A Valenciennes près de mille travailleurs algériens ont participé à la manifestation du 1er mai. La police et quatre compagnies dites républicaines de sécurité cernaient la place Verte d’Anzin, s’échelonnaient jusqu’au viaduc qui domine un vaste paysage de rails, de hauts fourneaux et de terrils.
UN 14 juillet qui aura droit à quelques lignes dans les manuels d’histoire. Six morts algériens, un mort français. Plus de cent blessés, algériens et français, couchés dans les mêmes salles d’hôpital avec devant les yeux la même image : un défilé de la Bastille à la Nation, un 14 juillet où les habitants de Paris sont venus clamer leur amour de la liberté, leur refus de voir renaître les bastilles. Où les Parisiens de tous âges, de toutes opinions sont venus montrer que les grandes dates de l’Histoire de France, les dates inscrites au front de la Liberté, n’étaient ni oubliées ni mortes. Et puis, soudain, sous la pluie, les policiers se jetant sur les milliers et milliers d’Algériens qui venaient de passer devant la tribune, les policiers tirant sur des hommes qui n’avaient, pour se défendre, que leurs poings, les bois de leurs pancartes arrachées, les bois des palissades hâtivement mises en morceaux. Sept morts : six ouvriers venus d’Algérie, et le métallo Lurot, notre camarade … Le même gouvernement faisant tirer la même police contre les travailleurs nés d’un côté ou de l’autre de la Méditerranée.
C’est ainsi que M. Robert Kemp commençait un feuilleton consacré à un certain nombre de romans récents écrits en français par des écrivains d’Afrique du Nord.
Les travaux du XIIIe Congrès de notre Parti, les multiples messages qu’il a reçus d’Asie et d’Afrique, le nombre et la qualité des interventions des représentants des peuples colonisés par notre propre impérialisme ont mis en évidence cette caractéristique essentielle de la période actuelle : l’essor gigantesque des mouvements de libération des peuples coloniaux et dépendants. Une telle situation implique pour nous, communistes français, de grandes responsabilités.
DANS la partie de son rapport relative au point 13 du projet de thèse, le camarade Jacques Duclos fait ressortir la volonté des gouvernants français d’envoyer de nouvelles troupes en Indochine, conformément à l’exigence des impérialistes américains.
Articles parus dans L’Humanité, 15 juillet 1953, p. 1 et 5
MALGRE les ondées, il continuait à se dérouler avec puissance, ce défilé paisible et joyeux, tout gonflé d’espoir, sûr de la force du peuple de France, sûr de la victoire finale des patriotes sur les embastilleurs.
M. ETIEMBLE a publié dernièrement, dans la n.N.R.F., un essai inattendu sur quelques écrivains nord-africains, qu’il a intitulé « Barbarie ou Berbérie ? » (1).
J’aurais voulu répondre, sur les points qui me concernent d’abord, d’une manière moins confuse à Etiemble, mais je reste saisi devant, sinon ses intentions, du moins son propos, qui me paraît tortueux ! A la première lecture, on comprend tout de suite qu’il est contre. Mais contre quoi ? Il ne le dit nulle part, pourtant il est résolument « contre ». Contre tout, à ce qu’il m’a semblé de prime abord ; sans le dire tout en le laissant entendre, il est contre.
Déclaration du Bureau politique du PCF parue dans les Cahiers du communisme, 37e année, n° 11, novembre 1961, p. 1852-1853
LES manifestations de dizaines de milliers d’Algériens qui se sont produites hier à Paris et dans la région parisienne constituent un évènement politique d’une importance exceptionnelles.
Le texte publié ci-dessous est celui de la déclaration faite par Bachir Hadj Ali à la clôture de la Semaine de la Pensée marxiste qui s’est tenue à Paris, salle de la Mutualité, du 13 au 20 mars 1963.
La guerre menée par notre peuple pendant sept ans et demi sous la direction du F.L.N. a mis en mouvement des millions d’hommes et de femmes, en majorité des jeunes de moins de vingt-cinq ans. Elle a libéré des énergies considérables, surtout à la campagne. Elle a fourni, au cours de cette phase d’exaltation intense, des héros magnifiques, animés d’une volonté de fer, pleins d’initiatives. Dans mille et une épreuves, se sont forgés des révolutionnaires, se sont accrues les conditions subjectives de la victoire.
