Je ne parlerai point de la manière dont peut être combattue et abattue la tyrannie qui opprime actuellement le peuple italien. Ici nous nous proposons de faire simplement œuvre de clarification des idées et de préparation morale en vue d’un avenir, proche ou lointain, car il ne nous est pas possible de faire autre chose. Du reste, lors même que nous croirions le moment venu d’une action plus effective… nous en parlerions encore moins.
Article paru dans le Bulletin de liaison du Parti de la Révolution Socialiste, n° 12, 1er mai 1967, p. 12
Au départ, écartons l’idée selon laquelle le rassemblement, sans aucune exclusive, de l’opposition est la condition de toute marche en avant et, qu’à ce titre, il doit être recherché à N’IMPORTE QUEL PRIX. Cette notion d’OPPOSITION UNIQUE est un mythe réactionnaire de même que celle de PARTI UNIQUE. En fait, la glorification de l’unicité cherche à masquer la réalité des antagonismes de classes et à confondre les intérêts des exploiteurs et ceux des exploités dans un mouvement commun au nom d’un soi-disant intérêt national.
Article d’Errico Malatesta paru en deux parties dans Le Réveil communiste-anarchiste n° 644 du 28 juin 1924 et n° 645 du 12 juillet 1924.
Notre ami Carlo Francesco Ansaldi s’occupe dans la Voce Repubblicana de nos discussions au sujet du proche avenir. Il exprime des aspirations et des désirs qui au fond se rapprochent et même se confondent avec les nôtres, mais il omet, me semble-t-il, ce qui pour moi est le nœud de la question, c’est-à-dire la façon dont on peut s’acheminer vers le nouvel ordre social, aussitôt les institutions en vigueur renversées, et l’origine du pouvoir constituant. N’oublions pas que dans nos débats actuels il s’agit non du point d’arrivée, sur lequel sans doute nous nous trouverons tous d’accord, y compris Ansaldi, mais des voies et moyens qui devront nous conduire à la réalisation de notre idéal.
Textes parus dans Et-Thaoura, journal révolutionnaire marxiste d’Algérie, n° 7, juillet-août 1984, p. 21-22
Entre octobre et décembre 1983, le pouvoir bourgeois a déclenché une opération d’intimidation et de répression de grande envergure : contrôles policiers musclés dans les villes, les quartiers, aux frontières…
Sous ce titre notre ami Louis Fabbri a publié en italien un volume, dont le Libertaire avait annoncé il y a quelque temps la traduction française. Nous ne savons ce qui est advenu de ce projet, mais nous croyons qu’une lutte tenace s’impose à nous contre le bolchevisme soi disant communiste et sa prétention de vouloir monopoliser la révolution. Malgré ses persécutions criminelles et le plus éclatant démenti que les faits viennent donner chaque jour à son faux révolutionnarisme, il profite encore de l’une de ces légendes dont la vie est singulièrement dure. A nous de montrer sans relâche la douloureuse réalité.
Document publié par El-Oumami,organe des communistes-léninistes algériens,n° 8, mai 1983, p. 2
Nous reproduisons ici le tract diffusé par nos camarades en Kabylie et à Alger à l’occasion de la commémoration du troisième anniversaire de la journée du 20 avril 1980 :
Issus de l’Est ténébreux, les civilisés continuent la même marche vers l’Ouest qu’Attila, Tamerlan et tant d’autres inconnus. Qui dit civilisés dit anciens barbares, c’est-à-dire bâtards des aventuriers de la nuit, c’est-à-dire ceux que l’ennemi (Romains, Grecs) corrompit. Expulsées des rives du Pacifique et des pentes de l’Himalaya, ces « grandes compagnies », infidèles à leur mission, se trouvent maintenant face à ceux qui les chassèrent aux jours pas très lointains des Invasions.
Mon dernier texte intitulé « Alger, ses bars et ses cafés » vient de paraître dans le mensuel de critique et d’expérimentations sociales CQFD n° 180 (octobre 2019).
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de mon article intitulé « Il y a soixante ans : FLN-MNA : une guerre fratricide dans la guerre d’Algérie » dans le numéro d’octobre d’Alternative libertaire.
