Dossier paru dans Sans Frontière, n° 30, du 27 juin au 3 juillet 1981, p.8-11
Témoignage : La revanche des enfants de mars 1965
Une semaine après la grève générale du 20 juin, et les affrontements du week-end, les témoignages continuent d’affluer et le bilan de s’alourdir. Et d’abord celui des morts.
Interview de Hakim Addad paru dans Courant alternatif, n° 77, mars 1998, p. 31-35
En Algérie, 75 % de la population a moins de 35 ans. Parmi la jeunesse le taux de chômage est supérieur à 50 %. L’école exclut chaque année 500 000 jeunes du système éducatif. Nous avons réalisé un interview d’Hakim Addad, secrétaire général du R.A.J. (Rassemblement – Actions – Jeunesse), association de jeunes (1) qui lutte sur le terrain pour la paix, contre toutes les formes d’exclusion dans une Algérie en pleine guerre civile.
Déclaration parue dans Inprecor, n° 106, 20 juillet 1981, p. 31-32
Déclaration du Secrétariat unifié de la IVe Internationale sur les événements du 20 juin
A la suite d’une hausse spectaculaire des prix des denrées alimentaires — que le gouvernement avait décidée dans le cadre d’une orientation économique imposée par le Fonds monétaire international (FMI) —, des manifestations populaires ont éclaté à Casablanca, Rabat et dans d’autres villes du Maroc.
Article de Romulus paru dans Courant alternatif,n° 47, mars 1995, p. 29-30
Pas un jour ne passe sans que l’on évoque l’Algérie. Les annonces d’assassinat, d’attentat défilent les unes après les autres. Le coup d’Etat de janvier 1992 a fait entrer l’Algérie dans la spirale de la violence physique et directe. Un premier bilan fait état de 30 000 morts en trois ans. Pris dans un étau, le peuple algérien subit le napalm de l’armée et le C4 (explosif) des groupes intégristes.
Article paru dans Le Communiste, n° 10-11, août 1981, p. 70-71
Le cinq juin, le gouvernement marocain annonçait une augmentation des prix de 85 % des articles de première nécessité : sucre, lait, œufs, farine, huile… La réponse du prolétariat ne se fit pas attendre ; des grèves et des manifestations violentes se déclenchèrent à Casablanca et dans la région orientale du pays (province de Oujda). Immédiatement, ces luttes s’étendirent à tout le pays.
Interview de Jean-Louis Hurst parue dans Courant alternatif, n° 38, avril 1994, p. 31-36
Nous publions ici un interview de Jean-Louis Hurst sur l’Algérie. Nous ne sommes pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce qu’il avance : on peut par exemple discuter de la répression sous Boumédiene, de sa démarche sur les problèmes de papiers en France, assimiler le mouvement berbérophone à l’intelligentsia est peut-être un peu rapide, etc. Mais cet interview nous semble apporter beaucoup d’informations sur la société algérienne, des éléments de compréhension et d’analyses importantes.
Article paru dans Le Prolétaire,n° 341, 16 juillet au 3 septembre 1981, p. 1-3
Le sang de nos frères de classe vient de couler à Casablanca. Le bilan des émeutes du 20 juin s’élève à plus de 800 morts et des milliers de blessés, et actuellement les tribunaux condamnent à toute vitesse et par paquets de 20 ou de 50 ceux qui ont été arrêtés à de lourdes peines de prison. La répression de la bourgeoisie marocaine est à la mesure de la terreur que lui a inspirée l’émeute des masses laborieuses.
Texte de Jean-Louis Hurst paru dans Courant alternatif, n° 36, février 1994, p. 25-26
Ce texte était destiné initialement au journal Libération qui l’a refusé. Jean-Louis Hurst s’est d’abord fait connaitre comme militant français pendant la guerre d’Algérie : déserteur, il publia sous le pseudonyme de « Maurienne » un livre, « Le Déserteur », qui fut alors interdit à sa sortie et qui a été republié aux éditions Manya.