A la Conférence de San Francisco, en 1945, un mot singulier a été prononcé au cours des débats : « le colonialisme est mort ! »
Depuis, huit ans se sont écoules. Imaginons ce qui se passerait aujourd’hui, huit ans après, si à San Francisco ou ailleurs se tenait une conférence analogue. Nul doute que des voix désillusionnées s’élèveraient et clameraient : « le colonialisme est loin d’être mort… »
Pour les Communistes les enseignements de l’histoire du Front Populaire sont des plus simples : l’unité syndicale et l’unité politique de la gauche ont alors assuré la défaite de la réaction et le succès des revendications ouvrières. Aujourd’hui comme il y a 30 ans, « l’unité sans exclusive » des organisations syndicales et des « vrais républicains » produirait les mêmes heureux effets et même permettrait d’amorcer la transition pacifique vers le socialisme. Le dernier mot du « marxisme » des communistes est de proposer aux travailleurs la simple répétition d’une politique vieille de trois décennies, qui fut mise en œuvre dans des conditions entièrement différentes et qui de surcroit démontra la faillite retentissante du réformisme.
Le 24 décembre dernier, un commando de militants du PCF, employés communaux, et accompagnés du maire de Vitry, faisait une descente au bulldozer sur le foyer de Vitry où venaient d’être relogés 300 travailleurs immigrés maliens.
Article paru dans Combat communiste, n° 26, du 20 mai au 20 juin 1977, p. 15
« La question » : c’est par ce nom qu’on désignait la torture sous l’Inquisition. Sous ce titre parut en 1957 un bref récit de Henri Alleg — militant du Parti Communiste Algérien — relatant les tortures que lui avaient fait subir les équipes de tortionnaires spécialisés des unités de parachutistes du général Massu. Le livre fut saisi un mois après sa parution, mais il continua à être diffusé clandestinement pas les opposants à la guerre d’Algérie. Par sa sobriété, sa précision comme par les détails sur les effroyables sévices que faisaient subir les forces de répression à leurs victimes, séquestrées en dehors de toute légalité dans des salles de tortures aménagées dans des villas, le livre eut un profond retentissement. L’indignation soulevée par ces révélations dans les milieux « libéraux » et intellectuels contribua sans doute à sauver Alleg. Pour son camarade Maurice Audin, il était trop tard : il était mon sous les coups des tortionnaires qui tentèrent de dissimuler ce crime en annonçant son évasion. Comme on peut s’en douter, les tortionnaires nommément désignés par Alleg et reconnus par lui au cours de confrontations judiciaires furent « couverts » par l’appareil militaire et judiciaire et échappèrent à toute sanction. Aujourd’hui protégés par une amnistie qui concerne tous les crimes relatifs à la guerre d’Algérie, ils coulent des jours paisibles. Certains enseignent probablement dans l’armée leurs méthodes à de jeunes recrues…
La signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, et leur mise en application, ont été considérées, à juste titre, comme une grande victoire du peuple algérien, comme une victoire de la classe ouvrière, du peuple français et des forces de paix dans le monde, comme une grave défaite du système impérialiste français. C’est sur ce dernier point que nous voudrions insister.
Article signé Jim Crow paru dansL’Humanité, 8 avril 1928, p. 3
La race noire souffre non seulement d’une oppression impérialiste et d’une exploitation capitaliste pires que celles des ouvriers blancs, mais elle est assujettie de plus au martyre des préjuges de races, habilement entretenus par les exploiteurs capitalistes et leurs complices, les réformistes, parmi les ouvriers blancs non conscients. De ces préjugés est né ce qu’on appelle en Amérique le « Jim Crowism » (mesures appliquées contre « Jim le corbeau », sobriquet donné aux nègres) qui va de l’interdiction aux noirs de voyageur dans les infimes wagons que les blancs jusqu’au lynchage.
