La marine marchande française est militarisée. Les soldes sont fixées par circulaires d’Etat. Toute la réglementation des conditions de vie et de travail de la main-d’œuvre est déterminée par le code maritime. Le marin de commerce qui enfreindrait un article de cette jurisprudence draconienne est considéré comme un soldat : il est jugé par des tribunaux spéciaux et condamné à des peines rigoureuses.
Parmi les revendications immédiates des travailleurs indigènes d’Algérie, il en est une des plus importantes que nos syndicats unitaires ont inscrite à leur programme de lutte contre le capitalisme et qui est celle de l’abolition de l’Indigénat.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dansLa Défense, Organe de la section française du Secours rouge international, Quatrième année, n° 54, du 18 janvier au 1er février 1930, p. 3
(Suite)
… Le convoi depuis plus d’une heure a quitté Barberousse. Le troupeau misérable est composé d’une quarantaine d’Arabes faméliques, vêtus de gandouras et de burnous en loques ; les pieds nus, ils avancent péniblement sur la route poudreuse. Les gendarmes à cheval plastronnent et rudoient les prisonniers ; ils jurent pour hâter leur pas :
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dansL’Echo sportif du travail, organe central mensuel de la Fédération sportive du travail, 1ère année, n° 7, novembre-décembre 1930, p. 3
Le programme de Morinaud et la lutte des indigènes
M. Morinaud, Sous-Secrétaire d’Etat de l’Education Physique et des Sports, a exposé au cours d’une interview à un reporter du « Soir » le programme qu’il se propose de réaliser pour asservir les indigènes encore plus complètement à l’impérialisme français au moyen du mouvement sportif.
Août 1924 est le 10e anniversaire de la guerre impérialiste. Le prolétariat ne doit pas oublier ce jour affreux où le capitalisme a perpétré le crime le plus abominable que connaisse l’histoire. Les appétits déchaînés de quelques magnats de la finance et de la grosse industrie, leur lutte acharnée pour l’accaparement du marché mondial ont lancé le prolétariat entier dans le plus affreux carnage.
Article d’Abdelaziz Menouer alias El Djazaïri paru dans Le Paria, Troisième année, n° 24, mars-avril 1924, p. 2
La construction d’une mosquée à Paris serait par elle-même un évènement sans importance, si elle ne marquait le début d’une tactique, d’une nouvelle politique coloniale, de l’impérialisme français à l’égard des peuples musulmans qu’il domine.
Article d’Abdelkader Hadj Ali alias Ali Baba, paru dans Le Paria, Tribune du prolétariat colonial, Troisième année, n° 22, 1er janvier 1924
J’ai souvent entendu commenter les beautés de la Ville Lumière par des bourgeois algériens ou par des indigènes qui, comme la grenouille de la fable, singeaient les bourgeois. Avec quels transports d’admiration ils vous décrivaient à leur retour de Paris toutes les merveilles de la Capitale ! Avec extase, ils vous parlaient des Champs-Elysées, des grands boulevards, de Montmartre, des cabarets à la mode, des prostituées de luxe. Certains ont visité des monuments, des musées ; d’autres ont assisté aux courses, aux exhibitions de cuisses des Folies-Bergère, ou aux orgies des gens bien élevés où on se saoule avec du champagne et où on prise la « coco ». Pas un n’a rendu visite à ses nationaux, ceux qu’on appelle en France comme par dérision, les sidis (les messieurs). Et pourtant, il y en a, des Algériens, à Paris. Ils sont des dizaines et des dizaines de milliers qui se tuent dans les usines, qui dépérissent dans les quartiers de Grenelle, dans les bouges du boulevard de la Gare, de la Villette.
Article de Léo Sennegon paru dans Alger Républicain, 2e année, n° 256, 19 juin 1939
Les excès monstrueux de la persécution antijuive qui sont à la base de la politique de certains Etats autoritaires n’ont cessé d’indigner profondément tous les humains épris de la liberté et de l’esprit de tolérance. Tous les vrais républicains sont alarmés par le virus haineux de l’antisémitisme de certains agitateurs qui infestent certains pays de leur propagande. Aujourd’hui précisément, on enregistre une nette recrudescence de cette abominable agitation antisémite et raciste dans certains autres pays. La doctrine criminelle de nos antisémites, appuyée sur l’ignorance et le mensonge, s’imagine trouver un terrain propice à sa propagande dans les pays arabes. Et là précisément on perçoit actuellement les signes de sourdes menées racistes dont les pouvoirs publics devraient, à juste titre s’inquiéter et dénoncer les sources et châtier les coupables.
