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Ernest Mandel : Quelques aspects de la critique et de l’autocritique en U.R.S.S. par M. Bace

Article d’Ernest Mandel alias E. Germain paru dans Quatrième Internationale, 8ème année, Volume 8, nos 8-10, août-octobre 1950, p. 42-43

Maksimilijan « Maks » Baće (Source)

Dans le n° 6 de l’année. 1949 de la revue théorique du P.C.Y., « Communiste », a été publié un long article d’un jeune théoricien dalmate, Makso Bace, membre du C.C. du P.C. croate et ancien chef des partisans slovènes, où sont analysées minutieusement les manifestations de l’emprise bureaucratique sur le Parti bolchévik russe dans l’ère stalinienne. Cet article est presque inconnu hors de Yougoslavie, puisque la seule langue étrangère dans laquelle il a été traduit est l’italien. (Makso Bace: Alcuni Aspetti della Critica e Autocritica nell’ U.R.S.S., Editoriale Periodici italiani, Milan, 1950.) Constituant une des contributions les plus importantes du P.C.Y. à la critique marxiste sur le phénomène de la bureaucratie soviétique, il mériterait d’être largement connu de l’avant-garde révolutionnaire internationale.

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Mikhalis Raptis : L’Opium des intellectuels de R. Aron

Article de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo paru dans Quatrième Internationale, 13e année, Vol. 13, nos 7-10, octobre 1955, p. 62

Après la philosophie, voici la sociologie « scientifique » qu’on enseigne en Sorbonne, armée de logique cartésienne solide et de keynesisme à fortes doses. Ayant en 1946 jugé « le parlementarisme tel que le pratique la France » « inadapté à la guerre froide, à la dissidence communiste, aux exigences d’une économie à moitié dirigée » et choisi le R.P.F., Mr. Aron réduit maintenant en poussière les « mythes » de la « gauche », de la « révolution », du « prolétariat » et s’efforce de désintoxiquer les intellectuels de l’opium de toutes les Églises, surtout de celle du marxisme. Du reste, peut-on maintenant accuser le R.P.F. d’avoir été une formation d’extrême-droite, presque fascisante ?

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Jean-Jacques Soudeille : Psychologie du néo-bolchévisme

Article de Jean-Jacques Soudeille alias Jacques Perdu paru dans Masses, n° 2, février 1939, p. 66-73

Joseph stalin, around 1939, in his office in the kremlin, moscow, ussr. (Photo by: Sovfoto/Universal Images Group via Getty Images)

Ce n’est pas un mince sujet d’étonnement pour l’observateur que de constater la singulière vitalité dont fait preuve dans les pays les plus divers le bolchevisme dégénéré, sous ses aspects sans cesse mouvants, et les succès indéniables qu’il a remportés ici et là, en dépit et peut-être à cause de son caractère essentiellement fugace, changeant, de son habileté à varier, de son opportunisme et de son adaptivité. Ces succès ne s’expliquent évidemment pas par une adhésion consciente de masses sans cesse accrues, à un principe révolutionnaire. En premier lieu, le communisme officiel de notre époque ne cèle même plus qu’il ne se donne pas pour but la révolution ; en second lieu, c’est précisément cet abandon de ses buts initiaux qui lui permet de séduire des couches beaucoup plus larges qu’a l’époque où il faisait profession d’intransigeance.

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Robert Petitgand : La Mentalité réactionnaire et l’Homme nouveau

Article de Robert Petitgand alias Robert Delny paru dans Masses, n° 1, janvier 1939, p. 12-18

German troops parade through the state stadium in Prague, during the German occupation of Czechoslovakia, on the occasion of Adolf Hitler’s 50th birthday, 20th April 1939. The troops were reviewed by General Viktor von Schwedler, Commander of the 4th Army Corps. (Photo by Ceteka/Pix/Michael Ochs Archives/Getty Images)

Une révolution profonde est toujours précédée d’un vaste mouvement d’idées qui bouleverse de fond en comble les conceptions morales de l’ancienne société. A l’image idéale que l’on se faisait de l’homme se substitue une éthique nouvelle née des rapports originaux que la vie a introduits dans le corps social et dont la pression irrésistible fait éclater l’enveloppe des institutions arriérées. La brusque rupture d’équilibre qui fait chanceler l’ancienne organisation, se traduit d’abord par la démoralisation du vieil homme, incapable de contenir plus longtemps l’afflux des tendances juvéniles, endiguées jusque là par une contrainte aussi avisée que tyrannique. La philosophie des Lumières au 18e siècle ne se borna pas à dénoncer les privilèges ; elle entreprit également la critique des vertus séculaires de l’homme bien né, railla l’honneur aristocratique, réduisit la gloire féodale à la mesure d’un simple et parfois chimérique appétit. Le Jacobinisme n’aurait jamais pu accomplir sa tâche historique, si préalablement la doctrine philosophique n’avait précipité de leur piédestal, pour les faire rentrer dans la commune nature, les personnes héroïques des potentats féodaux.