AU moment où nous écrivons ces lignes, le peuple de Paris, au cours d’obsèques solennelles et grandioses, accompagne à leur dernière demeure les huit martyrs antifascistes tombés sous les coups de la police gaulliste le 8 février dernier.
Bien des questions traitées dans les plus récents numéros de la « R.P. » méritent une discussion approfondie. Chacune d’elles mériterait un article particulier. Mais je ne veux pas abuser des colonnes de la revue, aussi me bornerai-je à résumer ma position qui, on le sait, n’est pas toujours conforme à celle des camarades du noyau.
Les manifestations des 8 et 13 février sont au centre des discussions. Elles peuvent paraître dépassées par les évènements. Mais en fait, elles débordent largement leur cadre particulier et permettent de saisir leur sens par rapport au mouvement ouvrier.
Article de Pierre Hervé paru dans La Nation socialiste, n° 51, janvier 1962, p. 1et 5
EXPOSANT lors de son procès les raisons de l’échec de la rébellion militaire d’avril 1961, Challe déclarait : « Nous n’avons pas voulu faire la guerre même aux tièdes et nous avons voulu éviter toute effusion de sang ». Il faut bien constater que depuis ce temps les chefs de l’O.A.S. ont adopté une autre tactique. Les menaces, les chantages, les attentats se sont multipliés et des officiers français, qui pourtant se réclament du sentiment national et de l’honneur de l’Armée, n’ont pas hésité à faire assassiner d’autres Français par des déserteurs de la Légion étrangère.
Faut-il croire avec Jean Cau que l’O.A.S. est un mythe ? Quatre cents attentats au plastic en France depuis le début de l’année et plus encore en Algérie, des assassinats ou tentatives de meurtre contre des personnalités politiques, le recours au chantage pour rançonner commerçants ou artistes, les interviews dépourvues d’ambiguïté que Salan donne ou fait donner aux journalistes étrangers, les émissions pirates et les sabotages, le frénétisme public d’un Bidault et de quelques autres débris politiques de moindre renom, le réseau de complicité que l’impunité de ces actes suppose, tels sont les faits parmi d’autres qui inciteraient à penser le contraire !
C’est toujours la guerre d’Algérie et la situation politique en France qui préoccupent les travailleurs. Une grève aussi importante soit-elle, comme celle des mineurs de Decazeville passe au second plan. Dans les discussions entre camarades on retrouve les vieux sujets dont nous avons maintes fois parlé ici : indépendance de l’Algérie et contenu réel de la révolution algérienne, menace fasciste, que faire ? (la lettre d’un camarade publiée dans le dernier numéro d’ICO a soulevé critiques des uns, approbation des autres).
Sommes-nous à la veille d’un nouveau putsch ? Telle est la question que se pose actuellement le mouvement ouvrier.
LE plastic contre des permanences et des militants ouvriers, le mitraillage du siège central du P.C.F., l’assassinat de Locussol, autant de faits qui obligent chaque militant à s’interroger sur la menace fasciste que fait peser l’O.A.S.
Articles parus dans Tribune ouvrière, n° 81, janvier 1962, p. 1-2
Depuis deux mois les mots d’ordre contre la guerre d’Algérie se sont transformés en mot d’ordre anti-O.A.S. – C’est au P.C. que revient une fois de plus l’honneur d’avoir réussi à détourner l’opposition contre le guerre et pour l’INDEPENDANCE DE l’ALGERIE en une action contre l’O.A.S. dans laquelle il se retrouve d’accord avec tous nos bons « démocrates » de Guy Mollet à l’U.N.R.
Article de Christian Descamps alias Serge Mareuil paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 35,janvier-mars 1964,p. 121-122
Ce livre passionnant n’est pas, comme le dit Guérin lui-même dans la préface, l’histoire du Front Populaire mais une contribution à l’histoire par un des hommes qui a contribué à la sécréter. Mais l’auteur ne peut s’empêcher de replacer les événements qu’il a vécu dans un cadre historique, donc théorique.
