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Appel de Messali Hadj au peuple français

Appel de Messali Hadj du 13 décembre 1955 paru dans La Voix du peuple, n° 16, 16 décembre 1955 ; reproduit partiellement dans La Vérité, n° 387, 30 décembre 1955 ; diffusé sous forme de tract

Au moment où la campagne électorale est ouverte pour les élections législatives, je crois de mon devoir d’adresser le présent appel au peuple français. Vivant en France depuis 1918 et ayant participé en tant que président du M.N.A. aux côtés du peuple français à beaucoup d’événements, je crois qu’il est nécessaire d’examiner d’une façon rapide ce passé.

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Félix Bide : La laïcité. Dissipons la confusion

Article de Félix Bide paru dans Le Monde libertaire, n° 8, mai 1955, p. 3

L’ESPRIT laïque s’inscrit dans l’histoire de l’évolution de la pensée, elle-même indissociable de l’action émancipatrice de l’homme. S’identifiant à l’esprit critique, il est né de la réaction contre le dogme, obstacle permanent, reconnu comme tel, à la libération humaine et il faut entendre par dogme l’affirmation de toute nature échappant au contrôle de l’expérience et de la raison.

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Fernand Doukhan : La faune colonialiste de l’Assemblée algérienne

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 412, 6 janvier 1955

Des « ultras » partisans du massacre au représentant du P.C.A. qui s’est contenté de s’abstenir dans le vote de confiance au Gouvernement

LES débats à l’Assemblée algérienne sur les derniers événements nous permettent de faire une incursion édifiante parmi la faune parlementaire colonialiste, porte-parole des « saigneurs » de la terre ou « saigneurs » en personne, avec leur cortège des « préfabriqués » musulmans, de ceux à la figure de qui le peuple et les travailleurs algériens crachent leur suprême répulsion.

On a toléré, au milieu de cette engeance malsaine, quelques membres de l’U.D.M.A (1), organisation d’un réformisme inoffensif, dont la présence pouvait constituer un alibi contre ceux qui dénoncent l’imposture des élections « à l’algérienne ».

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Messali Hadj écrit au « Libérateur »

Article de Messali Hadj paru dans Le Libérateur, 2e année, n° 40, 17 juillet 1955

Soucieux d’informer très exactement nos lecteurs sur les positions des grands partis populaires d’outre-mer, nous avions demandé à Messali Hadj d’écrire pour le Libérateur un article sur le problème algérien.

L’on sait que, depuis plus de trente ans, ce dernier n’a cessé de lutter pour l’émancipation du peuple algérien. Condamné, sous Vichy, à quinze ans de travaux forcés et à vingt ans d’interdiction de séjour, il fut libéré après le débarquement allié en Afrique du Nord. Mais il fut rapidement victime de nouvelles persécutions. L’on a osé, après la guerre, faire revivre la peine accessoire d’interdiction de séjour qui l’avait frappé en 1941. En violation de la légalité républicaine, Messali Hadj est actuellement en résidence forcée à Angoulême. Les persécutions n’ont pas, bien au contraire, diminué le prestige populaire du grand leader algérien. Nous sommes heureux de publier l’article qu’il a bien voulu nous adresser.


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Déclaration de Messali Hadj sur l’aggravation des événements en Algérie

Déclaration de Messali Hadj parue dans Le Libertaire, n° 437, 30 juin 1955 et La Vérité, n° 363, 1er juillet 1955

DEPUIS le 1er novembre 1954, la situation ne cesse de s’aggraver en Algérie. Au début on a essayé, par la répression et la terreur, d’étouffer la vérité et les cris d’un peuple qui veut vivre libre. Depuis, on ne cesse d’envoyer des troupes de toutes armes. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a cent mille soldats en Algérie.

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Julien Romère : À propos des « incidents » de « La Goutte d’Or »

Article de Julien Romère paru dans Le Libérateur, 2e année, n° 42, 4 septembre 1955

La lutte contre toutes les formes du racisme et de l’oppression coloniale, aussi bien que le respect des libertés républicaines les plus élémentaires, sont des impératifs sur lesquels on ne saurait transiger à la Nouvelle Gauche.

