Article de Fred Zeller paru dans La Nation socialiste, n° 54, avril 1962, p. 4 et 13
Par les accords d’Evian la France vient – pour le moment – de mettre un terme à une longue période de guerre qui va, sans un seul moment de répit, de 1939 à 1962. C’est-à-dire vingt-trois années.
La signature des accords d’Evian, le 18 mars 1962, et leur mise en application, ont été considérées, à juste titre, comme une grande victoire du peuple algérien, comme une victoire de la classe ouvrière, du peuple français et des forces de paix dans le monde, comme une grave défaite du système impérialiste français. C’est sur ce dernier point que nous voudrions insister.
Tribune ouvrière, n° 82, 5 avril 1962, journal publié par un groupe d’ouvriers de la Régie Renault
Pour qu’il n’y ait sur ce point aucun doute possible, le général de Gaulle a expliqué, à la télévision, que, non seulement il s’agissait pour chacun de nous, en disant OUI de donner son adhésion à lui-même mais, encore de lui attribuer ainsi par avance, une confiance complète non pas pour régler l’affaire d’Algérie, mais pour toute sa tâché dont l’affaire d’Algérie n’est qu’une partie au milieu d’autres ». Et encore : « pour aujourd’hui et pour demain ».
Article paru dans Lutte de classe, pour le pouvoir des travailleurs, avril 1962, p.1-3
Le Gouvernement algérien vient d’obtenir une indépendance relative.
Ce résultat est sans rapport avec les sacrifices consentis par des millions de travailleurs algériens. Dans le nouvel Etat, les paysans n’auront pas la terre, les ouvriers seront exploités dans les usines par des patrons « nationalistes ».
Article de J. Regnaud paru dansQuatrième Internationale, 20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre),p. 42-45
LA REVOLUTION ALGERIENNE, ALLIEE N° 1 DE LA CLASSE OUVRIERE FRANCAISE
La signature des accords d’Evian, qui ouvre une phase nouvelle de la Révolution algérienne, ouvre aussi une nouvelle page de l’histoire de la lutte des classes en France. De tous les pays d’Europe occidentale, la France est celui qui, dans les dernières années en particulier, a ressenti le plus fortement les répercussions de la grande lutte engagée dans le monde entre les forces de l’impérialisme et celles de la révolution coloniale, le pays dans lequel ces répercussions ont influencé le plus directement l’évolution politique intérieure, celle de la lutte des classes.
Note éditoriale parue dans Quatrième Internationale,20ème année, n° 15, avril 1962 (2ème trimestre),p. 3-4
Une phase de la Révolution algérienne sera bientôt close, une autre — plus importante — commencera. Il s’agira de voir de quelle manière le F.L.N., la direction que s’est donnée le peuple algérien dans sa lutte pour l’émancipation, saura répondre aux aspirations révolutionnaires des masses paysannes, des ouvriers et des « éduqués » et réaliser, après l’indépendance formelle, la Révolution.
L’indécence des démocrates dans leur lutte de dernière heure « contre le gouvernement » avant la conclusion des accords avec le F.L.N. a été poussée à tel point qu’il s’est trouvé un démocrate pour s’en apercevoir et même pour le dire. En s’excusant de son audace, l’hebdomadaire l’Express publiait son article dans son numéro du 15/2/62 sous le titre : « Fallait-il manifester ? » (Si vous tenez à le savoir, l’auteur était M. Jean Cau qui récemment s’est également illustré dans les belles-lettres) : Les collaborateurs de cette feuille, unanimes, étaient, Dieu merci, en complet désaccord ! Pourquoi publier, alors ? Eh bien, il paraît que dans le marais démocratique, pas mal de gens pensent de la même façon, « sans pousser aussi violemment l’argumentation », en gens bien élevés qu’ils sont.
La longue survie du régime capitaliste est la tragédie de notre époque. L’agitation étourdie et impuissante des démocrates en est le côté burlesque. Si la politique contemporaine est tellement obscène que des millions d’ouvriers s’en sont tout à fait détournés, c’est à la vanité des poses démocratiques, à l’impudence des mensonges démocratiques qu’on le doit, plus encore qu’au cynisme du grand capital.