Du 13 mai au 1er juin, chacun s’est situé face à l’événement, et seulement face à l’événement. Nous voulons dire : face au coup de force d’Alger et à la candidature de de Gaulle au pouvoir. De là des attitudes réflexes et un pouvoir fascinant des dilemmes : de Gaulle ou la guerre civile ; de Gaulle ou la défense de la république ; le fascisme ou le front populaire. Il est bien vrai qu’il y a des situations qui appellent un engagement immédiat et ne laissent d’autre choix qu’un oui ou un non. Mais étions-nous en face d’une telle situation, l’événement engendrait-il nécessairement une alternative, ou l’une des alternatives communément formulées ? N’était-ce pas plutôt faire de l’événement un mythe que de le prendre pour seule référence en refoulant dans l’ombre le contexte dans lequel il se produisait ?
A la propagande bourgeoise qui veut créer chez chaque travailleur la « conscience impériale », le culte de la « plus grande France », les communistes opposent l’action commune des ouvriers de la métropole et des peuples coloniaux contre l’oppresseur.
« C’est généreux, la France ! », s’est écrié un jour le chef de l’État qui n’exaspère jamais autant nos démocrates nationaux que lorsqu’avec sa grandiloquence coutumière il exprime leurs propres préjugés les mieux enracinés. En effet, aucune réalité historique lointaine ou proche n’a apparemment pu arracher du cœur de nos petits-bourgeois socialisants cette conviction orgueilleuse remontant à la Grande Révolution de… 1789 qu’ils étaient inégalables en générosité démocratique et que c’était eux qui donnaient son visage à la France. Cette conviction, ils l’ont malheureusement inculquée au mouvement ouvrier lui-même : heureux impérialisme français qui peut exploiter, piller, guerroyer, réprimer, sans que le prolétariat sache lui répliquer autrement que par le « Tout ça n’est pas la France » des petits-bourgeois.
Mon dernier article intitulé “Le souvenir de la guerre civile algérienne façonne les controverses françaises sur la question musulmane” a été publié dans Cause commune, n° 24, juillet-août 2021, p. 40-42
DIS-MOI chéri que je suis ta chérie. C’est pas une fille jaune qui te tombera…
Des refrains amoureux, des couples déchaînés dans la fureur du jazz. Des peaux d’un noir nuancé : chocolat, marron, olive, café, acajou, crème, mastic. Des étoffes aux couleur criardes : cravate rose, jaune et bleue, écharpe orange, jupe verte, bas champagne. On boit — gin ou whisky — on joue — poker ou zanzi — on se drogue — opium ou coco. On s’oublie, on s’enivre, on s’aime, on se bat, on assiste à tous les débordements d’une animalité intense.
Parmi les illusions entretenues tant par la « gauche » que par les gauchistes, il en est une que la crise et la situation mondiale porte au premier plan : l’antifascisme et son sous-produit le démocratisme. Pour nous le danger essentiel de ces idéologies réside dans la capacité éventuelle des réformistes de mystifier une fois de plus le prolétariat par ces sornettes réactionnaires.
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 435, 16 juin 1955
VOILA ce que dit le dernier tract qui a été distribué dans Paris par les staliniens aux travailleurs algériens :
« Le 1er Mai, alors qu’une profonde volonté d’union dominait la manifestation organisée à Vincennes par l’Union des Syndicats C.G.T. de la Seine, une centaine d’Algériens, répondant aux mots d’ordre de certains dirigeants nationalistes, ont tenté de troubler ce grand rassemblement des travailleurs de la Région Parisienne ».
Le peuple algérien exploité, saigné à blanc par le capitalisme français et par le capitalisme anglo-américain, se révolte. Un pays de huit millions d’habitants, riche grenier à blé, se trouve dans un état de famine, expression la plus haute des effets de la civilisation capitaliste.