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis et lecteurs que je présenterai mon livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance et qui porte sur les trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj, ce mercredi 9 octobre à 14h à Oran.
C’est sans doute au sujet du travail que se manifestent les plus sots préjugés dont soit imbue la conscience moderne, au sens collectif du mot. Ainsi les ouvriers, excédés à bon droit du sort inférieur qui leur est fait, se fondent généralement pour affirmer leur droit de vivre sur le principe même de leur esclavage. Au nom du sacrifice individuel qu ils consentent, qu’ils luttent de ci de là pour obtenir une légère atténuation de leur peine, selon moi c’est trop peu, en vérité. A leurs grands maux, bien sûr ils n appliquent pas assez les grands remèdes des révolutions. Mais la convention sociale dont ils sont de naissance les prisonniers les plus surveillés leur a fait une âme de misère. Ils se recommandent trop volontiers de leur capacité de travail, par un de ces détours élémentaires qui, dans sa réflexion sur lui-même, conduit l’homme à s’exagérer la valeur de ce qu’on méconnaît en lui. Si paradoxal que cela puisse paraître, ils cultivent de façon quasi-religieuse l’idée du travail. C’est à croire que par là, comme tous les autres, ils éprouvent le besoin de donner la mesure de leur désintéressement. Il n’est pas jusqu’à la dureté du travail qui ne confère à ceux qu’il courbe le plus le maximum d’autorité. Dans les confédérations les voix qui l’emportent ne sont-elles pas aujourd’hui celles du Bâtiment, de la Terrasse, des Métaux ? Toutes proclament le caractère sacré du travail et tendent à l’exalter d’autant plus que ce travail est plus matériel.
J’ai l’impression, et par ce qui paraît dans nos différents périodiques en Italie et au dehors, et par ce que les camarades nous envoient et qui en grande partie n’est pas publié soit par manque de place, soit par trop complète insuffisance de composition, j’ai l’impression, dis-je, que nous ne sommes pas encore arrivés à faire bien comprendre à tous les intentions que nous nous proposons dans cette Revue.
I FOUND NO SPECIFIC EVIDENCE OF NON-EUROPEAN PARTICIPATION in anarchist membership groups (the MLNA or Spanish emigre organizations) in Algeria at the time of the outbreak of the national liberation revolution. As well, given the FLN’s internal purges and hostility toward the rival MNA and Algerian Communists during the war, it is difficult to imagine any Algerian with proclaimed anarchist views surviving determined FLN hegemonic control. Survival would depend on suppressing one’s political identity, as in the example of Frenchman Serge Michel, and demonstrating overall loyalty and dedication to the dictates of the national leadership – as well as avoiding the heavy hand of French repression. The only mention I’ve seen of a non-European Algerian anarchist militant in Algeria for this period is the vague reference by MLNA leader Léandre Valéro to comrade Derbal Salah of the Constantine area in Valero’s brief retrospective account about forty-five years later. (1)
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 784, 30 novembre 1929.
Nos adversaires défenseurs et bénéficiaires du présent système social, justifient d’ordinaire le droit de propriété privée en disant que la propriété est condition et garantie de liberté. Et nous sommes d’accord avec eux. Ne disons-nous pas constamment que qui est pauvre est esclave ?
Depuis la déposition de Ben Bella par la fraction bureaucratique hétérogène que conduit Boumedienne, les luttes ouvrières en Algérie – qui s’expriment avant tout dans l’action syndicale – n’ont fondamentalement pas changé de nature. Les congrès syndicaux qui se sont tenus depuis le 19 juin ne sont pas qualitativement différents des congrès antérieurs, du moins de ceux qui ont suivi le « congrès-pilote » des cheminots algériens (juin 1964). Pendant un an, jusqu’en juin 1965, la lutte des classes a connu ses développements les plus conscients lors des congrès syndicaux, au niveau des A.G. d’usines et de fermes, des U.L., des U.R. mais surtout à celui des fédérations corporatives ainsi que de la Centrale elle-même (fin mars 1965). En l’absence d’un parti d’avant-garde du prolétariat des villes et des campagnes (ce dernier étant numériquement le plus important), c’est le mouvement syndical qui joue, dans l’Algérie révolutionnaire d’aujourd’hui, l’Algérie des ouvriers et des paysans pauvres, le rôle de canalisateur de la pression des masses.
