CE n’est pas autre chose qu’un roman de la vie russe d’avant la dernière guerre mondiale.
Écoutez la voix de Victor Serge. C’est un de ceux qui savent et qui va vous parler de ce qui se passe de l’autre côté, là-bas, en terre russe. Au moment où il écrivit ce livre, il revenait de Russie.
VOICI l’ouvrage qu’il faut recommander à tous les jeunes qui se demandent quelle signification peut prendre honnêtement la vie d’un révolutionnaire dont l’histoire a été trahie et qui survit aux multiples désastres sans aliéner son espoir ni même altérer son action. L’exemple est fantastique en notre temps de confusion : une pointe de platine.
Je suis heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution d’une nouvelle recension de mon Histoire algérienne de la France (Puf) signée Sylvain Boulouque pour la revue trimestrielle Chroniques Noir & Rouge(n° 11, décembre 2022, p. 60-61).
Je suis heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution d’une nouvelle recension de mon Histoire algérienne de la France (Puf) signée Sylvain Boulouque pour le site Slate.fr
Je suis heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution d’une nouvelle recension de mon Histoire algérienne de la France (Puf) signée Valentine Faure pour l’édition papier du journal Le Monde datée du 15 décembre.
Je suis heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution d’une nouvelle recension de mon Histoire algérienne de la France (Puf) signée Akram Belkaïd pour Le Monde diplomatique de décembre.
Article de Jean-Pierre Vial paru dans Lutte ouvrière, n° 526, 1er juillet 1978, p. 17
Le 8 février 1962, une manifestation contre les attentats de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète, organisation d’extrême-droite militant pour l’Algérie Française) qui avait étendu son action terroriste de l’Algérie à la France et avait fait exploser le 7 février, la veille même, 17 bombes à Paris, est sauvagement chargée par la police. Au métro Charonne, il y a neuf morts et des blessés par centaines.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs de la parution, hier, d’une recension de mon Histoire algérienne de la France (Puf) sur l’excellent site Ni patrie ni frontières.
Article paru dans La Voix des travailleurs algériens, n° 7, février 1979, p. 13
Durant la semaine du « dialogue » (de sourd !) de Stoléru, nous avons pu voir à la télévision (A2) la projection du film « LA MAL VIE… » de D. Karlin (avec la collaboration de T. Laine et T. Ben Jelloun).
Article de Monique Gadant paru dans les Cahiers du féminisme, n° 46 (11e année), automne 1988, p. 30-31
Les deux articles qui suivent sont rédigés par Monique Gadant, anthropologue et membre du comité de direction de la revue « Peuples méditerranéens ». Le numéro de cette revue qui sort en octobre est consacré à la question des femmes autour des thèmes suivants : l’honneur, le travail des femmes, le nationalisme et les femmes, etc.
Spécialiste du Maghreb, M. Gadant nous présente ici deux livres sur les rapports de sexes en Algérie.
Article de Michel-Antoine Burnier paru dans Éléments, n° 5-6, 2e et 3e trimestres 1970, p. 153-154
Faudra-t-il longtemps supporter ces maigres pamphlets où l’Histoire disparaît précipitamment dans la polémique, la réflexion dans l’insulte, la réalité dans les schémas ? Le conflit israélo-arabe, le sionisme, les Palestiniens méritent-ils cette avalanche de livres bâclés et grincheux qui rebattent un éternel chemin en traînant leurs arguments de combat ? Ouvrage de circonstance dressé sur fond de fresque historique, la Gauche, Israël et les Juifs de M. Jacques Hermone est une caricature, un faisceau de certitudes intolérantes et sommaires. On y trouve tous les poncifs du genre : information hâtive et de seconde main, citations tronquées, facilités de style et redondance dans l’épithète, amalgames et invectives, un refus de s’interroger, une immense dose d’esprit réactionnaire.
Article de Monique Gadant paru dans les Cahiers du féminisme, n° 61, été 1992, p. 38-39
les Femmes algériennes dans la guerre de Djamila Amrane
Trente ans après la fin de la guerre de libération, ce travail important d’une historienne, qui fut elle-même une de ces femmes dans la guerre, nous donne à voir ce que fut cette participation.
Article de Sylvain Eischenfeld paru dans Le Monde libertaire, n° 891, 3 au 9 décembre 1992
Jean-Pierre Biondi et Gilles Morin seront les invités de l’émission « Histoire sociale » sur Radio Libertaire, le samedi 5 décembre de 22 heures à minuit.