Article paru dans L’Algérie libre, 5e année, n° 64, 5 mars 1953
Chaque fois que nous avons parlé de discrimination raciale en Algérie, de nombreux Français n’étaient pas convaincus de l’authenticité de cette plaie colonialiste qui est à la base du maintien du régime que nous subissons depuis plus d’un siècle. Même certains représentants du gouvernement français dans notre pays, en réponse aux accusations étayées par des faits précis que nous avancions, se refusaient hypocritement d’en reconnaître la réalité.
Texte paru dans La Lutte sociale, organe central du Parti communiste algérien, Série Nouvelle, n° 1, Novembre 1940, p. 1
Peuple Algérien ! La guerre impérialiste fait rage dans le monde. Notre pays a été lancé dans cette guerre par le Gouvernement français. La France a été vaincue et notre Algérie est maintenant le sujet de marchandages entre fascistes français, allemands et italiens. Mais toi, Peuple Algérien, le principal intéressé, tu n’es pas consulté : on te considère comme une marchandise ! Et pendant ce temps ta misère s’accroît. – En voilà assez ! L’heure est venue pour rompre le joug. C’est à cette tâche que le Parti Communiste Algérien te convie.
Article paru dans Egalité, organe du « Manifeste » et de défense des intérêts algériens, 2 mars 1945, p. 1-2
« … Et je ne sais comment, j’ai tout à coup compris que d’être noir et d’en porter la peine demande plus de vertu que n’en possèdent les anges mêmes. » (Countee Cullen, « The Shroud of Color ».)
Countee Cullen, grand poète noir américain, a écrit un jour un poème intitulé « The shroud of color » (Le linceul de la couleur). Ce titre rend compte avec une exactitude poignante de la situation diminuée des Noirs en Amérique. Leur enveloppe noire les retranche, en quelque sorte, sinon du monde des vivants, du moins de celui des heureux. Ils sont là-bas dix millions environ, quotidiennement en lutte à de féroces préjugés de race et de couleur. Nous pensons intéresser nos lecteurs en leur apportant quelques renseignements sur la vie de ceux-ci ; car c’est bien à un véritable phénomène de colonisation des noirs par les blancs, colonisation dans les faits, sinon dans le vocabulaire, que l’on assiste aux Etats-Unis, depuis la fin de la guerre de Sécession.
Editorial de Ferhat Abbas paru dans Egalité, IVe année, n° 76, 9 mai 1947
Il y a deux ans, s’achevait la guerre la plus meurtrière que l’Histoire ait enregistrée. Parti des bords de l’Oder, le conflit devait s’étendre à l’Europe puis à l’Univers entier, entraînant les peuples colonisés d’Asie et d’Afrique.
IL y a deux ans, tandis que les troupes soviétiques achevaient de nettoyer les ruines de Berlin, les derniers chefs de l’armée allemande déposaient les armes. L’effort des peuples libres avait triomphé du monstrueux rêve hitlérien.