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Aimé Cacheux : Une odieuse campagne de presse. « Coupables » d’être Algériens

Article d’Aimé Cacheux paru dans Droit et Liberté, n° 148 (252), 15 septembre 1955, p. 6

POUR justifier les mesures prises contre les Algériens, aussi bien dans leur pays qu’en France, une certaine presse essaie de les dépeindre comme des bandits, des dévoyés. Sous différentes épithètes, elle s’efforce d’entourer d’un climat de méfiance et de haine les quelque trois cent mille Nord-Africains qui ont été contraints de venir vivre en France. Tous les moyens sont bons, y compris le mensonge pur et simple.

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Andrée Michel : Racisme et antiracisme en Lorraine

Reportage d’Andrée Michel paru dans Droit et Liberté, n° 150 (254), 20 novembre 1955, p. 3 ; suivi de « Une ère nouvelle s’ouvre au Maroc. Et l’Algérie ? » par Armand Bittoun

EN Lorraine, comme dans l’ensemble de la France, le racisme à l’égard des Algériens a subi une forte recrudescence depuis l’aggravation de la situation en Algérie. Ici comme ailleurs s’intensifient les campagnes racistes menées par les journaux, les traitements discriminatoires appliqués par le patronat à la main-d’œuvre algérienne et les opérations policières périodiques déclenchées contre ces travailleurs. Examinons plus particulièrement ces trois aspects de la recrudescence du racisme en Moselle.

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Halte au racisme en Afrique du Nord !

Article de Paul Tubert suivi d’un reportage de Françoise d’Eaubonne parus dans Droit et Liberté, n° 143 (247), 24 février 1955, p. 1 et 4

La loi doit punir les discriminations et non les favoriser

Par le Général TUBERT
Ancien Maire d’Alger

LE problème algérien, si longtemps méconnu, a pris place au premier rang des questions qui se posent maintenant en Afrique du Nord. Pourtant, le grand public n’a pas encore pleinement conscience de la gravité de la situation qui se développe au sud de la Méditerranée et dont les conséquences peuvent affecter gravement le destin de la France.

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Mohammed Dib : Prolétaires algériens. Eléments d’enquête

Article de Mohammed Dib paru dans La Nouvelle Critique, 7e année, n° 68, septembre-octobre 1955, p. 173-191

MON intention n’est pas ici de brosser un tableau général de la situation de la masse laborieuse des Algériens — loin de moi l’idée d’un projet si ambitieux —, mais plutôt de livrer quelques observations directes, prises sur le vif, qui se rapportent aux travailleurs musulmans et, parmi ceux-ci, aux travailleurs femmes des villes essentiellement.

M. D.

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Mouvement National Algérien : Français ! Attention ! Le fascisme pénètre vos institutions

Tract du Mouvement National Algérien, diffusé en mars 1955, reproduit dans La Voix du peuple, n° 8 [avril 1955]

Un projet monstrueux du Gouvernement tend à vous priver des libertés républicaines chèrement acquises et à briser à l’avance toute velléité d’action pour un mieux-être.

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Pierre Morain : De force, nous sommes des révoltés

Article de Pierre Morain paru dans Jeune Révolutionnaire, n° 8, février 1955, p. 2-4 et dans Le Combat syndicaliste, n° 122, 2 juillet 1954, p. 2-3

L’argent roule, coule, fructifie, cela pour une classe bien spécifiée de notre société capitaliste : la classe possédante, la classe bourgeoise. Et si les nuits peuvent nous montrer les orgies des boîtes nocturnes où ces messieurs font la foire, quittes, par ailleurs, à prêcher la morale ou à mépriser l’ouvrier qui boit pour oublier souvent sa misère, son taudis, sans avoir besoin de la nuit et des boîtes pour se cacher.

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Comité Pierre Morain

Textes parus dans Le Libertaire, n° 454, 24 novembre 1955 ; n° 455, 1er décembre 1955 ; n° 456, 8 décembre 1955 ; n° 459, 29 décembre 1955 ; n° 460, 5 janvier 1956 ; n° 466, 16 février 1956

Pour que le régime politique soit reconnu à P. Morain,

Pour la révision du procès Morain,

Pour la libération de notre camarade,

AIDEZ LE COMITE MORAIN !