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Le Front Populaire en France

Article paru dans L’Arme de la critique, supplément à Alarme, n° 3, mai 1987, p. 7-13

FRANCE – APRIL 09: Election Boards In The Streets Of Paris On April 9, 1936. The Front Populaire, A Link Coalition, Won The Elections. We Can See That The Struggle Against Fascism Was A Key Component Of Their Program. (Photo by Keystone-France/Gamma-Keystone via Getty Images)

Deux facteurs visibles dominent les années 30 pour la classe ouvrière. D’une part la crise économique, d’autre part la référence à la révolution russe et sa répercussion mondiale. Mais le facteur déterminant, pressenti et dénoncé par quelques minorités seulement, et qui fait basculer de tout son poids vers la guerre, c’est la contre-révolution, initiée en Russie développée par le stalinisme et qui s’étend silencieusement au monde entier, relayée par les appareils syndicaux, socio-démocrates et fascistes.

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Monique Gadant : Algériennes. De l’imaginaire au réel

Article de Monique Gadant paru dans les Cahiers du féminisme, n° 46 (11e année), automne 1988, p. 30-31

Les deux articles qui suivent sont rédigés par Monique Gadant, anthropologue et membre du comité de direction de la revue « Peuples méditerranéens ». Le numéro de cette revue qui sort en octobre est consacré à la question des femmes autour des thèmes suivants : l’honneur, le travail des femmes, le nationalisme et les femmes, etc.

Spécialiste du Maghreb, M. Gadant nous présente ici deux livres sur les rapports de sexes en Algérie.

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Monique Gadant : Le mouvement des femmes en Algérie. Modernisme ou féminisme ?

Article de Monique Gadant paru dans Critique Communiste, n° 120-121, juillet 1992, p. 45-52


Afin d’éclairer et de comprendre la nature de ce qu’on appelle le mouvement des femmes en Algérie, ses objectifs et les difficultés qu’il rencontre, il est nécessaire de revenir en arrière, voire même de se situer dans une perspective un peu historique. Je m’efforcerai ce faisant d’être aussi objective que possible.

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Michel-Antoine Burnier : « La gauche, Israël et les Juifs » de Jacques Hermone

Article de Michel-Antoine Burnier paru dans Éléments, n° 5-6, 2e et 3e trimestres 1970, p. 153-154

Faudra-t-il longtemps supporter ces maigres pamphlets où l’Histoire disparaît précipitamment dans la polémique, la réflexion dans l’insulte, la réalité dans les schémas ? Le conflit israélo-arabe, le sionisme, les Palestiniens méritent-ils cette avalanche de livres bâclés et grincheux qui rebattent un éternel chemin en traînant leurs arguments de combat ? Ouvrage de circonstance dressé sur fond de fresque historique, la Gauche, Israël et les Juifs de M. Jacques Hermone est une caricature, un faisceau de certitudes intolérantes et sommaires. On y trouve tous les poncifs du genre : information hâtive et de seconde main, citations tronquées, facilités de style et redondance dans l’épithète, amalgames et invectives, un refus de s’interroger, une immense dose d’esprit réactionnaire.

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Les femmes dans la révolution algérienne : entretien avec Mohammed Harbi par Christiane Dufrancatel

Entretien paru dans Les révoltes logiques, n° 11, hiver 1979-1980, p. 77-93

Ouarda, la grande chanteuse algérienne a revêtu au Caire la tenue de combat, pour chanter avec ses frères de la troupe Nationale Algérienne la beauté de leur révolution. Elle aussi à sa façon est une militante. (Faîza n° 20 déc. 61)

Comment s’est posée la question de la participation des femmes au début de l’insurrection ?

— Je crois qu’il faut d’abord situer la position de la société féminine à la veille de l’insurrection. La question de la femme était débattue dans des cercles très restreints et portait surtout sur le voile. A part le parti communiste, personne ne posait réellement la question. Un certain nombre de gens dans le mouvement nationaliste avaient conscience de la nécessité de la participation des femmes, mais cette conscience, par exemple dans le M.T.L.D., se heurtait au traditionalisme de la base du mouvement. A Skikda, en 1951, le M.T.L.D. a fait une expérience avec une jeune fille en classe de Maths Elem. Elle a été chargée de contacter des femmes de militants dans les faubourgs de la ville et de discuter avec elles des questions politiques. Petit à petit elles en sont arrivées à lui parler de leurs problèmes familiaux, de leurs relations au sein de la famille, avec leurs frères aînés, leurs maris, etc. A l’époque, personne n’était en mesure ou ne voulait répondre aux questions posées. Au début de l’insurrection, la participation des femmes a été résolue au coup par coup d’une manière spontanée. Dans les villes, ce sont essentiellement des filles, mal à l’aise dans leur famille, en général des lycéennes, qui ont essayé de rejoindre le maquis. Cela n’a pas été toujours facile parce que les maquis eux-mêmes n’acceptaient pas les femmes. Je connais le cas d’une jeune fille qui a voulu rejoindre le maquis le la région de Guelma ; elle a été renvoyée : on lui a dit que les maquis n’étaient pas pour elle, qu’elle était une jeune fille de famille et qu’il n’était pas question de l’accepter. Elle a fait deux ou trois tentatives avant d’être gardée quelque temps dans le maquis ; elle a d’ailleurs été très vite arrêtée. Le responsable de cette région à l’époque était l’actuel responsable de la région militaire de Constantine, le colonel Hadjerès. Il n’acceptait pas de bon gré les femmes au maquis.

