Ecrit au lendemain de la guerre d’Espagne, cet ouvrage vient seulement d’être traduit. Sa qualité, la précision de l’information qu’il nous apporte sur les événements encore mal connus de 1937, nous fait regretter de ne pas l’avoir eu plus tôt entre les mains.
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis, camarades et lecteurs qu’une causerie autour de mon livre Histoire algérienne de la France, aura lieu à Caen demain, samedi 9 décembre, à partir de 17h30.
Article d’Yves Rochefort paru dans Le Monde libertaire, n° 296, 11 janvier 1979, p. 5 et 8
ECRIRE un article sur Israël est un exercice périlleux, surtout si l’on veut évoquer l’avenir du Moyen-Orient. Du coup d’éclat de Anouar el Sadate à la Knesset aux espoirs déçus de Camp David, les rebondissements de l’actualité peuvent rendre caduques les prévisions les plus raisonnables. L’état de belligérance ne durera pas éternellement et un jour la paix sera signée entre les différents Etats et une vie différente commencera pour tous les habitants du Levant. Mais quelle paix ?
Face au problème de la guerre et de la misère dans cette partie du monde, les libertaires doivent avoir une position claire. Comme l’indiquait Maurice Joyeux dans une brochure consacrée au problème de la Palestine, seul compte pour nous le destin des individus, et nous éprouvons un intérêt médiocre pour les combinaisons des gouvernements et des puissances économiques. Mais il faut balayer les idées fausses et les a priori mortels. Il faut aussi rappeler quelques faits historiques incontestables et quelques vérités premières (1).
Article d’I. Lauden suivi d’un commentaire de Joël Gochot parus dans Le Monde libertaire, n° 190, mai 1973, p.8-9
Diffamation sur le prétendu terrorisme anarchiste
Ces derniers temps, il a déferlé un ouragan de crimes politiques sur notre monde tumultueux ; terreur individuelle et piraterie aérienne qui ont pris un caractère dangereux. Une vague de terreur et de criminalité, exportée du Japon, de la Turquie et de l’Amérique latine, qui n’évite pas notre pays. Les terroristes qui se déguisent avec des plumes idéologiques se comportent de plus en plus en bandits et en bourreaux inhumains. Mais ces bandits idéologiques sont pires que les simples criminels : ils se dissimulent derrière des idées et une phraséologie et ignorent le regret ou le remords.
« Ecoutez, nous commencerons par provoquer des troubles, dit Verkhovensky… Je vous l’ai dit, nous pénétrons au plus profond du Peuple. Savez-vous que nous sommes déjà maintenant terriblement forts. Non seulement ceux qui égorgent et incendient travaillent pour nous, ceux qui manient le revolver à la manière classique ou bien les enragés qui se mettent à mordre… Je n’admets rien sans discipline. Je suis un gredin et non un socialiste, moi ! ha ! ha ! »
Dostoïevski – Les Possédés.
On a rarement vu une telle bestialité ! C’est par grappes que la mitraille fauche les êtres affolés qui fuient éperdus. Les obus lourds tracent des sillons sanglants dans la foule, les maisons s’écroulent ensevelissant sous les gravats hommes, femmes et enfants, blessés ou morts, réunis ainsi dans une apocalypse qui dépasse ce qu’avaient pu imaginer les prophéties de cerveaux dérangés qui depuis trois mille ans ont fait arrosé ce sol aride du sang de dizaines de générations.
Rien de plus complexe que les problèmes du Moyen-Orient en général et celui du problème israélien en particulier, non seulement en raison des oppositions et des errements inhérents à toute expérience humaine, mais aussi et surtout par l’intrusion de la finance et de la politique s’efforçant à brouiller les cartes, à diviser et à opposer les collectivités et les races, à multiplier les incidents et à nourrir les rancœurs et les haines.
Cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui, en ce qui concerne le problème palestinien.
