Dossier paru dans Kadimah, journal de l’Union des étudiants juifs de France, juin-juillet 1957, comprenant un éditorial, un article de Kateb Yacine, un commentaire de Kadimah, une discussion avec Kateb Yacine, puis les réponses « Pour un dialogue » par Richard MarienstrasaliasRichard Maruel et « Le commencement du dialogue » par Robert Misrahi
Editorial
Nous consacrons une partie importante de ce numéro aux problèmes judéo-arabes ; en effet, que ce soit en Afrique du Nord ou au Proche-Orient, la vie des Juifs dépend de la coexistence pacifique avec des Musulmans. Et, il faut le constater, Juifs et Musulmans dans leur immense majorité s’ignorent ou se détestent.
Article signé Patrick suivi d’une interview de Jean-Claude Brûlé parus dans Le Monde libertaire, n° 724, 3 novembre 1988, p. 8
IL existe des ironies du sort qui révèlent souvent bien des choses. Ainsi avons-nous pu voir sur les écrans de télévision un Algérien venir expliquer comment il s’était fait torturer par l’armée algérienne pratiquement à l’endroit où son père avait, lui, été supplicié par les parachutistes français, 25 ans auparavant.
Editorial paru dans Lutter !, lettre hebdomadaire, n° 90, 14 octobre 1988 ; suivi de « Solidarité avec le peuple algérien ! », paru dans Lutter !, n° 91, 21 octobre 1988, p. 4
Un massacre.
L’horreur, quand l’armée « tire dans le tas », faisant au bas mot 500 victimes, probablement beaucoup plus – et selon certaines sources de l’opposition démocratique algérienne, peut-être même … 2 500 morts.
DU pain ! criaient ceux que la Convention de 1792 avait acculé à la famine. Ils étaient aux Tuileries, devant ce palais de malheur, et tous les faubourgs parisiens comprenaient alors parfaitement que la République n’était qu’une putain et qu’elle se vendait au plus offrant.
Article paru dans Droit et Liberté,n° 139 (243), octobre 1954, p. 1 et 4
LE Dr Henri Cyna est allé, au nom du M.R.A.P, à Orléansville, avec une délégation comprenant également l’écrivain Marc Beigbeder et Me Marie-Louise Jacquier. Du 22 au 26 septembre, il a parcouru la région sinistrée, exprimant aux victimes la solidarité de la France antiraciste, et examinant les conditions d’une aide plus efficace.
Orléansville a été dévasté par un séisme. Des deuils de la misère.
Evidemment, le gouvernement, la bourgeoisie s’apitoient sur le sort de ces pauvres gens réduits au plus triste dénuement. Les organisations dites ouvrières font de la surenchère en organisant des collectes avec les patrons.
Article de Pierre Boussel dit Pierre Lambert paru dans La Vérité, n° 340, du 1er au 14 octobre 1954, p. 1-2 ; suivi de « Quand la terre tremble… »
L’EXCLUSION de toute une série d’ex-dirigeants du M.T.L.D. a ouvert publiquement le dossier des divergences qui ont opposé à l’intérieur du Mouvement National Algérien, l’écrasante majorité du Parti groupé autour de Messali Hadj et ces éléments.
Article de Bernard Gilles paru dans Le Libérateur,n° 19, 26 septembre 1954
(D’Orléansville au douar de Béni-Rechad)
Nous attirions récemment l’attention des lecteurs du Libérateur sur l’importance du problème économique et social en Algérie. Tandis qu’au Maroc le problème est d’abord politique, (en l’occurrence, il s’agit de régler, préalablement à tout autre, la question du Sultan), en Algérie le problème est d’abord économique, il faut mettre fin à un état de misère permanent au chômage, à la famine, à la mort lente.
Dossier paru dans Le Libertaire,cinquante-sixième année, n° 398, 23 septembre 1954, p. 1
AINSI, c’est une fois de plus le Gouvernement qui vient confirmer la justesse de nos affirmations : une nouvelle C.E.D. est en train de se former, sous le patronage cette fois de la Grande-Bretagne qui a jugé qu’il était grand temps d’intervenir directement. Donc, les propositions de Eden, plus ou moins arrangées par le maquignon Mendès et le jésuite Adenauer, vont donner vie à une Europe des généraux et des industriels.