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Pourquoi Sou’al

Éditorial signé du Comité de rédaction, Sou’al, n° 1, décembre 1981, p. 3-10

Le monde arabe * est en proie à de graves difficultés. Qu’elles soient politiques, sociales, économiques — ces difficultés sont sous-tendues par une terrible lacune : le monde arabe n’a pas pu, n’a pas su, se doter d’une vision du monde spécifique, d’un projet historico-culturel à vocation universelle. Sans doute est-ce là le prix qu’il lui a fallu payer pour accéder au concert des nations indépendantes du XXe siècle. Car l’impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme n’acceptent le monde arabe que divisé, affaibli, donc sujet à toutes les manipulations. Mais au-delà de cette contrainte extérieure, c’est bien en lui-même, dans son esprit propre que le monde arabe est frappé de faiblesse. C’est qu’il revient de loin. Lui, qui fût l’héraut des premières lumières, qui connut son Aufklärung alors que l’Occident somnolait dans la léthargie — lui, qui inventa les mathématiques modernes, qui transmit au monde Aristote, qui pratiqua bien avant Léonard de Vinci la visitation des gisants, — lui, qui sut respecter les minorités ethniques et religieuses, qui se flattait qu’un de ses plus grands penseurs, Maïmonide, fut Juif, — le voilà encore confronté à la modernité qui s’est développée depuis trois siècles sans lui et en dehors de lui — le voilà enfin, aujourd’hui, désarçonné par l’innommable déroute de ses classes dominantes face au progrès économique et à l’émancipation culturelle. Le voilà, d’un mot, dans la nécessité d’être enfin lui-même à l’encontre et au-delà de l’adversité.

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Pierre Frank : La nouvelle classe, de M. Djilas

Article de Pierre Frank paru dans Quatrième Internationale, 15e année, Vol. 15, n° 7-10, octobre-novembre 1957, p. 74-75

Pour ce livre, Djilas a été condamné à sept ans de prison par un tribunal yougoslave. C’est sa troisième condam­nation depuis sa rupture avec Tito, et cette condamnation est encore plus scandaleuse et infâme que les précédentes. Djilas a été condamné pour ses opinions de manière à le démoraliser chaque fois davantage, pour le pousser aux pires extravagances. Nous donnerons notre opinion sur le contenu de ce livre, mais nous devons dire dès le début que, quelle que puisse être la position actuelle de Djilas, il a été autant que faire se pouvait acculé à cela par ses anciens camarades, recourant à leur façon à cer­taines méthodes apprises à l’école stali­nienne.

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Le Parti bolchévique par Pierre Broué (Ed. de Minuit)

Article paru dans Cahiers de discussion pour le socialisme de conseils, n° 4, avril 1964, p. 19-20

Les conclusions « marxistes-léninistes » par lesquelles l’auteur s’est cru obligé de terminer son ouvrage, ne peuvent lui retirer les qualités d’objectivité dans l’exposé des faits. Le livre se lit avec intérêt, apporte une riche documentation et une bibliographie qui peuvent permettre d’approfondir certains problèmes qui ne pouvaient être traités à fond dans un tel ouvrage. Il faut donc le lire, et nous pouvons dire sans restriction, car il enrichit l’histoire du mouvement ouvrier. Quant à accepter ses vues politiques, exposées pour l’essentiel dans les derniers chapitres, ceci est une toute autre affaire.

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Robert Langston : Herbert Marcuse et le marxisme

Article de Robert Langston paru dans Quatrième Internationale, 27e année, n° 36, mars 1969, p. 53-59

On peut distinguer trois périodes plus ou moins nettes dans le développement intellectuel du philosophe Herbert Marcuse, âgé de 70 ans. Ses premiers travaux, tel son essai de 1932 sur les manuscrits économiques et philosophiques du jeune Marx — alors récemment découverts — montrent l’influence dominante de son professeur, le philosophe existentialiste allemand Martin Heidegger. Dans les années d’exil à cause du régime nazi — les années 30 — Marcuse se libère progressivement de l’influence de Heidegger et se rapproche du marxisme orthodoxe, avec cependant un fort penchant hégélien. Cette phase culmine dans Raison et Révolution (1941), le meilleur ouvrage de Marcuse et peut-être le meilleur livre de langue anglaise jusqu’à présent écrit sur Hegel. Ici, Marcuse voit dans la classe ouvrière industrielle la « force de négation » qui transformera le monde.

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Henri Aubier : Cornelius Castoriadis, L’expérience du mouvement ouvrier

Article d’Henri Aubier paru dans Autogestion et Socialisme, n° 28-29, octobre 1974-janvier 1975, p. 190-193

vol. 1, Comment lutter ;
vol. 2, Prolétariat et organisation,
Paris, UGE, coll. « 10/18 », 1974.

