8° « Le Parlementarisme ne peut être que l’escamotage bourgeois des droits du Peuple. Le Suffrage populaire est lui-même impuissant contre ce résultat. En vain le prolétariat essayera-t-il de se créer des mandataires pris dans ses rangs. Ce moyen est tout illusoire, par la raison que ces prolétaires, à peine entrés dans le Parlement, auront cessé d’être prolétaires. »
Une chose nous attriste profondément, c’est de voir les anarchistes devenir constitutionnalistes et républicains, sous prétexte qu’il est inopportun de parler d’anarchie à l’heure qu’il est en Russie. Ainsi le camarade Jean Grave — on peut le dire puisqu’il ne le cache pas lui-même— a fait imprimer de petites affiches multicolores, où l’on peut lire : « Vive la République russe ! » — « Demandons le rappel de notre ambassadeur à Saint-Pétersbourg ! »— etc. Que penser d’un anarchiste qui, au moment d’une révolution, commencée après tout par le peuple,se borne à hurler : « Vive la république ! » et ne trouve les moyens de soutenir cette révolution qu’en reniant ses principes ?
Les principes de la Révolution ne furent pas un, comme on nous les présente, et, si l’on veut se servir des principes de 1789 — devenus la formule d’un dogme — pour combattre les doctrines socialistes, il faut encore, et avant tout, déterminer de quels principes on veut parler, car si le socialisme veut se chercher des ancêtres, il pourra les trouver lui aussi dans le sein de la Convention et de la commune de Paris, et en tous cas, en face de ces principes de 1789, dont on a désormais consacré le sens par l’habitude, placer les principes de 1793. Ce qu’on appelle, en effet, communément les principes de la Révolution, ce sont les principes de la bourgeoisie révolutionnaire. Cette bourgeoisie élevée par les idéologues anarchistes du XVIIIme siècle fut athée et individualiste et 1789 fut, pour elle, moins la conquête que l’enregistrement de ses privilèges.
Manifeste de la Junta organizadora del Partido Liberal Mexicanoparu dans Le Réveil socialiste-anarchiste, n° 306, 13 mai 1911, p. 3-4.
Camarades,
Il y a environ quatre mois que le drapeau rouge du prolétariat flotte sur les champs de bataille du Mexique, soutenu par des travailleurs émancipés dont les aspirations se résument dans ce sublime cri de guerre : Terre et Liberté !
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs que j’interviendrai lors du débat intitulé « L’Algérie en révolution », ce mercredi 5 juin à 19h à Paris.
A l’heure ou ce bulletin paraîtra, il ne restera plus que 2 ou 3 camarades emprisonnés pour démoralisation de l’armée entre autre (dont vraisemblablement 2 libertaires).
L’avenir nous dira si le pouvoir poursuivra son offensive en inculpant d’autres militants. Ce qui est certain, c’est que les actions contre l’armée, elles, continueront. Du mouvement national de solidarité qui s’est développé, nous pouvons déjà tirer quelques remarques ;
Article paru dans Spartacus, n° 1, novembre-décembre 1975, p. 8-9
(Editorial du journal portugais « Combate » N° 27 du 17 au 31 juillet 1975)
Le mouvement ouvrier avant et après le 25 avril
Jusqu’au 25 avril, on peut affirmer catégoriquement que les classes laborieuses au Portugal eurent peu de possibilités, dans les luttes qu’elles engagèrent contre le capitalisme (pendant toute la période fasciste), de connaître et d’affronter les structures de type parti ou syndicat qui s’intitulent représentants et défenseurs de la classe ouvrière.
Article paru dans Jalons, n° 14, décembre 1986, p. 22-29
Voici trente ans, le prolétariat hongrois se soulevait contre l’exploitation capitaliste imposée par la clique stalinienne de Géroé-Rakosy s’appuyant, elle-même, sur la police de sûreté de l’Etat, l’AVH, dont les pratiques de tortionnaire n’avaient rien à envier à celles de la Gestapo.
