Article publié dans Lutter, n° 4, décembre 1977-janvier 1978, p. 21-23
La position de l’Algérie, lors de la récente « affaire » des huit techniciens français enlevés par le Front Polisario, dans le contexte actuel de quasi absence d’information sur la situation sociale réelle de ce pays et sur les luttes ouvrières qui s’y déroulent, risque, une fois de plus, de consacrer le label « progressiste » que l’on accorde volontiers au régime en place. L’écœurement que l’on éprouve vis-à-vis de la campagne sordide anti-algérienne (contre les travailleurs immigrés algériens) que les mass média n’ont pas manqué de déclencher autour de l’« affaire » des otages, ainsi que notre solidarité avec le peuple Sahraoui en lutte pour l’auto-détermination, ne doivent pas nous détourner de la véritable nature du régime algérien et surtout de la lutte des travailleurs algériens contre les agressions du capital d’état et privé, vers un véritable socialisme.
Nous reproduisons ici intégralement une interview de camarades du groupe « Mujeres Libres ». Nous pensons que c’est la meilleure façon de présenter le mouvement « Mujeres Libres ». La Commission Femmes de l’UTCL entend poursuivre des relations avec « Mujeres Libres », bien que nous ayons des divergences avec elles ; divergences dont nous avons discuté à Barcelone avec elles et que nous exposons ci-dessous :
Sans jamais rien céder à la tentation de la commémoration, j’ai regroupé sur cette page mes interventions liées au hirak en Algérie pour la période 2020-2021, après celles relatives à la séquence 2019-2020.
Le livre de Georges Fontenis, « L’autre communisme« , histoire subversive du mouvement libertaire, qui va paraitre à la rentrée, rappelle, entre autres, le rôle, souvent méconnu, des libertaires pendant la guerre d’Algérie. Nous vous en livrons un extrait.
Texte paru dans Lutter, n° 5, mars-avril-mai 1978, p. 4-5
La gauche battue largement, le « programme commun » en déroute, une droite stabilisée, telles sont les premières constatations qui ont suivi les législatives de mars 1978. L’OCA qui a appelé à l’abstention révolutionnaire et contribué à l’élaboration de la plate-forme « Pour une alternative révolutionnaire » s’explique : Pourquoi avons nous suivi cette démarche :
Il y a 25 ans éclatait l’insurrection algérienne. Son souvenir a été estompé à travers une période de latence et d’occultation. Après un phénomène de rejet, de nausée, le drame algérien connaît aujourd’hui un regain d’actualité. Il a cessé d’appartenir au vécu pour entrer dans l’histoire.
AU moment où nous écrivons ces lignes, le peuple de Paris, au cours d’obsèques solennelles et grandioses, accompagne à leur dernière demeure les huit martyrs antifascistes tombés sous les coups de la police gaulliste le 8 février dernier.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3
Il y a à peine une quinzaine d’années, le monde était divisé en deux catégories de pays : les colonialistes et les colonisés. Le souci des premiers était l’exploitation des richesses au seul profit de la minorité européenne composée de colons et d’industriels et de leur Métropole. Les seconds, maintenus sous le joug par la force et la répression, fournissaient la main d’oeuvre à bon marché. Bien mieux, aucun effort d’industrialisation n’était tenté dans ces colonies afin d’éviter toute élévation de niveau de vie et surtout toute organisation du prolétariat autochtone. Toutes les matières premières étaient traitées dans les usines d’Europe.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3 et 2
Depuis la fin de la dernière guerre mondiale qui a vu la victoire des alliés sur le nazisme allemand, nous avons assisté à des affrontements d’intérêts et d’influence dans le monde Celui-ci s’est, dès 1948, divisé en deux blocs dits de l’Est et de l’Ouest avec à la tête du premier l’URSS et du second l’Amérique. Ce fut aussi le début de la guerre froide. Propagande et contre propagande se sont affrontées parfois de façon violente.
Bien des questions traitées dans les plus récents numéros de la « R.P. » méritent une discussion approfondie. Chacune d’elles mériterait un article particulier. Mais je ne veux pas abuser des colonnes de la revue, aussi me bornerai-je à résumer ma position qui, on le sait, n’est pas toujours conforme à celle des camarades du noyau.