Les textes rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés pour l’essentiel entre 1949 et 1964 dans la revue Socialisme ou Barbarie. Il ne saurait être question de résumer ici ni d’essayer de rendre compte de ces quelques huit cents pages, encore moins d’essayer de montrer en quoi nous sommes là devant l’une des entreprises intellectuelles les plus considérables de l’époque. Il faudra peut-être attendre que l’ensemble des textes de Castoriadis soit devenu enfin accessible à un large public pour qu’une telle affirmation ait des chances réelles d’être entendue. En attendant la publication dans l’un des prochains numéros de Autogestion et Socialisme d’un article de fond sur l’œuvre de Castoriadis, il est peut-être toutefois utile de donner un bref aperçu du contenu de ces deux volumes. On trouvera là des textes sur la « question de l’organisation », qui fut l’un des thèmes permanents de discussion au sein du groupe S. ou B. (1), des analyses des luttes ouvrières dans les pays occidentaux pendant cette période (2), ainsi que quelques analyses de type plus général comme « La lutte des ouvriers contre l’organisation de l’entreprise capitaliste », où est développée (en 1957-1958) une critique de la pseudo-rationalité de l’organisation capitaliste du travail (3), « Recommencer la révolution » (1964), qui marque la rupture avec les éléments marxistes « conservateurs » du groupe S. ou B. (4), et la très importante Introduction du vol. I, « La question de l’histoire du mouvement ouvrier », écrite spécialement pour cette réédition.

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Pierre Frank : De quelques « autocritiques »

Article de Pierre Frank paru dans Quatrième Internationale, 17e année, n° 7, septembre-octobre 1959, p. 71-76

Depuis la fin de la 2e guerre mondiale, la pensée en France a tourné autour du marxisme. Des prêtres comme Calvez ou des laïques comme Merleau-Ponty ou Aron s’efforçaient en vain de le détruire idéologiquement ; Sartre s’évertuait non moins vainement de l’envelopper dans l’existentialisme. Et voici que la bourgeoisie voit avec stupéfaction le marxisme être contesté philosophiquement par une série d’intellectuels issus du P.C.F., ou qui étaient plus ou moins sous son contrôle. Dans ces derniers mois, au moins quatre livres ont paru qui partent du marxisme — plus exactement du marxisme tel que le présente la direction du P.C.F. — et qui expriment chacun une tentative de la « dépasser », à la lumière d’une expérience variable pour chaque auteur mais dans laquelle entrent notamment la déstalinisation et les réactions de la direction du P.C.F. à celle-ci (1). La bourgeoisie, quoi que puissent prétendre les rédacteurs de « la Nouvelle Critique », ne s’est pas jetée sur ces ouvrages, car elle voit bien qu’ils n’auront guère de répercussions hors des milieux intellectuels et qu’elle reste impuissante à tirer profit de la crise du stalinisme.

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Maurice Chambelland : A propos du livre de Rosmer, Moscou sous Lénine

Article de Maurice Chambelland paru dans La Révolution prolétarienne, n° 73 (374), juin 1953, p. 17-19

Les lecteurs de la R.P. ont déjà lu dans le numéro d’avril l’avant-propos et la conclusion de l’ouvrage de Rosmer. Ils savent déjà que ce livre est un récit, un « long rapport », selon l’expression de l’auteur. sur les séjours qu’il fit en Russie soviétique de 1920 à 1924, au moment des premiers congrès de l’Internationale Communiste et du congrès constitutif de l’Internationale Syndicale Rouge.

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Ghassan Kanafani : Dialectique de la révolution arabe

Interview accordée à Clara Halter par Ghassan Kanafani parue dans Éléments, n° 8-9, février 1972, p. 79-89


Interview accordée à Clara Halter par Ghassan KANAFANI, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Al Hadaf », organe du F.P.L.P., édité à Beyrouth.

Ghassan Kanafani est également l’un des dirigeants du Front Populaire de Libération de la Palestine et son porte-parole. Il est considéré comme l’un des meilleurs écrivains palestiniens. 1)

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Jacques Gallienne : Deux ouvrages sur le monde arabe

Article de Jacques Gallienne paru dans La Révolution prolétarienne, n° 180 (481), mars 1963, p. 24

Deux ouvrages importants pour qui s’intéresse à l’évolution des pays arabes ont été publiés récemment par les Editions du Seuil (1).

Anouar Abdel-Malek, intellectuel qui dut émigrer en France en 1959, donne dans son livre une analyse précise, méticuleuse, des transformations récentes du régime de son pays et de la nouvelle forme d’Etat qui s’y réalise.

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Raymond Guilloré : Militant chez Renault, par Daniel Mothé

Article de Raymond Guilloré paru dans La Révolution prolétarienne, n° 208 (509), octobre 1965, p. 24

Je vous préviens : je suis emballé. A partir de ce moment où je viens de finir la lecture du livre de Daniel Mothé, je suis tout simplement sous l’impression que je ne pourrai plus discuter utilement avec un camarade qui, soit n’aurait pas lu Mothé, soit n’aurait pas eu la même expérience que lui en réfléchissant, comme il l’a fait, sur cette expérience.

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Pierre Aubery : Le « Journal » de Mothé et la condition ouvrière

Article de Pierre Aubery paru dans La Révolution prolétarienne, n° 138 (439), mai 1959, p. 23

Les écrivains, les « touristes », les syndicats, pour s’opposer au patronat, insistent sur les salaires de misère, les cadences infernales, les normes inhumaines que l’usine impose à l’ouvrier. Mais ils ne mettent pas vraiment en cause la société industrielle, le système capitaliste. L’amélioration des conditions du travail ne saurait en aucune façon supprimer l’aliénation de l’ouvrier qui, malgré tous les avantages qu’on pourrait lui accorder, n’en resterait pas moins une machine à produire, condamnée par l’organisation sociale à une existence passive sur le travail, végétative pendant les loisirs.