Débat dirigé par Jean-Claude Kerbourc’h avec Claude Lanzmann, Olivier Revault d’Allonnes, Maxime Rodinson et Pierre Vidal-Naquet, paru dans Combat, 22 juin 1967
Un débat dirigé par J.-Claude Kerbourc’h et la participation de Olivier Revault d’Allonnes Claude Lanzmann Maxime Rodinson Pierre Vidal-Naquet
Le conflit israélo-arabe a enfoncé un coin dans la gauche française, au risque de la faire éclater. Les communistes ont défendu les Arabes, les fédérés ont soutenu Israël. L’unité toute neuve n’a pas résisté à la première crise internationale depuis les élections présidentielles. Il est vrai que cette cassure n’est pas nouvelle et il n’y a aucune raison pour qu’elle ne se reproduise pas à la prochaine occasion. Il convenait pour les uns d’attaquer sans nuances « l’impérialisme américain ». Il s’agissait pour les autres de démontrer que l’expédition de 1956 n’était pas aussi sotte qu’on l’a dit, et, corollairement, de faire un discret appel du pied aux modérés.
Article de Kateb Yacine paru dans Demain, n° 43, du 4 au 10 octobre 1956, p. 20
Après Memmi, Chraïbi, Dib, Ouary, l’Afrique du Nord vient d’apporter à la littérature française un nouvel écrivain de grande taille : Kateb Yacine.
Son premier roman, « NEDJMA » (Ed. du Seuil), demeurera l’un des événements marquants de cette année.
La tragédie d’une génération et d’une communauté se situe au cœur de son inspiration.
Mais ce jeune écrivain algérien, de culture française et de souche arabe parle de cette tragédie en fils d’une culture universelle qui ne se pose que les problèmes qu’elle a déjà résolus pour elle-même.
Article de Daniel Guérin paru dans France Observateur, sixième année, n° 298, 26 janvier 1956, p. 12
Le très intéressant livre que Colette et Francis Jeanson viennent de publier sur l’Algérie a déjà été l’objet d’assez vives critiques non seulement de la part des milieux réactionnaires mais aussi de la part d’un certain nombre de journalistes et de militants de gauche qui lui reprochent la manière dont il prend parti dans les conflits internes du nationalisme algérien.
Nous avons demandé à Daniel Guérin, auteur de Au service des colonisés, de rendre compte impartialement de ce livre et nous souhaitons que tous les adversaires du colonialisme fassent leur sa conclusion.
Les exploiteurs du monde entier peuvent avoir à l’heure actuelle un rictus de satisfaction : en Amérique Latine, les trusts des United Fruit renforcent leur puissance, en Indochine les capitaux français sont préservés, en Tunisie la peur des colons s’amoindrit.
Article d’Yves Dechézelles paru dans Le Libérateur, 1ère année, n° 18, 12 septembre 1954, p. 1-2
Un gouvernement quel qu’il soit ne peut régler tous les problèmes à la fois. L’on comprend qu’il s’efforce de les régler l’un après l’autre, suivant l’ordre d’urgence qu’il a fixé par avance et que les circonstances peuvent l’amener à modifier en cours d’exécution.
L’ALGERIE LIBRE (organe du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques en Algérie, M.T.L.D.) a publié récemment un communiqué relatant les décisions prises à la suite du congrès extraordinaire du M.T.L.D. qui s’est tenu en Belgique les 14, 15 et 16 juillet derniers. Ces décisions sont les suivantes :
La grande bataille, qui est l’une des caractéristiques de ce milieu du XXe siècle, entre les peuples colonisés et les Etats colonisants, vient d’enregistrer en ces derniers mois, presque simultanément, deux victoires des colonisés et deux victoires des colonisateurs ; en outre, en un cinquième point, la bataille connaît une suspension d’armes qui fait bien augurer de son issue.
