Appel suivi d’une déclaration de Daniel Guérin parus dans Lutter !, n° 9, février 1985, p. 3-4 et 1
Les gendarmes du président ont assassiné Eloi MACHORO et Marcel NONARO. Deux exécutions capitales, ignobles, sans procès, perpétrées sur une terre kanake.
La force des choses oblige le peuple Kanak à ne pas utiliser les mêmes stratégies que celles généralement mises en œuvre dans les luttes de Libération. En comparant avec la guerre d’Algérie, nous dirions qu’au départ le peuple Kanak a moins de chance que le peuple Algérien de pouvoir se débarrasser du pouvoir colonial, mais qu’à l’arrivée il sera peut-être gagnant.
Article signé Jean-Claude paru dans Le Monde libertaire, n° 589, 4 avril 1985, p. 8
DEPUIS plus de vingt ans, l’Algérie est indépendante. La bureaucratie et la bourgeoisie nationale ont pris le relais des colons français pour exploiter à leur tour le peuple. La situation économique, sociale et politique est catastrophique. Le bilan pour les travailleurs est donc bien maigre.
Article signé Jean-Claude paru dans Le Monde libertaire,n° 588, 28 mars 1985, p. 8
LE F.L.N. comme si vous y étiez. Ce parti obéit à la même logique qui mène tous les partis. Chadli Bendjedid, actuel responsable du parti, après Boumediene, a imprimé à l’Algérie de 1985 un caractère réaliste, remettant en cause la politique économique de l’après-révolution. De cette révision découle un revirement d’alliances. Et pour ce faire, il y a eu nécessité d’une épuration dans l’appareil gouvernemental. La deuxième partie de cet article fera le point sur le situation du socialisme algérien et le façon dont il est vécu par la population.
Recension de Michel Auvray parue dans Agoralibertaire, n° 29, décembre 1985, p. 23
Il est des silences qui ressemblent à des complicités. Prompte à célébrer la mémoire de ses morts du métro Charonne, la gauche française a pratiquement « oublié » les victimes des ratonnades d’octobre 1961. Il y avait bien un document cinématographique réalisé à chaud (« Octobre à Paris »), quelques articles de presse et, depuis peu, un polar (Didier Daeninckx, « Meurtres pour mémoire »). Bien peu en 25 ans, et pour cause : le souvenir de ces centaines d’Algériens assassinés par les policiers parisiens mettait à nu la faiblesse des réactions des partis et syndicats compromis dans la guerre d’Algérie.
Textes parus dans Choisir la cause des femmes, n° 68, août-septembre-octobre 1985, p. 2-3
L’histoire de Nora
Que savons-nous de Nora ? Qu’elle a 19 ans ; qu’elle est lycéenne ; qu’elle est l’aînée d’une famille nombreuse (plusieurs frères et, au moins, une sœur) ; qu’elle a passé sa petite enfance en France ; qu’elle vit désormais dans une bourgade de l’Est algérien, coincée entre une mère malade (qui la bat), un père autoritaire (qui la tuerait si elle essayait de s’enfuir) et une sœur qui la déteste (parce qu’elle réussit mieux qu’elle dans ses études)…
Article paru dans Combat communiste, n° 106, du 20 septembre au 20 octobre 1985
Depuis quelques mois, une campagne dénonçant le colonialisme français se développe en Algérie. L’enquête, menée parallèlement avec le quotidien « Libération », sur la découverte du charnier de Khenchela, n’a pas été une simple initiative des médias algériens, alors que Chadli était aux USA.
Article de Jean-Paul Rocher paru dans Le Monde libertaire, n° 584, 12 septembre 1985
MÊME si à l’occasion on n’hésite plus des deux côtés de la Méditerranée à chanter les louanges de la coopération franco-algérienne, l’exemple de la « question des enfants séparés de l’un des parents » est là pour nous rappeler que bien des problèmes ne peuvent être abordés sans au préalable multiplier un luxe de précautions.
Article paru dans Combat communiste, mensuel révolutionnaire, n° 105, été 1985, p. 6
Trois jours et trois nuits d’émeutes ont agité le quartier populaire de la Casbah d’Alger. Les premiers incidents ont éclaté le 23 avril dans le haut de la Casbah après qu’une maison se soit écroulée, tuant deux personnes âgées. Des groupes de jeunes ont commencé à parcourir les ruelles, criant des slogans hostiles au régime. Ils ont été brutalement dispersés par les flics.
Textes parus dans Lutter !, n° 14,décembre 1985, p. 2-3
1983 : La marche des jeunes beurs des Minguettes. 1984 : Les rouleurs de « Convergence ». 1985 : Deux marches concurrentes. Que se passe-t-il chez les beurs et chez les militants anti-racistes ? Un jeune, actif dans le « Collectif pour une arrivée unitaire », témoigne.