Article de Mohammed Dib paru dans Egalité, organe du Manifeste du peuple algérien, IVe année, n° 75, 1er mai 1947
HORMIS certaines exceptions illustres, quand par goût ou par curiosité, nous consultons les travaux des arabisants, c’est de prime abord le ton de diffamation qui nous frappe le plus. Entreprendre l’investigation du domaine islamique dans un esprit de destruction à peine déguisé semble être de règle parmi les orientalistes – en particulier de l’école française ; le mot d’ordre passé : le silence ou le dénigrement systématique. Adoptant cette dernière attitude, les arabisants résolvent l’affaire par une simple négation : à les en croire, jamais une civilisation arabe proprement dite n’a existé, il ne peut être question que d’un assemblage de connaissances hétérogènes ; si culture il y a, une telle culture n’a jamais su se dégager des influences extérieures, franchir le stade des origines, élaborer les éléments d’une civilisation originale. D’aucuns prétendent que le ridicule tue en France. Point, si l’on songe à ces archontes. Laissons le grand orientaliste Philip K. HITTI leur répondre :
Article paru dans Liberté, 6ème année, n° 253, 15 avril 1948 et n°254, 22 avril 1948
« Les hommes ont toujours été et seront toujours en politique les dupes naïves des autres et d’eux-mêmes tant qu’ils n’auront pas appris, derrière les phrases, les déclarations et les promesses morales, religieuses, politiques et sociales, à discerner les intérêts de telles ou telles classes. » LENINE
LE RACISME
Une constatation qu’il est nécessaire de faire à la suite des récentes élections est la suivante : une campagne de panique raciale, alliée à la politique de féroce répression menée par Naegelen, est parvenue, dans une certaine mesure, à approfondir le fossé, qu’un siècle d’exploitation colonialiste a réussi à creuser entre les éléments ethniques qui peuplent l’Algérie.
Article paru dans Le Libertaire, cinquante-sixième année, n° 362, 28 mai 1953
Mai 1945 en Algérie ! Sans plus de précisions cette exclamation devrait suffire pour que dans toutes les mémoires ouvrières s’évoque l’horrible massacre des 40.000 Algériens par l’impérialisme français.
Déclaration du Parti communiste français parue dans L’Humanité, 20 mai 1945 ;suivi de « Où veut-on mener l’Algérie ? », 29 mai 1945 ;« A la Mutualité, Etienne Fajon préconise l’union des Algériens et leur alliance avec le peuple français », 5 juin 1945.
Au Comité Central du Parti Communiste Algérien
Le Comité Central du Parti Communiste Français, réuni en session extraordinaire, adresse son salut fraternel au Parti Communiste Algérien : les tragiques événements qui se déroulent en Algérie depuis le 8 mai dernier ont permis de vérifier à la fois la justesse de sa ligne politique et sa capacité de réalisation pratique.
Article de Fertal paru dans La Vie ouvrière, vingt-sixième année, n° 39 (Nouvelle série), 31 mai 1945, p. 2-3
Il a fallu les regrettables événements d’Algérie dont chacun mesure la gravité pour qu’enfin le gouvernement et l’opinion publique s’émeuvent de la situation intenable dans laquelle est plongée la population musulmane.
L’Algérie vient de traverser une crise terrible, d’ailleurs inachevée et qui a terni notre victoire, au lendemain même qu’elle fut acquise. Nous n’ignorons plus aujourd’hui quels en sont les responsables, comment une féodalité de colons, tant européens que musulmans, a délibérément semé la révolte pour ruiner la cause des indigènes et empêcher leur émancipation qui eût compromis ses intérêts. Nous savons bien par quels sabotages les mêmes homme qui, trois ans plus tôt, pourvoyaient si généreusement l’armée Rommel, ont suscité dans cette fertile Algérie une famine comparable en certains endroits à celle des camps nazis. Tant il est vrai qu’ici ou là, les fascistes recourent aux mêmes méthodes et qu’à leurs yeux, la vie humaine, celle des autres, est chose futile et méprisable.
Article de Louis Maréchal paru dans Ce Soir, 15 mai 1945 ; suivi de « Le drame de l’Algérie : La « Schkoumoune », oui mais surtout les « Seigneurs »… », 16 mai 1945.
c’est aussi le fruit amer d’une politique qui a laissé en place trop de factieux ennemis de la Patrie
Alger, 14 mai (de notre correspondant particulier). – La misère de Paris est grise et triste ; celle d’Alger est lumineuse, dorée, et d’autant plus inhumaine que le ciel invite à la joie.