Notre camarade Sylvain Eischenfeld nous présente leur livre, Les Anticolonialistes.
Article de Maurice Joyeuxparu dans Le Monde libertaire, n° 352, 3 avril 1980
Voici un ouvrage qui, à plusieurs titres, nous replongera dans nos souvenirs ! Guérin, avec beaucoup de minutie, retrace non seulement ce que fut l’insurrection algérienne, mais également l’histoire de la constitution d’un parti nationaliste, dont la figure de proue fut Messali Hadj ! Naturellement, cette première partie nous introduit dans les querelles entre les tendances au sein du mouvement national algérien, querelles qui étaient inévitables au sein d’un parti où le communisme stalinien d’abord, le trotskisme, puis le nationalisme, s’agitaient dans un ensemble où le marxisme et l’Islam constituaient un mélange idéologique détonant. La gauche, et même l’extrême gauche romantique et naïve, fut étroitement mêlée non seulement à la libération du peuple algérien, mais à toutes les querelles de boutiques qui agitèrent le PPA. J’allais dire avec délices… ! En tout cas, elle y retrouvait tous ses fantasmes, ceux du jacobinisme, du blanquisme patriote et socialiste, celui de la fameuse période intermédiaire chère à Lénine, et j’en passe. Je suis toujours étonné de voir des militants ouvriers se laisser aller à un tel confusionnisme qui porte en lui l’échec et la responsabilité de tous les malheurs qu’ont subis les mouvements révolutionnaires depuis cent-cinquante ans, celui de l’Algérie comme les autres. Et pourtant, devant l’insurrection algérienne, et le livre de Guérin nous le montre, la situation était claire.
Article de Maurice Joyeux parudans Le Monde libertaire, n° 122, mai 1966
C’en intentionnellement que j’ai signalé, contrairement à la coutume, le nom du préfacier de cet ouvrage mince par son volume mais capital, non pas par son contenu, banal, hélas ! par ces temps de barbarie, mais par la valeur symbolique qu’il revêt. — Henri Alleg, voyons, souvenez-vous ? Il y a quelques années, dans la même édition, un autre livre paru, qui était signé Henri Alleg. Le titre : « la Question » ! Déjà à cette époque un certain nombre d’intellectuels distingués s’agitaient autour de ce livre comme ils le font aujourd’hui. Les mêmes peut-être, si on excepte quelques-uns aujourd’hui installés confortablement à Alger.
Article signé M.C.L. paru dans Le Monde libertaire, n° 519, 23 février 1984
IL en a été de la révolution algérienne comme de la révolution russe et comme de tant d’autres révolutions à la mode de la course au pouvoir sans partage d’un parti ou d’une clique : le cannibalisme politique y a fait des ravages. Un cannibalisme d’un genre un peu particulier, cependant, en ce qui concerne l’Algérie. Un cannibalisme qui non seulement a dévoré ses propres enfants mais également son ou ses pères. Un cannibalisme œdipien, donc !
Article de Maurice Joyeux paru dansLe Monde libertaire, n° 86, janvier 1963
Une littérature d’Afrique du Nord est née. Depuis la conquête on avait beaucoup écrit sur l’Afrique du Nord, sans avoir vraiment pénétré au fond de l’âme d’un peuple d’ailleurs le plus souvent insaisissable. Le mystère, le pittoresque, l’héroïsme formèrent la toile de fond d’ouvrages qui depuis « L’Atlantide » de Pierre Benoît firent défiler devant nos yeux le gentil petit bédouin, la belle garce, le marchand juif, l’officier au grand cœur, sans oublier le « bourricot » aux longues oreilles, personnage le plus réel d’une humanité destinée à nous présenter la vie coloniale en tranches suivant les meilleures recettes d’une littérature moralisante à l’usage des petites bourgeoises grandes consommatrices d’exotisme de pacotille.
« L’AUTRE AMERIQUE » – La pauvreté aux Etats-Unis – Michael Harrington – Ed. Gallimard.
« LA FRANCE PAUVRE » – Paul-Marie de la Gorce – Ed. Grasset.