Texte collectif paru dans Nouvelle Gauche, 1ère année, n° 4, 27 mai 1956
NOUS nous permettons, en qualité de spécialistes des problèmes arabes et islamiques, d’attirer l’attention sur l’évolution du problème algérien. On agite le spectre du panarabisme et du panislamisme pour déclarer qu’il est impossible de négocier en Algérie avec des gens qui adhèrent à ces doctrines. Nous ne nions pas l’existence de telles tendances, mais nous nions qu’elles soient déterminantes.
Les travaux du XIIIe Congrès de notre Parti, les multiples messages qu’il a reçus d’Asie et d’Afrique, le nombre et la qualité des interventions des représentants des peuples colonisés par notre propre impérialisme ont mis en évidence cette caractéristique essentielle de la période actuelle : l’essor gigantesque des mouvements de libération des peuples coloniaux et dépendants. Une telle situation implique pour nous, communistes français, de grandes responsabilités.
Les tragiques bagarres de la place de la Nation attirent, une fois de plus, l’attention sur un problème que la France n’a pas encore su résoudre : celui des Nord-Africains de la métropole.
LA bourgeoisie française commence à s’apercevoir que tout ne va pas pour le mieux dans la meilleure des Afriques du Nord. Il a fallu pour cela que l’un des siens tombe sous les balles du prolétariat. Un des plus en vue, un de ceux qui dirigeait en fait la colonisation au Maroc ; le docteur Eyraud, directeur du porte-parole de l’impérialisme, « La Vigie Marocaine ».
Editorial paru dans L’Observateur, n° 166, 16 juillet 1953, p. 4 ; suivi d’une lettre publiée dans L’Observateur, n° 167, 23 juillet 1953, p. 16
A Paris, le 14 juillet, des Algériens furent tués et des policiers blessés. Sans la moindre hésitation, l’Aurore et Le Figaro adoptèrent les thèses de la police (pourtant Le Figaro, depuis les « émeutes » de Casablanca, ne sait-il pas que la police est souvent menteuse et raciste ?) selon qui « un commissaire de police seul, et en képi, invita les chefs de groupes de manifestants à respecter l’ordre de dislocation ».
Articles parus dans L’Algérie libre, 5e année, n° 72, 24 juillet 1953, p. 1à 3
. Pour le respect des libertés démocratiques . Pour le retour de MESSALI HADJ en Algérie . Pour la cessation des poursuites engagées contre les dirigeants nationaux . Pour la libération des détenus politiques
Articles parus dans L’Humanité, 15 juillet 1953, p. 1 et 5
MALGRE les ondées, il continuait à se dérouler avec puissance, ce défilé paisible et joyeux, tout gonflé d’espoir, sûr de la force du peuple de France, sûr de la victoire finale des patriotes sur les embastilleurs.
Un de nos camarades est allé rendre visite aux Nord-Africains de Mâcon. Il était invité par le groupe communiste libertaire de cette ville. Il raconte ici, ce qu’il a vu au cours d’une journée passée avec les Algériens.
Toute la presse – de la gauche à la droite – tire la sonnette d’alarme à longueur de colonnes devant la dégradation catastrophique de la situation de l’impérialisme en Afrique du Nord et les débuts de la transformation inexorable en guerre civile qui s’y manifeste. Chacun y va de sa recette miraculeuse et attend le gouvernement Mendès-France à des actes.
Article de Pierre Boussel alias Pierre Lambert paru dans La Vérité, n° 339, du 8 juillet au 9 septembre 1954, p. 1-2
CONTRASTANT avec le développement tumultueux de la lutte nationale au Maroc et en Tunisie, le calme règne en Algérie. L’impérialisme français est cependant inquiet. L’annonce d’accrochages entre les forces de répression et les groupes armés dans le Sud, aux confins de la Tunisie, les discours menaçants de Léonard indiquent que de profonds remous agitent les masses populaires.
Article d’André Ferrat alias Morel paru dans Que Faire ?, 2e année, n° 13, janvier 1936, p. 6-13
« A la farce du coup d’Etat monarchiste correspond la farce de la défense républicaine. »
Rosa LUXEMBOURG.
