Mon dernier article intitulé “Le hirak a deux ans en Algérie : reflux, illusions et alternative” a été publié dans ContreTemps. Revue de Critique communiste, n° 50, juillet 2021, p. 48-52.
Denise Wurmser : Visions du monde futur
Article de Denise Wurmser paru dans Force ouvrière, 23 février 1950, p. 4
LA lecture d’un récent livre du polémiste anglais George Orwell : « 1984 » nous fait tout à coup, brutalement, heurter du nez le pitoyable contraste entre les écrivains d’imagination des siècles précédents et ceux du XXe.
Texte de Richard Wright paru dans Franc-Tireur, 16 décembre 1948, p. 1 et 4
VOICI le texte du grand écrivain américain Richard Wright lu par lui, dans la liberté totale de son expression, à la grande Rencontre internationale des écrivains du monde, suscitée par le R.D.R.
De race noire, l’admirable romancier de Native Son et de Black Boy lance avant tout ici un cri d’opprimé, de révolté à la face du monde et des deux Etats géants dont la querelle maintient l’humanité dans l’angoisse et dans la peur.
Article de Jean-Paul Monteil paru dans Le Libertaire, n° 525, 4 décembre 1936, p. 4
Lorsqu’en 1933, André Gide vint au communisme et à la défense de l’U. R. S. S., la presse du P. C. et de ses filiales donnèrent à cette adhésion un retentissement extraordinaire. L’événement en valait la peine car A. Gide est incontestablement un des meilleurs écrivains de ce pays et sa venue parmi les amis de l’U. R. S. S. était pour celle-ci une caution morale prestigieuse. D’autant plus, qu’il faut reconnaître à cet homme, en plus de son talent, un grand courage et une grande probité.
Interview parue dans Les Lettres françaises, 10 janvier 1947, p. 1 et 7
RICHARD WRIGHT, qui compte aujourd’hui parmi les cinq ou six plus grands écrivains américains et qui est incontestablement le plus grand prosateur noir des Etats-Unis, me reçoit dans son petit appartement du boulevard Saint-Michel, quelques jours avant son retour en Amérique. Une fois de plus, tout au long d’un entretien qui dure plus de deux heures, je suis frappé pas le calme, par la sérénité lucide de cet homme dont les cris de révolte et de protestation retentissent pourtant depuis quelque dix années avec une vigueur croissante. Cris de révolte qui sont entendus, puisque les livres de Wright battent les records de vente aux Etats-Unis et paraissent partout dans le monde : en France, en Italie, en Angleterre, en Suisse, au Danemark et en Suède.
Propos recueillis à Mexico par Victor Alba et parus dans Combat, 16 novembre 1947, p. 1 et 3
ON sent, devant le visage presque immobile de Victor Serge, et surtout en l’écoutant parler, qu’on se trouve en face d’un homme de comité, de cercle, et que nulle question ne le prend au dépourvu, qu’il a tout pesé et réfléchi.
Article de Frédéric Stane paru dans Gavroche, n° 95, 20 juin 1946, p. 5
APRES-DEMAIN, la Société des gens de lettres reçoit en son hôtel Richard Wright. J’ignore si la majorité des messieurs-dames que l’on rencontre ordinairement à ces raouts savent exactement qui est Richard Wright. Peut-être est-il charitable de les avertir qu’il s’agit non seulement d’un de ces romanciers américains qui font rougir les émules de M. Henry Bordeaux lorsqu’ils en entendent parler, mais encore d’un écrivain noir, le plus brillant des écrivains noirs de sa génération. Mme Camille Marbo est prévenue.
Article de Roger Hagnauer paru dans La Révolution prolétarienne, n° 310, décembre 1947, p. 21-24
Nous venions de donner le « bon à tirer » pour le numéro de novembre de la R. P. – dans lequel passait l’article « Trente ans après la Révolution russe » – lorsqu’une information cueillie à la radio nous annonçait la mort de Victor Serge, emporté brutalement par une crise cardiaque, dans une rue de Mexico. Il avait cinquante-sept ans.
Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 11 mai 1946, p. 1
SUR les quais de la gare Saint-Lazare. Le train spécial ayant embarqué au Havre les passagers du « Brazil » a du retard. Le soleil matinal n’arrive pas à percer les hautes verrières enfumées ; un petit vent frais souffle en courant d’air.
Article de René Michel paru dans Le Libertaire, n° 187, 24 juin 1949, p. 3
« Nous mourrons tous sans savoir pourquoi nous avons tué tant d’hommes en qui résidait notre force la plus haute. »
Article de René Garmy paru dans L’Humanité, 23 août 1932, p. 4
DIS-MOI chéri que je suis ta chérie. C’est pas une fille jaune qui te tombera…
Des refrains amoureux, des couples déchaînés dans la fureur du jazz. Des peaux d’un noir nuancé : chocolat, marron, olive, café, acajou, crème, mastic. Des étoffes aux couleur criardes : cravate rose, jaune et bleue, écharpe orange, jupe verte, bas champagne. On boit — gin ou whisky — on joue — poker ou zanzi — on se drogue — opium ou coco. On s’oublie, on s’enivre, on s’aime, on se bat, on assiste à tous les débordements d’une animalité intense.
Article de René Lustre paru dans Le Libertaire, n° 269, 18 mai 1951, p. 3
MILITANT anarchiste en France en Espagne (1) rallié aux Soviets après 1917, opposant quelques années plus tard, Victor Serge n’a plus besoin d’être présenté. Personne n’a oublié « Les Hommes dans la prison, Naissance de notre force, l’An 1 de la révolution, Ville conquise, S’il est minuit dans le siècle, L’Affaire Toualev », chronique romancée de la lutte révolutionnaire de sa génération, Et pour nous qui prenons la relève, la lecture des articles de journaux, visionnaires, prophétiques que Serge légua au mouvement ouvrier nous sont toujours précieux.
Marcel Lapierre : Banjo par Claude McKay
Article de Marcel Lapierre paru dans Le Peuple, 5 août 1931
Claude Mc Kay est un écrivain à peu près inconnu en France. C’est un noir américain né à la Jamaïque en 1890. Son enfance fut celle des petits paysans de couleur vivant dans les îles. L’un de ses frères, qui était instituteur, fut son premier éducateur.
Article de Jean Texcier paru dans Gavroche, n° 158, 9 octobre 1947
Les animaux deviennent facilement, en littérature, des personnages philosophiques. Ou plutôt ils se mettent aisément au service des moralistes.
J’interviendrai ce mardi 27 juillet, de 14h à 16h, aux Journées d’été rouge et noir pour animer une discussion sur le thème suivant : « Algérie, de l’indépendance aux mobilisations populaires contemporaines, bureaucratie et auto-organisation. »
Article de Louis Bercher alias J. Péra paru dans La Révolution prolétarienne, n° 112, 5 décembre 1930, p. 27-28
Un livre sur la condition des nègres en Amérique. Un très beau livre. Des chiffres, des faits, du cœur et du discernement.