Textes parus dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 2
Nous avons reçu l’Organe de la Fédération des Travaux Publics et des transports No 28 dans lequel notre camarade Roger LAPEYRE, Secrétaire Général de cette Fédération, consacre un article intéressant dans lequel, il fait revivre la pensée des premiers dirigeants de l’UNION DES SYNDICATS DES TRAVAILLEURS ALGERIENS (U.S.T.A.) qui ont été les uns après les autres assassinés par le F.L.N.
Les manifestations des 8 et 13 février sont au centre des discussions. Elles peuvent paraître dépassées par les évènements. Mais en fait, elles débordent largement leur cadre particulier et permettent de saisir leur sens par rapport au mouvement ouvrier.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 4 et 3
Nous avons reçu un certain nombre de lettres de la part de nos lecteurs après la publication de notre dernier article « quelques vérités historiques sur le déclenchement de la Révolution Algérienne ». Les uns nous demandent des précisions sur certains faits, les autres voudraient que MESSALI HADJ, père du nationalisme algérien, écrive rapidement ses mémoires sur le mouvement révolutionnaire algérien jusqu’au déclenchement de la Révolution en Algérie. D’autres voudraient qu’on consacre chaque fois un feuilleton sur la crise de 1953 jusqu’au 1er novembre 1954.
Le Congrès Force-Ouvrière vient de lancer un appel pour l’arrêt des effusions de sang et la détermination démocratique du peuple algérien.
Le syndicalisme ne peut rester neutre devant un tel problème, car la guerre d’Algérie et ses prolongements concernent non seulement les travailleurs musulmans, mais encore les travailleurs algériens d’origine européenne et les travailleurs français de France.
Au moment où nous écrivons ces lignes, la guerre civile avec ses horreurs s’installe tous les jours davantage en Algérie. Les lynchages, les ratonnades, les incendies sont déjà dépassés. On tue, on détruit tandis qu’une crise économique paralyse les grandes villes du pays.
Mouvement National Algérien, Bulletin intérieur, janvier-février 1962, 4 pages
ANALYSE – DIRECTIVES – INFORMATIONS
Dans le dernier Bulletin Intérieur, nous avons analysé la situation politique du dernier trimestre de l’année 1961 sur l’évolution du problème algérien. Il a été question de la commémoration du 7ème anniversaire de la Révolution Algérienne, de ses conséquences sur le plan de la répression, du problème des contacts secrets, des futures négociations et des événements qui se sont déroulés en Tunisie à la suite du départ de Ferhat ABBAS et de l’entrée en scène, pour la première fois, des Centralistes, en la personne de Benyoussef BENKHEDDA.
Le 17 octobre 1961 — il y a à peine quatre mois — des milliers et des milliers d’Algériens, las d’être humiliés, ont manifesté sur les boulevards, en plein centre de Paris. contre le couvre-feu à 20 heures et pour leur dignité. Dès le soir même la Seine a charrié des cadavres d’Algériens. L’opinion avait été choquée de cette « intrusion » mais avait été impressionnée par le courage de ces hommes et de ces femmes. L’ampleur et la sauvagerie d’une répression pratiquée « à froid » ne manqua pas de soulever ce que les journalistes appellent une vive indignation. Le pouvoir dut faire ouvrir une instruction sur les décès suspects de dizaines d’Algériens au cours de cette nuit sanglante. Cela dura quelques jours. On y pensa encore pendant quelques semaines. Et puis… Et puis la vie reprit son cours. L’instruction doit se poursuivre au même rythme que celle ouverte sur la mort de Maurice Audin (assassiné depuis plusieurs années). Monsieur Papon est toujours préfet de police et le bon peuple s’est intéressé à autre chose. C’est en toute quiétude que le Pouvoir a pu renvoyer des milliers d’Algériens « dans leurs douars d’origine ». Les fameux « douars d’origine » c’était Paul-Cazelles, Beni-Messoud, Sidi-Chami… ; c’était des camps. Oh pas des camps de concentration, bien sûr ! Non, des centres d’hébergement ! des centres d’hébergement où, comme à Paul-Cazelles, pour 1.600 internés répartis en trois blocs, il n’y a ni infirmerie ni douches, ni consultation pour les maladies des yeux et des dents ; où les