Les évènements récents ont mis à nouveau en lumière le phénomène du terrorisme. L’affaire de détournement d’un avion par des sympathisants de la Fraction Armée Rouge (R.A.F.) nous intéresse doublement.
Historiquement, la violence apparaît comme un instrument essentiel du maintien de chaque société de classe, et comme l’accoucheuse de la nouvelle société qui se forme au sein de la société existante. Ce double caractère suffit pour montrer l’absurdité de la condamnation systématique de toute violence (que prononcent les humanistes et pacifistes de tout poil) aussi bien que de son exaltation unilatérale de la part des terroristes. Il est donc ridicule de se prononcer pour ou contre la violence en général, en assaisonnant cette prise de position de considérations morales ou tactiques : le seul problème consiste a replacer l’action violente dans le cadre des rapports sociaux qu’elle exprime.
Une demi-douzaine de gros pétards ont explosé il y a quelque temps devant des succursales Citroën ; à la même époque, au Quartier Latin, un café fréquenté par des fascistes du Mouvement « Occident » était incendié ; depuis, d’autres incidents ont également eut lieu en divers autres endroits ; des arrestations ont été opérées.
Avant que les évènements en aient définitivement prouvé l’inconséquence, il était encore possible, à une certaine époque, d’être sincèrement révolutionnaire et non violent. Révolutionnaire et non violente elle l’était, la foule de Petrograd qui, derrière le pope Gapone, se fit sauvagement massacrer alors qu’elle portait des pétitions à « notre petit père le tzar ». « Le Dimanche sanglant » de Petrograd eut pour résultat de marquer à tout jamais l’impossibilité d’une transformation de la société par des moyens pacifiques. De ce jour, l’ouvrier comme le moujik russes, et avec eux le prolétariat mondial, surent qu’en dernier ressort la violence seule trancherait. La classe ouvrière ne parle plus de non-violence, elle ne se pose même plus la question ; elle sait. Il lui aura fallu payer dans le sang et dans les larmes cette dure leçon.
Article paru dans Alarme, n° 8,avril-mai-juin 1980, p. 5-6
Depuis de longues années les mass-média nous rabâchent les oreilles, avec un frisson d’horreur hypocrite, des actions d’éclat menées par la « Révolution en marche ». Ce ne sont que détournement d’avion, prise d’otage, pose de bombe dans les lieux publics, etc. (question subsidiaire : à votre avis qui va la prendre dans la gueule la bombe ? Réponse : vous et moi, vous avez gagné), et tout cela pour la « Sainte Cause ». Et plus il y aura de morts et plus il y aura de sang et de violence et plus les auteurs de ces actes pris d’une sorte de confusion mentale dans leur recherche d’une fausse radicalité, et plus ces énergumènes s’affubleront avec cynisme du nom de révolutionnaires et seront crus autour d’eux.
Article paru dans Alarme, n° 2, octobre-novembre-décembre 1978, p. 5
Périodiquement, l’ « information » attire notre attention sur tel ou tel attentat terroriste. On réapprend à chaque fois la longue liste des victimes de la Bande à Baader, Brigades Rouges, Front du Refus, etc. Par une insidieuse confusion on laisse planer l’analogie historique avec les anarchistes poseurs de bombes et ennemis de l’Etat, faussement baptisés « nihilistes ».
Nous avons interviewé un camarade palestinien en vivant et militant en Israël. Etudiant, il vient d’un village en plein centre d’Israël dont au moins la moitié des terres ont été réquisitionnées par Israël en 48.
Etant venu 15 jours en Europe au moment de la guerre, il a pu nous livrer ses premières réflexions.
Quelques semaines après l’attentat de Munich, et les réactions passionnées qu’il a provoquées, il nous paraît important de dépasser la simple polémique autour du fait en lui-même pour mener une analyse politique profonde des problèmes soulevés au Moyen-Orient. Analyse, qu’il faut bien le dire, a souvent été délaissée (et ceci même dans la presse révolutionnaire) au profit de phrases-slogans assez vides de sens politique dans l’urgence où nous nous trouvions de répondre à l’hystérie hypocrite et démagogique de la presse dans son ensemble.