Adhérez et souscrivez pour que notre campagne puisse se développer.

Le Comité P. Morain.

Adresse : Jacques Danos, Af. Inf., 5, rue Lamartine, Paris.

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Comité Pierre Morain : Le silence est rompu !

Textes parus dans Le Libertaire, n° 453, 17 novembre 1955 ; suivis de documents parus dans Le Libertaire, n° 451, 4 novembre 1955

Avec la note publiée par Albert Camus dans l’Express du 8-11-55, le silence de la grande presse bourgeoise s’est trouvé brisé et la réaction a été immédiate. Le jour même, une adhésion par pneumatique, le lendemain et les jours suivants de nombreuses lettres : des avocats, des journalistes, des mères de famille, des jeunes.

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Messali Hadj nous écrit

Lettre de Messali Hadj parue dans Le Libertaire, n° 450, 27 octobre 1955, p. 2 ; suivie d’un communiqué du Comité Pierre Morain

Angoulême, le 15 octobre 1955.

Au Bureau National de la F.C.L.

Cher Camarade,

J’ai le plaisir de vous écrire pour saluer tous les camarades de votre Bureau et tous vos militants. Quoique éloigné de la lutte active que poursuit le Mouvement National Algérien et la classe ouvrière française dans ses différentes organisations, je suis malgré tout avec un vif intérêt toutes leurs activités.

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Le comité pour la défense de Pierre Morain et de toutes les victimes de la répression colonialiste est créé

Textes parus dans Le Libertaire, n° 448, 13 octobre 1955, p. 1 et 2

Les efforts réunis de la F.C.L. et du Mouvement de Lutte Anticolonialiste, joints au sens de la solidarité d’un certain nombre de personnalités, ont réussi à vaincre le silence honteux qui régnait autour de la condamnation de P. Morain.

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M. L. A. : Libérez Pierre Morain

Communiqué du Mouvement de Lutte Anticolonialiste paru dans Le Libertaire, n° 447, 6 octobre 1955, p. 1

LA condamnation de Pierre Morain à un an de prison a soulevé une émotion intense parmi tous les anticolonialistes sincères, et nous avons reçu de nombreuses manifestations de solidarité et de sympathie.

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Pierre Morain : 1 an de prison !

Article signé L. Bala paru dans Le Libertaire, n° 446, 29 septembre 1955, p. 1

LE 29 juillet dernier, 24 travailleurs algériens et un ouvrier français, P. Morain, étaient condamnés par la Chambre correctionnelle de Lille pour « reconstitution directe ou indirecte de ligue dissoute, M.T.L.D. ».

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M.L.A. : Tous avec Pierre Morain contre le colonialisme et le fascisme

Communiqué du Mouvement de Lutte Anticolonialiste paru dans Le Libertaire, n° 443, 8 septembre 1955, p. 1 et 2

Paris, le 30 août 1955.

Arrêté le 23 juin, Pierre Morain a commencé son troisième mois de prison. Nous avons appris que le représentant du gouvernement avait fait appel devant la cour de Douai du jugement qui le condamne à 5 mois de prison, parce qu’il a jugé que la peine infligée par le tribunal de Lille était trop faible ! Morain a été avisé d’autre part qu’il doit être transféré à Paris pour y être jugé en vertu de l’article 80.

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Pierre Morain poursuivi devant la Cour d’Appel de Douai pour augmentation de peine

Textes parus dans Le Libertaire, n° 442, 1er septembre 1955, p. 1 et 2

PIERRE MORAIN vient d’être avisé par les autorités judiciaires que le représentant du gouvernement avait fait appel devant la Cour d’Appel de Douai du jugement qui le condamne à 5 mois de prison. Ainsi, le gouvernement considère que la peine infligée à Morain n’est pas assez inique. Il veut maintenir le militant communiste libertaire P. Morain le plus longtemps possible en prison !