Article de George Orwell paru dans Fontaine, n° 37-40, janvier 1944, p. 69-75
C’EST de 1920 à 1940 que fut lu et écrit le plus grand nombre de romans policiers et c’est précisément durant cette période que le roman policier en tant que genre littéraire devint décadent. Au cours de ces années inquiètes et utiles, les « crime stories » comme on les appelait (en désignant ainsi le roman détective proprement dit aussi bien que le « thriller » où l’auteur utilise la formule grand-guignolesque) constituaient en Angleterre un palliatif universel au même titre que le thé, l’aspirine, les cigarettes et la radio. Ces ouvrages parurent en quantité industrielle et l’on ne peut qu’être surpris de compter parmi leurs auteurs des professeurs d’économie politique et des prêtres tant catholiques qu’anglicans. L’amateur que jamais l’idée d’écrire un roman n’avait effleuré se sentait de taille à taquiner le roman policier qui n’exige que de très vagues connaissances de toxicologie et un alibi plausible derrière lequel dissimuler le coupable. Bientôt pourtant le roman policier tendait à se compliquer : il demandait à l’auteur plus d’ingéniosité car il fallait satisfaire chez le lecteur un appétit de violence et une soif de sang toujours croissants. Les crimes devinrent plus sensationnels et plus difficiles à déceler. Mais il n’en reste pas moins que dans cette multitude d’ouvrages l’on n’en trouve point ou presque qui vaille la peine d’être relus.
Détroit : les jours de juillet
Textes parus dans Informations Correspondance Ouvrières, n° 64, octobre 1967, p. 5-11
Nous pensons consacrer un texte spécial aux révoltes des noirs de cet été 1967. Les textes qui suivent concernent autant les noirs que la situation aux Etats-Unis ; ils peuvent donner un aperçu de la société américaine que l’on à peine à imaginer. Nous reviendrons aussi sur la signification de ces faits dans l’état capitaliste le plus puissant du monde, celui qui met en oeuvre les techniques les plus avancées dans tous les domaines.
Article de Breffel paru dans Le Libertaire, n° 63, 10 janvier 1947, p. 3
La traduction du livre de Koestler a suscité en France une double querelle : certains y ont cherché la psychologie des victimes des Procès de Moscou ; d’autres y ont vu une critique du régime soviétique. Le choix exclusif d’un point de vue est ici assez vain. Les deux se justifient, s’il est vrai qu’il y a dans un livre, outre l’apport de l’auteur, ce que le lecteur y ajoute.
The Black Panther Party
Textes parus dans Tout !, n° 11, 29 mars 1971, p. 6
Voilà, c’est moins bien qu’on croyait : la couverture du journal « The Black Panter », ces derniers temps, ça ressemble de plus en plus à France-Dimanche. Tout le monde voyait les Panthères comme le parti lié aux masses, pas dogmatique, pas chiant : on ne s’emmerdait jamais en lisant leur journal, c’était le cauchemar des docteurs en marxisme : ils avaient osé dire que l’avant-garde aux U.S.A. ce n’était pas la classe ouvrière mais le Lumpen-prolétariat. Chaque texte de Huey ouvrait des tas d’horizons nouveaux, bouleversait complètement la façon qu’on avait de se servir du marxisme et surtout dans la pratique, ça marchait. Brusquement, on apprend que ça ne marchait plus si bien. La presse bourgeoise est bien contente et n’arrête pas de demander si les panthères vont disparaître. On ne reconnaît plus rien ; c’est vrai que là-bas le niveau de violence est tel qu’il se trouve forcément reflété dans les arguments échangés mais on n’en a quand même rien à foutre que Connie Matthews soit plus vieille que son mari. Pourtant, à part quelques bandes vidéo venant d’Alger et la lettre des 21, la polémique tourne autour de trucs comme ça. Tout ce qu’on peut faire pour le moment, c’est essayer, par-delà la guerre des communiqués et la guerre sur le terrain – à ce jour, un mort – de cerner les questions de fond qui sous-tendent la scission.
Maurice Nadeau : Koestler et le socialisme
Article de Maurice Nadeau paru dans Combat, 22 novembre 1946, p. 2
DEPUIS qu’est paru en français « Le Zéro et l’Infini », Arthur Koestler suscite à la fois l’injure et le dithyrambe. Certains le tiennent pour l’une des nombreuses têtes de l’hydre trotskyste et tournée de préférence vers l’« Intelligence Service », d’autres se réjouissent de penser qu’est enfin née et mise au point la machine de guerre contre l’U.R.S.S., le parti communiste et le mouvement révolutionnaire en général. Koestler lui-même s’aperçoit qu’il s’est placé sur une pente « cirée par les larges derrières des idéalistes passés au cynisme », qu’il est difficile de s’y cramponner et que « on y est bien seul ». Approuvé parfois par ceux qu’il méprise, méprisé d’autres fois par ceux dont il a été le compagnon de lutte, il se tient, en effet, dans une position qui manque de confort.
