Catégories
presse

Kurt Landau : La Social-démocratie internationale et la crise de la Révolution russe

Article de Kurt Landau paru dans Contre le Courant, 3e année, n° 23, 25 février 1929, p. 1214

La crise de la Révolution russe, dont la crise du Parti russe et de l’Internationale Communiste est l’expression politique, est entrée dans une phase décisive. Le dernier acte de Thermidor est commencé. Le premier mot de cet acte est l’état de siège, le bannissement de Trotsky. Son ultime parole l’amènera à rejeter le dernier manteau qui fait encore obstacle au développement spontané de l’accumulation capitaliste ; ce sera la transformation du « capitalisme d’Etat existant dans un Etat prolétarien » (Nep) en un capitalisme d’Etat à direction bonapartiste durant une période transitoire se terminant par la remise en bail à l’Amérique de l’ex-Etat ouvrier et paysan devenant une semi-colonie (en premier lieu un marché).

Catégories
presse

Auguste Gallois : L’affaire Toulaév de Victor Serge

Article d’Auguste Gallois paru dans Force ouvrière, n° 167, 10 mars 1949, p. 10

CE n’est pas autre chose qu’un roman de la vie russe d’avant la dernière guerre mondiale.

Écoutez la voix de Victor Serge. C’est un de ceux qui savent et qui va vous parler de ce qui se passe de l’autre côté, là-bas, en terre russe. Au moment où il écrivit ce livre, il revenait de Russie.

Catégories
presse

Benjamin Péret : La seule transition concevable

Article de Benjamin Péret paru dans Combat, le 20 avril 1950, p. 1 et 6

Source : Le Maitron

TANDIS que la nationalisation des moyens de production s’accommode fort bien, comme on peut le voir dans le monde entier, de l’État existant — capitaliste partout — la socialisation implique sa destruction préalable et totale. Celle-ci peut uniquement être l’œuvre de la couche sociale qui, de nos jours, subit le plus lourdement l’oppression politique et économique. Cette dernière se manifeste par une répartition monstrueusement inégale des biens de consommation et de la culture.

Catégories
presse

Georges Altman : Un livre de Victor Serge. Mémoires d’un révolutionnaire

Article de Georges Altman paru dans Franc-tireur, 12 avril 1951, p. 4

CE sont des mémoires venues d’outre-tombe, Victor Serge est mort subitement quelques années après la Libération d’une crise au cœur, en pleine rue de Mexico, son dernier refuge.

Ce sont nos « Mémoires d’outre-tombe », celles d’une génération, avec ses rêves, ses luttes, ses sacrifices, son sang, ses hautes flambées pures, ses cendres lourdes. Et l’inflexible fidélité d’un homme envers lui-même.

Catégories
presse

Le Zéro et l’Infini

Article paru dans Le Prolétaire, organe du communisme révolutionnaire, n° 10, décembre 1946-janvier 1947, p. 3

La barbarie stalinienne et la tragédie trotskiste sous forme de roman

L’Histoire nous a appris que souvent les mensonges la servent mieux que la vérité ; car l’homme est paresseux, et il faut lui faire traverser le désert pendant quarante ans, avant chaque étape de son développement. Et pour le forcer à franchir le désert, force menaces et force promesses sont nécessaires : il a besoin de terreurs imaginaires et d’imaginaires consolations, sans quoi il va s’asseoir et se reposer prématurément et va s’amuser à adorer des veaux d’or.

Catégories
presse

L’impérialisme russe se démasque !

Article paru dans Pouvoir ouvrier, organe central des communistes révolutionnaires en France, n° 12, juillet-août 1945, p. 2

Comme dit L’Humanité, des bruits courent sur l’armée « rouge ». Pillage des prisonniers français, rafles quelquefois sanglantes, vol de bijoux, viols collectifs des compagnes de travailleurs, convoyages brutaux, voire exécution sommaire, voilà ce que racontent d’innombrables rapatriés.