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Pierre Morain condamné

Dossier paru dans Le Libertaire, n° spécial [août 1955], p. 1 et 2

VINGT-CINQ accusés passaient en jugement le vendredi 29 Juillet, devant le tribunal correctionnel de Lille. Il s’agissait de vingt-quatre travailleurs algériens et d’un travailleur français : Pierre MORAIN.

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Pour la libération de Pierre Morain, la lutte continue

Textes parus dans Le Libertaire, n° 440, 21 juillet 1955, p. 1

LA demande de mise en liberté provisoire déposée par les avocats de Pierre Morain ne permet aucun espoir, car elle sera presque certainement refusée.

Cependant, les avocats ont pu obtenir que le jugement ait lieu rapidement, certainement fin juillet, avant les vacances des tribunaux. De cette façon, au cas où notre camarade serait acquitté, le temps de détention préventive sera limité au maximum.

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Libérez Pierre Morain

Textes parus dans Le Libertaire, n° 439, 14 juillet 1955, p. 1

NOUS expliquions dans notre numéro saisi comment notre camarade Pierre MORAIN avait été écroué à la maison d’arrêt de Loos (Nord) sous l’inculpation de participation à la reconstitution du M.T.L.D. ! Et nous démontrions d’autre part tout ce que cette accusation pouvait avoir d’invraisemblable.

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A Roubaix, notre camarade Morain tombe sous le coup de la répression

Article paru dans Le Libertaire, n° 437, 30 juin 1955, p. 1

Alors que notre camarade Pierre Morain, militant communiste libertaire, de Roubaix, distribuait des tracts du Mouvement de Lutte Anti-colonialiste à Wattrelos, mercredi soir 22 juin, il a été interpellé par la douane (!). Les douaniers, bien que ce ne soit nullement leur travail et bien que n’en ayant nullement le droit, s’empressèrent de faire un rapport à la police !

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Dans le Nord, les Algériens ont montré l’exemple aux travailleurs français !

Article paru dans Le Libertaire, n° 429, 5 mai 1955, p. 2 ; suivi d’un complément paru dans Le Libertaire, n° 431, 19 mai 1955, p. 1

A LILLE, les dirigeants P.C.F. et S.F.I.O. ont donné publiquement la preuve de leur trahison, tandis que les travailleurs algériens leur démontraient qu’un 1er Mai est une journée de lutte pour la classe ouvrière, de chiasse pour les bourgeois.

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La GESTAPO française « se fait la main » sur les travailleurs algériens à Roubaix

Article paru dans Le Libertaire, 57e année, n° 422, 17 mars 1955, p. 1

Les deux flics, effrayés, n’osent pas encadrer leur prisonnière !

LE 6 novembre 1954, à 6 h. 15 du matin, une douzaine de policiers, conduits par un commissaire, se présentaient rue Cadeau, à Roubaix, au domicile de Debah Tahar, tenant un café algérien.

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Michel Lesure : L’Opium des intellectuels

Article de Michel Lesure paru dans Le Monde libertaire, n° 13, décembre 1955, p. 3

La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’âme d’un monde sans cœur, de même qu’elle est l’esprit d’une époque sans esprit, c’est l’opium du peuple.

(K. MARX.)

FAISANT sienne la conception de Feuerbach sur l’esprit déiste, Marx la complétait en assignant à d’autres abstractions le soin de régler le sens des évolutions. C’est du commentaire des sophismes marxistes qu’est née la caste des clercs et des mandarins : les intellectuels dits de gauche, l’Intelligentsia, qu’il appartient à Raymond Aron de radiographier.

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Maurice Joyeux : « La Catalogne libre » de George Orwell (Gallimard)

Article de Maurice Joyeux paru dans Le Monde libertaire, n° 11, octobre 1955, p. 4

Ecrit au lendemain de la guerre d’Espagne, cet ouvrage vient seulement d’être traduit. Sa qualité, la précision de l’information qu’il nous apporte sur les événements encore mal connus de 1937, nous fait regretter de ne pas l’avoir eu plus tôt entre les mains.

