Nous pensons consacrer un texte spécial aux révoltes des noirs de cet été 1967. Les textes qui suivent concernent autant les noirs que la situation aux Etats-Unis ; ils peuvent donner un aperçu de la société américaine que l’on à peine à imaginer. Nous reviendrons aussi sur la signification de ces faits dans l’état capitaliste le plus puissant du monde, celui qui met en oeuvre les techniques les plus avancées dans tous les domaines.
Textes parus dans Tout !, n° 11, 29 mars 1971, p. 6
Voilà, c’est moins bien qu’on croyait : la couverture du journal « The Black Panter », ces derniers temps, ça ressemble de plus en plus à France-Dimanche. Tout le monde voyait les Panthères comme le parti lié aux masses, pas dogmatique, pas chiant : on ne s’emmerdait jamais en lisant leur journal, c’était le cauchemar des docteurs en marxisme : ils avaient osé dire que l’avant-garde aux U.S.A. ce n’était pas la classe ouvrière mais le Lumpen-prolétariat. Chaque texte de Huey ouvrait des tas d’horizons nouveaux, bouleversait complètement la façon qu’on avait de se servir du marxisme et surtout dans la pratique, ça marchait. Brusquement, on apprend que ça ne marchait plus si bien. La presse bourgeoise est bien contente et n’arrête pas de demander si les panthères vont disparaître. On ne reconnaît plus rien ; c’est vrai que là-bas le niveau de violence est tel qu’il se trouve forcément reflété dans les arguments échangés mais on n’en a quand même rien à foutre que Connie Matthews soit plus vieille que son mari. Pourtant, à part quelques bandes vidéo venant d’Alger et la lettre des 21, la polémique tourne autour de trucs comme ça. Tout ce qu’on peut faire pour le moment, c’est essayer, par-delà la guerre des communiqués et la guerre sur le terrain – à ce jour, un mort – de cerner les questions de fond qui sous-tendent la scission.
Article paru dans La Daille, n° 4, octobre 1967, p. 7-9
Avec les émeutes de 1965 à Watts et celles, toutes récentes, de cet été, il apparaît clairement qu’une période de luttes vient de mourir et qu’une autre, offensive commence. On dira : « c’était avant Watts ». Avec les trois jours de guerre civile de Détroit, c’est une mutation violente qui vient de s’opérer.
Article paru dans L’Insurgé, n° 10, 15 février 1969, p. 2
L’hypocrisie collective de l’Est comme de l’Ouest ne voulait pas voir que, dans les sacro-saintes Olympiades, s’affrontaient les grandes puissances politiques qui président à la destinée du monde.
Une petite dépêche, provenant de Washington au mois d’Août de cette année, n’a guère trouvé l’attention qu’elle méritait pourtant : cette dépêche nous informait que la Centrale des Syndicats américains, l’AFL-CIO, avait décidé de ne pas participer à la fameuse « Marche sur Washington », organisée par la quasi-totalité des organisations noires et patronnée, presque officiellement, par l’administration du président Kennedy.
Article de Daniel Blanchard alias Paul Canjuers paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 38, octobre-décembre 1964, p.98-101
La réélection de Johnson à la Présidence des Etats-Unis avec une très forte majorité avait beau être attendue et escomptée ; ces élections n’en marquent pas moins une étape dans la vie politique des Etats-Unis qui conduira probablement à des changements importants. Pour la première fois depuis 1940, ces élections ont en effet posé les électeurs américains devant un choix réel, même s’il était fort limité et essentiellement négatif. Depuis l’acceptation du New Deal et de ses résultats irréversibles, les élections étaient progressivement devenues une question de choix entre les « personnalités » des candidats de deux partis dont les différences s’étaient amenuisées à l’extrême. En désignant Goldwater comme candidat à la présidence, l’aile extrémiste du parti républicain a explicitement remis en cause une série d’aspects essentiels de l’orientation de la politique américaine, intérieure et extérieure, ceux précisément qui expriment la tentative du capitalisme américain de s’adapter au monde moderne. Peu importe si cette remise en question était confuse, si Goldwater, longtemps avant les élections, avait été obligé de mettre beaucoup d’eau dans son bourbon, et si finalement, élu Président, il aurait été obligé de faire à peu près ce que Johnson fait. Les électeurs ont voté contre le retour (utopique, faut-il le dire) à un capitalisme totalement privé et sans intervention de l’Etat fédéral dans l’économie, contre l’autonomie des Etats l’égard de la fédération, contre les va-t-en guerre en politique internationale, contre l’anti-communisme à outrance et la persécution des minorités, contre surtout l’aggravation de la guerre raciale qu’aurait certainement induit l’élection de Goldwater.