Article de Catherine Decouan paru dans La Gueule ouverte, n° 254, 28 mars 1979, p. 6.
Rien ne vaut les images, rien ne vaut le récit en direct. Tout ce qu’on avait pu lire dans la presse sur le soulèvement des femmes iraniennes ne m’a pas touchée autant que ce qui s’est donné à voir et à entendre dans cette salle de la Mutualité bondée où Kate Millet racontait avec un luxe de détails son séjour auprès des femmes de Téhéran. « En Iran, la lutte des femmes est en danger. C’est une lutte qui se mène constamment dans le danger, mais la chose extraordinaire, c’est qu’il s’agit du premier mouvement féministe de l’Islam. L’expérience de l’Iran est la plus émouvante que j’ai eue en tant que féministe et la plus constructive des actions en faveur de la libération, de l’égalité des droits ». Delphine Seyrig prêtait sa voix inimitable et ses connaissances linguistiques à la traduction simultanée, le visage éclairé de son inextinguible sourire (je me demande toujours comment elle fait, elle doit avoir un truc) tandis que Kate parlait, nous racontant tout, vraiment tout, mais si sympa, si humaine, si vivante.
Le 27 janvier Mohammed Boudiaf a parlé à Paris devant un auditoire composé en majorité d’étudiants français. La réunion était organisée par le C.I.D.R.A. (Comité International de Défense des Révolutionnaires Algériens). Car dans cette Algérie en pleine révolution, les révolutionnaires ont déjà besoin d’être défendus. Boudiaf en est une des figures les plus représentatives. Ancien compagnon de captivité de Ben Bella, il n’est plus d’accord avec son frère de combat et de geôle. Animateur du Parti de la Révolution Socialiste, il l’attaque, pourrait-on dire, sur la gauche. Ben Bella l’a fait emprisonner, puis expulser de son pays.
Article de Bruno Hérail paru dans La Gueule ouverte, n° 214, 14 juin 1978, p. 9-10.
La désobéissance civile ne peut se résumer à un guide de recettes : insoumission militaire, refus de l’impôt, transports en commun gratuits, écoles nouvelles, nouveaux rapports sexuels… Il ne peut y avoir que des émergences qui ne recouvriront jamais le juteux de cette naissance sans violence. Les tentatives de chacun sont essentielles à tous.
Le Monde, qui fait souvent assaut de complaisance à l’égard du régime de B.B., avec l’Humanité et aussi avec certains milieux catholiques algériens (je ne dis pas avec La Croix qui est au contraire un des rares journaux à donner de temps en temps quelques informations intéressantes sur l’opposition benbelliste) a tout de même signalé dans son numéro du 29-30 novembre 1964 que d’après Révolution et Travail, la situation sociale serait mauvaise dans le Sud algérien. Il ne m’a pas été possible de me procurer le numéro de l’organe de l’U.G.T.A. où a paru cette nouvelle (qui est d’ailleurs valable pour toutes les régions de l’Algérie).
Article de Jean-Louis Soulié paru dans La Gueule ouverte, n° 210, 17 mai 1978, p. 9-10.
Objection de conscience, refus de l’impôt, boycott, renvois de livrets militaires… chaque semaine notre hebdomadaire contient des informations touchant de près ou de loin à ce qu’il est convenu d’appeler des actes de désobéissance civile.
Durant plusieurs mois, la rubrique « Non chef ! » a permis aux lecteurs-rédacteurs d’échanger un certain nombre d’expériences personnelles dont il fallait bien un jour établir le bilan.
Aujourd’hui – et probablement dans les semaines à venir car le sujet est vaste – nous ouvrons le dossier « Désobéissance civile » avec la certitude qu’un abondant courrier ne manquera pas de nous apporter propositions ou réserves …
J’ai accordé un entretien à Jérôme Debrune pour le site Questions de classe(s) sur le mouvement populaire en Algérie. Le texte a été mis en ligne ce dimanche 18 août sous le titre : « Révolte populaire en Algérie : assumer pleinement une stratégie de rupture révolutionnaire ».