En août 1971, pour la première fois en Israël depuis la création de l’Etat, quatre jeunes Israéliens déclarent publiquement leur refus de s’engager dans l’armée. C’est ainsi qu’ils envoient une lettre au ministre de la défense, M. Dayan, dans laquelle ils déclarent notamment :
Depuis plusieurs semaines le conflit israélo-arabe retient l’attention du monde entier. Ce fut d’abord les actions spectaculaires des commandos du F.P.L.P. qui grâce aux détournements d’avions, réussirent à mobiliser l’intérêt de la presse mondiale. Mais ces actions qui avaient pour but de sensibiliser l’opinion publique au problème palestinien, et en même temps de permettre l’échange de prisonniers palestiniens contre les passagers des avions détournés retenus par les palestiniens comme otages, eurent en fin de compte un effet inverse de celui qu’attendait le F.P.L.P.
Article paru dans Le Libertaire, 76e année, nouvelle série, n° 6, janvier 1971, p. 3
Deux guerres dont il est beaucoup parlé – deux conflits « localisés » diront les stratèges – continuent de désoler deux régions, de décimer des populations : celles du Vietnam et du Moyen-Orient.
Dans les deux cas des « pourparlers de paix » se poursuivent nous dit-on : la conférence de Paris pour le Vietnam, les conversations de la mission Jarring pour le Moyen-Orient. Dans le premier cas les pourparlers n’ont jamais abouti à un cessez-le-feu, ni même positivement à un ralentissement des hostilités. Dans le deuxième cas les dirigeants jouent l’hypocrisie d’une « trêve » qu’aucun des belligérants n’entend prendre au sérieux, toute accalmie n’étant pour eux qu’un moyen de reprendre du souffle, de renforcer son dispositif de guerre pour pouvoir à la première occasion frapper plus fort.
Texte de la Commission Proche-Orient de l’Organisation Révolutionnaire Anarchiste paru dans Front libertaire des luttes de classes, n° 37, 26 décembre 1974, p. 6-7
Il y a à peine un peu plus d’un an qu’éclatait la quatrième guerre israélo-arabe, que circulent déjà des rumeurs d’une éventuelle reprise des hostilités.
Ces rumeurs, fondées ou non, nous poussent à analyser la situation qui semble s’aggraver depuis un certain temps.
La chaîne des « luttes de libération nationale » est longue : des charniers du VIET-NAM aux maquis palestiniens, la guerre continue ses ravages, écrasant sous son feu infernal les soldats dressés les uns contre les autres par leurs bourgeoisies respectives qui sont parvenues à les entraîner dans le bourbier de la guerre impérialiste.
Pour « héroïque » qu’elle soit, comme la qualifie la presse d’une prétendue « extrême gauche », cette lutte ne participe en rien à la Révolution Mondiale, ainsi que nous allons le voir dans cet article. Il ne se passe guère de jours sans que l’ « opinion publique » ne reçoive, à jets continus, les slogans anti-impérialistes dont, extrême-gauche et gauche sont si prolixes, mais peu nombreuses sont les voix pour s’élever contre ce carnage, non pas en pacifistes, mais en révolutionnaires internationalistes.
Article paru dans Lutte Continue, organe de la gauche marxiste, n° 7, 10 juin 1973, p. 7-8
Les récents affrontements entre l’armée libanaise et la résistance palestinienne, conséquence de l’attaque des commandos israéliens contre le siège des organisations de fedayin à Beyrouth viennent de replacer le Proche-Orient au premier plan de la scène politique, et notamment des préoccupations d’une certaine extrême-gauche.
Article paru dans Union ouvrière, n° 3, février 1975, p. 2
Alors même qu’il est question de tentatives de « solution négociée » au Moyen-Orient, et que le ballet des diplomates s’intensifie, la course aux armements se poursuit. Tous les peuples de la région vivent dans de véritables camps retranchés, sous la botte des « grands » du capital.