Catégories
presse

Jacques Lemarchand : Au théâtre Hébertot « Les Justes » d’Albert Camus

Article de Jacques Lemarchand paru dans Combat, 19 décembre 1949, p. 2

NOUS réentendons dans Les Justes — avec joie — le grand ton d’Albert Camus, auteur dramatique. Je yeux dire le ton du Malentendu. J’ai aimé et admiré Caligula, mais mon amitié — et chaque relecture l’a confirmée — allait toujours au Malentendu. Elle ira maintenant aussi, je pense, à ces Justes, parce que si Albert Camus y a retrouvé l’accent si net, si nu, de la première oeuvre dramatique que nous ayons connue de lui, cet accent mêle là à son âpreté une douceur humaine, une tendresse profonde, directe, et parfois bouleversante, pour l’homme lui-même, pour ce bizarre et compliqué mammifère qu’est l’homme. Cela s’entendait déjà, naturellement, dans l’oeuvre de romancier et d’essayiste d’Albert Camus. Dans son théâtre, cela ne m’avait jamais été si sensible que dans Les Justes. L’âpreté, la dureté même, et irréprochable, du dialogue n’en sont en aucune façon diminuées. Même, cette grande amitié pour l’homme — et que je crois très éloignée de la pitié — c’est à la réflexion qu’on en prend vraiment conscience.

Catégories
presse

Richard Wright : L’humanité est plus grande que l’Amérique ou la Russie

Texte de Richard Wright paru dans Franc-Tireur, 16 décembre 1948, p. 1 et 4

Richard Wright

VOICI le texte du grand écrivain américain Richard Wright lu par lui, dans la liberté totale de son expression, à la grande Rencontre internationale des écrivains du monde, suscitée par le R.D.R.

De race noire, l’admirable romancier de Native Son et de Black Boy lance avant tout ici un cri d’opprimé, de révolté à la face du monde et des deux Etats géants dont la querelle maintient l’humanité dans l’angoisse et dans la peur.

Catégories
revues

Roger Hagnauer : Victor Serge et la défense de l’Homme

Article de Roger Hagnauer paru dans La Révolution prolétarienne, n° 310, décembre 1947, p. 21-24

Nous venions de donner le « bon à tirer » pour le numéro de novembre de la R. P. – dans lequel passait l’article « Trente ans après la Révolution russe » – lorsqu’une information cueillie à la radio nous annonçait la mort de Victor Serge, emporté brutalement par une crise cardiaque, dans une rue de Mexico. Il avait cinquante-sept ans.

Catégories
presse

René Michel : Le dernier roman de Victor Serge « L’affaire Toualév »

Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 187, 24 juin 1949, p. 3

« Nous mourrons tous sans savoir pourquoi nous avons tué tant d’hommes en qui résidait notre force la plus haute. »

Catégories
presse

D. Levi : « Animal Farm » (La Ferme aux animaux) de George Orwell

Article de D. Levi paru dans Le Libertaire, n° 58, 6 décembre 1946, p. 3

George Orwell est un des esprits les plus vivants parmi les travaillistes de gauche en Angleterre, ceux qui considèrent la « Tribune » comme leur organe et Aneurin Bevan comme leur chef ; braves gens qui croient honnêtement possible d’user du gouvernement comme d’un champ d’essai pour la construction d’une espèce de « Socialisme Libertaire », auquel ils attribuent la capacité d’agir dans le monde comme contre-poison préventif et curatif, face au développement toujours plus étendu de l’esprit d’autorité.

Catégories
revues

Victor Serge : Conscience de l’écrivain

Article de Victor Serge paru dans Masses, n° 4-5, novembre 1946, p. 29-32

JE ne veux considérer ici ce problème que sous les aspects les plus redoutables de la réalité immédiate. Ces notes sont d’un écrivain qui a le sentiment d’avoir combattu depuis une vingtaine d’années au milieu d’événements de plus en plus étouffants où sans cesse il voyait périr diversement des hommes (et des œuvres) dont la vocation essentielle était d’exprimer la conscience.

Catégories
revues

Marcel Martinet : Les intellectuels devant la révolution

Texte de Marcel Martinet paru dans Masses, n° 11, 25 novembre 1933, p. 12

Sous le titre « Où va la Révolution Russe » Marcel Martinet a publie une brochure à la Librairie du Travail. Avec modération, mais sans faiblesse il expose l’Affaire Victor Serge et réduit à néant les « accusations » plus ou moins formulées contre Serge.

Dans le trop court extrait que nous publions les intellectuels « révolutionnaires » sont, sans échappatoires possibles, placés devant leurs responsabilités. A « Masses » nous ne pouvons que nous solidariser avec les idées défendues par Marcel Martinet et le remercier les avoir si clairement et si courageusement exprimées en ce temps ou le vrai courage est si rare chez les intellectuels.