DANS l’hebdomadaire La Bataille, M. Quilici prend violemment notre ami Albert Camus à partie à propos de son enquête sur l’Algérie. Depuis son arrivée à Paris, M. Quilici s’est signalé à l’attention des esprits honnêtes : il semblait en effet s’être donné pour tâche d’insulter les hommes de la résistance intérieure. Nous n’avons cependant jamais répondu à ses attaques parce qu’il nous semblait que la qualité n’en était pas bonne. Dans le cas présent, la qualité n’en est pas meilleure. Mais nous sommes obligés d’y répondre parce que le problème que ces attaques engagent est trop grave pour que nous le laissions aux mains de n’importe qui.
SANCTIONS IMMEDIATES CONTRE LES HAUTS FONCTIONNAIRES RESPONSABLES DES MASSACRES !
Le communiqué du 15 mai du ministère de l’Intérieur relatait une centaine de morts au cours des tragiques évènements qui ensanglantent les régions de Sétif et Guelma. Malheureusement, ce chiffre est très loin de correspondre à la réalité.
La Nation algérienne, organe clandestin de la libération nationale, n° 1, 1946, 2 pages
Ô Croyants, dit Dieu le Tout Puissant, attachez-vous à la Vérité et à la Justice, même si elles concourent contre vos parents car Dieu est plus près de vous que toutes les créatures.
Peuple Algérien !
Depuis les tragiques évènements de mai 1945 où des milliers de tes enfants tombèrent sous les balles de la soldatesque française et où des milliers d’autres furent arrêtés, horriblement torturés et condamnés avec une sévérité bestiale, tu ne disposes plus d’un organe de combat qui exprime tes aspirations nationales et affirme tes droits de peuple opprimé. Par contre, tu as subi, pendant un an, les flots littéraires d’une presse pourrie plus ou moins inféodée au colonialisme rétrograde et sanguinaire.
Article paru dans L’Humanité, 12 mai 1945 ; suivi de « Les événements d’Algérie : Il est juste temps de réparer les erreurs criminelles », 13 mai 1945 ;« Pour mettre fin aux troubles en Algérie : Donner du pain et non des bombes ! Arrêter les vichystes ! », 15 mai 1945 ; « Après les graves événements d’Algérie : Un communiqué officiel qui n’apporte rien », 16 mai 1945.
Depuis dix mois, le journal communiste français « Liberté » d’Alger dénonce les méthodes employées en Algérie pour affamer les populations musulmanes. Il a fourni, en particulier, de terribles précisions sur la manière dont on maintient stocké le peu de vivres qui existe, en particulier les dattes et les figues, alors que la population est affamée.
Article de Charles-André Julien paru dans Le Populaire, 28 juin 1945 ; suivi de « Le fascisme, appuyé sur des milices armées, veut imposer sa loi en Algérie », 29 juin 1945; « Un redressement démocratique prépare la voie aux mesures efficaces », 30 juin 1945.
La répression des émeutes du 8 mai a eu un caractère impitoyable
LE général Catroux, en interdisant toute épuration en Algérie, a laissé à la réaction des forces intactes dont elle veut se servir pour faire triompher un régime de terreur blanche.
La question algérienne est aujourd’hui posée avec acuité devant le peuple français. La constitution en cours d’élaboration devra tenir compte, en effet, de la revendication essentielle de l’immense majorité des populations algériennes : la liberté. Toute mauvaise volonté à cet égard entraînerait aux plus graves conséquences. Pour qui en douterait, il suffit de rappeler les élections du 2 juin en Algérie.
Article signé N. Marc paru dans Quatrième Internationale, Nouvelle Série, n° 20-21, juillet-août 1945, p. 5-20; suivi de « Algérie », paru dans Quatrième Internationale, n° 22-23-24, sept.-oc.-nov. 1945, p. 37-38
I. – LE SABRE ET LE GOUPILLON
Les Journées d’Août.
Il y a près d’un an, aux derniers jours du mois d’août, les armées anglo-américaines approchaient prudemment des portes de Paris : le « mur de l’Atlantique » s’était effondré et ce qui subsistait des armées nazies reflouait par le cou- loir de Paris, vers l’Alsace et vers le Rhin … ; mais une inconnue subsistait :
Après quatre années de dictature nazie et vichyssoise, la France se trouvait privée d’un gouvernement central : l’ancienne autorité et l’ancienne « légalité » s’étaient effondrées ; les destructions opérées dans le système des transports avaient fait retourner l’ensemble du pays à l’autonomie de facto des villes et des provinces complètement isolées les unes des autres. Depuis le 17 août, les cheminots s’étaient mis en grève. La plupart des usines étaient fermées. Qu’allait-il se passer dans la capitale, sur les débris de l’ancienne légalité ?