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Mikhalis Raptis : L’Opium des intellectuels de R. Aron

Article de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo paru dans Quatrième Internationale, 13e année, Vol. 13, nos 7-10, octobre 1955, p. 62

Après la philosophie, voici la sociologie « scientifique » qu’on enseigne en Sorbonne, armée de logique cartésienne solide et de keynesisme à fortes doses. Ayant en 1946 jugé « le parlementarisme tel que le pratique la France » « inadapté à la guerre froide, à la dissidence communiste, aux exigences d’une économie à moitié dirigée » et choisi le R.P.F., Mr. Aron réduit maintenant en poussière les « mythes » de la « gauche », de la « révolution », du « prolétariat » et s’efforce de désintoxiquer les intellectuels de l’opium de toutes les Églises, surtout de celle du marxisme. Du reste, peut-on maintenant accuser le R.P.F. d’avoir été une formation d’extrême-droite, presque fascisante ?

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Mikhalis Raptis : Les âmes mortes d’une intelligenzia désemparée (À propos des « Mandarins »)

Article de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo paru dans Quatrième Internationale, 13e année, Vol. 13, n° 1-3, mars 1955, p. 66-67

Voici les idées, les préoccupations, les mœurs, d’un milieu social donné, en France dans le nouvel après-guerre, un vrai document social écrit avec franchise et des dons incontestables de narrateur.

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Akli Bounane : Avoir raison et se faire emprisonner !

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 456, 8 décembre 1955, p. 2


Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :

A l’ordinaire, les propriétaires d’un café-restaurant-hôtel, au 48, rue Frémicourt, à Paris (15e), battaient leurs locataires comme des bêtes de somme.

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Akli Bounane : Hôteliers et policiers unis contre les Algériens

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire n° 452, 10 novembre 1955, p. 2


DANS le 15e arrondissement (89, rue Fondary), le logeur Bachir est connu de tous. Il est ami de la police pour pouvoir exploiter ses compatriotes.

Il est possesseur d’un hôtel. Quand un Algérien se retrouve sans logis, Bachir lui répond qu’il pourrait lui trouver une place parmi plusieurs autres, à condition qu’on lui offre un bakhechich de 10.000 francs.

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Akli Bounane : « Comme à Oradour ! »

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 450, 27 octobre 1955, p. 2


Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :

ONZE notables du Douar Aït R’zine ont été assassinés par les forces colonialistes.

Ben Ali Cherif qui est le grand seigneur féodal de la région de Bougie
et la main droite du gouvernement colonialiste français, ainsi que Mesbah,
élu à l’Assemblée algérienne sur la liste « indépendante » (administrative)
(soutenu pendant la campagne électorale à Guendouz par ces onze), attendront en vain que ceux-ci viennent leur souhaiter la prochaine fête d’El Mouloud.

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Akli Bounane : A Guendouz, commune mixte d’Akbou, crimes colonialistes

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 440, 21 juillet 1955, p. 2


Des Correspondants du LIBERTAIRE

Deux travailleurs algériens, résidant en France, mais pères de famille nombreuse en Algérie, sont venus passer leurs vacances en Algérie. Ces deux hommes étaient toujours brimés par les autorités « zélées » qui déploient tous leurs efforts pour faire arrêter les braves gens. Aussi, après avoir été provoqués maintes fois, les deux hommes ont disparu de la région.

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Akli Bounane : Les faux défenseurs du peuple algérien

Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 435, 16 juin 1955


VOILA ce que dit le dernier tract qui a été distribué dans Paris par les staliniens aux travailleurs algériens :

« Le 1er Mai, alors qu’une profonde volonté d’union dominait la manifestation organisée à Vincennes par l’Union des Syndicats C.G.T. de la Seine, une centaine d’Algériens, répondant aux mots d’ordre de certains dirigeants nationalistes, ont tenté de troubler ce grand rassemblement des travailleurs de la Région Parisienne ».

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Akli Bounane : Unis dans la lutte contre les colonialistes avec les travailleurs français !