A chaque fois que l’on critique la politique des dirigeants du Front Populaire du point de vue des intérêts de la classe ouvrière, on répond invariablement : « Que voulez-vous ? Il fallait et il faut encore sauver la République contre le danger fasciste imminent et redoutable qui la menace ». Que ce soit au Comité central du 17 octobre ou dans « L’Humanité », dans les discours de Manouilski ou dans le rapport de Dimitrof. C’est un leit motiv. Toute la politique de Thorez, Duclos et Cie repose sur cette affirmation : « Dans la situation actuelle, la classe ouvrière n’est pas placée devant la question : démocratie bourgeoise ou dictature prolétarienne, mais devant la question : démocratie bourgeoise ou fascisme ». C’est pourquoi, ajoutent-ils, le prolétariat doit lutter pour le maintien de la « démocratie bourgeoise », pour la sauvegarde des « institutions républicaines ».
Editorial paru dans Le Libertaire,n° 484, 21 février 1936, p. 1
Il paraît qu’il y avait dimanche dernier bien du monde du Panthéon à la Nation. Nous écrivons : il paraît, car, en effet, l’Union anarchiste n’avait pas pris place officiellement dans le cortège, et nombre de nos camarades, en restant chez eux, avaient refusé de joindre leur voix à celle des choristes du Front populaire.
Le gouvernement Doumergue parle « d’apaisement », de « trêve des partis ». Pour aider sa supercherie hypocrite, Tardieu et Herriot ne disent mot en public.
Tromperie infâme ! Car en réalité, le gouvernement du sénile Doumergue instaure une forme nouvelle de la dictature du capitalisme, le bonapartisme.
Article paru dans La Révolte, organe communiste-anarchiste, première année, n° 30, du 21 au 27 avril 1888, p. 1
L’histoire ne se répète pas. Mais des conditions semblables amènent à des résultats semblables. Et c’est ce que nous voyons aujourd’hui ; 1848 renait à quarante années de distance ; et de nouveau nous avons le bonapartisme, le césarisme, sur les bras.
L’Etat moderne, l’Etat centralisé, militaire, bureaucratique de la bourgeoisie, tire sa force de ses recettes, de l’argent qui entre dans ses caisses. Comme tout le régime, basé sur le mode de production capitaliste, l’Etat, qui en est le produit, se débat dans des contradictions mortelles, dont l’origine est toujours la même : la baisse du profit, la nécessité pour les capitalistes de défendre la plus haute portion de la plus-value qu’ils prélèvent sur les masses exploitées de la nation. C’est là le sens de classe de la crise budgétaire à laquelle correspond d’autre part un excès des charges fiscales. Tandis que les dépenses pour l’entretien de la machine militaire bureaucratique nécessaire à la défense du profit capitaliste augmentent de plus en plus, tandis que l’Etat coûte de plus en plus d’argent, les recettes de l’Etat baissent et exigent des impôts de plus en plus lourds pour les salariés et les « petites gens », les capitalistes s’opposant à laisser rogner leurs profits. Des lors, le dilemme : « Qui doit payer ? » se pose sans cesse.
Article de P. Garnier paru dans Que Faire ?,n° 1-2, novembre-décembre 1934,p. 25-35
Tous dans le même sac.
Il n’y a pas encore longtemps, pour la direction du P.C.F., tous les partis bourgeois en France étaient des partis fascistes et le parti socialiste lui-même – « social-fasciste ». Un beau jour de juin 1934 un miracle s’est produit dans la vie politique : Blum, Zyromsky, Pivert cessèrent d’un seul coup d’être fascistes et devinrent antifascistes, alliés fidèles du P.C. Un changement non moins prodigieux est survenu dans le camp radical. Touchés par la baguette magique de Thorez les grands chefs radicaux se transformèrent de sales fascistes qu’ils étaient en bons républicains prêts à défendre au prix de leur sang les libertés démocratiques.
Article de Pierre Naville paru dans La Lutte de classes. Revue théorique mensuelle de l’opposition communiste, 3e année, n° 27, janvier 1931, p. 31-42
Tardieu, Steeg, Laval …
Le n° 24 (Août) de la revue l’Internationale Communiste contenait un éditorial sur la « crise européenne ». Le schéma en est très simple. Le voici : la crise économique mondiale va s’approfondissant. Les pays européens, particulièrement les pays à base agraire, y sont de plus en plus sensibles ; la conséquence politique est une poussée fasciste de la fraction la plus féroce du capital qui veut subjuguer le prolétariat, c’est-à-dire l’empêcher de transformer cette crise en une révolution sociale.