tuberculeux et les malades mentaux ne sont pas isolés. La télévision et les actualités nous ont montré ces départs vers les « douars d’origine ». Combien se sont indignés, parmi nos compatriotes, de voir ces hommes partir, en veston, sans bagage ? Combien se sont demandés s’ils laissaient ici une femme, des gosses et ce qu’ils deviendraient privés de leur soutien ? Assurément beaucoup moins que ceux qui, sottement, ont soupiré d’aise en pensant que « l’on allait enfin être un peu en sécurité ». Il faut dire qu’en fait de sécurité on a été gâté. Tandis que les plastiqueurs poursuivent le cours de leurs exploits, les brigades spéciales de monsieur le préfet Papon, qui s’étaient fait la main le 19 décembre, viennent, le 8 février, de causer la mort de huit personnes : quatre hommes, trois femmes, un enfant, huit « bougnoules » bien de chez nous, « Français de souche » comme dirait le journal de l’O.A.S. : le Parisien Libéré.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3
Faire le silence sur les activités du M.N.A. est devenu chose courante ; tant sur le plan politique que sur le plan militaire, l’information générale se tait comme une carpe. Quand ce sont les maquis M.N.A. qui sont en mouvement dans le Sud algérien, où ils contrôlent un immense territoire, la presse déclare « les fellagas font telle ou telle chose », ou encore elle dira « des terroristes musulmans viennent d’attaquer tel ou tel poste ». Mais jamais, ou du moins très rarement, on voit écrit noir sur blanc dans un journal quelconque le nom du M.N.A. à propos d’un fait militaire ou même politique.
Article d’Auguste Lecoeur paru dans La Nation socialiste, n° 52, février 1962, p. 3-4
Les informations concernant les progrès réalisés par les pourparlers France – F.L.N., en vue d’un cessez le feu, se font plus nombreuses et plus précises.
Avec espoir, nous attendons l’heure où sera annoncée la fin des combats. A défaut de pouvoir s’y opposer, l’OAS et ses complices cherchent les moyens de retarder l’heure de la paix par le terrorisme d’une part et d’autre part en créant une situation d’impossible entente entre les deux communautés.
Article paru dans La Voix du peuple, février 1962, p. 1 et 4
En ce début de l’année 1962, le monde entier est plus que jamais convaincu du caractère inéluctable de l’indépendance algérienne. Les soucis de tous les gouvernements, conscients de leurs responsabilités internationales, concernent bien plutôt les moyens et méthodes d’obtenir rapidement le rétablissement de la paix en Algérie, que l’issue finale du conflit. Car personne ne doute plus de la volonté des Algériens de vivre libres et de reprendre leur place au sein des nations souveraines. En France même, l’immense majorité du peuple appelle de tous ses vœux la paix et l’ouverture d’une nouvelle ère de coopération entre les deux rives de la Méditerranée.
Article de Louis Janover et Bernard Pêcheur paru dans Sédition, n° 1, juin 1961, p. 6-12
« Plus loin que le réveil de l’amour-propre des peuples longtemps asservis qui sembleraient ne pas désirer autre chose que de reconquérir leur indépendance… nous croyons à la fatalité d’une délivrance totale. Plus encore que le patriotisme qui est une hystérie comme une autre, mais plus creuse et plus mortelle qu’une autre, c’est l’idée de patrie qui est vraiment le concept le plus bestial, le moins philosophique dans lequel on essaie de faire entrer notre esprit. »
Entretien avec Ahmed Ben Bella paru dans Sans Frontière, semaine du 26 mars au 1er avril 1982, p. 3-5
Il était aussi curieux que nous. Il ne cessait de poser des questions. « Comment avez-vous fait cette radio ? » – « Sans Frontière est né quand ? » Nous étions aussi intrigués d’avoir en face de nous Ahmed Ben Bella, aussi jeune que sur les photos que nous avions en mémoire du premier président de l’Algérie indépendante, et surtout l’un des hommes du premier novembre, alors qu’il a passé les 2/3 de sa vie en prison. L’interview a été réalisée dans le studio de Radio Soleil Ménilmontant.
Éditorial paru dans Urgence Algérie, bulletin du Comité pour la libération des détenus pour délit d’opinion, n° 2, février 1987, p. 1
La répression ne cesse de se développer en Algérie.