Faire connaître le « Communisme de Conseils » n’est pas une petite affaire pour une modeste revue trimestrielle. Il nous faut publier l’oeuvre des camarades qui, dès avant la guerre de 1914 virent dans les « soviets » russes et les « conseils » allemands l’organe autonome du prolétariat et l’ébauche d’une société sans classe, et combattirent la social-démocratie et plus tard contre le bolchévisme. Ces camarades furent plongés dans une période riche en événements d’importance mondiale, et leurs écrits, pour être bien compris doivent être replacés dans ce contexte.
Au rebours des anarchistes, il y a nombre de révolutionnaires, qui n’ont pas confiance dans l’instinct de construction des masses, mais ils croient avoir, eux, la recette infaillible pour assurer le bonheur universel : ils disent craindre la réaction, mais ils craignent peut-être davantage la concurrence d’autres partis ou d’autres écoles de réformateurs sociaux, et veulent ainsi s’emparer du pouvoir et substituer au gouvernement d’aujourd’hui un gouvernement dictatorial.
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis et lecteurs que je présenterai mon dernier livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance et qui porte sur les trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj, ce vendredi 17 mai à 19h à Rennes.
Notre travail de tant d’années semble détruit. Beaucoup de nos camarades languissent dans les prisons et dans les bagnes ou vont errants et désolés par les terres d’exil, tous nous sommes presque réduits à la complète impuissance.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de ma dernière contribution intitulée « Piétiner à Paris, courir à Alger » dans Marcher !, ouvrage dirigé par Amin Khan et qui s’inscrit dans la série Nous Autres. Éléments pour un manifeste de l’Algérie heureuse(Chihab éditions).
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 779, 21 septembre 1929.
Nous croyons utile de reproduire cet article qui élimine certaines confusions nuisibles de mots et trace aux anarchistes une ligne de conduite, tout en répondant à quelques questions et objections qui vous sont le plus souvent posées.
J’ai accordé un entretien à Francis Sitel, codirecteur de la rédaction de ContreTemps. Revue de critique communiste, sur le mouvement en cours en Algérie. Le texte a été publié par le trimestriel dans son numéro 41 (avril 2019) sous le titre : « Le peuple algérien a relevé la tête pour le plus grand bonheur de ses amis et voisins ».
Qu’on ne voie pas dans les notes qui vont suivre l’esquisse d’un exposé général de la situation à Barcelone, et encore bien moins de l’ensemble de l’Espagne. La révolution est une chose formidable, un colosse protéiforme dont il est vain de prétendre saisir tous les traits, et qui change de physionomie d’heure en heure. Il ne s’agit donc ici que de notes, notes tracées en hâte après huit jours passés en Catalogne, notes relatives uniquement au moment présent et à ce point précis de l’Espagne.
Le texte de mon intervention pour la rencontre organisée le 26 avril à Paris par l’association Agir pour le changement et la démocratie en Algérie a été publié le 28 avril par Le Matin d’Algérie sous le titre « Contre le système, le régime et le pouvoir en Algérie ».
En voici les premières lignes :
« Depuis le 22 février, pour la dixième semaine consécutive, le peuple est massivement sorti dans les rues d’Algérie pour exiger le départ du système, du régime, du pouvoir…
Comme contribution à la discussion que nous avons eue au Groupe de Genève sur le sujet : Comment concevoir la Révolution — nous donnons ci-après un article de notre camarade Malatesta qui forme une réponse d’une très grande clarté et précision, tenant compte des conditions réelles à prévoir, sans leur rien sacrifier des idées, des moyens et des buts qui doivent constamment nous guider.
J’ai accordé un entretien au journaliste Olivier Doubre pour Politis sur la contestation en cours en Algérie. Le texte a été publié par l’hebdomadaire, daté du 18 avril et disponible depuis ce matin en kiosques, sous le titre « Algérie : De la libération aux libertés individuelles ».
J’ai le plaisir d’annoncer à mes amis et lecteurs que je présenterai mon dernier livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance et qui porte sur les trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj, ce vendredi 19 avril à 19h à Fontenay-sous-Bois.