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Pierre Vaquez : Tito et la révolution yougoslave (1937-1956), par Branko Lazitch

Recension de Pierre Vaquez parue dans La Révolution prolétarienne, n° 123 (424), janvier 1958, p. 30-31

Tito est-il le héros de l’indépendance nationale et le libérateur de la Yougoslavie ?

Tito incarne-t-il ce qu’on peut appeler le communisme libéral ?

Quelles sont les véritables causes du conflit Tito-Staline ou du Parti Communiste Yougoslave avec le Kominform ?

Le culte de la personnalité sévit-il en Yougoslavie tout comme en U.R.S.S. ?

Existe-t-il une démocratie intérieure au sein du Parti Communiste Yougoslave ?

Où va le titisme ?

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Pierre Frank : L’homme ne vit pas seulement de pain, de Vladimir Doudintsev

Recension de Pierre Frank parue dans Quatrième Internationale, 15e année, vol. 15, n° 4-6, juin-juillet 1957, p. 71-72

Dans la littérature universelle, la littérature russe du temps des tsars occupe une place plus qu’éminente. La grandeur de cette littérature ne tient pas qu’à des qualités strictement littéraires, artistiques et stylistiques. Elle provient en grande partie du tait que plus que la littérature de tout autre pays, elle était l’expression de la société, de ses couches sociales tourmentées, de ses douleurs, des souffrances d’une société peinant pour accoucher d’un monde nouveau. La littérature russe donne une histoire de la société russe sous les tsars qui est une très remarquable contribution aux études historiques proprement dite. Les écrivains russes furent, en fait, les précurseurs de la Révolution d’Octobre 1917, tout comme les écrivains français du XVIIIe siècle furent les précurseurs de la Grande Révolution française.

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Paul Ruff : Maman Jones

Recension de Paul Ruff parue dans La Révolution prolétarienne, n° 61 (362), mai 1952, p. 30-31

MAMAN JONES, traduit de l’anglais par Colette Audry et Marina Stalio. Coll. Masses et Militants. Les Editions ouvrières.


Légendes pour images d’Epinal, est-on tenté de dire à première lecture. Et de fait chaque phrase semble solliciter un petit dessin de couleur violente, un peu caricatural avec des capitalistes à gros cigares, arrogants et cruels et des prolétaires ardents et décidés. La simplicité tout enfantine du récit par petites phrases courtes, énoncés dépouillés de faits « à tel endroit il y avais une gréve, je suis venue, la lutte a pris cette forme, la répression s’y est exercée de telle façon, la grève s’y est ainsi terminée », et l’on passe au chapitre suivant qui n’en diffère que par la date et le lieu. Seulement ce récit tout puéril retrace les épisodes d’une des luttes les plus âpres, les plus dures au monde qu’eut à mener le prolétariat.

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Mikhalis Raptis : Les âmes mortes d’une intelligenzia désemparée (À propos des « Mandarins »)

Article de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo paru dans Quatrième Internationale, 13e année, Vol. 13, n° 1-3, mars 1955, p. 66-67

Voici les idées, les préoccupations, les mœurs, d’un milieu social donné, en France dans le nouvel après-guerre, un vrai document social écrit avec franchise et des dons incontestables de narrateur.

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Jacques Muglioni : La révolte contre l’histoire

Article de Jacques Muglioni paru dans La Révolution prolétarienne, n° 57 (358), janvier 1952, p. 40-41

Le privilège paradoxal de notre époque est d’avoir étrangement confondu les problèmes en livrant aux mêmes impasses la philosophie, l’histoire et la vie. Non pas que cette solidarité soit une découverte de notre temps, mais jamais comme aujourd’hui elle n’avait été aussi manifeste ni aussi tragique, en raison même de la rigueur massive de notre expérience. Le contemporain d’Octobre, du drame espagnol et de la guerre s’est effrayé de voir que sa vie propre se confondait avec l’histoire du monde, et que l’une et l’autre pouvaient en même temps prendre un sens ou le perdre atrocement. C’est alors que tout fut mis en question, c’est-à-dire le choix des valeurs qui définissent une vie et décident si elle mérite ou non d’être vécue.

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Mikhalis Raptis : Lettre polonaise sur la misère intellectuelle en France, de Dionys Mascolo

Recension de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo parue dans Quatrième Internationale, 16e année, n° 1, janvier 1958 (1er semestre 1958), p. 75-76

L’auteur, ex-membre du P.C. français, ayant rompu avec le parti lors de l’affaire Rajk, se livre à une critique lucide de la situation des intellectuels français, de « gauche» et de « droite ». Il insiste plus particulièrement sur ceux de la « gauche » qui vont des membres du P.C. français aux « sympathisants » ou ex-sympathisants à la Sartre.

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Jean Regany : Général « El Campesino », La vie et la mort en U.R.S.S.

Recension de Jean Regany parue dans La Révolution prolétarienne, n° 45 (346), décembre 1950, p. 30-31

Général « El Campesino » : LA VIE ET LA MORT EN U.R.S.S. « Les Iles d’or ». Librairie Plon. (Transcription de Julian Gorkin — Traduction de Jean Talbot).