L’an dernier, deux procès se sont tenus devant la Cour de sûreté de l’Etat. Le premier a concerné les responsables de l’Association des enfants de chouhadas, et ceux de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (LADH), affiliée depuis le mois de décembre 1986 à la FIDH. Le second procès visait des Algériens accusés de « berbérisme », « d’intégrisme », d’être des militants ou des sympathisants de l’une des deux organisations de l’opposition :
Article de Daniel Guérin paru dans La Rue, n° 28, 1er trimestre 1980, p. 94-97
On a fait grand bruit sur une grosse compilation de quelques 400 pages, intitulée « les Porteurs de valises ». Ses auteurs sont deux jeunes journalistes de feu « Politique-Hebdo », Hervé Hamon et Patrick Rotman. Ils ont cru pouvoir donner comme sous-titre à leur pavé : « la résistance française à la guerre d’Algérie ». Une résistance que, vu leur âge, ils ne peuvent avoir vécue et sur laquelle ils ne dissertent que par ouï-dire. Une résistance dont ils n’évoquent qu’une des phases, chronologiquement la plus tardive, politiquement la plus déficiente et aussi la plus tendancieuse, puisqu’elle se bornait à une assistance technique et clandestine (bien que courageuse et généreuse) à l’une des composantes de la révolution algérienne.
Article de Nora Benabdellah paru dans Saout Echaab, n° 191, du 1er au 15 novembre 1990, p. 17
Depuis l’indépendance, les femmes de notre pays ont toujours été présentes dans les luttes sociales, beaucoup moins dans les luttes politiques. Cette particularité a existé y compris dans les périodes de reflux démocratique
La salle de réunion du comité populaire de la ville d’Alger a vécu les jeudi et vendredi derniers des heures uniques. En effet, quelque mille femmes d’âges, de formations, d’origines et de régions divers, représentant 14 associations féminines, y ont débattu, parfois avec beaucoup de passion des dérives intolérantes, du fascisme rampant et de l’anticonstitutionnalité du code de la famille adopté, rappelons-le, par un tour de passe-passe, en 1984.
Dans le mouvement étudiant qui tant bien que mal survit aux espoirs et aussi aux illusions de mai 1968, le maoïsme sévit sous bien des formes, et s’accouple souvent, de manière imprévue, avec toutes les variétés possibles d’idéologies : anarchisme, spontanéisme, marcusisme et d’autres encore. Le confusionnisme éclectique a toujours marqué les phases d’immaturité du mouvement révolutionnaire. Les idées s’éclaircissent ensuite lorsque le tranchant de la lutte des classes s’aiguise. Il faut pourtant une singulière dose d’aveuglement ou d’ignorance pour aller actuellement chercher en Chine les modèles d’une action révolutionnaire effectivement libératrice, car en premier lieu il n’est pas vrai que la révolution maoïste ait été une révolution socialiste. Cela apparaît jusqu’à l’évidence si on jette un coup d’œil sur la situation dans laquelle se trouvait la société chinoise à l’époque où se constituait le maoïsme.
Article de Nicolas paru dans La Lanterne noire, n° 10, mars 1978, p. 10-16
« La femme prolétaire est celle qui travaille pour le compte d’un maître quelconque. Que le maître se nomme Etat, corporation société par actions, fabricant, patron ou mari, n’importe ! »
L’Exploitée. n°8. Déc. 1907
« Nous avons vu arriver une bande, à la tête de laquelle il y avait une femme avec un drapeau noir ; arrivée devant chez nous, elle a frappé la terre avec son drapeau, quelqu’un a dit Allez ! On a envahi la maison et tout a été pillé ».
Procès à Louise Michel. Cour d’Assises de la Seine 1883
« Tout comme le salon-bains où l’accueille l’une des douze ravissantes jeunes femmes, venues de tous les coins du monde. En plus de leur beauté, elles ont un point commun : leur art de pratiquer la douceur dans les nuances ».
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« Elle sera celle qui tortille des hanches, qui offre son cul, qui vous jette son sexe à la figure »
A propos d’une star.