Article de Bessas paru dans La Gueule ouverte, n° 40, mercredi 12 février 1975, p. 4-6.
Octobre 1974. En Italie, près de 200 000 personnes refusent de payer une majoration de 60 % de leur note d’électricité. Ce mouvement introduit un terme (apparemment) nouveau dans le langage des luttes : la désobéissance civile. Ce refus collectif d’une décision gouvernementale a gain de cause : l’État est contraint de réduire d’un tiers l’augmentation décidée. Victoire partielle donc, mais exemplaire. Par la forme nouvelle de contestation. D’autres actions du même type ont lieu simultanément en Italie : refus de l’augmentation des transports urbains et du prix des cantines scolaires, autoréductions locales (50%) sur les produits de grande consommation dans les supermarchés, etc. En France aussi, la désobéissance civile a le vent en poupe. Au Larzac, à Lip, et ailleurs…
Textes parus dans Inprecor, n° 344, du 17 au 30 janvier 1992, p. 3-6
Alors que les résultats du premier tour des élections législatives n’ont fait que confirmer le rôle croissant du Front islamique du salut (FIS) sur la scène politique algérienne et l’effondrement du Front de libération nationale (FLN) au pouvoir, le président Chadli a présenté sa démission, le Il janvier 1992, et annoncé la dissolution de l’Assemblée populaire.
Il s’agit d’un coup d’Etat, fomenté par les militaires, qui met en veilleuse le processus démocratique, entamé sous la pression des émeutes d’octobre 1988.
Notre correspondant, Chawki Sahli, nous livre ses premières analyses.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 922, 1er mai 1935.
A propos de mon compte rendu paru dans le numéro 9 de Pensiero e Volontà, du livre de Galleani, « La fin de l’anarchisme », le camarade Benigno Bianchi m’écrit :
« Je crois que tu ne m’en voudras pas de t’écrire pour attirer ton attention sur l’une de tes phrases qui pourrait provoquer un regrettable malentendu. Je fais allusion au deuxième alinéa des paroles de Galleani reproduites clans ton article.
« Dans le dit alinéa, Galleani parle de la nécessité de débarrasser à nos descendants le terrain des préjugés, des privilèges, des églises, des prisons, des casernes, des maisons de prostitution, etc. Pour cela, il faut détruire et non construire.
Article de Juliane Karakayalı, Vassilis S. Tsianos, Serhat Karakayalı et Aida Ibrahim paru dans Timult, n° 9, mars 2016, p. 22-27
Ces dernières années, en Allemagne, l’accueil réservé aux approches critiques de la blanchité (Critical Whiteness) tend à saboter les luttes antiracistes.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 962, 12 décembre 1936.
Sous ce titre, notre camarade Malatesta publiait en 1899 une brochure qui s’applique exactement à cette Monarchie espagnole dont Franco et ses complices se font aujourd’hui les défenseurs. Nous la traduisons non seulement comme document historique, mais afin que les jeunes camarades se rendent bien compte que la situation espagnole actuelle n’a pas un aspect entièrement nouveau, et que le problème de grouper toutes les forces antimonarchistes — aujourd’hui antifascistes — avait déjà été envisagé. Tous les raisonnements faits par Malatesta redeviennent d’actualité et la solution qu’il propose est dans ses grandes lignes celle adoptée par la C.N.T. et la F.A.I. sous la pression même des nécessités. A chacun d’en juger
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que je participerai à la discussion intitulée « Algiers -Paris und zurück », le mardi 30 juillet à 20h à Berlin.
Voici comment le Giornale d’Italia répond au député socialiste Turati qui attribue à la guerre en Tripolitaine l’accroissement de misère dans la classe ouvrière :
« Elle a (la guerre), sinon augmenté, du moins nullement diminué le mouvement économique en Italie, car des centaines et des centaines de millions ont été dépensés dans le pays en pro-visions, équipements, etc… »
J’ai accordé un entretien au journaliste Stéphane Ortega pour le site Rapports de force sur le mouvement en cours en Algérie. Le texte a été mis en ligne ce matin sous le titre « Révolution algérienne : l’auto-organisation constitue la clef de la suite du mouvement ».