Voici un article écrit surtout à un point de vue italien, mais la question de la Constituante pourra aussi se poser ailleurs au lendemain d’une révolution, comme cela a été précisément le cas pour la Russie, aussi croyons-nous utile de le traduire.
Je suis très heureux d’informer mes lecteurs de la parution, aujourd’hui, de mon nouveau livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj.
Il y a en France de braves gens faisant la propagande pour l’économie de l’abondance devant remplacer l’économie des restrictions et des destructions en même temps, propre au capitalisme. Comme moyen de réalisation, il préconisent une Constituante. Dans l’immédiate après guerre, lorsque sur toute l’Italie soufflait un vent de révolution, de braves gens aussi proposaient de s’en tenir à la convocation d’une Constituante, ce qui, d’ailleurs, ne fut pas même tenté. Notre camarade Malatesta y était naturellement opposé et en donnait d’excellentes raisons. Et, bien entendu, il s’entendit faire cette objection : « Mais que voulez-vous à la place de la Constituante ? » A quoi il répondit :
Mobilisation du mouvement ouvrier international pour sauver les 12 militants du P.S.T.
Le peuple Kurde une nouvelle fois crucifié, les organisations ouvrières et démocratiques interdites, les syndicats ouvriers d’Abadan menacés, toutes les publications non conformes à l’orientation de Khomeini interdites, des centaines de journalistes, des milliers de militants ouvriers en prison. Voilà les résultats de l’offensive réactionnaire, contre la révolution iranienne.
En IRAN, c’est la Révolution. Les masses ont balayé la dictature impériale et démantelé ses institutions, semant la panique dans tous les milieux bourgeois réactionnaires à l’échelle mondiale.
Je suis très heureux d’annoncer la parution prochaine aux Presses universitaires de France de mon second livre intitulé Algérie, une autre histoire de l’indépendance. Trajectoires révolutionnaires des partisans de Messali Hadj. Cet ouvrage de 336 pages sera disponible en librairie le 6 mars.
Voici la quatrième de couverture de cet ouvrage qui synthétise une dizaine d’années de recherches :
Article paru dans Le Prolétaire, n° 282, 27 janvier-8 février 1979
Nous écrivions dans le numéro précédent de ce journal, à propos de l’Iran, que le chiisme était contraint, devant l’approfondissement du mouvement social, de conserver une attitude d’opposition intransigeante de façade « pour chercher à contrôler le mouvement social, éviter l’armement de la population et la guerre civile généralisée, et donner ainsi le temps à l’impérialisme de se ressaisir et de disposer ses cartes ».
Les premiers coups de feu ont été tirés à Paris il y aura bientôt trois ans. Depuis, ils se sont multipliés et ont fait des victimes tant parmi les Nord-Africains que dans la population française.
C’est une erreur de voir l’ensemble du mouvement social en Iran sous un angle strictement religieux. Si les religieux ont pu prendre la tête du mouvement populaire c’est grâce à leur implantation traditionnelle dans la société civile et surtout parce qu’ils avaient à leur disposition :
Article de Gilbert Simon paru dans Le Libertaire, n° 428, 28 avril 1955.
La conférence de Bandoeng groupant les représentants de vingt-neuf gouvernements asiatiques et africains s’est terminée mardi 25 avril par le vote de quelques résolutions sur la coexistence et l’anticolonialisme.
Le 10 mars 1975, Dalila Zeghar, jeune bourgeoise algérienne, réussissait à se marier secrètement en France avec Denis Maschino, un Français qu’elle aimait. Sous les menaces du frère de Dalila, quelques mois plus tard, les voilà contraints de fuir vers le Canada pour chercher la sécurité : Messaoud Zeghar, en effet, un des plus gros bourgeois d’Algérie, mécontent que, selon lui, sa sœur ait outrepassé sa loi et n’ait pas épousé celui qu’il lui avait choisi, ne cesse d’annoncer qu’il enverra ses hommes de main pour la ramener de gré ou de force.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 743, 1er mai 1928, p. 5.
Récemment, l’Avanti ! écrivait :
Les anarchistes qui, même selon les dernières déclarations d’Errico Malatesta, ne sont pas fauteurs de violence et ne visent pas à l’organisation de la force révolutionnaire pour la transformation violente de la société capitaliste… »
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 907, 22 septembre 1934.