DES MILLIERS DE PETITS INDIGENES MEURENT DE MISERE ET DE FAIM, COMME CET ENFANT. ALGERIE 46…
« MECHTAS » MISERABLES ET FERMES OPULENTES
Ce contraste résume le drame de l’Afrique du Nord
« J’AI VU DE MES YEUX L’AFFREUSE MISERE DES GOURBIS »
LORSQUE je quittai Paris à destination de l’Algérie, je n’étais sans doute pas à l’abri d’un certain nombre d’idées préconçues, idées qui m’avaient été inculquées, comme à tous les jeunes Français, sur les bancs des écoles communales et des lycées. Notions simples, logiques et satisfaisantes pour l’esprit, destinées à justifier les pratiques que l’on englobe sous le terme général de colonisation.
La Nation algérienne, organe clandestin de la libération nationale, édition spéciale anniversaire du 8 mai 1945, mai 1947, 2 pages
Le 8 mai 1947 : Journée de deuil national
MUSULMANS ALGÉRIENS !
Votre glorieux parti le P.P.A., a décidé de proclamer le 8 Mai, journée de deuil national. Répondant à son appel pour la commémoration de cette date tragique, vous vous abstiendrez le 8 Mai 1947
1) d’aller dans les salles de spectacles ; 2) d’utiliser vos postes radiophoniques ; 3) de participer à toute forme de réjouissance.
Dans le recueillement et la dignité vous évoquerez la pensée des 40.000 victimes de la barbarie impérialiste. A ce devoir sacré vis-à-vis de tous les martyrs, nul n’a le droit de se soustraire.
Article signé Etargin paru dans La Vérité, n° 120, 28 avril 1946, p. 3
Dans notre dernier numéro, dans l’article « Stratégie, tactique ou … trahison », notre camarade Lévan a bien décrit la position de notre parti vis-à-vis du problème algérien.
Des camarades nationalistes algériens nous ont communiqué une lettre dont nous publions ci-dessous les principaux passages. Nous donnerons la prochaine fois une étude détaillée sur la structure, l’organisation et le programme politique du parti du peuple algérien.
Article paru dans J’accuse, organe du Mouvement national contre la barbarie raciste, n° spécial, février 1943, p. 7
La fureur antisémite des hitlériens a fait passer au second plan les conséquences du racisme pour d’autres catégories humaines et, en particulier, pour les peuples de couleur. Les propagandistes de l’ « Ordre Nouveau » ont même jugé habile de flatter parfois les populations coloniales et d’exciter chez les Arabes la haine envers les Juifs. C’est ainsi que le gouvernement de Vichy ne voulant pas accorder aux indigènes Nord-Africains les droits de citoyens, les a retirés aux Juifs pour abolir l’ « injustice » que la loi Crémieux constituait en faveur de ces derniers.
REPONDANT à la récente initiative prise par des représentants patentés de la grosse bourgeoisie et du capitalisme libéral, de fédérer les Etats européens placés entre l’enclume américaine et le marteau soviétique, les partis socialistes – ou qui se prétendent tels – avaient convié les délégués de leurs sections nationales à un congrès qui se voulait être celui des peuples d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Etaient venus se joindre à ces délégués « typiques » les représentants des divers mouvements plus ou moins autonomes dont la fin de la deuxième guerre mondiale a vu l’éclosion un peu partout dans le monde.
AUJOURD’HUI s’ouvre à Puteaux le Congrès des peuples. Le comité qui l’a organisé est présidé par Marceau Pivert, secrétaire fédéral de la Seine, et les camarades qui y ont pris le plus de part sont ceux qui, depuis un an et davantage, ont le plus activement travaillé au mouvement fédéraliste des Etats-Unis socialistes d’Europe.