Article de Pierre Lenoir paru dans Que Faire ?, n° 8, août 1935, p. 11–17
Contrairement aux autres Congrès socialistes, la motion « de synthèse » adoptée presque à l’unanimité (contre 183 voix de l’extrême-gauche) par le Congrès de Mulhouse, ne présente pas un « nègre-blanc » traditionnel escamotant les problèmes, couvrant les divergences par des formules habiles et équivoques. Non la motion d’action immédiate présentée par Vincent Auriol a une importance politique qui dépasse de loin toutes les autres décisions du Congrès ; elle signifie l’adhésion du Parti socialiste au Front populaire ; elle signifie que les résistances au grand « rassemblement populaire pour défendre les libertés démocratiques » furent surmontées sous l’effet « du rapprochement spontané des représentants des éléments démocratiques dans le pays ». (Blum, « Le Populaire » du 4 juillet).
Le ministère Flandin a interrompu la monotonie du développement continu du ministère Doumergue. Doumergue représentait directement, sinon exclusivement, l’équipe du 6 Février. Il s’était développé en s’appuyant ouvertement sur les Ligues fascistes, en opérant sur le Parlement le chantage à la dissolution. Cependant, il n’osa pas le dissoudre, et en fin de compte il s’clipsa devant la résistance du Senat, sans que le Front unique ait esquissé le moindre geste pour l’abattre.
Article de Robert Brizon paru dans Que Faire ?, 2e année, n° 15, mars 1936, p. 15-18
Après de longs et difficiles conciliabules, le Comité directeur (?) du Front Populaire s’est donné un programme. Les dirigeants de feu la C. G. T. U. le reprennent pour en proposer à la C. G. T. unifiée l’adoption comme plate-forme de revendications immédiates.
Sous quel drapeau, pour quels idéaux va donc désormais officiellement se dérouler le mouvement du Front Populaire ? Rappelons brièvement les idées principales du programme.
Article paru dans La Commune,organe central du Parti Communiste Internationaliste,n° 17, 27 mars 1936, p. 1
Cinquante années de mœurs parlementaires et de démocratie frelatée ont créé en France une situation de fait dont un parti révolutionnaire ne peut pas ne pas tenir compte.
Article paru dans La Vérité, n° 333, du 18 juin au 1er juillet 1954, p. 1 et 5
IL n’est plus possible aux hommes politiques de l’impérialisme français de cacher la vérité. Ni les Fellaghas tunisiens, ni les Algériens qui dans le Sud combattent en liaison avec eux, ni les « terroristes » marocains ne sont des bandits. C’est la « résistance », c’est l’avant-garde de « l’armée de libération nationale » qui s’organise. Les observateurs sérieux de la bourgeoisie française, tels les journalistes du monde sont obligés d’en convenir. Plus encore, la concentration massive des troupes de répression en Afrique du Nord, l’appui général de la population arabe aux éléments armés expriment de la façon la plus nette, le caractère de guerre civile que prend la lutte des peuples d’Afrique du Nord pour leur libération.
Article de Maurice Catalogne dit Lashortes, suivi de « Comment réaliser le Front Unique ? » par René Frémont, textes parus dans Le Libertaire, trente-huitième année, n° 401, 30 juin 1933, p. 1
Toute lutte contre le fascisme doit en premier lieu s’inspirer d’une connaissance approfondie de la nature de ce mouvement. Le fascisme, nous l’avons dit, ne saurait être confondu avec un vague courant d’opinion tendant à la restauration de certaines valeurs politiques ou philosophiques : l’Etat, la Patrie, l’Autorité, la Famille, etc. Ses forces ne sauraient pas davantage être confondues avec certaines troupes de recrutement spécial et étroit telles que camelots du roi, jeunesses patriotes, croix de feu, etc.