Black Power
Article paru dans La Daille, n° 4, octobre 1967, p. 7-9
Avec les émeutes de 1965 à Watts et celles, toutes récentes, de cet été, il apparaît clairement qu’une période de luttes vient de mourir et qu’une autre, offensive commence. On dira : « c’était avant Watts ». Avec les trois jours de guerre civile de Détroit, c’est une mutation violente qui vient de s’opérer.
Le Zéro et l’Infini
Article paru dans Le Libertaire, n° 30, 24 mai 1946, p. 2
« La mort de tout homme me diminue, parce que je fais partie du genre humain. Ainsi donc, n’envoie donc jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. »
(Hemingway.)
Au moment où les écrivains américains avec Faulkner, Miller, Steinbeck, Saroyan se disputent la critique sur le seul plan technique ; l’anglais Arthur Koestler, juif hongrois d’origine, devient le sujet d’une controverse beaucoup plus profonde. « Le Zéro et l’Infini » prend l’allure d’un manifeste.
Du « Black-Power »…
Article paru dans L’Insurgé, n° 10, 15 février 1969, p. 2
L’hypocrisie collective de l’Est comme de l’Ouest ne voulait pas voir que, dans les sacro-saintes Olympiades, s’affrontaient les grandes puissances politiques qui président à la destinée du monde.
Je suis très heureux d’annoncer à mes amis et lecteurs la parution, ce jour, de mon nouveau livre : Dissidences algériennes. Une anthologie, de l’indépendance au hirak.
L’armée massacre les ouvriers à Beni Mered
Article paru dans Alarme, n° 14, octobre-novembre-décembre 1980, p. 14
Les ouvriers de la Sonatrach, en Algérie, se sont mis en grève en Mai 81 pour revendications salariales et de conditions de travail. La direction avait cédé auparavant sur la remise en cause du système des équipes et des promotions.
Article de Gustave Stern alias Gérard Sandoz paru dans La Révolution prolétarienne, n° 188, décembre 1963, p. 18
Une petite dépêche, provenant de Washington au mois d’Août de cette année, n’a guère trouvé l’attention qu’elle méritait pourtant : cette dépêche nous informait que la Centrale des Syndicats américains, l’AFL-CIO, avait décidé de ne pas participer à la fameuse « Marche sur Washington », organisée par la quasi-totalité des organisations noires et patronnée, presque officiellement, par l’administration du président Kennedy.
J’interviendrai ce mercredi 14 juillet en soirée aux Rencontres libertaires du Quercy (animées par l’Organisation communiste libertaire) pour présenter le débat portant sur la situation en Algérie.
Voici la présentation de la discussion :
Article de Daniel Blanchard alias Paul Canjuers paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 38, octobre-décembre 1964, p. 98-101
La réélection de Johnson à la Présidence des Etats-Unis avec une très forte majorité avait beau être attendue et escomptée ; ces élections n’en marquent pas moins une étape dans la vie politique des Etats-Unis qui conduira probablement à des changements importants. Pour la première fois depuis 1940, ces élections ont en effet posé les électeurs américains devant un choix réel, même s’il était fort limité et essentiellement négatif. Depuis l’acceptation du New Deal et de ses résultats irréversibles, les élections étaient progressivement devenues une question de choix entre les « personnalités » des candidats de deux partis dont les différences s’étaient amenuisées à l’extrême. En désignant Goldwater comme candidat à la présidence, l’aile extrémiste du parti républicain a explicitement remis en cause une série d’aspects essentiels de l’orientation de la politique américaine, intérieure et extérieure, ceux précisément qui expriment la tentative du capitalisme américain de s’adapter au monde moderne. Peu importe si cette remise en question était confuse, si Goldwater, longtemps avant les élections, avait été obligé de mettre beaucoup d’eau dans son bourbon, et si finalement, élu Président, il aurait été obligé de faire à peu près ce que Johnson fait. Les électeurs ont voté contre le retour (utopique, faut-il le dire) à un capitalisme totalement privé et sans intervention de l’Etat fédéral dans l’économie, contre l’autonomie des Etats l’égard de la fédération, contre les va-t-en guerre en politique internationale, contre l’anti-communisme à outrance et la persécution des minorités, contre surtout l’aggravation de la guerre raciale qu’aurait certainement induit l’élection de Goldwater.