Depuis la signature du « Cessez-le-feu », la Gauche française remplit l’air de ses cris de triomphe et de satisfaction. Cette négociation, cette paix enfin obtenues, elle les proclame son œuvre, et, sous réserve d’application « loyale », elle s’en déclare ravie.
Le Parti communiste internationaliste et le Parti socialiste unifié ont appelé à voter oui à l’indépendance algérienne, oui à la Paix, non à de Gaulle. Le Parti communiste Internationaliste dans une lettre envoyée aux grandes organisations ouvrières avait proposé le Front unique sur cette position qui avait l’avantage de ne pas mêler les bulletins à ceux des partisans de l’Algérie française et de refuser clairement le soutien à la politique gaulliste.
Dés le premier jour du soulèvement du peuple algérien, nous avons dit que la lutte pour l’indépendance nationale c’était en même temps une révolution sociale, que cette révolution, logiquement, aurait pour objectif le socialisme. La libération nationale donnerait une forme, un contenant nouveau, indispensable pour le développement d’une substance, d’un contenu nouveau. Au cours des années de guerre, les combattants eux-mêmes ont qualifié leur combat de Révolution algérienne, et les déclarations n’ont pas manqué — sous des formes variables, tantôt plus précises, tantôt plus vagues — que l’Algérie nouvelle ne serait pas une Algérie capitaliste.
QUE le cessez-le-feu marque le point de départ d’une nouvelle étape en Algérie comme en France, nul n’en doute. Mais quels seront ses caractères ? Ni la fin de la révolution algérienne escomptée en même temps par le pouvoir et par la gauche respectueuse ; ni le recul du gaullisme et un retour aux libertés fondamentales et à la paix sociale espéré par les braves gens.
Ces lignes sont écrites avant qu’on ne connaisse officiellement les résultats du référendum. Mais tout le monde les connait d’avance et cela n’a aucune importance (1). D’abord, ce n’est pas un référendum, mais bel et bien un plébiscite. L’ambiguïté, l’obscurité et l’inutilité de la question posée enlèvent à cette consultation tout caractère démocratique. D’ailleurs, rendons cette justice à César : il a précisé sans détour qu’il s’agissait d’une confiance en « sa personne ». Nous n’en voulons pas à la « démocratie directe », comme certains qui lui opposent soit la démocratie parlementaire, soit une « démocratie rénovée » enveloppée de brouillards, soit – pourquoi pas ? – la démocratie populaire dont on sait d’expérience que le nom est déjà un double mensonge. C’est au contraire parce que ce plébiscite dérisoire est une caricature de démocratie directe que nous le prenons pour ce qu’il est. Exemples de questions qui pourraient et devraient être posées au peuple : êtes-vous pour ou contre la peine de mort ? êtes-vous pour ou contre le planning familial ? êtes-vous pour ou contre les subventions publiques aux écoles privées ? Ce sont là des questions claires. On ne les posera pas. César ne les posera pas. Ses prédécesseurs ne les ont pas posées. La probabilité est faible pour que ses successeurs les posent davantage. Elle est très grande au contraire pour que les faits les posent et les reposent sans cesse, avec leur entêtement habituel. Jusqu’à leur solution normale; réformiste ou révolutionnaire – réformiste et révolutionnaire.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 3-4
En France, dans la presse, dans les conversations, l’Algérie c’est le problème de l’OAS, c’est la condamnation de Jouhaud, c’est le tableau de chasse de Godot, c’est les péripéties du commando Gardes, c’est le plan de guerre de Salan. On dirait qu’il n’y a plus d’Algériens en Algérie, en tout cas pas plus qu’il y a huit ans. Alors que le seul problème algérien a toujours été, reste et sera plus que jamais celui-ci : que veulent faire de leur pays les paysans, les ouvriers, les jeunes qui ont participé à la résistance et à la guerre de libération, quelle révolution veulent-ils ? sur quoi débouchent ces sept ans et demi de lutte ?