Article paru dans Lutter !, n° 10, mars 1985, p. 14-15
Myriam. Zina. Deux Beur(e)s de Toulouse. L’une a pu partir à Paris, pour le grand défilé-carnaval du 1er décembre dernier « Pour l’égalité et contre le racisme ». L’autre n’a pas pu. Et explique pourquoi.
Après les analyses sur « Convergence 84 » et le témoignage de deux « convergeuses » ayant participé activement au mouvement ( cf. « LUTTER ! » de février), voici le second volet, indispensable pour comprendre l’événement : comment une telle initiative a pu être ressentie, vécue directement par des jeunes issus de l’immigration, ni militants, ni engagés.
Textes parus dans Lutter !, n° 14, décembre 1985, p. 13
Depuis juillet 85, l’Algérie connait une vague de répression de grande ampleur à l’encontre de militants dont le seul délit est celui d’opinion. A peine née, la toute jeune Ligue des Droits de l’Homme algérienne a vu ses rangs décimés par l’arrestation de tous ses membres fondateurs. L’ardeur que met le gouvernement algérien pour étouffer cette initiative est à la hauteur du danger qu’elle représente pour lui. En effet le semblant d’ouverture prôné par Chadli en ce qui concerne l’économie a pu donner un espoir à certaines couches d’intellectuels, de militants, de travailleurs, un léger espoir certes, mais un espoir de libéralisation en matière de libertés individuelles. Il n’en est rien, bien au contraire ; outre les militants de la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association des fils des martyrs de la Révolution a connu le même sort. Motif : dépôt d’une gerbe au monument des martyrs le 5 juillet, jour de la fête nationale, en dehors des cérémonies officielles.
Article d’A. Coursan paru en trois parties dans Lutter !, n° 10, mars 1985, p. 19 ; n° 11, avril 1985, p. 19 ; n° 13, été 1985, p. 18-19
L’UTCL apporte son soutien actif au peuple kanak en lutte pour son indépendance. Ce n’est pas la dernière lutte de décolonisation, et ce n’est pas non plus la première.
En 1954 éclatait l’insurrection en Algérie. Les indépendantistes algériens ont pu compter dès le premier jour sur le soutien des communistes-libertaires d’alors, organisés dans la Fédération Communiste Libertaire (FCL). Le ministre de l’Intérieur de l’époque, François Mitterrand, n’a pas ménagé ses coups. Le premier militant ouvrier emprisonné pour son opposition à la guerre d’Algérie était un militant de la FCL.
Nous commençons une série d’articles avec des faits, des analyses, et la publication de documents introuvables, dont la reproduction d’exemplaires de l’hebdomadaire de la FCL, « Le Libertaire », saisis par l’État français.
Articles parus dans Le Prolétaire, n° 383,juin 1985, p. 2
SOS Racisme par-ci, SOS Racisme par-là. SOS Racisme parcourt la France en quête d’adhérents. Meetings, concerts et bientôt une grande fête à la Concorde (tout un programme) à Paris au mois de juin.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 382, mai 1985, p. 1-3
Un nouveau produit idéologique est né. SOS Racisme vend des badges et une idée simple : « touche pas à mon pote », pour « submerger la France de la haine et du racisme ». Nous ferons simplement remarquer que les racistes ont aussi leurs potes. Par conséquent ce slogan passe-partout n’offre aucun intérêt particulier si ce n’est d’être le support d’une campagne pour la démocratie contre les extrémismes.
Car il savait (…) que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. Albert Camus (La Peste)
Le deuxième anniversaire de la marche pour l’égalité en novembre 83 est le théâtre d’un débat passionnant et passionné entre les jeunes issus de l’immigration organisés en associations, certaines associations de travailleurs immigrés, et le trust SOS-racisme.
Dans le numéro quarante-cinq de Courant Alternatif un court article sur « l’après-convergence » et la formation de S.O.S. axé surtout sur la démarche électoraliste de certains partis assurant leur soutien logistique et matériel a été critiqué lors de la commission journal à Aix-en-Provence.
Dans notre dossier « Convergence 84 » du n° 42 de C.A., nous pensions qu’il manquait un « bilan-débat des initiateurs de cette démarche mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative ».
Une partie des organisateurs de « Convergence 84 » ont rédigé cette contribution au débat sur l’après-convergence, que nous publions ici.
