Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 14, janvier 1960, p. 6-7
Depuis plus de cinq ans que dure la guerre d’Algérie, personne ne s’était soucié de donner la parole aux Algériens, à ceux qui sont passés de la condition d’opprimés à la condition de combattants contre leurs oppresseurs, et se sont par là même d’ores et déjà libérés. On avait pu lire quelques reportages sur les maquis, quelques professions de foi de « personnalités » algériennes plus ou moins engagées, des récits de tortures ou de massacre ; et surtout les Algériens qui se sont exprimés, ce sont les membres du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, qui discutent par radio avec De Gaulle, font des discours et des manœuvres à l’ONU, donnent des conférences de presse. Tout ce qu’on connaissait sur les Algériens eux-mêmes, sur les paysans révolutionnaires d’Algérie, c’est qu’ils se battent contre l’armée française. Ce n’était pas assez, on s’en persuade en lisant « Le Front » de R. Davezies (1)
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