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 39, avril 1962, p. 1-2
Et maintenant ? Le colonialisme a perdu la dernière bataille, non à Evian, mais en Algérie.
Officiers déserteurs et européens fanatisés tirent leurs dernières cartouches, assassinent leurs dernières victimes. Dans quelque banlieue algéroise, Salan compulse fiévreusement ses plans de « guerre subversive », cherche « l’erreur », lance encore des ordres.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, organe central des communistes révolutionnaires en France, n° 12, juillet-août 1945, p. 2
Comme dit L’Humanité, des bruits courent sur l’armée « rouge ». Pillage des prisonniers français, rafles quelquefois sanglantes, vol de bijoux, viols collectifs des compagnes de travailleurs, convoyages brutaux, voire exécution sommaire, voilà ce que racontent d’innombrables rapatriés.
Il nous arrive de Mexico un texte de Péret pour nous prouver qu’il existe encore des hommes libres. Ce texte est la réaction naturelle d’un poète après la lecture d’un ramassis de mauvaises jérémiades intitulé dérisoirement : « L’honneur des poètes », paru pendant la clandestinité et dû à la collaboration de quelques troubadours stalino-chrétiens.
Recension de Michel Auvray parue dans Agoralibertaire, n° 29, décembre 1985, p. 23
Il est des silences qui ressemblent à des complicités. Prompte à célébrer la mémoire de ses morts du métro Charonne, la gauche française a pratiquement « oublié » les victimes des ratonnades d’octobre 1961. Il y avait bien un document cinématographique réalisé à chaud (« Octobre à Paris »), quelques articles de presse et, depuis peu, un polar (Didier Daeninckx, « Meurtres pour mémoire »). Bien peu en 25 ans, et pour cause : le souvenir de ces centaines d’Algériens assassinés par les policiers parisiens mettait à nu la faiblesse des réactions des partis et syndicats compromis dans la guerre d’Algérie.
A midi, les armes devraient se taire, en Algérie. Trois ministres français ont apposé hier signature, sur des documents officiels de trêve, en caution de celle d’un ministre algérien.
Déclaration du Parti communiste internationaliste parue dans La Vérité des travailleurs, n° 124, mars 1962, p. 15-16
L’indépendance de l’Algérie est une victoire du prolétariat mondial
Les accords entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République Algérienne ont été signés. Ils impliquent, à échéance relativement proche, l’établissement de l’Algérie en République indépendante.
Article paru dans le Bulletin d’information du Mouvement National Algérien, mars 1962, p. 1-4
Maintenant que le cessez-le-feu est signé après les négociations secrètes qui ont duré plus de deux ans et qui ont abouti aux accords politiques que l’on sait, il est nécessaire de préciser quelles ont été la position du M.N.A. et ses activités en faveur de la paix.
LA SITUATION A CONSTANTINE VUE PAR LE FIGARO (15.3.62).
Il est clair, et on a eu l’occasion de le vérifier déjà à plusieurs reprises, qu’en cas de heurs entre les communautés, l’armée prendra partie pour les Européens.
Les autorités civiles s’inquiètent de cet état d’esprit.
Elles constatent avec une certaine amertume leur impuissance.
Elles n’ont aucun moyen d’action. Les services de la Préfecture comprennent une immense majorité de Français d’Algérie. La police est noyautée par l’O.A.S. Les autorités sont noyées dans un milieu hostile, épiées et surveillées sans cesse.
L’O.A.S. distribue des tracts et des bulletins d’informations, multiplie ses émissions-pirates de la radio, intercepte les ordres et prend connaissance des consignes les plus secrètes. La Préfecture n’a aucun moyen d’action propre. Elle est obligée de passer par le canal de l’armée qui lui refuse son concours actif. Certains militaires sont ouvertement favorables à l’OAS. Les autres, l’immense majorité, restent dans l’expectative.
Si les fascistes français font surtout parler d’eux, car ils ont trouvé dans la guerre d’Algérie un élément politique et des troupes, le caractère international du mouvement fasciste n’en persiste pas moins.