Comme toutes les sociétés d’exploitation, les sociétés industrielles modernes secrètent la pauvreté. Une pauvreté qui n’est pas seulement l’héritage des débuts du capitalisme et de l’industrialisation, mais qui peut être qualifiée de « structurelle » car elle semble bien être inhérente au système et en quelque sorte représente le pendant de l’abondance. En somme si la satisfaction des besoins vitaux et même de faux besoins est possible pour ceux qui sont dans le coup, c’est-à-dire ceux qui au sein de la population active, peuvent aussi se défendre collectivement, la pauvreté reste le lot des laissés pour compte, des travailleurs des activités mineures, des inadaptables, des non-reconvertibles, des saisonniers, de la main d’oeuvre étrangère et de couleur, des vieux on général, des jeunes qui ne peuvent poursuivre leurs études, et de bien d’autres encore.
Pourquoi parler d’un tel livre ? Le défi américain, cela concerne avant tout ceux qui nous exploitent, ceux qui nous gouvernent, et dont la domination est menacée dans leur propre fief.
L’évolution vers le capitalisme d’état, forme ultime de la concentration capitaliste, est le trait dominant des sociétés industrielles qui tendent à s’industrialiser.
Quelques romans ont essayé depuis longtemps de percer le mystère physique et psychologique des « procès de Moscou » : L’Affaire Toulaev, de Victor Serge, Le Zéro et l’Infini de Koestler, plus récemment : Une journée d’Ivan Denissovitch de Soljenitsyne fut publié en Russie au moment du dégel, à la suite de quoi, et d’une seconde nouvelle : La Maison de Matriona, Soljenitsyne fut plus ou moins mis à l’index.
Pour les copains qui ont lu Whyte, Packard, Cl. Julien (I) ce nouveau bouquin sur la vie et l’économie américaine n’apportera pas grand’chose de plus comme documentation. Toutefois, il est à lire, non pas seulement parce que son auteur est un conseiller écouté de Kennedy, qui lui a confié le poste important d’ambassadeur en Inde, mais parce qu’il familiarise avec les notions économiques et complète tout de même ce que les auteurs cités ci-dessus ont exposé.
Publié aux U.S.A. en 1962, sous le titre « The Warfare State » ce livre fut édité en France au début de l’année dernière, avec une préface de l’auteur, datée de décembre 1963. Il n’a rien perdu ni de son actualité, ni de son intérêt.
Pour ce livre, Djilas a été condamné à sept ans de prison par un tribunal yougoslave. C’est sa troisième condamnation depuis sa rupture avec Tito, et cette condamnation est encore plus scandaleuse et infâme que les précédentes. Djilas a été condamné pour ses opinions de manière à le démoraliser chaque fois davantage, pour le pousser aux pires extravagances. Nous donnerons notre opinion sur le contenu de ce livre, mais nous devons dire dès le début que, quelle que puisse être la position actuelle de Djilas, il a été autant que faire se pouvait acculé à cela par ses anciens camarades, recourant à leur façon à certaines méthodes apprises à l’école stalinienne.
Les conclusions « marxistes-léninistes » par lesquelles l’auteur s’est cru obligé de terminer son ouvrage, ne peuvent lui retirer les qualités d’objectivité dans l’exposé des faits. Le livre se lit avec intérêt, apporte une riche documentation et une bibliographie qui peuvent permettre d’approfondir certains problèmes qui ne pouvaient être traités à fond dans un tel ouvrage. Il faut donc le lire, et nous pouvons dire sans restriction, car il enrichit l’histoire du mouvement ouvrier. Quant à accepter ses vues politiques, exposées pour l’essentiel dans les derniers chapitres, ceci est une toute autre affaire.
Plusieurs livres sont récemment parus sur la guerre d’Espagne ; anarchistes et communistes de la génération d’avant-guerre y cherchent les enseignements pour la lutte de classe présente qui doit faire face aux impérialismes camouflés sous le masque, l’un du « monde libre » américain, l’autre du « monde socialiste » russe.