Mon dernier article intitulé « L’Algérie au temps du hirak : quelles perspectives pour les révolutionnaires ? » a été publié dans Courant alternatif, n° 312, été 2021, p. 7
En voici les premières lignes :
Article d’André Bell paru dans Masses, n° 2, mai-juin 1931, p. 8
Ce livre est un exposé de la question noire aux Etats-Unis. L’auteur raconte comment la race noire a été introduite en Amérique, comment elle y a vécu avant et après l’abolition. Elle fait historique de la loi Lynch et montre les deux races en présence séparées par la ligne de couleur. Frontière d’ailleurs théorique, variable, d’une incertitude déconcertante. D’un côté, le privilège, la haine. De l’autre, la misère, l’effort d’une humanité méprisée et qui veut vivre. La poussée vers le Nord aujourd’hui arrêtée d’ailleurs par la crise économique. En dépit des lois, les noirs n’ont pas de droits. Et quoique leur situation ne soit pas la même dans le Sud et dans le Nord, ils restent partout les parias. Pas de contact avec la race maudite. Les blancs ne touchent pas les peaux noires, sauf aux jours de lynchage.
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 21, été 1992, p. 29
« Il n’existe pas d’autre démarche pour préserver les droits de l’homme que d’aider à restaurer l’autorité de l’Etat dans le respect de l’option démocratique. Toutes les critiques formulées ici ou ailleurs contre l’interruption du processus électoral ne saurait occulter cette vérité : Il fallait sauver la république ».
Article d’André Santon paru dans Masses, n° 14, avril-mai 1948, p. 33-34
On connaît les attaques dont l’écrivain noir Richard Wright est l’objet de la part des staliniens. Il a eu le tort d’abandonner le parti communiste américain il y a quelques années. Sa littérature ne saurait donc plus qu’être « réactionnaire » ou pis « existentialiste ». Malgré les protestations isolées d’un Vittorini en Italie, il est évident que Richard Wright, comme Dos Passos, Hemingway et peut-être Steinbeck, depuis son retour d’U.R.S.S., sont devenus des agents du « State Department ». Ou bien, comme Milles, « ils travaillent pour l’exportation », c’est-à-dire visent, sur un autre plan que la bombe atomique, la désintégration de la conscience révolutionnaire.
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 99, mai 2000, p. 22-23
Le devant de la scène médiatique est en général pris par les luttes pour le pouvoir que se disputent les courants intégristes d’une part et les militaires d’autre part. On a vu que les affrontements ont dépassé le verbe, pour tourner aux assassinats et même aux massacres collectifs. Cette situation qui dure depuis bientôt dix ans a fait s’enliser les mouvements sociaux.
Errico Malatesta : Révoltes et révolutions
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 544, 31 juillet 1920
Le Congrès anarchiste de Bologne fut indigné de voir, à un moment où les esprits étaient surexcités par les nouvelles venant d’Ancône, renvoyer à une époque indéterminée une réunion que les circonstances rendaient urgente et nécessaire pour s’entendre entre subversifs sur l’action à entreprendre. Il accusa les organismes, qui étaient cause du renvoi, de ne pas vouloir susciter des embarras au gouvernement.