Article d’André Bell paru dans Masses,n° 2, mai-juin 1931, p. 8
Ce livre est un exposé de la question noire aux Etats-Unis. L’auteur raconte comment la race noire a été introduite en Amérique, comment elle y a vécu avant et après l’abolition. Elle fait historique de la loi Lynch et montre les deux races en présence séparées par la ligne de couleur. Frontière d’ailleurs théorique, variable, d’une incertitude déconcertante. D’un côté, le privilège, la haine. De l’autre, la misère, l’effort d’une humanité méprisée et qui veut vivre. La poussée vers le Nord aujourd’hui arrêtée d’ailleurs par la crise économique. En dépit des lois, les noirs n’ont pas de droits. Et quoique leur situation ne soit pas la même dans le Sud et dans le Nord, ils restent partout les parias. Pas de contact avec la race maudite. Les blancs ne touchent pas les peaux noires, sauf aux jours de lynchage.
Article d’André Santon paru dans Masses, n° 14, avril-mai 1948, p. 33-34
On connaît les attaques dont l’écrivain noir Richard Wright est l’objet de la part des staliniens. Il a eu le tort d’abandonner le parti communiste américain il y a quelques années. Sa littérature ne saurait donc plus qu’être « réactionnaire » ou pis « existentialiste ». Malgré les protestations isolées d’un Vittorini en Italie, il est évident que Richard Wright, comme Dos Passos, Hemingway et peut-être Steinbeck, depuis son retour d’U.R.S.S., sont devenus des agents du « State Department ». Ou bien, comme Milles, « ils travaillent pour l’exportation », c’est-à-dire visent, sur un autre plan que la bombe atomique, la désintégration de la conscience révolutionnaire.
Je comprends mieux ces yeux levés vers lui dans les rues de Harlem, qui donnaient la complicité et la confiance ; cette haine mortelle que lui dédiait ses ennemis et qui dépassa sa mort même. Je comprends mieux cette stupeur qui me parvint aussi quand, soudain : « Ils l’ont tué ! » Car la route qu’il suivit, et qui fut si étrange parfois, était restée jusqu’au bout lucide et sereine, pourtant chaude. Il se sera trompé en quelques moments, mais ne se sera jamais égaré, par le désir de satisfaire une tâche dont la richesse ne faisait qu’ajouter à la difficulté !
Article paru dans Pouvoir ouvrier,n° 86, septembre-octobre 1967, p. 17-21
« Est-ce que nous faisons aussi bien qu’à Watts ? » demandaient les émeutiers de Newark et de Détroit. Pour beaucoup de noirs l’émeute de Watts, en 1965, marque le début de leur émancipation et depuis, d’été en été, le nombre et l’intensité des affrontements ne cesse de croître. L’an passé Chicago, Cicéro et Harlem furent touchés. Cet été vit s’embraser au moins une douzaine des plus grandes villes américaines : Newark, Détroit, Minneapolis, Plainfield (New Jersey), Hartford (Conn.), Kansas City (Mo.), Waterloo (Iowa), Cambridge (Maryland)… Rien qu’à Détroit le bilan déjà formidable de Watts fut largement dépassé puisqu’il y eut au moins 41 morts et pour plus de 250 millions de dollars de dégâts alors que le faubourg de Los Angeles n’avait subi que pour 40 millions de pertes et enregistré officiellement 34 morts. Mais la différence ne fut pas seulement quantitative car l’on vit apparaître des phénomènes nouveaux dans la structure et le développement même de l’émeute.