Texte d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955


LES TRAVAILLEURS ALGERIENS ECRIVENT AU « LIB »

Marseille, le 8 avril 1955

Chers camarades frères,

JE LIS toujours LE LIBERTAIRE, le journal que j’estime indispensable pour la classe ouvrière et pour les Algériens. J’ai l’habitude de lire le journal dans un bar, devant un nombre important d’Algériens qui tous sont assoiffés de liberté. Et, depuis qu’ils connaissent LE LIBERTAIRE, plusieurs l’achètent régulièrement, sans attendre que je m’en occupe pour eux.

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Communiqué du Mouvement libertaire nord-africain (section algérienne)

Communiqué du Mouvement libertaire nord-africain paru dans Le Libertaire, n° 424, 31 mars 1955


Le gouvernement impérialiste, après avoir rejeté la responsabilité de la situation en Algérie sur ce qu’il nomme « quelques bandes organisées de hors-la-loi », dont le but est d’après lui de provoquer un sentiment d’insécurité et de peur dans l’ensemble de la population algérienne, en arrive à craindre « que les troubles sporadiques se transforment en insurrection générale »… Ainsi les Algériens se soulèveraient par « crainte » de ces « quelques bandes organisées de hors-la-loi ».

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Fernand Doukhan : Misère de l’école publique en Algérie ou l’impuissance du réformisme

Article de Fernand Doukhan paru en deux parties dans Le Libertaire, n° 426, 14 avril 1955 et Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955


L’EXPOSITION sur « La grandeur et la misère de l’Ecole publique en Algérie », organisée par la section d’Alger du S.N.I. et le Comité de scolarisation et de lutte contre l’analphabétisme, inaugurée par Baillet, du Bureau national, et par le recteur, représente un volume imposant d’informations, de statistiques, plans, projets, illustrations.

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Fernand Doukhan : De la nomination de Soustelle aux interpellations sur l’Afrique du Nord. Règlement de comptes

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 416, 3 février 1955

L’ALGERIE tient la vedette des préoccupations impérialistes et colonialistes.

Avec le rappel de Léonard, l’homme qui prêtait une oreille trop docile à Borgeaud le chef de file des ultras, on assiste à un nouveau règlement de comptes dont les vainqueurs provisoires sont Mendès et Blachette et leur néo-colonialisme.

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Fernand Doukhan : La faune colonialiste de l’Assemblée algérienne

Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 412, 6 janvier 1955


Des « ultras » partisans du massacre au représentant du P.C.A. qui s’est contenté de s’abstenir dans le vote de confiance au Gouvernement

LES débats à l’Assemblée algérienne sur les derniers événements nous permettent de faire une incursion édifiante parmi la faune parlementaire colonialiste, porte-parole des « saigneurs » de la terre ou « saigneurs » en personne, avec leur cortège des « préfabriqués » musulmans, de ceux à la figure de qui le peuple et les travailleurs algériens crachent leur suprême répulsion.

On a toléré, au milieu de cette engeance malsaine, quelques membres de l’U.D.M.A. (1) organisation d’un réformisme inoffensif, dont la présence pouvait constituer un alibi contre ceux qui dénoncent l’imposture des élections « à l’algérienne ».

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Gilbert Simon : La conférence de Bandoeng

Article de Gilbert Simon paru dans Le Libertaire, n° 428, 28 avril 1955.

La conférence de Bandoeng groupant les représentants de vingt-neuf gouvernements asiatiques et africains s’est terminée mardi 25 avril par le vote de quelques résolutions sur la coexistence et l’anticolonialisme.

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Contre la guerre en Afrique du Nord : solidarité de classe

Article paru dans Tribune ouvrière, n° 15, août-septembre 1955, p. 4-6.

 

 

Pendant que nous étions en vacances, les problèmes d’AFRIQUE du NORD ont considérablement évolués dans un sens tragique.

Ce n’est plus seulement l’argent des travailleurs dont la Bourgeoisie a besoin afin d’entretenir une administration et une police pour exploiter les travailleurs nord africains, c’est la vie même des ouvriers et des paysans qu’elle prend pour aller défendre ses privilèges.

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Le Chant des Rescapés

Extraits d’un poème publié dans La Voix du Peuple, n°10, 2 mai 1955.