Les lettres de plusieurs lecteurs témoignent que j’ai peut-être été insuffisamment précis lorsque j’ai parlé de la nécessité de retirer l’armée française d’Algérie. Indiquons donc que lorsque je parle du retrait de l’armée française d’Algérie, cela sous-entend que cette évacuation doit se faire sur le littoral comme elle se fait dans le bled, c’est-à-dire qu’elle doit être suivie immédiatement de l’arrivée de troupes F.L.N. (ou contrôlées par le F.L.N.). Cette arrivée doit être même encore plus immédiate dans les grandes villes du littoral que dan s les villages du bled ; c’est une véritable « relève » des troupes françaises par les troupes algériennes qui doit avoir lieu.
A mesure que le cessez-le-feu approche, les attentats se multiplient dans les villes d’Algérie : des Algériens tuent des Européens, des Européens tuent des Algériens. Mais le scénario est différent dans les deux cas.
Article de Daniel Guérin paru dans Lutter!, n° 4, janvier-février 1983, p. 32
Il est certes un peu tard, mais dans de tels cas il n’est jamais trop tard, pour revenir sur la réintégration des huit généraux qui ont trempé dans le putsch algérien de 1961, puis dans le carnage de l’OAS.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 56, décembre 1963, p. 8-9
C’est une des deux solutions que nous proposent les films « Main basse sur la ville » (italien) et « Mélodie en sous-sol » (français).
Nous y voyons, en effet, les grands qui nous dirigent brasser les affaires et l’argent tandis que les autres, ceux qui travaillent pour eux, vivotent péniblement, humblement et tristement.
Nous reproduisons ici intégralement une interview de camarades du groupe « Mujeres Libres ». Nous pensons que c’est la meilleure façon de présenter le mouvement « Mujeres Libres ». La Commission Femmes de l’UTCL entend poursuivre des relations avec « Mujeres Libres », bien que nous ayons des divergences avec elles ; divergences dont nous avons discuté à Barcelone avec elles et que nous exposons ci-dessous :
Le livre de Georges Fontenis, « L’autre communisme« , histoire subversive du mouvement libertaire, qui va paraitre à la rentrée, rappelle, entre autres, le rôle, souvent méconnu, des libertaires pendant la guerre d’Algérie. Nous vous en livrons un extrait.
AU moment où nous écrivons ces lignes, le peuple de Paris, au cours d’obsèques solennelles et grandioses, accompagne à leur dernière demeure les huit martyrs antifascistes tombés sous les coups de la police gaulliste le 8 février dernier.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3
Il y a à peine une quinzaine d’années, le monde était divisé en deux catégories de pays : les colonialistes et les colonisés. Le souci des premiers était l’exploitation des richesses au seul profit de la minorité européenne composée de colons et d’industriels et de leur Métropole. Les seconds, maintenus sous le joug par la force et la répression, fournissaient la main d’oeuvre à bon marché. Bien mieux, aucun effort d’industrialisation n’était tenté dans ces colonies afin d’éviter toute élévation de niveau de vie et surtout toute organisation du prolétariat autochtone. Toutes les matières premières étaient traitées dans les usines d’Europe.
Les manifestations des 8 et 13 février sont au centre des discussions. Elles peuvent paraître dépassées par les évènements. Mais en fait, elles débordent largement leur cadre particulier et permettent de saisir leur sens par rapport au mouvement ouvrier.
Le Congrès Force-Ouvrière vient de lancer un appel pour l’arrêt des effusions de sang et la détermination démocratique du peuple algérien.
Le syndicalisme ne peut rester neutre devant un tel problème, car la guerre d’Algérie et ses prolongements concernent non seulement les travailleurs musulmans, mais encore les travailleurs algériens d’origine européenne et les travailleurs français de France.