Correspondance parue dans Pouvoir ouvrier, n° 46, décembre 1962, p. 9
Chers camarades,
En tant qu’ancien militant de votre groupe et participant depuis longtemps à la lutte pour la liberté des noirs aux U.S. je me trouve quelque peu embarrassé par l’initiative que vous avez prise, dans le dernier numéro du P.O. de publier, presque sans critique, l’éloge des « Musulmans Noirs » du journal « Correspondance ». (1)
Article paru dans Pouvoir ouvrier,n° 88, janvier-février 1968,p. 1-5
UNE NOUVELLE ETAPE AU VIETNAM ?
Après l’incident du « Pueblo », l’offensive générale du Vietcong vient de mettre en évidence les limites de la puissance américaine en Asie. La prise simultanée des villes, l’occupation partielle de Saïgon, l’attaque et parfois la destruction des bases américaines, l’effondrement de l’administration et de l’armée sud-vietnamiennes révèlent l’échec total des plans politico-militaires de Washington. La pacification a vécu : le Vietcong est comme « le poisson dans l’eau » au sein de la population civile ; les bombardements du Nord n’ont ni brisé le moral de Hanoï ni empêché le passage d’armes lourdes et de troupes vers le Sud.
Un passé de probité intellectuelle et de courage personnel ne tient pas lieu d’intelligence politique. Je crois en la bonne foi d’Emmanuel Mounier et de la part des gens de son équipe. Il n’est que plus urgent de dénoncer leur position actuelle (1).
Article de Karim paru dans Courant alternatif, n° 43, novembre 1994, p. 11-15
1994 est l’année du 40e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie (le 1er novembre 1954). Dans une conjoncture catastrophique, le gouvernement entend donner à cet événement une dimension importante. Ainsi, 800 millions de Dinars seront destinés aux célébrations et commémorations qui rappelleront la période de la lutte pour l’indépendance. Mais quarante années plus tard, quel bilan peut-on dresser ? Une question demeure, l’Algérie est-elle, depuis 1962, réellement un pays souverain, indépendant ? La nation algérienne tout entière n’est-elle pas engagée dans un processus qui la conduit à une domination et à une soumission par et pour les pays « riches » et leurs institutions internationales ?
Article paru dans Alarme, n° 24, avril-mai-juin 1984, p. 11-13
Les récentes performances des astronautes américains ont excité nos braves médias comme aux beaux jours des alunissages du programme Apollo. Et tous de jacasser en chœur sur les réparateurs du vide, le service après-vente de la NASA ou les OS de l’espace. Avec une inépuisable banalité, journalistes technocrates et autres spécialistes du mensonge se sont relayés pour vanter les mérites et l’importance de la mission réussie par la « navette spatiale » ; à savoir, les économies de dollars réalisées en ne ramenant pas au sol le satellite « solar max » pour le réparer et la perspective d’un développement industriel spatial, nouveau et propre.
Article de Nawal El Saadawi et Shérif Hetata paru dans Inprecor, n° 389, mars 1995, p. 14-16
L’organisation des Frères musulmans a été fondée en 1928 par un instituteur nommé Hassan El Banna (1906-1949). Ce dernier avait commencé à prêcher dans la ville d’lsmaileya, bastion de la Compagnie du canal de Suez et quartier général des troupes d’occupation britannique. Ses premières armes ont donc été faites dans les « bras de l’ennemi » pour ainsi dire, un détail qui mérite notre attention.
Interview de Saïd, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs, réalisée par Cecilia Garmendia et parue dans Inprecor,n° 316, du 12 au 25 octobre 1990, p. 24
La crise du Golfe secoue toute la région arabe. La société algérienne est aussi percutée en profondeur. Nous avons interviewé Saïd, membre de la direction du Parti socialiste des travailleurs (PST) (1).