Catégories
revues

Fritz Brupbacher : L’opinion de Freud sur Marx, le Marxisme et le Bolchevisme

Article de Fritz Brupbacher paru dans Masses, n° 7, 20 juin 1933, p. 15-16

Dans les milieux intellectuels, on entend souvent prononcer en même temps les noms de Marx et de Freud. C’est tantôt le fait de disciples de Freud, qui ont d’autre part des convictions révolutionnaires en politique, tantôt, également, et avec une insistance particulière, ces deux noms se trouvent rapprochés par certains marxistes orthodoxes, aux yeux de qui personne ne saurait, sans commettre un sacrilège, soulever la moindre critique contre le système du maître. Pour la science, ces derniers esprits, trop pleins de piété, ne comptent naturellement pas.

Catégories
presse

Le 8 mars, journée prolétarienne et communiste

Article paru dans El Oumami, n° 3, mars 1979, p. 13

« La femme dans la Révolution : Un rôle important » (photo publiée dans El Djeich, n° 191, avril 1979, p. 18)

Au congrès de l’Internationale socialiste qui se tint à Copenhague en août-septembre 1910, le 8 mars fut choisi, sur une proposition de Rosa Luxemburg et de Clara Zetkin, comme journée internationale des femmes prolétaires : il s’agissait donc d’une « fête » analogue au 1er mai. Et, comme le 1er mai, elle trouve son origine dans un épisode sanglant de la lutte de classe.

Catégories
presse

Errico Malatesta : Dictature et révolution

Texte d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 635, 1er mars 1924.

Portrait of Errico Malatesta (Santa Maria Capua Vetere, 1853-Rome, 1932), Italian anarchist.

Sous ce titre notre ami Louis Fabbri a publié en italien un volume, dont le Libertaire avait annoncé il y a quelque temps la traduction française. Nous ne savons ce qui est advenu de ce projet, mais nous croyons qu’une lutte tenace s’impose à nous contre le bolchevisme soi disant communiste et sa prétention de vouloir monopoliser la révolution. Malgré ses persécutions criminelles et le plus éclatant démenti que les faits viennent donner chaque jour à son faux révolutionnarisme, il profite encore de l’une de ces légendes dont la vie est singulièrement dure. A nous de montrer sans relâche la douloureuse réalité.

Catégories
presse

Georgi Gogelia : Ennemis du socialisme (Choses de Russie)

Article de Georgi Gogelia dit K. Iliachvili paru dans Le Réveil socialiste-anarchiste, n° 125, 8 avril 1905.

Une chose nous attriste profondément, c’est de voir les anarchistes devenir constitutionnalistes et républicains, sous prétexte qu’il est inopportun de parler d’anarchie à l’heure qu’il est en Russie. Ainsi le camarade Jean Grave — on peut le dire puisqu’il ne le cache pas lui-même— a fait imprimer de petites affiches multicolores, où l’on peut lire : « Vive la République russe ! » — « Demandons le rappel de notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg ! »— etc. Que penser d’un anarchiste qui, au moment d’une révolution, commencée après tout par le peuple,se borne à hurler : « Vive la république ! » et ne trouve les moyens de soutenir cette révolution qu’en reniant ses principes ?

Catégories
presse

Errico Malatesta : Liberté ou Dictature ?

Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 547, 18 septembre 1920.

Portrait of Errico Malatesta (Santa Maria Capua Vetere, 1853-Rome, 1932), Italian anarchist.

Au rebours des anarchistes, il y a nombre de révolutionnaires, qui n’ont pas confiance dans l’instinct de construction des masses, mais ils croient avoir, eux, la recette infaillible pour assurer le bonheur universel : ils disent craindre la réaction, mais ils craignent peut­-être davantage la concurrence d’autres partis ou d’autres écoles de réformateurs sociaux, et veulent ainsi s’emparer du pouvoir et substituer au gouvernement d’aujourd’hui un gouvernement dictatorial.

Catégories
presse

Les conseils des travailleurs

Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 90, mai 1968.