Les textes rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés pour l’essentiel entre 1949 et 1964 dans la revue Socialisme ou Barbarie. Il ne saurait être question de résumer ici ni d’essayer de rendre compte de ces quelques huit cents pages, encore moins d’essayer de montrer en quoi nous sommes là devant l’une des entreprises intellectuelles les plus considérables de l’époque. Il faudra peut-être attendre que l’ensemble des textes de Castoriadis soit devenu enfin accessible à un large public pour qu’une telle affirmation ait des chances réelles d’être entendue. En attendant la publication dans l’un des prochains numéros de Autogestion et Socialisme d’un article de fond sur l’œuvre de Castoriadis, il est peut-être toutefois utile de donner un bref aperçu du contenu de ces deux volumes. On trouvera là des textes sur la « question de l’organisation », qui fut l’un des thèmes permanents de discussion au sein du groupe S. ou B. (1), des analyses des luttes ouvrières dans les pays occidentaux pendant cette période (2), ainsi que quelques analyses de type plus général comme « La lutte des ouvriers contre l’organisation de l’entreprise capitaliste », où est développée (en 1957-1958) une critique de la pseudo-rationalité de l’organisation capitaliste du travail (3), « Recommencer la révolution » (1964), qui marque la rupture avec les éléments marxistes « conservateurs » du groupe S. ou B. (4), et la très importante Introduction du vol. I, « La question de l’histoire du mouvement ouvrier », écrite spécialement pour cette réédition.
Après le livre de Serge Bricianer (Pannekoek et les Conseils ouvriers – Ed. E.D.I.) qui nous a donné une idée de l’ensemble de l’œuvre de Pannekoek, voici enfin traduit et publié un de ses principaux ouvrages : la critique du livre de Lénine « Matérialisme et Empirio-criticisme » (Moscou 1909 – Éditions françaises de 1928 et 1962). En préface, une étude de Paul Mattick (de 1960) précède le texte de Pannekoek, et des remarques de Karl Korsch (de 1938) le suivent. Les traducteurs ont utilisé la version allemande (1938) et tenu compte de la première traduction française revue par l’auteur (1947) ainsi que de l’édition anglaise de 1948 qui, elle, comportait quelques modifications et adjonctions.
Fritz Sternberg – Éditions du Seuil. (I vol. 670 pages).
Ne pouvant lire que fort peu de périodiques, je n’ai connaissance que de deux « critiques » de l’ouvrage de Sternberg, en fait deux présentations louangeuses, mais des plus quelconques.
Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, la pensée en France a tourné autour du marxisme. Des prêtres comme Calvez ou des laïques comme Merleau-Ponty ou Aron s’efforçaient en vain de le détruire idéologiquement ; Sartre s’évertuait non moins vainement de l’envelopper dans l’existentialisme. Et voici que la bourgeoisie voit avec stupéfaction le marxisme être contesté philosophiquement par une série d’intellectuels issus du P.C.F., ou qui étaient plus ou moins sous son contrôle. Dans ces derniers mois, au moins quatre livres ont paru qui partent du marxisme — plus exactement du marxisme tel que le présente la direction du P.C.F. — et qui expriment chacun une tentative de la « dépasser », à la lumière d’une expérience variable pour chaque auteur mais dans laquelle entrent notamment la déstalinisation et les réactions de la direction du P.C.F. à celle-ci (1). La bourgeoisie, quoi que puissent prétendre les rédacteurs de « la Nouvelle Critique », ne s’est pas jetée sur ces ouvrages, car elle voit bien qu’ils n’auront guère de répercussions hors des milieux intellectuels et qu’elle reste impuissante à tirer profit de la crise du stalinisme.
Depuis 1944 jusqu’au XIIe Congrès, la vie intérieure du P.C.F. fut plutôt sans histoire. Mais, à partir de 1952, elle devint mouvementée : exclusion d’André Marty puis d’A. Lecoeur qui publient leur défense, rétrogradation de Tillon, critiques publiques d’une violence inhabituelle d’Aimé Césaire à l’égard d’Aragon, polémique Lefèvre-Garaudy, et voici que paraît un livre de 200 pages de Pierre Hervé : « La Révolution et les Fétiches ».
Les lecteurs de la R.P. ont déjà lu dans le numéro d’avril l’avant-propos et la conclusion de l’ouvrage de Rosmer. Ils savent déjà que ce livre est un récit, un « long rapport », selon l’expression de l’auteur. sur les séjours qu’il fit en Russie soviétique de 1920 à 1924, au moment des premiers congrès de l’Internationale Communiste et du congrès constitutif de l’Internationale Syndicale Rouge.
Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 174, 25 mars 1949, p. 3
Sous le titre « La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des Soviets » (1), Ida Mett nous donne un exposé bref et saisissant des origines de Cronstadt révolutionnaire, de son insurrection contre la bureaucratisation bolchevique, de sa mort héroïque. On sait quel avait été, tant en 1904-1906 qu’en février et en octobre 1918, le glorieux passé révolutionnaire de la flotte russe, particulièrement en Mer Noire, dans la Baltique et à Cronstadt. Comment pourrait-on croire dans les accusations de Lénine, Trotsky, Staline, unis dans le mensonge, lorsqu’ils tentent de nous présenter le Cronstadt de 1921 qui exigeait la liberté des soviets, des ouvriers et des paysans, et la fin de la dictature d’un parti, celui des Bolcheviks, comme contre-révolutionnaire ? Ida Mett fait justice des calomnies venant d’un parti qui soutenait la bureaucratisation parce qu’il s’appuyait sur elle pour maintenir le peuple en esclavage, au nom d’un étatisme tout puissant.
Deux ouvrages importants pour qui s’intéresse à l’évolution des pays arabes ont été publiés récemment par les Editions du Seuil (1).
Anouar Abdel-Malek, intellectuel qui dut émigrer en France en 1959, donne dans son livre une analyse précise, méticuleuse, des transformations récentes du régime de son pays et de la nouvelle forme d’Etat qui s’y réalise.
Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 184, 3 juin 1949, p. 3
ON peut regretter que la littérature et les études sur le système totalitaire soviétique et, sur les camps de concentration de la pseudo « Patrie des Travailleurs », ne soient souvent offerts au grand public français qu’avec un certain retard sur leur parution en langue étrangère. Il en est ainsi de l’érudit ouvrage de Dallin et Nicolaevsky, l’un ex-prisonnier des isolateurs du Guépéou et l’autre révolutionnaire menchevik bien connu pour ses travaux sur la vie de Marx, paru il y a au moins une année aux U.S.A., et dont on annonce une prochaine traduction française, et de bien d’autres encore. Néanmoins, à travers les œuvres de Victor Serge, de Ciliga, le livre un peu moins sincère peut-être, mais plus connu, de Kravchenko, et quelques-uns de ses imitateurs, les divers reportages et enquêtes de la presse, dont, on s’en souvient, celui auquel le « Libertaire » ouvrait, il y a peu ses colonnes, le public français pouvait se faire une opinion, pour autant qu’il consentait à ouvrir les yeux, sur « le pays du grand mensonge ».
Je vous préviens : je suis emballé. A partir de ce moment où je viens de finir la lecture du livre de Daniel Mothé, je suis tout simplement sous l’impression que je ne pourrai plus discuter utilement avec un camarade qui, soit n’aurait pas lu Mothé, soit n’aurait pas eu la même expérience que lui en réfléchissant, comme il l’a fait, sur cette expérience.
Nous allons montrer dans une série d’articles les problèmes et la dynamique du mouvement des Noirs aux U.S.A., ce que D. Guérin nomme, dans son dernier ouvrage « La décolonisation des Noirs américains ». Un article de ce journal (1) avait déjà tracé un tableau général de la situation. Ici nous allons approfondir les problèmes dégagés par l’analyse d’un certain nombre d’ouvrages récents consacrés aux différents mouvements noirs.
Les écrivains, les « touristes », les syndicats, pour s’opposer au patronat, insistent sur les salaires de misère, les cadences infernales, les normes inhumaines que l’usine impose à l’ouvrier. Mais ils ne mettent pas vraiment en cause la société industrielle, le système capitaliste. L’amélioration des conditions du travail ne saurait en aucune façon supprimer l’aliénation de l’ouvrier qui, malgré tous les avantages qu’on pourrait lui accorder, n’en resterait pas moins une machine à produire, condamnée par l’organisation sociale à une existence passive sur le travail, végétative pendant les loisirs.
Dans la littérature universelle, la littérature russe du temps des tsars occupe une place plus qu’éminente. La grandeur de cette littérature ne tient pas qu’à des qualités strictement littéraires, artistiques et stylistiques. Elle provient en grande partie du tait que plus que la littérature de tout autre pays, elle était l’expression de la société, de ses couches sociales tourmentées, de ses douleurs, des souffrances d’une société peinant pour accoucher d’un monde nouveau. La littérature russe donne une histoire de la société russe sous les tsars qui est une très remarquable contribution aux études historiques proprement dite. Les écrivains russes furent, en fait, les précurseurs de la Révolution d’Octobre 1917, tout comme les écrivains français du XVIIIe siècle furent les précurseurs de la Grande Révolution française.