Nous empruntons à La Révolte (n° 4, 10 octobre 1890) cet article toujours d’actualité.
*
Chers compagnons,
Une feuille de langue française a voulu s’occuper de ce que j’ai dit dans la conférence antiparlementaire qui fut tenue, à Londres, le 3 du mois d’août, dans la salle du club Autonomie, et elle m’a fait dire à peu près le contraire de ce que j’ai dit réellement.
Pour ce premier texte, nous choisissons l’ALGERIE parce qu’elle est proche de nous, et pas seulement dans le temps et dans l’espace, mais nous connaissons mieux les problèmes de nos camarades algériens qui viennent de publier un texte dont le préambule est :
« Nous souhaitons qu’il soit pour tous les révolutionnaires, une contribution qui nous aidera à la clarification nécessaire aux luttes en cours. »
L’article reproduit ci-dessous se voulait une mise au point au milieu de ce qui semblait constituer un flot de divagations. En tout cas, il est encore un témoin de l’atmosphère où baignait l’intelligentsia de gauche (et parfois de droite) d’Europe et d’Amérique, au moment où la révolution abattait le chah d’Iran sous le drapeau de l’Islam chiite et dans la période qui suivit immédiatement. Il fut publié dans Le Nouvel Observateur du 19 février 1979 (n° 745, pp. 18-19).
Article d’Edgar Morin paru dans Arguments, 2e année, n° 10, novembre 1958, p. 27-31.
Que l’on s’entende bien. Je suis internationaliste et non nationaliste. Je ne respecte pas le nationalisme algérien comme un nationaliste éclairé respecterait un nationalisme étranger, légitime comme le sien propre. Au fait, je ne respecte rien. Ce qui mérite d’être reconnu et défendu, dans le nationalisme algérien, c’est la revendication à la dignité et l’égalité de 8 millions d’êtres humains, et c’est la condamnation d’un système colonial et raciste.
Texte des Amis d’Omar Khayyam paru dans Le Frondeur, n° 3/4, mars 1980, p. 22.
L’effondrement de l’Etat comme l’impuissance des dirigeants n’est pas toujours suffisant à rendre aux hommes leur liberté. Le Liban (dont on ne parle plus beaucoup en ce début 80) est un exemple de pays sans Etat et sans gouvernement où rien n’a changé. Bien évidement l’ordre est revenu sur les chars syriens et israéliens et la survie a repris ses droits.
Article d’Asselin paru dans La Gueule ouverte, n° 253, 21 mars 1979, p. 20.
La radio ? J’écoute pour savoir l’heure. Entre deux tops, j’entends des choses. Entre autres, on me dit d’un ton roucouleur que le Tchador (deuxième mot de l’iranien assymil après l’anapurnah-Khomeiny) n’est en fait qu’un cache-misère. Vous voyez : le genre blouse grise qu’on avait tous à l’école publique pour que s’efface la différence de classe. C’est aussi, comme à l’armée, l’uniforme, l’unique forme, qui unifie et vous fait pareil. Luxueusement pareil.
Voici le texte de notre camarade Daniel Guérin qui figure en tête d’un recueil qui vient de paraître aux Editions Martinsart (72, bd. de Sébastopol – Paris II). Ce recueil fait partie d’une série de huit volumes reliés, intitulés « Les Grands Révolutionnaires », Ils ne sont pas en vente en librairie et ne peuvent être acquis que par souscription. C’est pourquoi nous avons jugé utile en détacher des extraits de la préface qui suit.
Jeudi 22 mars. La Mutualité. Kate Millett à son retour d’Iran. Elle parle du mouvement des femmes là-bas, manifestations autonomes des femmes… autonomes par rapport aux partis et groupes politiques… pour leurs droits… pour leurs droits seuls… pour que « l’autre » moitié du monde ait le droit d’exister, elle aussi… des milliers de femmes dans les rues… manifestations entièrement spontanées (Kate Millett a tant insisté là-dessus !), manifestations tellement attaquées, donc tellement dangereuses pour le pouvoir ! (pour le pouvoir en place et pour celui des « révolutionnaires » mâles !).