« Si quelqu’un criait la nuit dans notre baraque, nous savions qu’il avait rêvé à la Gestapo. Et, reprenant conscience, il retrouvait avec gratitude l’odeur de la paille pourrie du Vernet. »
Car nous vivions au « temps du mépris ». C’était en 1939, Daladier régnant. Ils étaient des dizaines de milliers, chassés d’Italie, chassés d’Europe centrale et de l’Europe balkanique, chassés d’Allemagne, chassés d’Espagne. Ces survivants de luttes héroïques étaient venus chercher un refuge sous l’aile protectrice des « démocraties occidentales », et particulièrement en France. Ils composèrent ces cohortes modernes de nomades, traqués, humiliés, refoulés, emprisonnés, assassinés : les cohortes de l’espoir et du désespoir, « la lie de la terre » …
G. ORWELL dans son article présente une analyse objective et complète de la situation en Angleterre et des difficultés devant lesquelles se trouve placé le gouvernement travailliste par sa faute, ou du fait même qu’il est en train d’instaurer un régime socialiste.
Article signé B. Landau paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste juive « Bund », nouvelle série, n° 36, 1er août 1946, p. 1 et 3
L’ATTENTAT récent au Quartier Général Britannique à King David Hôtel à Jérusalem a causé une grande émotion, non seulement en Palestine même, mais dans le monde juif et tous les cercles qui s’intéressent à la solution du problème juif. Cet « exploit » terroriste qui coûta la vie à plusieurs dizaines de personnes innocentes a provoqué à juste raison l’indignation générale. Seuls quelques actes isolés de sauvagerie comme celui de jeunes gens jouant des airs de swing pendant l’enterrement des victimes sont à déplorer.
Article signé Alexandre paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste « Bund » en France, nouvelle série, n° 22, 16 décembre 1945, p. 4-5
LE sionisme a gagné certaines sympathies, dans les cercles démocratiques en France et même parmi les socialistes français. Ces sympathies sont dictées par des sentiments humains à la suite du sort tragique de millions de Juifs, victimes éternelles de la réaction sociale. La compassion pour les Juifs qui ont survécu dans les différents pays d’Europe et les protestations contre les persécutions, dont ils sont encore victimes, peuvent créer un terrain favorable à la propagande sioniste, parmi tous ces démocrates et socialistes qui ne sont pas encore au courant de l’essence même du sionisme. Et il faut reconnaître que les sionistes savent tirer profit de ces sentiments purement humains pour les intérêts du parti, pour leur but utopique et nuisible. Mais si un démocrate sincère ou un socialiste français réfléchit sur les bases essentielles du sionisme, il reconnaîtra, que le socialisme, la démocratie et l’internationalisme sont en contradiction absolue avec le sionisme, même socialiste.
Article paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste juive « Bund » en France, nouvelle série, n° 20, 15 novembre 1945, p. 7
Le journal sioniste « Notre Parole » n’est pas content de l’article concernant la question palestinienne du rédacteur de la politique étrangère du Populaire, notre camarade, Charles Dumas. C’est incontestablement son droit. Mais, pourquoi, en répondant à l’exposé si clair et hautement objectif de Charles Dumas, travestir les faits ? Pourquoi présenter ceux qui ne sont pas d’accord avec les thèses sionistes comme des ignorants ou comme des défenseurs de la cause des fascistes arabes ?
Article de Michel Grunberg alias M. Grun paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste juive « Bund » en France, nouvelle série, n° 16, 15 septembre 1945, p. 4 et 6
La Conférence sioniste a terminé ses travaux et nous sommes en mesure d’en tirer quelques conclusions d’ordre général. Les résolutions concernant la Palestine sont très catégoriques. La Conférence s’est prononcée pour un Etat juif souverain, pour une émigration massive en Palestine. Ce qui est très étonnant, c’est que les résolutions prises ne tiennent pas du tout compte de la majorité arabe, hostile à la conception sioniste d’un Etat juif.