Voici les idées, les préoccupations, les mœurs, d’un milieu social donné, en France dans le nouvel après-guerre, un vrai document social écrit avec franchise et des dons incontestables de narrateur.
Le privilège paradoxal de notre époque est d’avoir étrangement confondu les problèmes en livrant aux mêmes impasses la philosophie, l’histoire et la vie. Non pas que cette solidarité soit une découverte de notre temps, mais jamais comme aujourd’hui elle n’avait été aussi manifeste ni aussi tragique, en raison même de la rigueur massive de notre expérience. Le contemporain d’Octobre, du drame espagnol et de la guerre s’est effrayé de voir que sa vie propre se confondait avec l’histoire du monde, et que l’une et l’autre pouvaient en même temps prendre un sens ou le perdre atrocement. C’est alors que tout fut mis en question, c’est-à-dire le choix des valeurs qui définissent une vie et décident si elle mérite ou non d’être vécue.
L’auteur, ex-membre du P.C. français, ayant rompu avec le parti lors de l’affaire Rajk, se livre à une critique lucide de la situation des intellectuels français, de « gauche» et de « droite ». Il insiste plus particulièrement sur ceux de la « gauche » qui vont des membres du P.C. français aux « sympathisants » ou ex-sympathisants à la Sartre.
Général « El Campesino » : LA VIE ET LA MORT EN U.R.S.S. « Les Iles d’or ». Librairie Plon. (Transcription de Julian Gorkin — Traduction de Jean Talbot).
Valentin Gonzalez, « El Campesino », premier commandant communiste pendant la guerre d’Espagne, s’est évadé des « camps de la mort » staliniens, et raconte à celui qui fut son ennemi et qu’il faillit faire fusiller en Espagne, J. Gorkin, sa vie en U.R.S.S. de 1939 à 1949.
Voici un témoignage de premier ordre sur la grande purge, des années 1936-1938, en U.R.S.S. Il est écrit par Alexandre Weissberg, physicien, spécialiste des basses températures, d’origine autrichienne, membre du P.C. autrichien, en 1927, qui se rendit en U.R.S.S. en 1931, appelé par l’Institut technique ukrainien de physique. Il fonda le Journal de Physique soviétique ; en 1933, il est chargé par le gouvernement soviétique de construire un vaste établissement expérimental à Kharkov dont il aurait dû devenir le directeur.
Le livre de Danos et Gibelin sur Juin 36 (1) est une importante et sérieuse étude d’une période décisive et pour l’évolution du mouvement ouvrier et pour celle de la politique bourgeoise et des partis de masse. Ne serait-ce que pour mesurer le chemin parcouru depuis vingt ans, la réflexion sur les événement de 36 est féconde. Aujourd’hui le patronat commence à tirer profit de l’expérience d’avant guerre et n’hésite pas dans des secteurs clés à devancer la revendication ouvrière, comme l’illustrent les contrats de Renault et de la métallurgie. Poussé par les impératifs de la production en grande série, il cherche à intégrer toujours plus étroitement les ouvriers à l’entreprise et commence à comprendre, à l’instar du patronat américain, que certaines améliorations (concernant la retraite, les congés) peuvent seules lui assurer une stabilité provisoire. Aujourd’hui, les partis qui se réclament de la classe ouvrière se sont définitivement intégrés à l’appareil d’exploitation du capital, l’un en se subordonnant absolument à une bureaucratie qui, dans l’intervalle, s’est étendue de l’U.R.S.S. à une grande partie de l’Europe et de l’Asie, et en prenant conscience de ses fins (un nouveau rôle de gestionnaire grâce à l’étatisation de la production), l’autre en participant directement au régime d’exploitation bourgeois.
Le livre de Daniel Guérin, qui vient après tant d’ouvrages, écrits la plupart du temps par des historiens de métier, ne ressemble à aucun autre. Le titre même, fortement suggestif, laisse présager ce que le contenu de ce travail apportera de foncièrement nouveau.
Dans « L’Affaire Toulaév » (+), sa dernière œuvre et en même temps le plus mûr de tous ses romans, Victor SERGE traite le même sujet que « le Zéro et l’Infini » de Koestler, mais il le traite avec une compréhension sociale et psychologique supérieure et avec un art humain qui laissent loin derrière lui les constructions schématiques et purement cérébrales de l’auteur du « Yogi et le Commissaire ».
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