(Extrait de P.O. ns 18 et 19 mai et juin 1960)

Qu’est-ce qu’un conseil ouvrier ? C’est d’abord un organisme, un comité, formé de délégués élus par TOUS les travailleurs d’une entreprise ou d’un groupe d’entreprises, sans aucune distinction politique et syndicale, pour exprimer leurs revendications et pour les représenter. Pour qu’un conseil ouvrier puisse fonctionner, il faut que tous les ouvriers participent aux assemblées, luttent en permanence pour imposer leurs objectifs. Une telle activité des travailleurs ne peut exister que dans des périodes d’extrême tension sociale, quand le confit entre dirigeants de l’économie et de l’Etat et travailleurs devient si aigu qu’il ne peut être réglé que par la force, quand ce conflit lui-même ne concerne pas seulement l’usine, mais embrasse toute la société, quand la question qui se pose est : qui doit commander dans le pays, les exploiteurs ou les exploités ? En dehors d’une telle période révolutionnaire, le conseil ouvrier n’arrive pas à se maintenir : il disparaît ou il se transforme peu à peu en un organe inoffensif, de type syndical.

Catégories
presse

Les révolutionnaires et les mots d’ordre démocratiques en Algérie

Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, n° 28, 15 janvier-15 février 1979, p. 5-8.

Dans un pays soumis à une sévère dictature comme l’Algérie, la lutte pour les « libertés démocratiques » des masses opprimées, c’est-à-dire le droit pour les ouvriers, paysans pauvres, chômeurs de s’organiser, de se réunir, de s’exprimer, de faire grève, manifester, est un problème de première importance. Cette lutte ne se sépare d’ailleurs pas de la lutte pour la révolution socialiste et l’instauration de la dictature du prolétariat. Elle correspond en effet aux aspirations et aux besoins profonds de tous les exploités et les révolutionnaires et la classe ouvrière doivent se faire l’expression de cette aspiration pour prendre la tête de la lutte contre la dictature.

Catégories
presse

Lettres d’Algérie

Lettres parues dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 25, janvier 1964, p. 12-15.

 

 

Nous ouvrons ici, avec deux lettres de camarades partis comme enseignants en Algérie un dossier et un débat sur la réalité algérienne et sur la société prétendue par certains « socialiste » qui prend la place de la société de type colonial.

Si l’on reprend toute la collection d’ICO on peut voir que nous n’avons jamais eu d’illusions sur ce que serait « l’indépendance » algérienne et que nous avons essayé d’analyser, notamment par des critiques de livres ce que sont les structures politiques et sociales des pays dits « sous-développés » (ou tiers-monde), pays placés dans la compétition impérialiste URSS-USA, et par voie de conséquence, aux prises avec une classe dirigeante qui tend à donner aux problèmes économiques et sociaux les solutions qui maintiennent sa domination et accroissent sa puissance.

Catégories
presse

Algérie, nation indépendante

Article paru dans Alarme, organe du Ferment ouvrier révolutionnaire, n° 40, avril à décembre 1988, p. 14-15.

 

 

« Les Ferhat Abbas et Ho Chi Minh, tout à fait comparables aux Massu métropolitains et aux colons, ne peuvent agir que par le recul de la révolution, et par les innombrables manigances inter-impérialistes du marchandage entre les deux blocs. »

« La fin de l’éternité ». G. Munis, 1959.

 

La vague de grèves, aboutissant aux journées d’émeutes d’octobre 88, souligne nettement la nature de quelques conceptions sur l’Algérie et les « nations indépendantes ».

Catégories
presse

Les luttes de « libération nationale »

Article paru dans Révolution internationale, n° 1, décembre 1972, p. 12-16.

1972-12 révolution internationale

 

I

La formation de nouvelles nations n’est, et n’a jamais été une tâche historique du prolétariat. Tout au contraire. La nation est le cadre géo-économique spécifique au capitalisme, et la révolution prolétarienne entraînera l’élimination des nations.

Catégories
presse tracts

Adresse aux révolutionnaires d’Algérie et de tous les pays

Ce tract a été diffusé en Algérie après le coup d’État du 19 juin 1965 et reproduit dans la revue Internationale situationniste, n°10, mars 1966, p. 43-49


« Les révolutions prolétariennes… raillent impitoyablement les hésitations, les faiblesses et les misères de leurs premières tentatives, paraissent n’abattre leur adversaire que pour lui permettre de puiser de nouvelles forces de la terre et se redresser à nouveau formidable en face d’elles, reculent constamment à nouveau devant l’immensité infinie de leurs propres buts, jusqu’à ce que soit créée enfin la situation qui rende impossible tout retour en arrière. »
Marx (Le 18 Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte).