à l’opinion publique

Article de Slimane Kiouane paru dans Le Libertaire, troisième série, trente-et-unième année, n° 416, 7 février 1925, p. 2

Devant les périodes de famine qui ont sévi en Algérie, les Sidis ont dû partir en exode. Cette fois-ci, la cause est une grande misère faite par des salaires dérisoires et par la brutalité criminelle des chefs indigènes, surtout des Européens.

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Abdelaziz Menouer : Les travailleurs coloniaux et le chômage

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, 8e année, n° 395, 24 décembre 1926, p. 5

LES PREMIERS FRAPPES

Quand le capitalisme subit une crise dans sa production, il s’attaque aux salaires des ouvriers sans distinction de leur race ou couleur. Naturellement, il commence par ceux des ouvriers inorganisés, à ceux des travailleurs socialement infériorisés et se sert de leur faiblesse pour constituer une masse de manœuvre et s’attaquer ensuite aux salaires des ouvriers organisés et socialement privilégiés. Parmi les travailleurs à la merci du capitalisme on peut distinguer les coloniaux. Dans le Peuple du 30 novembre le réformiste Jules Uhry assimile le Kabyle aux ouvriers étrangers. Nous ne voulons pas diviser les ouvriers en catégories raciales pour servir le capitalisme, nous laissons ce soin à MM. Jouhaux et consorts, mais nous analyserons ces différentes mains-d’œuvre ethniques pour comprendre comment elles sont sur le marché du travail métropolitain, jusqu’où leurs droits et libertés sociales égalent ceux des ouvriers français et jusqu’où ils peuvent combattre le capitalisme français.

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Abdelkader Hadj Ali : L’infamie de la bourgeoisie algérienne

Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba paru dans Le Paria, Troisième année, n° 23, 1er février 1924, p. 1

Cinq années se sont écoulées depuis qu’une délégation de bourgeois algériens vint à Paris faire une démarche infâme auprès du gouvernement pour la prorogation de l’indigénat.

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Abdelkader Hadj Ali : Ouvriers français organisez vos frères coloniaux !

Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba paru dans L’Humanité, 19 janvier 1924, p. 5

Pendant la grande guerre, l’impérialisme français avait arraché de leurs foyers des centaines de milliers de coloniaux pour les jeter dans l’horrible tuerie et pour soutenir la production des engins de guerre et de munitions.

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Abdelkader Hadj Ali : Brigandages au Maroc, persécutions en Algérie

Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Hadj Bicot, paru dans Le Paria, Tribune des populations des colonies, Première année, n° 9, 1er décembre 1922

Peuple français sois heureux, on colonise pour toi :

La Dépêche Coloniale nous apprend que 46 concessions sont distribuées au Maroc cette année. Les heureux bénéficiaires de ces terrains sont : 1° 7 mutilés de guerre ; 2° 24 Marocains ; 3° 26 émigrants.

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Bachir Hadj Ali : Assainir les mœurs

Article de Bachir Hadj Ali alias Youssef Smaïli paru dans Alger Républicain, 28e année, n° 476, 29 janvier 1964 et n° 477, 30 janvier 1964

DES Algériens s’inquiètent de ce qu’ils appellent « la dégradation des mœurs ». Dans leur grande majorité ils sont sincèrement tourmentés par ces tares que sont la prostitution, le vol, l’ivrognerie. Mais, certains d’entre eux brossent un tableau d’une extrême noirceur, exagèrent les faits, font le silence sur les progrès réalisés dans l’assainissement des mœurs et exploitent des tares héritées du passé colonial, dans un but précis : rendre responsable de cet état de choses, le régime démocratique et populaire et son option socialiste, donner à leur opposition hypocrite à la révolution la base morale à laquelle notre peuple est attachée.

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La contre-révolution et l’obscurantisme

Motion parue dans Alger Républicain, 28e année, Nouvelle Série, n° 466, 17 janvier 1964, p. 1-2 ; texte reproduit dans Le Peuple et La République

« LE dimanche 5 janvier, à la maison du Peuple, à Alger, s’est tenue une réunion publique au cours de laquelle, sous prétexte de défendre « les valeurs de l’Islam », des orateurs ont tenu un langage qui confine au fanatisme le plus rétrograde, qui s’inspire des sources les plus médiévales de la réaction féodalo-bourgeoise.

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Abdelaziz Menouer : Une agence de l’Indigénat à Paris

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, troisième année, n° 29, septembre 1924, p. 1

Encore un crime de l’impérialisme français. L’arbitraire qui sévit dans les colonies poursuit les indigènes jusque dans la Métropole.

L’ouvrier colonial qui, poussé par la faim et fuyant la trique du colonialisme, vient offrir sa force de travail sur le marché métropolitain se voit déjà en butte aux mêmes procédés de violence, aux mêmes iniquités qui en font un matériel humain facile à exploiter.

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Abdelaziz Menouer : Comment sont traités les marins coloniaux

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Cri du marin, Quatrième année, n° 24, août 1930, p. 1 et 3

La marine marchande française est militarisée. Les soldes sont fixées par circulaires d’Etat. Toute la réglementation des conditions de vie et de travail de la main-d’œuvre est déterminée par le code maritime. Le marin de commerce qui enfreindrait un article de cette jurisprudence draconienne est considéré comme un soldat : il est jugé par des tribunaux spéciaux et condamné à des peines rigoureuses.