Article paru dans Le Prolétaire, n° 106, 14 juin – 27 juin 1971, p. 2-4
Dans le cadre d’une série d’articles sur les mouvements de classe aux Etats-Unis, nous commencerons par donner un bref aperçu des « Panthères Noires ». Ce mouvement est celui qui exprime le mieux à l’heure actuelle l’aspiration à l’émancipation de la communauté noire et son combat quotidien contre la violence de la police, acharnée dans sa répression contre cette couche sociale sans poids économique et totalement abandonnée à elle-même qu’est le sous-prolétariat.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 46, septembre 1967, p. 1-4
Où est le véritable problème ?
Si même sur le moment la violence des émeutes noires effraie « le petit blanc » américain et pose quelques problèmes aux sociologues et aux politiciens qui s’interrogent sur ses causes, elle est considérés en fin de compte par l’opinion publique comme un cataclysme d’ordre naturel, qu’on taxe de racial : elle n’ébranle pas plus la société qu’un tremblement de terre et les forces de l’ordre sont suffisamment puissantes pour garantir la sécurité des citoyens bien pensants contre les éléments sporadiquement déchaînés.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 25,octobre 1965,p. 1-2
Le conformisme international aura vite enseveli les faits « regrettables » de Californie sous une épaisse couche de silence. Les bourgeois éclairés chercheront encore longtemps les causes « mystérieuses » qui ont enrayé là-bas le fonctionnement « pacifique et régulier » du mécanisme démocratique. Et les observateurs des deux bords de l’Atlantique se consoleront en pensant qu’après tout les manifestations de violence collective des hommes de « couleur » ne sont pas en Amérique une nouveauté, et que celles de 1943 à Détroit sont restées sans lendemain, quoique beaucoup plus graves.
Dans presque toutes les villes des Etats-Unis ont éclaté des révoltes noires qui témoignent de la faillite de l’ « American way of life ». En effet, la « prospérité » a toujours pour base, sous le régime capitaliste, l’exploitation des travailleurs. Dans l’approche de la crise mondiale, cette exploitation s’appesantit et les couches ouvrières les plus défavorisées ressentent les premières cette aggravation.
Mon dernier texte a été mis en ligne aujourd’hui sur le site de Marianne sous le titre : «Antiracisme : ‘Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force’ ».
Mon dernier texte intitulé « Ces alliés de l’antiracisme politique ‘qui ne voient pas où est le problème’… » a été mis en ligne aujourd’hui sur le site de Middle East Eye.
Manifestation contre les violences policières, en hommage à George Floyd et à Adama Traoré, le 10 juin 2020 à Toulouse (AFP)
Article paru dans La Banquise, n° 4, été 1986, p. 44-55
Pretoria
« Du point de vue du communisme, il importe de voir où et comment certaines communautés peuvent se défaire sous l’effet du travail moderne et de la lutte des classes, tout en donnant naissance à une activité et des relations sociales subversives. »
En 1922, une grève des mineurs européens du Rand se transforme en insurrection. Le premier ministre Smuts fait écraser la rébellion dans le sang : 230 morts.
Chaque année, à la suite des violentes émeutes qui secouent sporadiquement la plupart des grandes villes et les campus universitaires des U.S.A., la presse parle sans cesse des « pauvres noirs » et de « l’inique discrimination » dont ils sont victimes. La bourgeoisie s’apitoie d’autant plus hypocritement sur le sort tragique de millions de travailleurs noirs, jamaïcains ou mexicains, qu’elle est directement à l’origine, par toute son organisation sociale, de leur déchéance. Toujours selon les journaux à grand tirage, il s’agirait d’un problème exclusivement « racial ».