Réponse de René Frémont à l’article du groupe Los Sin Pan, parus dans Le Libertaire, trente-huitième année, n° 400, 16 juin 1933, p. 1 et 2
L’article de nos camarades espagnols que nous publions en 2e page critique l’idée du front unique, qui fut posé dans le « Libertaire » à différentes reprises par notre camarade Lashortes. Nous aurions voulu trouver dans cet article des arguments démontrant l’inutilité d’un front unique du prolétariat.
LE congrès antifasciste qui vient de se terminer n’a pas provoqué, dans la classe ouvrière, de véritable attention. On sait pourquoi. Sous le couvert d’un comité d’organisation étendu à des personnalités diverses, comprenant des représentants de tous les partis – y compris des anarchistes ! – le Parti Communiste en avait pris la direction effective. Il en devait contrôler tous les débats et empêcher, à tout prix, que ceux-ci ne tournent à sa confusion. En fait, le congrès de Paris ne fut qu’une suite monotone de discours, une présentation de thèses bolchéviques, un appel a la réalisation d’un front antifasciste propre à plumer l’inoubliable volaille. Toute tentative de discussion fut sévèrement réprimée : les trotzkistes furent expulsés, le délégué Aulas, ayant critique la position du parti communiste allemand, ne dut son salut qu’à l’intervention du bureau qui se contenta de lui retirer la parole. Seul le député Bergery, bénéficiant, comme le dit à peu près l’ineffable Doriot, de la cote d’amour, réussit à préconiser un « front commun » antifasciste plus étendu. Mais on lui montra péremptoirement qu’il n’était pas à la page, qu’il ne devait pas abuser de l’indulgence et de la sympathie de ses bons amis bolchéviques. Et ce fut tout.
Tract du Mouvement National Algérien, diffusé en mars 1955, reproduit dans La Voix du peuple, n° 8 [avril 1955]
Un projet monstrueux du Gouvernement tend à vous priver des libertés républicaines chèrement acquises et à briser à l’avance toute velléité d’action pour un mieux-être.
PETITE cause, grand effet … Parce que trois hauts dignitaires – deux députés, un ancien et futur ministre – du Bloc des Gauches en formation, ont été aspergés de coaltar et de térébenthine par quelques malotrus d’Action française, on s’est mis, de tous côtés et même un tantinet chez nous, à crier au fascisme français ! Le fascisme est en effet à la mode, et tout le monde, ici, en parle d’abondance, sans se soucier toujours de la signification précise de ce vocable nouveau-né.
Article de Raphaël Valensi paru dans La Vérité,n° 194, 31 octobre 1947, p. 2
Un ex-déporté de Buchenwald, frère de l’un de nos camarades, derrière les barbelés d’un camp de Chypre.
Prenant la relève du « Pilori », « L’Epoque » réclame le « numerus clausus »
Certes, la presse réactionnaire ne peut encore se payer le luxe de manger ouvertement du juif, car les confrères qui l’ont précédée dans cette besogne sont un peu gênants. Le souvenir de « Je suis partout » et du « Pilori » est encore trop vivace. C’est pourquoi l’antisémitisme, arme traditionnelle de la réaction, n’est utilisée actuellement que d’une manière insidieuse. Lors du drame de l’« Exodus », « L’Epoque » trouva indécent que l’on pleure sur les rescapés des fours crématoires lorsque tant d’authentiques et valeureux Français moisissent encore à Fresnes.
Cela a commencé par une attaque de Pierre Hervé, dans Fraternité, accusant les « agitateurs trotskystes » d’être composés de « 80 % de juifs ». Dans le même article, Hervé lançait une pointe contre la finance juive. Ces procédés, rappelant ceux de la propagande de Gœbbels, ont provoqué un certain émoi, y compris dans les rangs du P. C. F.
Article paru dans La Nouvelle République, 3 juin 1954, suivi d’un autre publié le même jour dans Le Courrier de l’Ouest
Hier, Niort a reçu la visite d’un certain nombre de Nord-Africains, dont une cinquantaine venus de la région parisienne en autobus pour saluer Messali Hadj à l’occasion de la fin de la période religieuse du Ramadan.
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