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Abdelaziz Menouer : L’indigénat, code d’esclavage

Préface d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri, à la brochure du secrétariat colonial de la C.G.T.U., L’indigénat, code d’esclavage, Paris, 1928, p. 5-8

Parmi les revendications immédiates des travailleurs indigènes d’Algérie, il en est une des plus importantes que nos syndicats unitaires ont inscrite à leur programme de lutte contre le capitalisme et qui est celle de l’abolition de l’Indigénat.

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Abdelaziz Menouer : Horreurs coloniales. La Centrale de « Maison Carrée »

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Défense, Organe de la section française du Secours rouge international, Quatrième année, n° 54, du 18 janvier au 1er février 1930, p. 3

(Suite)


… Le convoi depuis plus d’une heure a quitté Barberousse. Le troupeau misérable est composé d’une quarantaine d’Arabes faméliques, vêtus de gandouras et de burnous en loques ; les pieds nus, ils avancent péniblement sur la route poudreuse. Les gendarmes à cheval plastronnent et rudoient les prisonniers ; ils jurent pour hâter leur pas :

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Abdelaziz Menouer : Le sport au service du colonialisme

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans L’Echo sportif du travail, organe central mensuel de la Fédération sportive du travail, 1ère année, n° 7, novembre-décembre 1930, p. 3

Le programme de Morinaud et la lutte des indigènes

M. Morinaud, Sous-Secrétaire d’Etat de l’Education Physique et des Sports, a exposé au cours d’une interview à un reporter du « Soir » le programme qu’il se propose de réaliser pour asservir les indigènes encore plus complètement à l’impérialisme français au moyen du mouvement sportif.

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Abdelaziz Menouer : L’année coloniale

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans l’Almanach ouvrier et paysan, Paris, Les éditions du Parti Communiste (S.F.I.C.), 1926, p. 115-120

1925 aura été une année significative. Celle où l’impérialisme a commencé à ressentir les effets d’une indigestion.

Le capitalisme lui-même, pendant la curée, s’était gavé, il avait englouti d’immenses territoires, il en avait arraché d’autres à l’Allemagne vaincue et les avait avalés malgré la débilité de son organisme. Aujourd’hui il étouffe. Insatiable, il ne veut même pas en vomir une partie, de crainte de rendre tout ce qui lui pèse sur l’estomac et de mourir d’inanition.

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Abdelaziz Menouer : La guerre impérialiste et les parias coloniaux

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans L’Humanité, 30 juillet 1924, p. 1 ; reproduit dans Le Paria, n° 28, août 1924, p. 1

Août 1924 est le 10e anniversaire de la guerre impérialiste. Le prolétariat ne doit pas oublier ce jour affreux où le capitalisme a perpétré le crime le plus abominable que connaisse l’histoire. Les appétits déchaînés de quelques magnats de la finance et de la grosse industrie, leur lutte acharnée pour l’accaparement du marché mondial ont lancé le prolétariat entier dans le plus affreux carnage.

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Abdelaziz Menouer : La question de la main-d’œuvre coloniale

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans La Vie ouvrière, Septième année, n° 309, 24 avril 1925, p. 5

La presse bourgeoise mène une campagne violente contre la main-d’œuvre étrangère et englobe dans la même réprobation les ouvriers coloniaux.

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Abdelaziz Menouer : L’impérialisme et l’Islam

Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, Troisième année, n° 24, mars-avril 1924, p. 2

La construction d’une mosquée à Paris serait par elle-même un évènement sans importance, si elle ne marquait le début d’une tactique, d’une nouvelle politique coloniale, de l’impérialisme français à l’égard des peuples musulmans qu’il domine.

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Abdelkader Hadj Ali : PARIS… Ville lumière !

Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba, paru dans Le Paria, Tribune du prolétariat colonial, Troisième année, n° 22, 1er janvier 1924

J’ai souvent entendu commenter les beautés de la Ville Lumière par des bourgeois algériens ou par des indigènes qui, comme la grenouille de la fable, singeaient les bourgeois. Avec quels transports d’admiration ils vous décrivaient à leur retour de Paris toutes les merveilles de la Capitale ! Avec extase, ils vous parlaient des Champs-Elysées, des grands boulevards, de Montmartre, des cabarets à la mode, des prostituées de luxe. Certains ont visité des monuments, des musées ; d’autres ont assisté aux courses, aux exhibitions de cuisses des Folies-Bergère, ou aux orgies des gens bien élevés où on se saoule avec du champagne et où on prise la « coco ». Pas un n’a rendu visite à ses nationaux, ceux qu’on appelle en France comme par dérision, les sidis (les messieurs). Et pourtant, il y en a, des Algériens, à Paris. Ils sont des dizaines et des dizaines de milliers qui se tuent dans les usines, qui dépérissent dans les quartiers de Grenelle, dans les bouges du boulevard de la Gare, de la Villette.