Les gouvernements de dictature qui sévissent en Italie, en Espagne, en Russie et qu’envient les fractions les plus réactionnaires et les plus froussardes des autres pays, sont en train de faire une espèce de nouvelle virginité à la « démocratie» bien dépossédée de son autorité. Aussi voyons-nous de vieux bonzes, rompus à toutes les manœuvres maléfiques de la politique, responsables de répressions contre le peuple travailleur et de massacres, se mettre en avant, quand encore ils ont ce courage, comme hommes de progrès et chercher à accaparer le prochain avenir au nom de l’idée libérale. Et, étant donné la situation, ils pourraient bien y réussir.
Article de Karim Thaghest paru dans Courant alternatif, n° 26, février 1993, p. 13-14
Le 14 janvier 1993 le Haut Comité d’Etat (HCE) commémorait le 1er anniversaire du coup d’Etat qui l’avait mis en place. Cette année 1992 qui vient de s’achever nécessite un bilan. Où en est l’Algérie ? Qu’en est-il de ceux qui se sont autoproclamés « bouclier des libertés et de la démocratie » ? Rappelons d’abord qu’au moment des élections législatives de décembre 1991, la population était déjà complètement étranglée par le fardeau de la dette.
Parmi tous les problèmes que l’homme de cœur et de raison est amené à se poser, il n’y en a peut-être pas de plus délicat, important et troublant aussi que celui de la violence.
Article paru dans Courant alternatif, n° 10, juin 1991, p. 5-8
L’oppression des femmes en Afrique du Nord, comme partout dans le monde, est inscrite dans la société ; l’arrivée du FLN en Algérie, porteur de /’Idéologie arabo-musulmane, n’a pas contribué à améliorer le sort des femmes, bien au contraire ; et aujourd’hui, la montée de l’intégrisme par l’intermédiaire du F.I.S. (Front islamique du salut) génère une situation intolérable pour les Algériennes. Les médias occidentaux n’ont pas pu faire le silence sur ces mouvements de femmes algériennes qu’ils ont présenté très hypocritement comme une lutte entre, d’une part, des idées réactionnaires portées par un archaïsme religieux, et d’autre part, des idées émancipatrices venues d’Occident.
On entend dire : à quelque chose malheur est bon. Et en effet le fascisme, tout en ayant été un déplorable et horrifiant phénomène de régression morale et politique, a cependant servi à dévoiler des germes de mal qui persistaient parmi la population et à faire penser aux remèdes opportuns. De lui nous pourrons tirer de précieuses leçons qui, espérons-le, seront mises à profit dans un prochain avenir.
Mon dernier article intitulé “L’Algérie au temps du hirak : contestation et répression” a été publié dans Courant alternatif, n° 311, juin 2021, p. 31.
Parmi les illusions entretenues tant par la « gauche » que par les gauchistes, il en est une que la crise et la situation mondiale porte au premier plan : l’antifascisme et son sous-produit le démocratisme. Pour nous le danger essentiel de ces idéologies réside dans la capacité éventuelle des réformistes de mystifier une fois de plus le prolétariat par ces sornettes réactionnaires.
Je comprends mieux ces yeux levés vers lui dans les rues de Harlem, qui donnaient la complicité et la confiance ; cette haine mortelle que lui dédiait ses ennemis et qui dépassa sa mort même. Je comprends mieux cette stupeur qui me parvint aussi quand, soudain : « Ils l’ont tué ! » Car la route qu’il suivit, et qui fut si étrange parfois, était restée jusqu’au bout lucide et sereine, pourtant chaude. Il se sera trompé en quelques moments, mais ne se sera jamais égaré, par le désir de satisfaire une tâche dont la richesse ne faisait qu’ajouter à la difficulté !
J’ai accordé un nouvel entretien au journaliste Stéphane Ortega pour le site Rapports de force sur le mouvement populaire et les élections législatives en Algérie. Le texte a été mis en ligne hier avec le titre suivant : « Pris en tenaille entre élections législatives et répression, où en est le hirak algérien ? ».