Interview de Mohammed Harbi réalisée par Salah Jaber (Gilbert Achcar) et Sophie Massouri pour Inprecor, n° 333, du 21 juin au 4 juillet 1991, p. 6-8
Le nouveau Premier ministre algérien, Sid Ahmed Ghozali, a annoncé, le 18 juin 1991, la composition de son gouvernement, composé essentiellement de technocrates et sans la participation significative d’aucune autre formation politique en dehors du Front de libération nationale (FLN).
Mohammed Harbi est historien* de la révolution algérienne, à laquelle il a participé activement. Militant du FLN avant l’Indépendance, Mohammed Harbi a occupé des fonctions gouvernementales sous la présidence d’Ahmed Ben Bella (dans le cabinet civil du ministère des Forces armées en 1959-60 ; comme ambassadeur en Guinée en 1961 ; en tant qu’expert aux premières négociations d’Evian en 1961 ; comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1961-62 ; puis, comme conseiller à la présidence de la République entre 1963 et 1965 ). En 1965, il s’est opposé au coup d’Etat d’Houari Boumédiene et a été emprisonné pendant cinq ans, puis en résidence surveillée et exilé. lnprecor l’a rencontré pour recueillir son point de vue sur les origines de la crise actuelle qui secoue l’Algérie.
Extrait de Pierre Kropotkine, La Grande Révolution, 1789-1793, Paris, P.-V. Stock, 1909, p. 738-746.
Il arrive, dans l’histoire de peuples, une période où
un profond changement s’impose dans toute la vie de la nation. La royauté
despotique et la féodalité se mouraient en 1789 : il n’était
pas possible de les maintenir ; il fallait y renoncer.
Mais alors deux voies s’ouvraient : la réforme ou la révolution.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que je participerai à la rencontre en hommage aux victimes de la répression du 14 juillet 1953, ce samedi 13 juillet à partir de 19h30 à Paris.
L’événement se tiendra place de la Nation, autour du kiosque, face au lycée Arago : 4 Place de la Nation, 75012 Paris. Les autres intervenants seront Sadek Hadjeres, Gilles Manceron et Rosa Moussaoui. Un extrait du film de Daniel Kupferstein, Les Balles du 14 juillet 1953, sera projeté.
Il y a des anarchistes qui, tout en admettant que les hommes doivent s’organiser pour la défense de leurs idées et de leurs intérêts, voient toujours dans l’organisation autorité ou danger d’autorité, aussi l’acceptent-ils à contre-cœur et contraints par l’évidente impuissance de chaque homme à agir efficacement et à se défendre seul. Ils attribuent cette impuissance à l’état social actuel, au peu de conscience et au peu d’initiative des individus et ils espèrent qu’un jour viendra où chacun ayant le pouvoir et la volonté d’agir par soi-même, il n’y aura plus besoin d’organisation.
Article de Chawki Salhi paru dans Inprecor, n° 334, du 5 au 18 juillet 1991, p. 3-5.
Au lendemain de l’arrestation d’Ali Belhadj, tribun vénéré des jeunes révoltés des quartiers les plus populaires d’Alger, et d’Abassi Madani, porte-parole et président du Front islamique du salut (FIS), le 30 juin 1991, les intégristes étaient prostrés. Ces personnages quasi mythiques, qui menaçaient de « guerre sainte » et traitaient d’égal à égal avec le régime, pouvaient donc être arrêtés par de simples mortels en uniforme de gendarme sans que le ciel ne tombe sur la tête de Chadli. Épuisés par leurs assauts dispersés et minoritaires à travers les quartiers d’Alger, ébranlés par la mise en cause publique d’Abassi, « danger pour l’islam et le pays », lors d’une interview télévisée de membres du Majliss al Choura (1), isolés dans l’opinion publique qui aspire au retour au calme ne voyant aucune issue à la crise, les intégristes sont incapables de riposter et leurs appels à la « guerre sainte » ne sont suivis à Annaba, Mostaganem, M’sila et dans le quartier de Bachdjarah à Alger que de manifestations peu nombreuses et sans efficacité militaire aucune. Les secteurs les mieux préparés ont été démantelés par des perquisitions et des arrestations, comme lors des affrontements du 29 juin au soir à Bel court, quartier d’Alger baptisé « Kaboul » par les islamistes, fief des radicaux du groupe Takfir Oual Hidjra.