 

 

Le Chant des Rescapés

(Poème d’un exilé sur le 8 mai 1945)

 

Algérie, ma patrie, échelle de lumière

Ton nom est dans cette nuit.

Oui j’ai repris ton appel, ta douceur maritime

En ce soir du huit mai

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Un responsable du MNA n’est plus

Article paru dans La Voix du peuple, n° 10, 2 mai 1955.

 

 

Le 8 avril 1955, à l’âge de 28 ans, le frère Makhlouf Belaïdi, un grand militant du MNA, a trouvé une mort accidentelle à Rosselange où il menait une intense activité au service de la patrie.

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presse

Nassiba Kebal, militante du MNA, arrêtée

Article paru dans La Voix du Peuple, n° 17, 3 janvier 1956.

 

 

Première patriote arrêtée pour son activité révolutionnaire, notre sœur Nassiba Kebal, sténodactylo au Gouvernement Général à Alger, a été scandaleusement maltraitée avant d’être mise sous mandat de dépôt le 12 décembre 1955.

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presse

Le tueur, Azzouzi Kaddour accueillit, une arme dans chaque main, ceux qui venaient l’arrêter

Article paru dans La Dépêche quotidienne d’Algérie, le 25 août 1955.


Responsable d’autres attentats

Le tueur, Azzouzi Kaddour après avoir lancé une grenade accueillit, une arme dans chaque main ceux qui venaient l’arrêter

Trois complices appréhendés dont un revêtu d’un uniforme américain neuf

Un important dépôt d’armes saisi

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évocations

Albert Camus : trois documents (1955-1958)

J’ai choisi de partager trois documents rédigés par Albert Camus entre 1955 et 1958. Connus des spécialistes, ils demeurent rarement cités par ceux qui, de part et d’autre de la Méditerranée, instruisent des procès à charge ou à décharge, sans chercher à restituer l’ambiguïté, la complexité ou la tension inhérentes à chaque trajectoire individuelle. On assistera, très probablement, à une fièvre éditoriale opposant « pro » et « anti » en ce centenaire de la naissance du prix Nobel de littérature. On polémiquera, très certainement, autour d’une petite phrase ou du « silence », sans discuter des textes certes plus longs ou des prises de position pourtant connues. Je prendrai la liberté, si le besoin s’en fait sentir, de revenir sur certaines réflexions en rapport avec mon travail de recherche.

Le premier document est extrait d’une lettre datée du 25 mars 1955 par laquelle il exprime son soutien au Comité pour la libération de Messali Hadj et des victimes de la répression. L’original, déposé à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), est consultable dans le fonds Elie Boisselier, militant trotskiste et secrétaire du Comité.

Le second, daté d’octobre 1957, complète un article paru dans La Révolution prolétarienne de novembre 1957, revue fondée par Pierre Monatte et Alfred Rosmer. Il répond à l’assassinat, revendiqué par le Front de libération nationale (FLN), de cadres de l’Union des syndicats de travailleurs algériens (USTA), proche du Mouvement national algérien (MNA).

Le dernier est un extrait de l’avant-propos de son recueil d’articles, Actuelles III, Chroniques algériennes, 1939-1958, paru en 1958 chez Gallimard. Il y développe sa réflexion sur la violence, le racisme et le rôle de l’intellectuel. Il fait écho au massacre de Melouza perpétré par une unité de l’Armée de libération nationale (ALN).


Lettre d’Albert Camus à Daniel Renard (Paris, 25 mars 1955). Fonds Elie Boisselier, BDIC, Nanterre.

(…) Vous pouvez du moins, dans votre action actuelle, utiliser mon nom chaque fois qu’il sera question de faire libérer des militants arabes ou de les mettre à l’abri des répressions policières. Mais dans la mesure où mon opinion peut intéresser nos camarades arabes, je compte sur vous pour leur faire savoir que je désapprouve totalement le terrorisme qui touche aux populations civiles. (J’ai la même opinion du contre terrorisme naturellement). Le seul résultat de ces méthodes aveugles est en effet, j’ai pu le constater de renforcer puissamment la réaction colonialiste et de réduire à l’impuissance les français libéraux dont la tâche est aujourd’hui de plus en plus difficile.