« L’émancipation de la femme de tout travail autre que domestique »
Tribune signée Farid et parue dans Homophonies, n° 25, novembre 1982, p. 13
C’EST sans aucun étonnement que nous venons d’apprendre que le Parlement Iranien venait de voter la Peine de mort pour les « crimes d’homosexualité ». Nous voici donc encore descendu d’un cran dans l’horreur et l’hystérie ! Peut-on aller au delà ? Est-il possible de faire mieux dans le massacre sanglant que ces paranoïaques qui s’imaginent mandatés par on ne sait quelle abominable divinité et qui en son nom viennent encore récemment d’égorger des centaines de jeunes enfants ?
Textes parus dans Choisir la cause des femmes, n° 68, août-septembre-octobre 1985, p. 2-3
L’histoire de Nora
Que savons-nous de Nora ? Qu’elle a 19 ans ; qu’elle est lycéenne ; qu’elle est l’aînée d’une famille nombreuse (plusieurs frères et, au moins, une sœur) ; qu’elle a passé sa petite enfance en France ; qu’elle vit désormais dans une bourgade de l’Est algérien, coincée entre une mère malade (qui la bat), un père autoritaire (qui la tuerait si elle essayait de s’enfuir) et une sœur qui la déteste (parce qu’elle réussit mieux qu’elle dans ses études)…
Les détenus politiques M.N.A. font la grève de la faim pour protester contre les injustices dont ils sont victimes. Au camp de MAUZAC, à la prison de LOOS-LES-LILLE et à la prison de PERIGUEUX, les détenus M.N.A., au nombre de plusieurs centaines, ont commencé cette grève de la faim qui dure depuis plusieurs jours. Leurs avocats ont fait des démarches auprès des autorités compétentes pour leur signaler cette situation et les raisons pour lesquelles les détenus M.N.A. font la grève de la faim.
Article de Pierre Hervé paru dans La Nation socialiste, n° 51, janvier 1962, p. 1et 5
EXPOSANT lors de son procès les raisons de l’échec de la rébellion militaire d’avril 1961, Challe déclarait : « Nous n’avons pas voulu faire la guerre même aux tièdes et nous avons voulu éviter toute effusion de sang ». Il faut bien constater que depuis ce temps les chefs de l’O.A.S. ont adopté une autre tactique. Les menaces, les chantages, les attentats se sont multipliés et des officiers français, qui pourtant se réclament du sentiment national et de l’honneur de l’Armée, n’ont pas hésité à faire assassiner d’autres Français par des déserteurs de la Légion étrangère.
Pour que le fascisme ne passe pas les organisations ouvrières nous font crier dans la rue « qu’il ne passera pas ». D’un côté des gens armés de plastic et de mitraillettes avec des complices dans la police, l’armée, le gouvernement, avec 80 députés qui les soutiennent ; de l’autre des ouvriers dignes et calmes qui de temps en temps se réunissent pour chanter la Marseillaise.
Je viens de terminer un voyage de plusieurs jours dans la région frontalière du Maroc oriental et de l’Algérie, en compagnie du député travailliste John Baird et de plusieurs dirigeants algériens civils et militaires.
Lorsqu’eut lieu la première rentrée en France d’une division d’Algérie, j’indiquais que c’était là le commencement d’une évacuation totale, que, tout comme ça avait été le cas hier en Indochine et avant avant-hier au Mexique, une évacuation commencée après des années d’une guerre qui allait « se pourrissant » de plus en plus, ne pouvait être que poursuivie jusqu’à son terme. C’était un processus « irréversible » pour employer un mot à la mode.
Lettre parue dans Algérie-Actualité, n° 1144, du 11 au 23 septembre 1987, p. 3
Un viol ? Chut ! Motus !
Permettez-moi de vous parler d’un cas qui n’est pas et, ou ne sera pas le mien uniquement, mais celui de beaucoup d’autres femmes qui l’ont déjà vécu ou risqueront de le vivre. Je dois en parler car tout le monde doit se sentir concerné : du grand-père au petit neveu ou cousin, toute la société.
Les livres que Georges Friedmann, Yvon et Ciliga viennent de publier sur la Russie ne peuvent être résumés utilement dans le cadre étroit d’une chronique. Je dois me borner à en indiquer la matière, l’esprit et les conclusions.