Valentin Gonzalez, « El Campesino », premier commandant communiste pendant la guerre d’Espagne, s’est évadé des « camps de la mort » staliniens, et raconte à celui qui fut son ennemi et qu’il faillit faire fusiller en Espagne, J. Gorkin, sa vie en U.R.S.S. de 1939 à 1949.

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Mikhalis Raptis : L’accusé, par Alexandre Weissberg

Recension de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo parue dans Quatrième Internationale, 11e année, Volume 11, n° 5-7, juillet 1953, p. 70

Voici un témoignage de premier ordre sur la grande purge, des années 1936-1938, en U.R.S.S. Il est écrit par Alexandre Weissberg, physicien, spécialiste des basses températures, d’origine autrichienne, membre du P.C. autrichien, en 1927, qui se rendit en U.R.S.S. en 1931, appelé par l’Institut technique ukrainien de physique. Il fonda le Journal de Physique soviétique ; en 1933, il est chargé par le gouvernement soviétique de construire un vaste établissement expérimental à Kharkov dont il aurait dû devenir le directeur.

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Claude Lefort : Juin 36

Article de Claude Lefort alias Claude Montal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 18, Volume III (7e année), janvier-mars 1956, p. 113-115

Le livre de Danos et Gibelin sur Juin 36 (1) est une importante et
sérieuse étude d’une période décisive et pour l’évolution du mouvement ouvrier et pour celle de la politique bourgeoise et des partis de masse. Ne serait-ce que pour mesurer le chemin parcouru depuis vingt ans, la réflexion sur les événement de 36 est féconde. Aujourd’hui le patronat commence à tirer profit de l’expérience d’avant guerre et n’hésite pas dans des secteurs clés à devancer la revendication ouvrière, comme l’illustrent les contrats de Renault et de la métallurgie. Poussé par les impératifs de la production en grande série, il cherche à intégrer toujours plus étroitement les ouvriers à l’entreprise et commence à comprendre, à l’instar du patronat américain, que certaines améliorations (concernant la retraite, les congés) peuvent seules lui assurer une stabilité provisoire. Aujourd’hui, les partis qui se réclament de la classe ouvrière se sont définitivement intégrés à l’appareil d’exploitation du capital, l’un en se subordonnant absolument à une bureaucratie qui, dans l’intervalle, s’est étendue de l’U.R.S.S. à une grande partie de l’Europe et de l’Asie, et en prenant conscience de ses fins (un nouveau rôle de gestionnaire grâce à l’étatisation de la production), l’autre en participant directement au régime d’exploitation bourgeois.

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Daniel Guérin : Bourgeois et bras nus (Gallimard)

Recension parue dans La Révolution prolétarienne, n° 24 (325), mars 1949, p. 27-28

Le livre de Daniel Guérin, qui vient après tant d’ouvrages, écrits la plupart du temps par des historiens de métier, ne ressemble à aucun autre. Le titre même, fortement suggestif, laisse présager ce que le contenu de ce travail apportera de foncièrement nouveau.

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Ernest Mandel : Un excellent roman révolutionnaire

Article d’Ernest Mandel alias Henri Vallin paru dans Quatrième Internationale, n° 46, mars-juin 1949, p. 43-44

Dans « L’Affaire Toulaév » (+), sa dernière œuvre et en même temps le plus mûr de tous ses romans, Victor SERGE traite le même sujet que « le Zéro et l’Infini » de Koestler, mais il le traite avec une compréhension sociale et psychologique supérieure et avec un art humain qui laissent loin derrière lui les constructions schématiques et purement cérébrales de l’auteur du « Yogi et le Commissaire ».

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Jean Regany : A. Ciliga, Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936)

Article de Jean Regany paru dans La Révolution prolétarienne, n° 43 -344), octobre 1950, p. 30-32

A. CILIGA : Dix ans derrière le rideau de fer (1926-1936).

La librairie Plon réédite un livre paru la première fois en 1938 : « Au pays du mensonge déconcertant ». Mais l’auteur a voulu développer son expérience de la vie de déporté en un deuxième volume : « Sibérie,
terre de l’exil et de l’industrialisation
» (1).

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Pierre Frank : « J’ai choisi la liberté » de V. A. Kravchenko

Recension de Pierre Frank parue dans Quatrième Internationale, juillet-août 1947, p. 54-55

Ce livre très dense de 638 pages, expose comme son sous-titre l’indique « la vie publique et privée d’un haut fonctionnaire soviétique », qui s’est échappé de l’enfer stalinien au cours de la seconde guerre, pendant qu’il se trouvait aux Etats-Unis, membre d’une mission soviétique.

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Les Antilles décolonisées, de Daniel Guérin

Recension parue dans Quatrième Internationale, 15e année, Vol. 15, n° 1-3, mars 1957, p. 72

Voici la première publication donnant une vue d’ensemble sur les Antilles, leur structure sociale et leurs problèmes économiques, sociaux, politiques.

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Salut à l’Algérie indépendante !

Textes parus dans Quatrième Internationale, 20e année, n° 16, juillet 1962 (3e trimestre), p. 1-5

L’indépendance de l’Algérie, c’est une des plus grandes victoires révolutionnaires depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Elle a été arrachée par huit années de lutte héroïque de tout un peuple contre l’impérialisme français.