L’histoire du drapeau algérien
J’ai accordé un entretien à la journaliste Laurène Gris pour le site Brut à propos de l’histoire du drapeau algérien.
La vidéo a été mise en ligne ce jour avec la présentation suivante :
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 97, mars 2000, p. 17-18
Afin de ramener la paix dans le pays, le président de la république algérienne, A. Bouteflika, a fait voter en septembre dernier une loi d’amnistie des terroristes islamistes. Cette loi qui s’intitule « loi de concorde civile » a été votée à plus de 98 % au suffrage universel. Aujourd’hui qu’elle est mise en pratique, elle est loin de faire l’unanimité.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 821, 1er mai 1931
Des rares nouvelles qui par hasard me parviennent, je remarque que certains camarades soutiennent à nouveau que pour faire triompher l’anarchie, il faudra, quand la révolution éclatera, obliger les gens à faire comme nous le voulons, jusqu’au moment où ils seront convaincus que nous avions raison et feront spontanément ce qu’au début nous les forcions à faire. En un mot, nous remplirions le rôle de gouvernement.
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 90, juin 1999, p. 20
Abdelaziz Bouteflika a « remporté » l’élection présidentielle algérienne immédiatement contestée par l’opposition au régime. Les six autres candidats se sont retirés en dénonçant les fraudes massives en sa faveur. Ils contestent depuis la légitimité de ce scrutin et donc celle du nouveau président.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 677, 17 octobre 1925
Comment peut-on élire des socialistes au parlement ? La majorité des électeurs n’est pas socialiste, même dans un arrondissement électoral qui serait créé expressément, car si elle l’était, elle n’aurait pas besoin de nommer des députés et pourrait, en admettant même que tous les autres arrondissements fussent réactionnaires, devenir un centre de rayonnement socialiste et attaquer le régime bourgeois de mille façons bien plus efficaces. Pour se former une majorité, il faut donc transiger, s’allier avec celui-ci ou bien celui-là, mystifier le programme, promettre des réformes immédiates, faire accroire aux uns une chose, aux autres le contraire, tâcher que la bourgeoisie vous tolère et que le gouvernement ne vous attaque pas trop violemment. La propagande socialiste que devient-elle alors ?
Article de Gérard Lamari paru dans Courant alternatif, n° 81, été 1998, p. 31-32
Matoub Lounès, chanteur berbère très populaire, né en 1956 en Kabylie, militant de la cause berbère, a participé au mouvement du printemps berbère de 1980, aux événements d’octobre 1988 durant lesquels il a été blessé par les forces de l’ordre. Il est enlevé par le GIA en 1994 et séquestré pendant 15 jours.
Il a toujours lutté pour la laïcité et la reconnaissance de la langue et de la culture berbère.
Dossier paru dans Sans Frontière, n° 30, du 27 juin au 3 juillet 1981, p. 8-11
Témoignage : La revanche des enfants de mars 1965
Une semaine après la grève générale du 20 juin, et les affrontements du week-end, les témoignages continuent d’affluer et le bilan de s’alourdir. Et d’abord celui des morts.
Interview de Hakim Addad paru dans Courant alternatif, n° 77, mars 1998, p. 31-35
En Algérie, 75 % de la population a moins de 35 ans. Parmi la jeunesse le taux de chômage est supérieur à 50 %. L’école exclut chaque année 500 000 jeunes du système éducatif. Nous avons réalisé un interview d’Hakim Addad, secrétaire général du R.A.J. (Rassemblement – Actions – Jeunesse), association de jeunes (1) qui lutte sur le terrain pour la paix, contre toutes les formes d’exclusion dans une Algérie en pleine guerre civile.