Le 17 octobre 1961 — il y a à peine quatre mois — des milliers et des milliers d’Algériens, las d’être humiliés, ont manifesté sur les boulevards, en plein centre de Paris. contre le couvre-feu à 20 heures et pour leur dignité. Dès le soir même la Seine a charrié des cadavres d’Algériens. L’opinion avait été choquée de cette « intrusion » mais avait été impressionnée par le courage de ces hommes et de ces femmes. L’ampleur et la sauvagerie d’une répression pratiquée « à froid » ne manqua pas de soulever ce que les journalistes appellent une vive indignation. Le pouvoir dut faire ouvrir une instruction sur les décès suspects de dizaines d’Algériens au cours de cette nuit sanglante. Cela dura quelques jours. On y pensa encore pendant quelques semaines. Et puis… Et puis la vie reprit son cours. L’instruction doit se poursuivre au même rythme que celle ouverte sur la mort de Maurice Audin (assassiné depuis plusieurs années). Monsieur Papon est toujours préfet de police et le bon peuple s’est intéressé à autre chose. C’est en toute quiétude que le Pouvoir a pu renvoyer des milliers d’Algériens « dans leurs douars d’origine ». Les fameux « douars d’origine » c’était Paul-Cazelles, Beni-Messoud, Sidi-Chami… ; c’était des camps. Oh pas des camps de concentration, bien sûr ! Non, des centres d’hébergement ! des centres d’hébergement où, comme à Paul-Cazelles, pour 1.600 internés répartis en trois blocs, il n’y a ni infirmerie ni douches, ni consultation pour les maladies des yeux et des dents ; où les tuberculeux et les malades mentaux ne sont pas isolés. La télévision et les actualités nous ont montré ces départs vers les « douars d’origine ». Combien se sont indignés, parmi nos compatriotes, de voir ces hommes partir, en veston, sans bagage ? Combien se sont demandés s’ils laissaient ici une femme, des gosses et ce qu’ils deviendraient privés de leur soutien ? Assurément beaucoup moins que ceux qui, sottement, ont soupiré d’aise en pensant que « l’on allait enfin être un peu en sécurité ». Il faut dire qu’en fait de sécurité on a été gâté. Tandis que les plastiqueurs poursuivent le cours de leurs exploits, les brigades spéciales de monsieur le préfet Papon, qui s’étaient fait la main le 19 décembre, viennent, le 8 février, de causer la mort de huit personnes : quatre hommes, trois femmes, un enfant, huit « bougnoules » bien de chez nous, « Français de souche » comme dirait le journal de l’O.A.S. : le Parisien Libéré.
Article paru dans La Voix du Peuple, février 1962, p. 3
Faire le silence sur les activités du M.N.A. est devenu chose courante ; tant sur le plan politique que sur le plan militaire, l’information générale se tait comme une carpe. Quand ce sont les maquis M.N.A. qui sont en mouvement dans le Sud algérien, où ils contrôlent un immense territoire, la presse déclare « les fellagas font telle ou telle chose », ou encore elle dira « des terroristes musulmans viennent d’attaquer tel ou tel poste ». Mais jamais, ou du moins très rarement, on voit écrit noir sur blanc dans un journal quelconque le nom du M.N.A. à propos d’un fait militaire ou même politique.
Article d’Auguste Lecoeur paru dans La Nation socialiste, n° 52, février 1962, p. 3-4
Les informations concernant les progrès réalisés par les pourparlers France – F.L.N., en vue d’un cessez le feu, se font plus nombreuses et plus précises.
Avec espoir, nous attendons l’heure où sera annoncée la fin des combats. A défaut de pouvoir s’y opposer, l’OAS et ses complices cherchent les moyens de retarder l’heure de la paix par le terrorisme d’une part et d’autre part en créant une situation d’impossible entente entre les deux communautés.
Article paru dans La Voix du peuple, février 1962, p. 1 et 4
En ce début de l’année 1962, le monde entier est plus que jamais convaincu du caractère inéluctable de l’indépendance algérienne. Les soucis de tous les gouvernements, conscients de leurs responsabilités internationales, concernent bien plutôt les moyens et méthodes d’obtenir rapidement le rétablissement de la paix en Algérie, que l’issue finale du conflit. Car personne ne doute plus de la volonté des Algériens de vivre libres et de reprendre leur place au sein des nations souveraines. En France même, l’immense majorité du peuple appelle de tous ses vœux la paix et l’ouverture d’une nouvelle ère de coopération entre les deux rives de la Méditerranée.