Un an après la marche pour l’égalité, 55 « rouleurs » en mobylette, partant des « cinq coins de l’hexagone » ont traversé toutes les principales villes dans le but de rencontrer les jeunes des ZUP afin que ceux-ci s’expriment et prennent des initiatives. Leur seul mot d’ordre « L’égalité pour tous »… Aucune revendication nationale précise ! Aucun compromis avec l’Etat ! Aucun respect des institutions politiques et syndicales de ce pays ! A l’arrivée de cette convergence 84 à Paris, nous étions plusieurs dizaines de milliers… Il y avait belle lurette que nous ne nous étions senti « bien » parmi une foule de gens sur le pavé parisien. Il y avait là de multiples visages nouveaux, une majorité de jeunes des cités, entrant de plein pied dans un espace que l’on croyait désormais vide. Ce n’était pas une grand’ messe, ce n’était peut-être pas sans contradiction mais c’était vivant, chaleureux, et plein d’espoir. Nous publions ici l’intervention du collectif national de Convergence 84 à l’arrivée du carnaval, ce 1er décembre à Paris. Mais Convergence 84, c’était aussi et surtout ce qui a pu se passer (ou ne pas se passer) dans les villes, les ZUP, lors du passage de ces rouleurs. Nous avons réuni ici, pour ce dossier, quelques exemples, sur différents parcours de Convergence 84, de la réalité locale sur laquelle repose finalement l’émergence ou non d’un mouvement interculturel de jeunes. Ce dossier qui a quelques aspects contradictoires est de plus, nécessairement incomplet. Il y manque bien entendu un bilan-débat des initiateurs de cette démarche (que l’on espère pour le prochain CA), mais surtout les perspectives, les suites de cette initiative.
Article paru dans Parti de classe, n° 6, octobre 1985, p.15-18
Après la marche pour l’égalité et contre le racisme de ’83, après les mobylettes de Convergence, parties de cinq villes de France et culminant dans le défilé-carnaval de plus de 30 000 personnes à Paris le 1 déc. ’84, voici les projecteurs braqués sur « SOS-Racisme » et sur un nouveau happening musical à Concorde. Tous les ans on nous sert les mêmes salades, accommodées d’un assaisonnement différent.
Article paru dans Alarme, n° 28, avril-mai-juin 1985, p. 2-3
La société capitaliste qui nous domine et nous exploite profite de temps en temps de quelques bonnes idées qui viennent alimenter la misère plate dans laquelle ses rejetons se meuvent et se meurent à petit feu. Le nouveau produit lancé à cet effet est un badge et un slogan qu’SOS racisme a eu le bonheur de commercialiser : « TOUCHE PAS A MON POTE ». Le pote c’est l’étranger et plus particulièrement celui que l’on reconnait aisément à la couleur de sa peau et à la place qu’il occupe généralement au plus bas de l’échelle sociale.
Contribution de Jean-Jacques Gandini parue dans Gavroche, revue d’histoire populaire, n° 20, mars-avril 1985, p. 1-7
En septembre dernier avait lieu à Venise un colloque organisé par le Centre Pinelli de Milan sur le thème : « Tensions libertaires dans un monde de tendance autoritaire ». M. J.-J. Gandini y présentait une excellente contribution centrée sur George Orwell et « 1984 » ; nous publions de larges extraits de cette contribution. Même si nos lecteurs ne partagent pas tous les opinions libertaires qu’affirme bellement M. Gandini, son tableau de la vie d’Orwell, son évocation de « 1984 » comparée aux réalités totalitaires de notre monde les passionneront sans doute ; et les faits qu’il cite appartiennent déjà à l’Histoire.
Comme pour venger l’affront qu’il lui infligea durant quinze années, en combattant ses troupes avec peu de moyens et dans des conditions nettement défavorables, la France n’a retenu d’Abdelkader que le souvenir de sa reddition ; de même qu’elle a prétendu en avoir fait un « ami fidèle ». Si l’oubli de ce personnage peut s’expliquer en partie par le temps, la France officielle nous rappelle aujourd’hui qu’elle a toujours eu la mémoire courte, l’amitié mesquine et la fidélité trompeuse à l’égard de ceux qui l’ont servie loyalement. Et, par exemple, ne se souvient de l’existence des harkis, autres amis fidèles, que le temps d’une campagne électorale.
Article paru dans Travailleurs immigrés en lutte, organe de l’Organisation communiste révolutionnaire internationaliste d’Algérie, n° 62, février-mars 1985.
Depuis que les travailleurs luttent contre l’oppression capitaliste, il s’est toujours trouvé des courants politiques, des théoriciens pour tenter d’une manière plus ou moins déguisée de les décourager, de les désarmer, de cantonner leur combat dans le cadre du système.
Extraits de Yadh Ben Achour, Politique, religion et droit dans le monde arabe, Tunis, Cérès Productions, 1992, p. 26-30.
Le présupposé du chercheur est que tout est explicable et qu’il n’y a nul mystère dans le monde. (…) L’étude de la religion constitue donc pour lui, une phénoménologie ordinaire et uniquement cela, dans la mesure où la religion est elle-même un phénomène, humainement et socialement explicable, quand bien même on admettrait qu’elle n’est pas un phénomène purement humain.
QUOI? Me parler à moi de ce qui nous pousse à fuir le pays? Pourquoi soulever des questions qui me brisent les klaouis? Plus d’espoir, mon frère! Macache! Regarde-les autour de toi. Moi, je les vois, je vis avec eux. Et ne m’énerve pas, nous sommes rue Myrrha. J’ai peut-être rien, mais ici c’est moi qui règle.
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