Déclaration parue dans Inprecor, n° 106, 20 juillet 1981, p. 31-32
Déclaration du Secrétariat unifié de la IVe Internationale sur les événements du 20 juin
A la suite d’une hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires — que le gouvernement avait décidée dans le cadre d’une orientation économique imposée par le Fonds monétaire international (FMI) —, des manifestations populaires ont éclaté à Casablanca, Rabat et dans d’autres villes du Maroc.
Romulus : Algérie. Chez les saigneurs
Article de Romulus paru dans Courant alternatif, n° 47, mars 1995, p. 29-30
Pas un jour ne passe sans que l’on évoque l’Algérie. Les annonces d’assassinat, d’attentat défilent les unes après les autres. Le coup d’Etat de janvier 1992 a fait entrer l’Algérie dans la spirale de la violence physique et directe. Un premier bilan fait état de 30 000 morts en trois ans. Pris dans un étau, le peuple algérien subit le napalm de l’armée et le C4 (explosif) des groupes intégristes.
Salut aux prolétaires du Maroc !
Article paru dans Le Communiste, n° 10-11, août 1981, p. 70-71
Le cinq juin, le gouvernement marocain annonçait une augmentation des prix de 85 % des articles de première nécessité : sucre, lait, œufs, farine, huile… La réponse du prolétariat ne se fit pas attendre ; des grèves et des manifestations violentes se déclenchèrent à Casablanca et dans la région orientale du pays (province de Oujda). Immédiatement, ces luttes s’étendirent à tout le pays.
Jean-Louis Hurst : Algérie, la barbarie
Interview de Jean-Louis Hurst parue dans Courant alternatif, n° 38, avril 1994, p. 31-36
Nous publions ici un interview de Jean-Louis Hurst sur l’Algérie. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce qu’il avance : on peut par exemple discuter de la répression sous Boumédiene, de sa démarche sur les problèmes de papiers en France, assimiler le mouvement berbérophone à l’intelligentsia est peut-être un peu rapide, etc. Mais cet interview nous semble apporter beaucoup d’informations sur la société algérienne, des éléments de compréhension et d’analyses importantes.
Solidarité avec nos frères marocains !
Article paru dans Le Prolétaire, n° 341, 16 juillet au 3 septembre 1981, p. 1-3
Le sang de nos frères de classe vient de couler à Casablanca. Le bilan des émeutes du 20 juin s’élève à plus de 800 morts et des milliers de blessés, et actuellement les tribunaux condamnent à toute vitesse et par paquets de 20 ou de 50 ceux qui ont été arrêtés à de lourdes peines de prison. La répression de la bourgeoisie marocaine est à la mesure de la terreur que lui a inspirée l’émeute des masses laborieuses.
Texte de Jean-Louis Hurst paru dans Courant alternatif, n° 36, février 1994, p. 25-26
Ce texte était destiné initialement au journal Libération qui l’a refusé. Jean-Louis Hurst s’est d’abord fait connaitre comme militant français pendant la guerre d’Algérie : déserteur, il publia sous le pseudonyme de « Maurienne » un livre, « Le Déserteur », qui fut alors interdit à sa sortie et qui a été republié aux éditions Manya.
Errico Malatesta : Démocratie et anarchie
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil communiste-anarchiste, n° 637, 29 mars 1924, p. 3
Les gouvernements de dictature qui sévissent en Italie, en Espagne, en Russie et qu’envient les fractions les plus réactionnaires et les plus froussardes des autres pays, sont en train de faire une espèce de nouvelle virginité à la « démocratie» bien dépossédée de son autorité. Aussi voyons-nous de vieux bonzes, rompus à toutes les manœuvres maléfiques de la politique, responsables de répressions contre le peuple travailleur et de massacres, se mettre en avant, quand encore ils ont ce courage, comme hommes de progrès et chercher à accaparer le prochain avenir au nom de l’idée libérale. Et, étant donné la situation, ils pourraient bien y réussir.
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