Samedi 21 décembre, à la Bourse du Travail (avenue Turbigo), invité par le Cercle d’Études syndicales des Correcteurs, Albert Camus a parlé des rapports de l’écrivain et des travailleurs de l’imprimerie, devant deux cents compagnons, parmi lesquels de nombreux correcteurs bien sûr, mais aussi des linotypistes, des typographes, des mécaniciens, des rotativistes, des clicheurs et des photograveurs.
Entretien avec Samira Fellah et Nawel Zien réalisé par Cecilia Garmendia et Gaëlle Lucyparu dansInprecor, n° 325, du 1er au 14 mars 1991, p. 13-15.
Le 12 juin 1990, le Front islamique du salut (FIS) remportait une large victoire aux élections municipales, les premières élections pluralistes en Algérie (voir lnprecor n° 312 du 29 juin 1990). Sept mois plus tard, la guerre du Golfe ouvre d’autres brèches, dont aimeraient bien profiter les islamistes, un peu déstabilisés, au départ, par la configuration des pays impliqués de part et d’autre. Les femmes algériennes n’ont cessé, depuis des années, de lutter pour la reconnaissance de leurs droits ; aujourd’hui, de même, elles exigent le respect des droits des populations arabes et dénoncent l’agression dont est victime le peuple irakien, car, pour elles, « la dignité des femmes est inséparable de celle des peuples ». Nous avons rencontré Samira Fellah et Nawal Zien, membres du Parti socialiste des travailleurs et militantes du mouvement des femmes en Algérie *.
Je voudrais attirer l’attention des révolutionnaires sur un problème, essentiel à mon avis, et qui me semble par trop négligé : c’est celui de l’alimentation publique, spécialement dans les grandes villes, en temps de révolution et immédiatement après.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de mon texte intitulé « Welche Revolution ? » dans iz3w(n° 373, Juli/August 2019, p. 4), bimestriel édité à Freiburg im Breisgau.
Ce texte, écrit le 20 mai 2019, a été traduit du français par Anna Keller.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 414, janvier-février 1992.
L’intermède démocratique a donc pris fin, comme il avait commencé, sur décision des plus hautes instances de l’Etat et tout particulièrement de l’état-major de l’armée.
Le processus démocratique va continuer, disait Sid Ahmed Ghozali en prenant cet été la tête du gouvernement ; et il promettait des élections « libres et honnêtes ». Mais le résultat des votes n’étant pas conforme aux prévisions, ces élections sont annulées ; l’ancien chef du « parti de la révolution socialiste », soudainement tiré de son exil et promu à la tête de l’Etat bourgeois pour défendre ceux qu’il critiquait hier, décrète l’état d’urgence pour un an « au moins ».
Mais le processus démocratique continue et les libertés individuelles sont maintenues, assure Boudiaf – à condition de ne pas s’opposer au Haut Comité d’Etat, de ne pas troubler l’ordre public, de ne pas porter atteinte à l’économie nationale par des grèves, etc.
Nous ne pouvons manquer d’admirer ceux qui ont pu lire d’une seule traite ou en très peu de temps le nouveau livre d’Albert Camus. C’est sans doute qu’ils avaient déjà sur le sujet une opinion bien arrêtée et qu’ils pouvaient voir de haut – et de loin – une étude de laquelle ils refusaient d’avance d’apprendre quelque chose. Nous nous sommes sentis plus modestes.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 402, juillet-août-septembre 1989.
Abdelhamid Benzine, dirigeant du P.A.G.S. (autrefois : Parti « communiste » algérien), a donné une interview à la « Tribune d’Octobre » (No 7, mai 89), dans laquelle il déclare que « la situation en Algérie appelle un rassemblement de toutes les forces vives autour d’objectifs communs, fussent-ils transitoires. L’ennemi, c’est le fanatisme aveugle et l’extrémisme, c’est la manie de vouloir imposer une solution unique. »