En voici la présentation par la rédaction de ce site d’information sur les mouvements sociaux :
Les conditions dans lesquelles l’Algérie a accédé à l’indépendance politique, le 5 juillet 1962, ont été telles que l’impérialisme français et international avait suffisamment de garanties quant au maintien des bases essentielles de sa domination économique. Les accords d’Evian signés en mars 1962 avaient nettement stipulés que tant la propriété de la terre que celle du sous-sol devait rester entre les mains des classes possédantes, c’est-à-dire en fait sous la domination des colons et du capital financier.
Article paru dans Pouvoir ouvrier,n° 86, septembre-octobre 1967, p. 17-21
« Est-ce que nous faisons aussi bien qu’à Watts ? » demandaient les émeutiers de Newark et de Détroit. Pour beaucoup de noirs l’émeute de Watts, en 1965, marque le début de leur émancipation et depuis, d’été en été, le nombre et l’intensité des affrontements ne cesse de croître. L’an passé Chicago, Cicéro et Harlem furent touchés. Cet été vit s’embraser au moins une douzaine des plus grandes villes américaines : Newark, Détroit, Minneapolis, Plainfield (New Jersey), Hartford (Conn.), Kansas City (Mo.), Waterloo (Iowa), Cambridge (Maryland)… Rien qu’à Détroit le bilan déjà formidable de Watts fut largement dépassé puisqu’il y eut au moins 41 morts et pour plus de 250 millions de dollars de dégâts alors que le faubourg de Los Angeles n’avait subi que pour 40 millions de pertes et enregistré officiellement 34 morts. Mais la différence ne fut pas seulement quantitative car l’on vit apparaître des phénomènes nouveaux dans la structure et le développement même de l’émeute.
Il y a presque exactement dix ans, au terme de l’une des plus sanglantes guerres de libération nationale, l’Algérie parvenait à l’indépendance politique. En mars 1962, le cessez-le-feu était signé et, en dépit d’un dernier sursaut de la réaction colonialiste à Alger et dans les grandes villes d’Algérie, l’indépendance était proclamée le 5 juillet. Nous avons abordé, trop brièvement ici même (lire « I.O. » n° 557 du 22 mars et 558 du 29 mars, « Dix ans après Evian : quel bilan ? ») la question du bilan de dix années d’indépendance en Algérie. A la veille de l’anniversaire du 5 juillet 1962, et alors que toutes les forces intéressées au maintien du statu quo, c’est-à-dire au renforcement de l’Etat bourgeois algérien lui-même, se préparent à présenter leurs conclusions du moment, les militants révolutionnaires qui luttent partout pour reconstruire la IVe Internationale ouvrent le débat.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 26,février 1961, p. 11-12
« Actuellement la profession d’instituteur n’attire plus les jeunes : plus de cent classes n’ont pas de maîtres dans la Seine ; les maîtres malades ou appelés au Service Militaire ne souvent pas remplacés, les débutants ne peuvent recevoir aucune formation professionnelle sérieuse… C’est en fin de compte les enfants qui sont gravement lésés par la médiocrité des traitements des instituteurs et l’insuffisance du budget de l’EDUCATION NATIONALE ».
A Alger s’est tenu le 1er congrès du secteur autogéré industriel, suivi d’une exposition dans le port d’Alger. Nous avons demandé à ce camarade de visiter l’exposition et de nous adresser des documents. Nous parlerons de ceux-ci en juin.
Correspondance parue dans Pouvoir ouvrier, n° 46, décembre 1962, p. 9
Chers camarades,
En tant qu’ancien militant de votre groupe et participant depuis longtemps à la lutte pour la liberté des noirs aux U.S. je me trouve quelque peu embarrassé par l’initiative que vous avez prise, dans le dernier numéro du P.O. de publier, presque sans critique, l’éloge des « Musulmans Noirs » du journal « Correspondance ». (1)
J’interviendrai ce dimanche 30 mai lors de la rencontre intitulée “Célébrons la Commune”. Dans le cadre du débat ayant pour thème « L’internationale des révoltes », je parlerai du mouvement populaire de 2001 en Kabylie, aux côtés d’Ali Guenoun et de Raphaël Lebrujah.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 46, décembre 1962, p. 6-8
« Etre professeur c’est un métier agréable. Evidemment on ne gagne pas beaucoup, mais on a du temps. On sort du travail à l’heure du goûter, on a des vacances, des jeudis, des demi-journées chez soi, des récréations, des horaires hebdomadaires de 18 ou de 14 heures. »
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 456, 8 décembre 1955, p. 2
Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :
A l’ordinaire, les propriétaires d’un café-restaurant-hôtel, au 48, rue Frémicourt, à Paris (15e), battaient leurs locataires comme des bêtes de somme.