Article paru dans Le Libertaire, n° 6, juin 1945, p. 3
Le parti communiste, utilisant, les événements pour ses fins propres, présente la crise algérienne comme l’explosion de la dernière bombe hitlérienne. C’est se prononcer sur des faits mal connus et simplifier une énorme question. « Le Monde », plus sérieux, examine « l’affaiblissement de l’armature française » (luttes politiques en Afrique du Nord depuis 1942, secteurs anti-britanniques, antigaullistes, antisémites), la poussée nationaliste arabe, la participation des Nord-Africains à la guerre et leur élimination de la vie politique, et enfin la cause immédiate du conflit, une terrible crise économique. Les événements de Sétif sont, en effet, la manifestation aiguë d’un malaise latent entre la France et l’Afrique du Nord. Ils sont aussi un des épisodes sanglants des luttes chroniques entre la France et chacune de ses colonies depuis plus d’un siècle. Il convient donc de les replacer dans l’ensemble de l’histoire coloniale française pour en comprendre le sens et la portée.
Dans une petite revue qui se discute beaucoup parmi les intellectuels de la rive gauche (« Arguments »), une poignée d’anciens communistes s’efforcent de remettre en question la plupart des formules dites d’extrême gauche. Effort désordonné et inégal quant aux sujets traités, mais effort sympathique, car les « ex » qui le mènent ne sont ni de vieux fonctionnaires du parti ni des professionnels de la politique. Ni des Marty, ni des Hervé. Ils en sont à se demander si la révolte de Cronstadt ne signifiait pas le premier exemple, suffisant, de l’opposition entre parti et classe ouvrière. Ils publient des études sur l’évolution de la structure des classes salariées. Leur jargon se ressent encore de leur passage dans le parti communiste, et bien des tics défigurent leurs raisonnements qu’ils s’efforcent de mener droit. Cependant, ils ne pontifient ni ne tranchent. Ils cherchent. Si bien que dans l’étonnante sécheresse de la pensée socialiste qui caractérise notre époque, ce filet d’eau ou ces gouttes de sueur ne sont pas à dédaigner.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 380, décembre 1984, p. 2
Le trentième anniversaire de l’insurrection de la Toussaint 1954 a été l’occasion pour les nostalgiques de l’ère coloniale de se manifester avec force mais, plus significativement, il a mis en lumière l’accord profond de tous les partis avec toutes les aspirations de l’impérialisme, même lorsque celles-ci ont été battues en brèche par l’histoire. On a vu défiler coudes à coudes devant les monuments aux morts les gaullistes ex-barbouzards et les anciens OAS (définitivement blanchis et réintégrés dans le corps des officiers pour toucher leurs retraites par le gouvernement PC-PS) ; on a vu les drapeaux en berne aux frontons des mairies de droite, mais aussi du PS ; on a vu le maire PCF de Martigues interdire la projection du film « la bataille d’Alger ».
Non, décidément, la vieille France colonialiste n’est pas morte. Elle vit et prospère sous des habits à peine rafraîchis de l’exploitation de ses prolétaires (français ou immigrés) comme du pillage et de la sur-exploitation des masses pauvres et des prolétaires des pays du Tiers-Monde, au premier rang desquels, ses anciennes colonies.
Articles parus dans Le Prolétaire, n° 364, 16 juillet au 2 septembre 1982, p. 3-4
L’indépendance algérienne, dont on célèbre aujourd’hui le vingtième anniversaire, a porté des fruits amers. Les masses prolétariennes et exploitées, qui ont donné un million et demi de morts, subissent aujourd’hui la pire des dictatures bourgeoises. A ceux qui font la fine bouche devant les luttes d’émancipation nationale et qui tirent la conclusion qu’ « il ne fallait pas se battre » nous répondons que dans ce processus tragique c’est la dégénérescence stalinienne du mouvement ouvrier de la métropole qui porte la plus grande responsabilité.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 183, du 4 au 17 novembre 1974, p. 1-4
II Y a vingt ans, l’étincelle de l’insurrection allumait en Algérie l’incendie de la guerre d’indépendance nationale, qui allait mettre fin à plus d’un siècle d’esclavage colonial et ouvrir la voie à la naissance d’une nation moderne.
Dossier spécial immigration paru dans Le Prolétaire, n° 375, octobre 1983, p. 1-11
Solidarité prolétarienne avec les travailleurs immigrés et sans-papiers !