Article de Pierribeparu dans La Jeune Garde, n° 10, 12 décembre 1936, p. 6
Le petit opuscule par lequel André Gide nous livre ses impressions d’un séjour d’un mois en U.R.S.S. a déjà fait couler beaucoup d’encre. En effet, son témoignage a pour tous, amis comme ennemis et de l’U.R.S.S. et du communisme une importance essentielle : il est celui d’un intellectuel bourgeois d’une probité absolue, récemment gagné par la mystique de l’U.R.S.S. et chez qui la déception de n’avoir pas trouvé dans ce nouveau monde ce qu’il en attendait n’a pas tué l’objectivité ni amoindri la foi dans la révolution sociale. Mais, pour bien tirer de cet ouvrage tous les enseignements qu’il comporte, il faut s’y garder d’y chercher autre chose que ce que l’auteur y apporte : le jugement d’un individualiste qui, après s’être cherché pendant toute une vie avec une sincérité allant jusqu’à l’humilité, a compris, au soir de celle-ci, que seule la révolution sociale, l’émancipation de la classe des prolétaires, la « dernière des classes », pourrait, en réalisant la société sans classes, libérer l’individu de toutes les entraves intellectuelles et morales dans lesquelles l’étreint une société basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme.
Article de Pablo Rouy paru dans Gai Pied Hebdo, n° 275, du 20 au 26 juin 1987, p. 26-27
Rachid Taha, le chanteur-leader de Carte de Séjour est un vieux pote à moi. On s’est flashé dans les années 80, quand son groupe donnait des concerts en banlieue parisienne. Grand déconneur et provocateur en diable, Rachid parle avec humour et sans ambage de la situation des Arabes en France, du code de la nationalité, et d’homosexualité. Tout à fait le genre d’amant arabe dont on rêve !
« Le papier du mois », paru dans Gai Pied, n° 38, mai 1982, p. 7
• James Baldwin, un mot qu’utilisent les homosexuels et que connaissent bien les noirs, c’est celui de ghetto. Le ghetto est-il une mesure de survie ou une fuite ?
Mouvement National Algérien, Bulletin d’information, janvier 1962, 4 pages
POUR LA PAIX ET LA DEMOCRATIE EN ALGERIE
Le communiqué qu’on lira ci-dessous a été passé sous silence par là quasi-majorité de la presse parisienne du matin et du soir.
Pourquoi ? Il y aurait deux raisons à cela, si toutefois on peut parler de la raison dans un monde où ne comptent que les intérêts et la monnaie sonnante et trébuchante.
Faut-il croire avec Jean Cau que l’O.A.S. est un mythe ? Quatre cents attentats au plastic en France depuis le début de l’année et plus encore en Algérie, des assassinats ou tentatives de meurtre contre des personnalités politiques, le recours au chantage pour rançonner commerçants ou artistes, les interviews dépourvues d’ambiguïté que Salan donne ou fait donner aux journalistes étrangers, les émissions pirates et les sabotages, le frénétisme public d’un Bidault et de quelques autres débris politiques de moindre renom, le réseau de complicité que l’impunité de ces actes suppose, tels sont les faits parmi d’autres qui inciteraient à penser le contraire !
C’est toujours la guerre d’Algérie et la situation politique en France qui préoccupent les travailleurs. Une grève aussi importante soit-elle, comme celle des mineurs de Decazeville passe au second plan. Dans les discussions entre camarades on retrouve les vieux sujets dont nous avons maintes fois parlé ici : indépendance de l’Algérie et contenu réel de la révolution algérienne, menace fasciste, que faire ? (la lettre d’un camarade publiée dans le dernier numéro d’ICO a soulevé critiques des uns, approbation des autres).
Nous étions, le 19 décembre, place de la Bastille. Oh ! nous ne claironnons pas. Nous y étions par une certaine conception que nous avons de la « politique de la présence ». Ce n’est pas que l’organisation de cette manifestation nous donnait satisfaction. Nous avons bien des réserves à faire qui ressortent de tout ce que nous écrivons ici. Je crois néanmoins que ceux d’entre nous qui ont réussi à se grouper le 19 décembre partagent mon opinion : après cette première expérience, nous voyons mieux les possibilités qu’il y a de garder une certaine initiative, de ne pas se laisser traîner derrière des mots d’ordre que nous n’approuvons pas.
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