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Essai sur la révolution par Hannah Arendt

Article signé L. paru dans les Cahiers de discussion pour le socialisme de conseils, n° 8, avril 1968, p. 35-36

Malgré son titre, il s’agit surtout d’une analyse juridico-philosophique de la révolution américaine et de ses prémices, ainsi que d’une étude comparative de cette révolution et de la Révolution française qui s’étend sur plus des trois-quarts de l’ouvrage ; l’auteur exprime son admiration pour les « pères fondateurs » américains qui, dit-il, ont réussi à bâtir une constitution démocratique permettant ainsi à leur œuvre d’échapper aux aléas de l’autoritarisme et du césarisme.

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Anton Ciliga : Novembre 1930. Dans l’Isolateur politique de Verkhné-Ouralsk

Texte d’Anton Ciliga paru dans Inprecor, n° 430-431, décembre 1998, p. 11-12

Témoignage de Anton Ciliga*

L’immense majorité des détenus communistes étaient trotskistes : cent vingt sur un total de cent quarante. Il y avait aussi un zinovieviste qui n’avait pas capitulé, seize ou dix-sept membres du groupe du « centralisme démocratique » (extrême gauche) et deux ou trois partisans du « groupe ouvrier » de Miasnikov. Chez les non-communistes il y avait trois groupes essentiels, forts d’une douzaine de membres chacun : les social-démocrates menchéviks russes, les social-démocrates géorgiens et les anarchistes. Il y avait, en outre, cinq socialistes-révolutionnaires de gauche, quelques socialistes-révolutionnaires de droite, quelques socialistes arméniens du groupe « dachnaktsoutioun » et un maximaliste. Il y avait enfin quelques sionistes.

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Gérard Gilles : Révolution économique, révolution érotique

Article de Gérard Gilles paru dans Recherches libertaires, n° 2, février 1967, p. 1-8

1 – L’EROTISME DE GEORGES BATAILLE.

« Toute révolte est sexuelle » (André Breton).
Toute sexualité est révolutionnaire.

Dans le premier article de cette série consacrée à la sexologie politique (1), j’ai tenté de montrer, à travers deux auteurs contemporains, l’échec d’un essai de synthèse entre psychanalyse et marxisme. Cet échec était nécessaire avec la méthode employée par les auteurs, méthode consistant à prendre, comme point de départ, psychanalyse et marxisme comme systèmes constitués en anthropologie totalitaire, chaque système se suffisant à lui-même et excluant l’autre. André Breton traitait la métapsychologie de Freud de métaphysique. On pourrait en dire autant du marxisme tel que le conçoivent les marxistes contemporains. Les tentatives de Marcuse et d’O. Brown ne sortent pas de la « métaphysique » et visent à constituer des systèmes hybrides tout aussi irréalistes que ceux dont ils sont issus.

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Jean Cavignac : Sur le problème algérien (2)

Lettre de Jean Cavignac adressée à Robert Louzon, parue dans La Révolution prolétarienne, n° 172 (473), juin 1962, p. 21-22


De J. CAVIGNAC, de Paris, cette lettre adressée à Louzon :

Je vous avais déjà exprimé que je n’étais pas d’accord avec vous pour une évacuation de l’armée française qui laisserait face à face Musulmans et Pieds-Noirs et inspirerait à ces derniers une crainte salutaire, commencement de sentiments coopératifs.

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Robert Louzon : Nécessité d’une révolution algérienne

Note de Robert Louzon parue dans La Révolution prolétarienne, n° 172 (473), juin 1962, p. 13-14


Bourguiba donnait une interview, il y a quelques semaines, à un journal anglo-saxon, se résumant à peu près à ceci : les Algériens parlent toujours d’une « révolution algérienne », mais la question d’une révolution ne se pose pas ; on conquiert l’indépendance et ça suffit !

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Raymond Guilloré : Algérie raciste

Chronique de Raymond Guilloré parue dans La Révolution prolétarienne, n° 171 (474), mai 1962, p. 6

La sauvagerie de l’O.A.S., sa bêtise sanglante, ne nous étonnent pas. Ce qui nous émeut davantage, c’est le fait que la population européenne d’Algérie semble reconnaitre cette sauvagerie comme son moyen d’expression et de défense. Oh ! nous savons bien que tous les Européens d’Algérie ne sont pas solidaires de l’O.A.S. ! Mais il y a la terreur. Beaucoup de ceux qu’on appelle « les libéraux » sont déjà tombés sous les coups des forcenés. Beaucoup fuient cette terre de malheur. Les rentrées quotidiennes en métropole dépassent largement les prévisions. On voudrait quand même que les organisations syndicales d’Algérie, rattachées aux centrales françaises, fassent entendre la voix de la raison et de la fraternité. Encore heureux quand nous ne les entendons pas faire chorus avec les assassins ! La race – si tant est qu’on puisse parler de race dans une telle diversité de populations méditerranéennes – l’esprit de domination plutôt, qui est souvent plus enragé chez « le petit blanc » que chez le gros, l’emporte chez ces pseudo-syndicalistes sur une idéologie à vrai dire superficielle. Ces idées étaient bonnes « entre nous » ; mais vous n’allez tout de même pas vous mettre à les croire valables pour ces « bicots », ces « melons » ! Le dernier des bistrots bornés se croit vraiment le représentant de la civilisation chrétienne ! Et il n’en sera que plus enragé si la preuve est faite qu’un quelconque Arabe ou Kabyle peut en savoir plus dans son petit doigt que lui dans sa grosse tête vide. Passe encore pour le bistrot. Mais l’instituteur, le postier, le cheminot, le petit employé ?