Entretien avec Ahmed Ben Bella paru dans Sans Frontière, semaine du 26 mars au 1er avril 1982, p. 3-5
Il était aussi curieux que nous. Il ne cessait de poser des questions. « Comment avez-vous fait cette radio ? » – « Sans Frontière est né quand ? » Nous étions aussi intrigués d’avoir en face de nous Ahmed Ben Bella, aussi jeune que sur les photos que nous avions en mémoire du premier président de l’Algérie indépendante, et surtout l’un des hommes du premier novembre, alors qu’il a passé les 2/3 de sa vie en prison. L’interview a été réalisée dans le studio de Radio Soleil Ménilmontant.
Article de Daniel Guérin paru dans La Rue, n° 28, 1er trimestre 1980, p. 94-97
On a fait grand bruit sur une grosse compilation de quelques 400 pages, intitulée « les Porteurs de valises ». Ses auteurs sont deux jeunes journalistes de feu « Politique-Hebdo », Hervé Hamon et Patrick Rotman. Ils ont cru pouvoir donner comme sous-titre à leur pavé : « la résistance française à la guerre d’Algérie ». Une résistance que, vu leur âge, ils ne peuvent avoir vécue et sur laquelle ils ne dissertent que par ouï-dire. Une résistance dont ils n’évoquent qu’une des phases, chronologiquement la plus tardive, politiquement la plus déficiente et aussi la plus tendancieuse, puisqu’elle se bornait à une assistance technique et clandestine (bien que courageuse et généreuse) à l’une des composantes de la révolution algérienne.
Tribune signée Farid et parue dans Homophonies, n° 25, novembre 1982, p. 13
C’EST sans aucun étonnement que nous venons d’apprendre que le Parlement Iranien venait de voter la Peine de mort pour les « crimes d’homosexualité ». Nous voici donc encore descendu d’un cran dans l’horreur et l’hystérie ! Peut-on aller au delà ? Est-il possible de faire mieux dans le massacre sanglant que ces paranoïaques qui s’imaginent mandatés par on ne sait quelle abominable divinité et qui en son nom viennent encore récemment d’égorger des centaines de jeunes enfants ?
Textes parus dans Choisir la cause des femmes, n° 68, août-septembre-octobre 1985, p. 2-3
L’histoire de Nora
Que savons-nous de Nora ? Qu’elle a 19 ans ; qu’elle est lycéenne ; qu’elle est l’aînée d’une famille nombreuse (plusieurs frères et, au moins, une sœur) ; qu’elle a passé sa petite enfance en France ; qu’elle vit désormais dans une bourgade de l’Est algérien, coincée entre une mère malade (qui la bat), un père autoritaire (qui la tuerait si elle essayait de s’enfuir) et une sœur qui la déteste (parce qu’elle réussit mieux qu’elle dans ses études)…
Article de Pierre Hervé paru dans La Nation socialiste, n° 51, janvier 1962, p. 1et 5
EXPOSANT lors de son procès les raisons de l’échec de la rébellion militaire d’avril 1961, Challe déclarait : « Nous n’avons pas voulu faire la guerre même aux tièdes et nous avons voulu éviter toute effusion de sang ». Il faut bien constater que depuis ce temps les chefs de l’O.A.S. ont adopté une autre tactique. Les menaces, les chantages, les attentats se sont multipliés et des officiers français, qui pourtant se réclament du sentiment national et de l’honneur de l’Armée, n’ont pas hésité à faire assassiner d’autres Français par des déserteurs de la Légion étrangère.
Pour que le fascisme ne passe pas les organisations ouvrières nous font crier dans la rue « qu’il ne passera pas ». D’un côté des gens armés de plastic et de mitraillettes avec des complices dans la police, l’armée, le gouvernement, avec 80 députés qui les soutiennent ; de l’autre des ouvriers dignes et calmes qui de temps en temps se réunissent pour chanter la Marseillaise.
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