Extrait de Maurice Clavel, Le jardin de Djemila, Paris, René Julliard, 1958, p. 19-22.
CHRONIQUE
Paris, février-avril 1957
I
J’avais quelques amis au Mouvement National Algérien et je m’en méfiais plaisamment : trop français. En eux semblaient revivre nos vieux révolutionnaires, dont il ne reste plus les noms que dans quelques rues vastes et laides, métros aériens, cœurs désuets : Barbès, Blanqui – ces gens qui ont peu agi dans leur siècle, ayant passé en prisons bourgeoises trop de leur vie, sans rien semer plus loin, la liberté s’étant faite science et police. Mes amis étaient une résurrection étrange, d’un naturel que le dépaysement accusait.
FL – Tu te revendiques comme anarchiste. Tu es Iranien et tu penses qu’actuellement, de par le fait que tu es anarchiste, cela ne sert à rien de retourner, pour toi, en Iran ?
R – Non, je ne dis pas que cela ne sert à rien, c’est-à-dire que pour retourner en Iran, il faut être au moins un groupe ; individuellement, mon action n’aurait pas une grande portée en Iran parce que je me retrouverais seul. La situation n’est pas claire, on ne sait rien, on ne sait pas si le régime va tenir ses promesses et s’il y aura un climat de liberté en Iran pour qu’on puisse mener une action, pour qu’on puisse faire une propagande réelle, introduire des idées anarchistes au sein des Iraniens
Article paru dans Le Prolétaire, n° 28, janvier 1966
Dans une résolution adoptée après le coup d’Etat de Boumedienne, le C.C. du P.C.F. déclarait : « Le comité central, en se gardant de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’ Algérie, constate que la Constitution a été violée et qu’un coup sérieux a été porté à la cause algérienne, ainsi qu’au mouvement de Libération nationale des peuples ». Ne nous étonnons pas de ce « respect » du P.C.F. pour une Constitution typiquement bourgeoise, ni de ses protestations de « non-ingérence ». Cela répond parfaitement au légalitarisme qu’il affiche depuis des dizaines d’années. Ne nous étonnons pas davantage qu’il déplore la chute d’un pouvoir qui, en novembre 1962, décrétait la dissolution du « Parti communiste d’Algérie », c’est-à-dire d’un parti-frère : Moscou n’avait-elle pas accueilli le « socialiste » Ben Bella comme un « ami », un « camarade » et comme » « le plus grand révolutionnaire d’Afrique » ? On n’est pas plus royaliste que le roi… Mais voyons quelle est donc cette « cause algérienne » que le P.C.F. juge si gravement compromise. Pour nous qui avons déjà vu Ben Bella l’invoquer contre les dockers algérois en grève, les choses sont claires : ça n’était plus la cause d’un mouvement révolutionnaire, mais une raison d’Etat, un principe d’ordre bourgeois, et dès lors, un Boumedienne est à priori tout aussi indiqué qu’un Ben Bella pour la défendre et l’illustrer. Mais le P.C.F., lui, ne croit pas aux faits : il croit aux mots ; pour lui, le « programme » du benbellisme est, et reste celui de la Charte d’Alger, approuvé en avril 1964 au 1er Congrès du F.L.N. : « ne pas laisser compromettre la victoire historique sur l’impérialisme et mettre en cause l’option socialiste » « assurer dans la liberté le développement de l’Algérie nouvelle, démocratique et progressiste ». C’est sa phrase socialiste, qui attache le P.C.F. au souvenir du benbellisme. Ce que valait cette phrase, nous allons le voir.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 900, 9 juin 1934, p. 1-2.
Avouons-le sans autre : les anarchistes n’ont pas été à la hauteur de la situation.
Après avoir tant clamé la révolution, la révolution est venue, et nous avons été désorientés et sommes presque restés dans l’ombre.
C’est douloureux de le constater, mais le taire et le cacher serait trahir la cause et continuer dans les erreurs qui nous ont conduits où nous en sommes.
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