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Robert Louzon : Notes d’Economie et de Politique (mai 1962)

Notes de Robert Louzon parues dans La Révolution prolétarienne, n° 171 (474), mai 1962, p. 3-5

L’ARMEE FRANÇAISE COMPLICE

Je suppose que maintenant tout le monde s’en rend compte : si la tuerie des musulmans continue à un rythme de plus en plus rapide dans les grandes villes du littoral algérien, c’est que l’armée qui occupe ces villes est complice des assassins.

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Henri Pouget : Les accords d’Evian

Editorial d’Henri Pouget dit Henri Claude paru dans Economie et politique, n° 93, avril 1962, p. 2-8

La signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, et leur mise en application, ont été considérées, à juste titre, comme une grande victoire du peuple algérien, comme une victoire de la classe ouvrière, du peuple français et des forces de paix dans le monde, comme une grave défaite du système impérialiste français. C’est sur ce dernier point que nous voudrions insister.

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J. Regnaud : Après la signature des accords d’Evian

Article de J. Regnaud paru dans Quatrième Internationale, 20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre), p. 42-45

LA REVOLUTION ALGERIENNE, ALLIEE N° 1 DE LA CLASSE OUVRIERE FRANCAISE

La signature des accords d’Evian, qui ouvre une phase nouvelle de la Révolution algérienne, ouvre aussi une nouvelle page de l’histoire de la lutte des classes en France. De tous les pays d’Europe occidentale, la France est celui qui, dans les dernières années en particulier, a ressenti le plus fortement les répercussions de la grande lutte engagée dans le monde entre les forces de l’impérialisme et celles de la révolution coloniale, le pays dans lequel ces répercussions ont influencé le plus directement l’évolution politique intérieure, celle de la lutte des classes.

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La Révolution Algérienne aborde sa phase sociale

Note éditoriale parue dans Quatrième Internationale, 20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre), p. 3-4

Une phase de la Révolution algérienne sera bientôt close, une autre — plus importante — commencera. Il s’agira de voir de quelle manière le F.L.N., la direction que s’est donnée le peuple algérien dans sa lutte pour l’émancipation, saura répondre aux aspirations révolutionnaires des masses paysannes, des ouvriers et des « éduqués » et réaliser, après l’indépendance formelle, la Révolution.

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Mikhalis Raptis : Les damnés de la terre de Frantz Fanon

Article de Mikhalis Raptis dit Michel Pablo paru dans Quatrième Internationale, 20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre), p. 57-63

La révolution coloniale est un fait qui date pratiquement de la dernière guerre mondiale. On ne saurait reprocher au marxisme révolutionnaire d’avoir ignoré jusqu’à cette date les colonies et le problème colonial. Aussi bien les écrits de Marx et d’Engels que ceux de Rosa Luxembourg, de Lénine et de Trotsky témoignent de l’énorme importance accordée de tout temps à ces questions.

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La gauche introuvable…

Note parue dans Programme communiste, n° 19, avril-juin 1962, p. 50-52

L’indécence des démocrates dans leur lutte de dernière heure « contre le gouvernement » avant la conclusion des accords avec le F.L.N. a été poussée à tel point qu’il s’est trouvé un démocrate pour s’en apercevoir et même pour le dire. En s’excusant de son audace, l’hebdomadaire l’Express publiait son article dans son numéro du 15/2/62 sous le titre : « Fallait-il manifester ? » (Si vous tenez à le savoir, l’auteur était M. Jean Cau qui récemment s’est également illustré dans les belles-lettres) : Les collaborateurs de cette feuille, unanimes, étaient, Dieu merci, en complet désaccord ! Pourquoi publier, alors ? Eh bien, il paraît que dans le marais démocratique, pas mal de gens pensent de la même façon, « sans pousser aussi violemment l’argumentation », en gens bien élevés qu’ils sont.

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La galère

Article paru dans Programme communiste, n° 19, avril-juin 1962, p. 3-8

La longue survie du régime capitaliste est la tragédie de notre époque. L’agitation étourdie et impuissante des démocrates en est le côté burlesque. Si la politique contemporaine est tellement obscène que des millions d’ouvriers s’en sont tout à fait détournés, c’est à la vanité des poses démocratiques, à l’impudence des mensonges démocratiques qu’on le doit, plus encore qu’au cynisme du grand capital.

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La paix ?

Article paru dans Programme communiste, n° 19, avril-juin 1962, p. 1-2

Depuis la signature du « Cessez-le-feu », la Gauche française remplit l’air de ses cris de triomphe et de satisfaction. Cette négociation, cette paix enfin obtenues, elle les proclame son œuvre, et, sous réserve d’application « loyale », elle s’en déclare ravie.

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Robert Louzon : Trois défaites

Chronique de Robert Louzon parue dans La Révolution prolétarienne, n° 170 (471), avril 1962, p. 13-14

Trois défaites. Trois défaites militaires. En 1940, la fuite devant Hitler ; en 1954, Dien-Bien-Phu ; et aujourd’hui, Evian !

Trois défaites en vingt ans, c’est beaucoup !