Article de Gérard Rosenthal paru dans Le Droit de vivre, 18e année, n° 209 (nouvelle série), 15 octobre – 15 novembre 1950, p. 2

LA « Vingt-cinquième Heure » témoignait d’un problème passé. Le livre de George Orwell « 1984 » présente une terrifiante anticipation d’un monde prochain dont l’humanité perçoit la menace et éprouve la hantise. C’est l’image sinistre d’une société dans laquelle les hommes, dépouillés de toute liberté, vivent dans leurs moindres gestes sous le contrôle permanent du microphone et de la télévision du « télécran », soumis au mensonge officiel et voués aux « vaporisations » inexorables de la toute puissante « police de la pensée ». Le tout aux reflets des affiches innombrables qui répètent à l’infini le portrait souriant au « Big Brother ». Et malheur à qui laisse s’insinuer en lui le doute ou l’indifférence, l’indépendance. La délation, l’espionnage, la provocation le livreront à une répression qui le broiera dans sa chair jusqu’à ce qu’il soit à nouveau tout amour pour le chef suprême.
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