Article paru dans Le Libertaire, 75e année, nouvelle série, n° 5, juin 1970, p. 1 et 3
Les peuples, n’étant pas mûrs pour rendre impossible les conflits armés (il leur suffirait pour cela de refuser de s’y prêter), sont périodiquement appelés à partir en guerre – et ils y vont. S’ils y vont en rechignant, s’ils n’y vont pas de gaité de cœur, ils y vont quand même. Et c’est là ce qui compte pour les intérêts des gouvernements, des états-majors, des groupes industriels et financiers.
Article paru dans Lutte de Classe, juin-juillet 1967, p. 1-3
Pendant quelques jours, il n’a été question en France que de la guerre entre Israël et les Etats Arabes… Nous avons eu droit aux manchettes spectaculaires et aux prises de position tonitruantes. Cela nous a valu quelques spectacles assez cocasses : communistes essayant de ménager la chèvre et le chou : l’existence d’Israël ne doit pas être remise en cause, mais il faut condamner la politique réactionnaire et agressive de ses dirigeants qui menacent la politique de paix et de progrès des gouvernements socialistes arabes ; fraternisation touchante entre l’extrême-droite française et les ténors de la Fédération de la Gauche au grand complet, entre antisémites et sionistes, les uns et les autres proclamant leur soutien inébranlable à la cause israélienne…
Article paru dans Solidarité ouvrière, troisième année, n° 31, novembre 1973, p. 2-3
– au-delà des nationalismes, c’est l’impérialisme international qu’il faut abattre
– la solidarité des travailleurs des pays industriels avec ceux du Proche-Orient passe par la destruction de leur propre bourgeoisie
Après le Vietnam, le Pakistan, le Biafra, le Proche-Orient est devenu le terrain de lutte des différents camps impérialistes par prolétaires interposés. Une fois de plus quand les « grands » s’affrontent indirectement, le problème se pose en termes de libération nationale.
Une soirée est organisée pour fêter la sortie du troisième numéro de la revue Brasero, demain, samedi 11 novembre, à partir de 19h, à la librairie Quilombo : 23, rue Voltaire 75011 Paris.
Résolution adoptée par Le Comité d’Action Révolutionnaire Israélien à l’étranger et Le Groupe d’Action Socialiste Israël-Palestine, parue dans Lutte ouvrière, n° 270, semaine du 30 octobre au 5 novembre 1973, p. 12
Les hostilités actuelles au Moyen-Orient ne sont pas accidentelles. Elles dérivent du conflit qui oppose depuis longtemps deux camps – l’un étant celui du sionisme qui s’est donné pour but la création d’un Etat exclusivement juif en Palestine (objectif réalisé en alliance avec l’impérialisme), l’autre, celui du peuple arabe en Palestine. La guerre actuelle, comme les guerres antérieures entre Israël et les Etats arabes, n’est qu’une extension de ce conflit fondamental. ( … )
Déclaration parue dans Rouge, n° 225, vendredi 19 octobre 1973, p. 2
A nouveau une guerre a éclaté entre Israël et les pays arabes. Peu nous importe qui a tiré le premier coup de feu, quelle armée a été la première à traverser les lignes du cessez-le-feu. Car pour nous la responsabilité de cette guerre, comme de toutes celles qui l’ont précédée, retombe avant tout sur Israël.
Déclaration commune de l’Organisation Socialiste Israélienne et du Front Démocratique Palestinien datée du 3 juin 1967 parue dans Voix ouvrière, n° 84, mardi 13 juin 1967, p. 3
Nous publions ici des extraits d’une déclaration commune de l’ « Organisation Socialiste Israélienne », organisation marxiste révolutionnaire d’Israël, et du « Front Démocratique Palestinien » qui regroupe des militants arabes d’origine palestinienne. Cette résolution adoptée à Londres à la veille du conflit, le 3 juin, ne parle évidemment pas de la situation militaire et de l’occupation d’une partie de l’Egypte, de la Jordanie et de la Syrie par l’armée israélienne. Mais ce texte, en préconisant des solutions pour le problème palestinien, en dénonçant la politique pro-impérialiste des dirigeants israéliens et en dévoilant la démagogie nassérienne, fait entendre une voix internationaliste, faible il est vrai, mais bien réelle, dans l’Orient arabe déchiré par la guerre.
Article de Jean Vogt paru dans Inprecor, n° 55, 21 juin 1979, p. 15-17
Du 12 au 16 avril 1979, s’est tenu à Jaffa un Congrès d’unification entre la Ligue communiste révolutionnaire (Matzpen-Marxiste), section de la IVe Internationale et le Groupe communiste palestinien. Il s’agit de la première fusion entre 2 organisations anti-sionistes depuis la création de l’Etat d’Israël. Cette fusion a une importance fondamentale pour les révolutionnaires palestiniens et pour tout le monde arabe.
Déclaration datée du 23 novembre 1975, signée par l’Organisation Socialiste Israélienne (Matzpen), l’Alliance Communiste Révolutionnaire (Ma’avak) et la Ligue Communiste Révolutionnaire (IVe Internationale), parue dans Inprecor, n° 42, 22 janvier 1976, p. 32 et 31
En tant que socialistes révolutionnaires notre refus du sionisme est profond et fondamental. Ce refus nous accompagne depuis que nous avons commencé à nous organiser au sein de formations politiques, afin de faire avancer la lutte pour la révolution socialiste dans notre région. Les Juifs qui sont parmi nous représentent, dans leur position anti-sioniste, le meilleur de l’esprit et des traditions démocratiques et révolutionnaires parmi les masses juives dans le monde. Les Arabes qui sont parmi nous représentent dans leur position anti-sioniste, non seulement les aspirations des masses arabes à la libération nationale et sociale, mais également le meilleur de l’esprit des traditions de tolérance dont jouissaient les Juifs qui vivaient au sein des peuples arabes. Les uns comme les autres, nous constituons un seul bloc, que nous donnons en exemple, et que nous indiquons comme la seule alternative à la situation actuelle, dans laquelle les Juifs et les Arabes payent de leur sang le prix de l’occupation et de l’oppression, de la discrimination et de l’expulsion.
Déclaration de l’Organisation socialiste israélienne (Matzpen), datée du 22 mars 1968, parue dans Partisans, n° 43, juillet-septembre 1968, p. 194-196 puis dans Quatrième Internationale, 27e année, n° 36, mars 1969, p. 32-35
La guerre de juin 67 a révélé et exprimé de façon succincte les contradictions et les processus internes de développement des pays du Moyen-Orient.
Nous, Front démocratique palestinien et Organisation socialiste israélienne, avons publié notre premier manifeste commun sur la récente crise au Moyen-Orient le 3 juin, avant l’attaque israélienne (le texte intégral a paru dans le « Times » du 8 juin). Nous y avons défini notre position de principe internationaliste à l’égard de l’histoire, de la situation antérieure à la guerre et de la guerre imminente. A présent nous réaffirmons notre première déclaration et y ajoutons une seconde, définissant notre position au sujet de la situation créée par cette guerre.
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis, camarades et lecteurs que je dédicacerai mon livre Histoire algérienne de la France, demain, dimanche 29 octobre de 15h à 16h, dans le cadre du Maghreb des livres.
Article de Pierre Vidal-Naquet paru dans Partisans, n° 52, mars-avril 1970, p.193-199
Ce numéro de Partisans ne serait à mon avis très utile si quelqu’un ne semait pas un peu d’inquiétude entre tant de certitudes affirmées. C’est cette tâche un peu ingrate qui m’incombe ici. Nos lecteurs sont des militants de la gauche révolutionnaire, et c’est leur orthodoxie que je mets ici en question. Je ne doute pas en effet qu’ils ne soient très largement prévenus contre la propagande israélienne et sioniste qui, en France, rencontre un écho qu’il est devenu inutile de décrire. Une chose est de combattre une idéologie et une propagande néfastes, une autre est de prendre conscience d’un certain nombre de réalités gênantes.
Éditorial de Maxime Rodinson paru dans le Bulletin du Groupe de recherche et d’action pour le règlement du problème palestinien, n° 3, avril-mai 1969
Au moment où paraitra ce numéro, se tiendra un colloque organisé par le GRAPP. Y ont été conviés des groupements de France et de l’étranger qu’anime plus ou moins le même esprit et qui se trouvent placés dans un milieu analogue à celui au sein duquel se situent nos efforts. Le but de ce colloque est de confronter nos réflexions et nos informations en regard d’une évolution rapide du conflit arabo-israélien tant sur le plan diplomatique que sur celui des affrontements militaires. Seule une série de remises au point peut permettre d’adapter nos vues à une situation toujours changeante. Nous nous efforcerons de publier l’essentiel des rapports et échanges de vues que ce colloque aura entendus afin d’alimenter les réflexions de nos lecteurs.
Article paru dans Eléments, revue du Comité de la gauche pour la paix négociée au Moyen-Orient, n° 1, décembre 1968,p. 22-23
Nous avons estimé intéressant de publier un extrait d’un débat qui s’est tenu en juillet 1967 à Berlin et auquel participaient notamment, outre Marcuse, Rudi Dutschke et Wolfgang Lefèvre. Au cours de ce débat, le philosophe américain a été amené à préciser sa position sur le problème du Moyen-Orient.
Article d’Albert Memmi paru dans Eléments, revue du Comité de la gauche pour la paix négociée au Moyen-Orient, n° 1, décembre 1968, p. 3-4
PARMI les carences et les erreurs de la gauche européenne, pendant ces dernières décades, l’Histoire retiendra probablement sa méconnaissance du renouveau, ou de la solidité, du fait national ou ethnique, principalement chez les peuples opprimés.
Article de Maurice Joyeux paru dans Le Monde libertaire, organe de la Fédération Anarchiste, n° 287, 9 novembre 1978
C’EST avec émotion que j’ai ouvert ce livre sur un homme qui fut mon ami. Amitié d’idée, faite de rencontres circonstancielles, n’allant jamais jusqu’à l’intimité. Les biographies sont redoutables, elles vous font connaître toute une face cachée d’un être. C’est probablement pour cela que l’auteur, dans sa dédicace, pose le problème du souvenir d’un homme qu’on a aimé !
Article de Maurice Joyeux paru dans La Raison, mensuel de la libre pensée, n° 244, 24e année, mars 1980, p. 16
Il y a vingt ans, Albert Camus disparaissait à la suite d’un accident de voiture qui illustrait l’absurdité de notre temps qu’il avait si magistralement analysé dans un de ses ouvrages les plus importants, « Le mythe de Sisyphe ».
Éditorial de Maxime Rodinson paru dans le Bulletin du Groupe de recherche et d’action pour le règlement du problème palestinien, n° 1, 1968, p. 1-4
Nous l’avons dit souvent depuis bientôt un an, mais de l’avoir beaucoup répété, ce n’en est pas devenu plus faux, le G.R.A.P.P. est né d’un sursaut. En mai et juin dernier, ceux qui l’ont créé et ceux qui ont répondu aussitôt à son appel étaient d’opinions divergentes sur bien des points. Sans même parler des opinions qui visaient des problèmes sortant du cadre israélo-arabe, ils avaient bien des idées différentes sur la distribution exacte des responsabilités dans le conflit et dans sa perpétuation, sur les solutions souhaitables et sur les moyens de s’en rapprocher. Mais quelque chose les unissait, ils avaient été tous indignés de l’aveuglante partialité de la presse et de la radio européennes dans leurs principaux organes, de leur façon de ramener le conflit en cours à une lutte d’archanges sans tache et sans reproche contre des démons grimaçants, hideux et pervers. Plus que tout peut-être était choquante la conviction enracinée profondément selon toute apparence chez journalistes, speakers, correspondants de presse, simples lecteurs écrivant à leur quotidien habituel qu’aucun doute n’était permis ni même concevable, que le problème était simple et clair, une attaque gratuite d’un peuple désarmé par des hordes haineuses que guidaient des tyrans fanfarons, féroces et stupides.
Article signé F. R. paru dansÉléments, revue du Comité de la gauche pour la paix négociée au Moyen-Orient, n° 4, 1er trimestre 1970, p. 76-79
Le Comité International de la Gauche pour la Paix au Moyen-Orient a organisé à Paris au Théâtre Hébertot un grand débat public sous la présidence du peintre Marek HALTER, entre Uri AVNERY, député israélien, auteur de l’ouvrage « Israël sans sionisme » qui vient de paraitre en traduction française (1) et Lotfallah SOLIMAN, journaliste et écrivain égyptien, sur le thème : « Les voies de la Paix au Moyen-Orient ».
Article de Pierre Vidal-Naquet paru dans Éléments, revue du Comité de la gauche pour la paix négociée au Moyen-Orient, nos 5-6, 2e et 3e trimestres 1970, p. 49-50
Pierre VIDAL-NAQUET : Né à Paris en 1930, agrégé d’Histoire, a enseigné au lycée d’Orléans et aux facultés des Lettres de Caen, de Lille et de Lyon. Actuellement, enseigne l’histoire grecque à l’École pratique des Hautes-Études. Pendant la guerre d’Algérie, a milité au comité Maurice Audin et à Vérité-Liberté. A publié, outre des travaux d’histoire grecque ancienne, l’Affaire Audin, la Raison d’État, Torture, Cancer of Democracy. Collaborateur d’ « Esprit » (depuis 1951), du « Nouvel Observateur », de « Partisans », de « Raison Présente », du « Monde ».
Article signé E. Pin paru dans Le Combat syndicaliste,n° 37, septembre-octobre 1930, p. 1
Vue extérieure de la basilique mineure du Sacré Coeur à Marseille (source)
Les religions, et surtout la religion catholique, ont toujours été néfastes au progrès de l’humanité ; elles se sont toujours attachées à combattre l’émancipation des esclaves, des serfs, des prolétaires.
L’histoire nous apprend que l’Église a toujours été l’alliée du maître, de l’oppresseur, de l’exploiteur.
Article signé Armin paru dans le Bulletin communiste, n° 45, 8 novembre 1923, p. 813-814
Communist-era memorial of the September Uprising in Pazardzhik (Source)
Tous les militants conscients, tous les ouvriers révolutionnaires sérieux doivent lire attentivement les matériaux que nous publierons sur la défaite communiste en Bulgarie. Quand un mouvement ouvrier est vaincu, c’est un devoir pour les communistes de tous les pays d’étudier les circonstances et les conditions de la défaite pour en tirer les enseignements dont profiteront les partis révolutionnaires, pour éviter le renouvellement des fautes commises, pour y puiser des raisons de continuer la lutte et des moyens de vaincre.
L’insurrection de septembre des ouvriers et des paysans bulgares a été vaincue. De cruelles représailles ont commencé. Déjà elles ont coûté, à la classe ouvrière et à la paysannerie bulgares, des milliers de vies de combattants. Et elles continuent. On ne peut comprendre la signification de ces événements qu’en les rattachant à ceux de juin dernier.
Boris Souvarine (vers 1920) cc Studio Dorit, Paris (Source)
Nos camarades Kolarov et Dimitrov, les chefs de l’héroïque et malheureuse insurrection ouvrière et paysanne bulgare, sont arrivés le 24 octobre à Moscou.
Dans la Pravda du 26, nous lisons des déclarations de Kolarov qu’il est intéressant de résumer pour les ouvriers français.
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