Article de Sébastien de Diesbach alias S. Chatel paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 40, juin-août 1965, p. 84-89
Une noire ayant une fonction élevée dans le gouvernement de la Ville de New-York loue les vertus de la limousine avec chauffeur qui fait partie des attributs de son poste : « Sans elle je ne peux pas aller à mon bureau. Quand j’essaie d’entrer à pied dans une enceinte administrative, un policier m’arrête pour me dire ‘Sorry miss, il n’y a pas de manifestation aujourd’hui (no picketing today)’ » (D’après le New-York Times)
Contribution de Jean-Jacques Gandini parue dans Gavroche, revue d’histoire populaire, n° 20, mars-avril 1985, p. 1-7
En septembre dernier avait lieu à Venise un colloque organisé par le Centre Pinelli de Milan sur le thème : « Tensions libertaires dans un monde de tendance autoritaire ». M. J.-J. Gandini y présentait une excellente contribution centrée sur George Orwell et « 1984 » ; nous publions de larges extraits de cette contribution. Même si nos lecteurs ne partagent pas tous les opinions libertaires qu’affirme bellement M. Gandini, son tableau de la vie d’Orwell, son évocation de « 1984 » comparée aux réalités totalitaires de notre monde les passionneront sans doute ; et les faits qu’il cite appartiennent déjà à l’Histoire.
Nous ouvrons ici, avec deux lettres de camarades partis comme enseignants en Algérie un dossier et un débat sur la réalité algérienne et sur la société prétendue par certains « socialiste » qui prend la place de la société de type colonial.
Si l’on reprend toute la collection d’ICO on peut voir que nous n’avons jamais eu d’illusions sur ce que serait « l’indépendance » algérienne et que nous avons essayé d’analyser, notamment par des critiques de livres ce que sont les structures politiques et sociales des pays dits « sous-développés » (ou tiers-monde), pays placés dans la compétition impérialiste URSS-USA, et par voie de conséquence, aux prises avec une classe dirigeante qui tend à donner aux problèmes économiques et sociaux les solutions qui maintiennent sa domination et accroissent sa puissance.
Les Black Panthers ont tourné une page de leur courte, mais tourmentée histoire. Dans une interview accordée au National Observer (12 février) Huey Newton, leader et fondateur du parti, a solennellement défini la nouvelle politique de son organisation : « Nous avons abandonné les discours sur le pouvoir du fusil ; ils nous ont coûté environ 40 morts et ont envoyé des centaines des nôtres en prison. Notre but est maintenant d’organiser les quartiers noirs politiquement. Cela demande de l’argent et nous avons eu à trouver la bonne tactique ».
Lettres publiées dans Le Brise-Glace, n° 2-3, printemps 1989, p. 28.
Début octobre 1988
Bonjour,
(…) J’ai passé une dizaine de jours au bord de la mer (…) la mer ici c’est tout ce qui reste de beau. Notre pays est en train de vivre un moment très difficile, une grande crise économique. L’inflation bat son plein, ce qui augmente le nombre des corrompus d’un chiffre considérable. La corruption est partout. Ça touche même les couches du peuple. Le peuple souffre et se lamente avec un silence qui se fera entendre bien haut tôt ou tard. Car il y a ici un vrai ras-le-bol. Mais voilà, malheureusement, les leaders manquent, l’organisation des masses populaires n’existe pas.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 66, décembre 1964, p. 12
Malcolm « X », ex-leader des « musulmans noirs » américains (et actuellement leader d’un Mouvement pour l’Unité Afro-américaine) a tenu le 26 novembre à la Mutualité une réunion organisée par Présence Africaine.
Extrait du livre : Mezioud Ouldamer, La cruauté maintenant, Cabris, éditions Sulliver, 2007, p. 154-156.
Divers exemples de corruption du pouvoir sont fournis, à l’échelon le plus bas, par des pays aussi différents et éloignés en apparence que peuvent l’être l’Algérie et l’Équateur. Si peu comparables qu’ils paraissent, leurs ressemblances sont réelles et révèlent les traits d’une nouvelle identité comme acquise en peu de temps. Ici comme là, dès l’abord et sans que ce soit le trait dominant, l’arbitraire – mais il faudrait dire la stupidité – n’y fait pas la loi, il est explicitement du même domaine que la foi, et reflète cette nouvelle distribution non contrôlée du pouvoir à l’échelle de la planète. La stupidité va jusqu’à la hauteur du burlesque, quand ces États se piquent de distribuer aux populations leurs terres, de les rendre propriétaires ni plus ni moins de ce qui leur appartenait déjà, qui était leur seul bien avant la naissance même de ces États.
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