J’espère que je pourrai, un jour, au cours d’une conversation, vous dire avec plus de détails et de nuances mon opinion sur ce point. Mais, encore une fois, je serai avec vous dans la lutte contre la répression.


« Post-scriptum », La Révolution prolétarienne, novembre 1957.

OCTOBRE 1957.

Puisque je m’adresse à des syndicalistes, j’ai une question à leur poser et à me poser. Allons-nous laisser assassiner les meilleurs militants syndicalistes algériens par une organisation qui semble vouloir conquérir, au moyen de l’assassinat, la direction totalitaire du mouvement algérien ? Les cadres algériens, dont l’Algérie de demain, quelle qu’elle soit, ne pourra se passer, sont rarissimes (et nous avons nos responsabilités dans cet état de choses). Mais parmi eux, au premier plan, sont les militants syndicalistes. On les tue les uns après les autres, et à chaque militant qui tombe l’avenir algérien s’enfonce un peu plus dans la nuit. Il faut le dire au moins, et le plus haut possible, pour empêcher que l’anticolonialisme devienne la bonne conscience qui justifie tout, et d’abord les tueurs.


« Avant-propos », Actuelles III, Chroniques algériennes, 1939-1958, Paris, Gallimard, 1958.

Je n’ai jamais cessé de dire, on le verra dans ce livre, que ces deux condamnations ne pouvaient se séparer, si l’on voulait être efficace. C’est pourquoi il m’a paru à la fois indécent et nuisible de crier contre les tortures en même temps que ceux qui ont très bien digéré Melouza ou la mutilation des enfants. européens. Comme il m’a paru nuisible et indécent d’aller condamner le terrorisme aux côtés de ceux qui trouvent la torture légère à porter. La vérité, hélas, c’est qu’une partie de notre opinion pense obscurément que les Arabes ont acquis le droit, d’une certaine manière, d’égorger et de mutiler tandis qu’une autre partie accepte de légitimer, d’une certaine manière, tous les excès. Chacun, pour se justifier, s’appuie alors sur le crime de l’autre. Il y a là une casuistique du sang où un intellectuel, me semble-t-il, n’a que faire, à moins de prendre les armes lui-même. Lorsque la violence répond à la violence dans un délire qui s’exaspère et rend impossible le simple langage de raison, le rôle des intellectuels ne peut être, comme on le lit tous les jours, d’excuser de loin l’une des violences et de condamner l’autre, ce qui a pour double effet d’indigner jusqu’à la fureur le violent condamné et d’encourager à plus de violence le violent innocenté. S’ils ne rejoignent pas les combattants eux-mêmes, leur rôle (plus obscur, à coup sûr !) doit être seulement de travailler dans le sens de l’apaisement pour que la raison retrouve ses chances. Une droite perspicace, sans rien céder sur ses convictions, eût ainsi essayé de persuader les siens, en Algérie, et au gouvernement, de la nécessité de réformes profondes et du caractère déshonorant de certains procédés. Une gauche intelligente, sans rien céder sur ses principes, eût de même essayé de persuader le mouvement arabe que certaines méthodes étaient ignobles en elles-mêmes. Mais non. À droite, on a, le plus souvent, entériné, au nom de l’honneur français, ce qui était le plus contraire à cet honneur. À gauche, on a le plus souvent, et au nom de la justice, excusé ce qui était une insulte à toute vraie justice. La droite a laissé ainsi l’exclusivité du réflexe moral à la gauche qui lui a cédé l’exclusivité du réflexe patriotique. Le pays a souffert deux fois. Il aurait eu besoin de moralistes moins joyeusement résignés au malheur de leur patrie et de patriotes qui consentissent moins facilement à ce que des tortionnaires prétendent agir au nom de la France. Il semble que la métropole n’ait point su trouver d’autres politiques que celles qui consistaient à dire aux Français d’Algérie : « Crevez, vous l’avez bien mérité », ou : « Crevez-les. Ils l’ont bien mérité. » Cela fait deux politiques différentes, et une seule démission, là où il ne s’agit pas de crever séparément, mais de vivre ensemble.