Article de Henri Minczeles alias Henri Montmartre paru dans Le Réveil des jeunes, organe de la jeunesse socialiste juive « Bund », nouvelle série, n° 3, février 1945
Principalement depuis le National-Socialisme, les idées racistes ont été remises à l’honneur. On a assisté et à un état d’esprit borné et intransigeant et malheureusement à des applications hideuses qui se sont traduites par les sinistres exploits des S.S. et de la Gestapo. Je vais ici m’attacher à montrer que tout Socialiste ne peut être ni raciste, ni antisémite.
Article de Colette Guillaumin paru dans Droit et Liberté, n° 324, novembre 1973, p. 9-10
IL est impossible de faire en quelques lignes une présentation d’ensemble, cohérente, d’une information aussi fournie que celle portant sur la guerre d’octobre 1973 entre l’Egypte, la Syrie et Israël. Ce qui nous intéresse dans le cadre de cet article, ce sont – quelles que soient les opinions politiques exprimées ou implicites des rédacteurs – les resurgissements possibles, les expressions d’un système de pensée raciste, car, dans le cas de cette guerre, les belligérants sont des peuples lourdement atteints par un tel système. On trouvera ici des remarques faites à partir de la lecture exhaustive de deux grands quotidiens d’information (France-Soir et Le Parisien Libéré), du 8 au 22 octobre 1973.
Article d’Ida Berger paru dans Droit et Liberté, n° 315, novembre 1972, p. 25 ; suivi de « D’ordre nouveau en front national » et de « Dangereux transferts »
IL existe peu d’ouvrages qui ont analysé le problème du racisme sous autant d’aspects que celui de Colette Guillaumin (1). Avec une grande pénétration elle a réussi à mettre à nu les différents éléments de l’idéologie raciste.
Editorial paru dans Le QuotidienRouge,n° 9, 3 mai 1974; suivi de « Les hommes de main de Giscard » et « Oui : Le Pen a torturé »
Même « Le Figaro » s’en est ému après le meeting de Nice !
Faut dire que le Valéry, aux bonnes manières du grand monde, trimballe dans ses valises une sacrée collection de supporters et de gardes du corps. Soustelle, Médecin, le maire de Nice, qui a quelques placements à l’extrême-droite ; les ex-OAS Sergent et Dupont ; les nervis d’ON et du GAJ, réunis pour la circonstance ; l’inévitable mercenaire Le Cavelier. Et bien d’autres, moins en vue dans les basses besognes. L’hebdomadaire d’extrême-droite Minute, un moment tenté par la candidature Royer, a vite rectifié le tir : le cheval étant mauvais ; pour l’heure, la vraie droite, c’est Giscard.
Article signé F. L. paru dans Rouge, n° 213, 13 juillet 1973, p. 8-9
La campagne d’Ordre Nouveau contre « l’immigration sauvage » n’est pas tombée du ciel. Elle est la manifestation d’une poussée de racisme que les groupuscules fascistes et la presse d’extrême-droite se sont appliqués à entretenir.
Editorial paru dans Lutte ouvrière, n° 253, semaine du 3 au 9 juillet 1973
SOLIDARITE AVEC LA LIGUE COMMUNISTE ! LIBEREZ KRIVINE ET SES CAMARADES !
LA Ligue Communiste est dissoute. Les perquisitions de la police, tant au siège de la Ligue qu’au domicile de ses militants, se multiplient. Alain Krivine, son principal dirigeant, est arrêté et incarcéré. Inculpé au titre de la loi « anti-casseurs », il risque entre un et cinq ans d’emprisonnement et une énorme amende, puisque, d’après cette loi, les dirigeants de la Ligue Communiste peuvent être tenus pour responsables de tous les dégâts occasionnés par qui que ce soit (y compris, bien sûr, la police elle-même) au cours d’une manifestation à laquelle ils ont appelé.
Article paru dans Les Yeux ouverts, bulletin de l’association des femmes maghrébines immigrées, n° 0, février 1984, p. 5-6
– DEFENSE DE L’EMPLOI DES FEMMES IMMIGREES !
– EGALITE DES DROITS !
– UNITE DE TOUTES LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS CONTRE LE RACISME !
Dans la situation particulière de « crise ouverte » en France, au moment même de la restructuration industrielle, les « responsables » désignés par cette politique, seront les immigrés.
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