Pendant tout l’été s’est développée une campagne contre les travailleurs immigrés d’une rare intensité, à laquelle ont participé des hommes politiques de tout bord, chacun tenant son rôle comme dans une pièce longuement répétée. A Chirac, qui annonce la chasse aux sans-papiers à Paris en septembre et se plaint des étrangers, source d’insécurité, à Marchelli qui veut renvoyer tous les travailleurs en France depuis moins de 10 ans, les politiciens de la majorité répliquent en critiquant les « excès », mais ajoutent aussitôt que c’est « un problème bien réel » et que les idées avancées par les premiers sont, au fond, intéressantes.
Articles parus dans Le Prolétaire, n° 327, 9 au 23 janvier 1981, p. 1-2
Après le transfert de 300 travailleurs maliens de Saint-Maur à un foyer de Vitry, un commando PCF n’a pas trouvé mieux pour « défendre ces travailleurs » contre la barbarie des quotas, du parcage et des ghettos que de rendre le foyer inhabitable à coups de bulldozers. Tout le monde — mairies de Saint-Maur et de Vitry, gouvernement et PC — se renvoie hypocritement la balle pour s’accuser de racisme. Mais le racisme n’est-il pas le produit inévitable d’un système social que toutes ces forces défendent collectivement ?
Article paru dans Le Prolétaire, n° 323, 4 au 27 novembre 1980, p. 1-4
Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Hauts-de-Seine, ces départements à direction PCF composant la ceinture ouvrière de Paris, sont désormais interdits à l’immigration. Par la voix de ses représentants municipaux, le PCF exige l’arrêt de l’immigration et l’envoi des immigrés… à Neuilly.
Articles parus dans Le Prolétaire, n° 283, 9 au 22 février 1979, p. 6
Un des aspects particulièrement cynique et odieux de l’offensive capitaliste contre la classe ouvrière est le refoulement des ouvriers immigrés vers leurs pays d’origine.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 157, 24 septembre-7 octobre 1973
Pendant que l’oppression policière, le chantage à l’expulsion, les assassinats d’immigrés commis en toute impunité continuent à susciter la réaction ferme, mais tragiquement isolée des travailleurs étrangers (grèves de la région parisienne le 14 septembre, après les grèves de trois jours lancées dans le Midi), le P.C., la C.G.T. et les autres opportunistes s’activent aussi à leur manière.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 97, 1er février-14 février 1971, p. 1-4
Chacun sait que les difficultés surgies entre la France et l’Algérie au sujet du prix du pétrole ont inauguré une demande de hausse plus générale de la part des pays producteurs. La bourgeoisie des grands pays capitalistes crie son indignation tandis qu’en face on parle de pillage et d’impérialisme.
Parions cependant que les adversaires parviendront à un résultat « honorable pour tous ». En effet, les moyens de pression des Compagnies pétrolières sont puissants et leurs soi-disant opposants, trop corrompus pour être vraiment dangereux.
Car il savait (…) que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. Albert Camus (La Peste)
La foire électorale qu’à vécue la France depuis quelques semaines a été un sujet de polémiques et de discussions diverses alimentées par des dizaines de sondages sur les chances de telle ou telle liste de remporter les municipales. Dans une telle ambiance, on serait tenté de penser qu’effectivement les programmes diffèrent d’un parti à l’autre et qu’il y aurait sûrement des gagnants parmi eux.
Les Minguettes ce n’est pas Manchester mais c’en est peut-être la banlieue…
C’était un étrange début d’été ; les soirées lourdes et orageuses alternaient avec de sombres journées de déluge. Bref, les vacances n’arrivaient pas vite.
» Un jour, un jeune immigré discutait avec le BON DIEU. – Pourquoi tu m’as fait les cheveux noirs et frisés ? – Pour te protéger des rayons brillants du soleil… – Pourquoi tu m’as fait la peau bronzée ? – C’est pour te protéger des rayons du soleil… – Pourquoi tu m’as fait de grandes jambes ? – C’est pour que tu puisses courir dans la savane quand un lion veut t’attaquer… – Mais alors, pourquoi tu m’as fait naître à Villeurbanne ? »
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