C’est un fait : les parents d’élèves demandent de plus en plus à rencontrer les professeurs de leurs enfants. Mes collègues rechignent : « De mon temps, mes parents n’allaient pas voir mes professeurs… » C’est vrai, les parents ne sentaient pas leurs enfants menacés comme ils le sont aujourd’hui par les appréciations trimestrielles du professeur qui sonnent comme un verdict : « passera-t-il dans la classe supérieure ? Sinon lui permettra-t-on de redoubler ? Décrochera-t-il son bac ? »
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire n° 452, 10 novembre 1955, p. 2
DANS le 15e arrondissement (89, rue Fondary), le logeur Bachir est connu de tous. Il est ami de la police pour pouvoir exploiter ses compatriotes.
Il est possesseur d’un hôtel. Quand un Algérien se retrouve sans logis, Bachir lui répond qu’il pourrait lui trouver une place parmi plusieurs autres, à condition qu’on lui offre un bakhechich de 10.000 francs.
Dans le passé, seuls les amateurs de « bouts de jardin », de petites propriétés se retrouvaient dans des trains qui les transportaient vers les bords de la Marne, la vallée de Chevreuse, les pavillons « Loi Loucheur ».
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 450, 27 octobre 1955, p. 2
Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :
ONZE notables du Douar Aït R’zine ont été assassinés par les forces colonialistes.
Ben Ali Cherif qui est le grand seigneur féodal de la région de Bougie et la main droite du gouvernement colonialiste français, ainsi que Mesbah, élu à l’Assemblée algérienne sur la liste « indépendante » (administrative) (soutenu pendant la campagne électorale à Guendouz par ces onze), attendront en vain que ceux-ci viennent leur souhaiter la prochaine fête d’El Mouloud.
Article de Nicolas paru dans La Lanterne noire,n° 4, décembre 1975, p. 28-32
LA PROTECTION DES HONNÊTES GENS
Discours politiques, commentaires de journaux, informations, événements, contre-informations, la petite phrase pleine de présages, les mots mille fois amplifiés par les moyens de communication de masses et analysés en long et en large par les spécialistes, soutenus et expliqués par les intellectuels de tous bords… un monde de mots, de signes, de représentations nous entoure, nous unit ou nous désunit, nous transperce, nous emmerde.
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire,n° 440, 21 juillet 1955, p. 2
Des Correspondants du LIBERTAIRE
Deux travailleurs algériens, résidant en France, mais pères de famille nombreuse en Algérie, sont venus passer leurs vacances en Algérie. Ces deux hommes étaient toujours brimés par les autorités « zélées » qui déploient tous leurs efforts pour faire arrêter les braves gens. Aussi, après avoir été provoqués maintes fois, les deux hommes ont disparu de la région.
Article paru dans Jeune Taupe, n° 12, novembre 1976, p. 5
Depuis le « septembre noir » d’Amman, où le mythe du « caractère révolutionnaire » de la résistance palestinienne a atteint son point culminant nous avons assisté à l’érosion de celui-ci. Aujourd’hui, après plus d’un an de « guerre civile » au Liban, d’engagements aux côtés de x ou y, d’atermoiements, d’hésitations et de négociations les organisations de la « résistance palestinienne » apparaissent plus que jamais pour ce qu’elles n’ont jamais cessé d’être : des appareils totalement dépendants des différents Etats du proche-orient et jouets aux mains des différents rivaux locaux et impérialistes.
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 435, 16 juin 1955
VOILA ce que dit le dernier tract qui a été distribué dans Paris par les staliniens aux travailleurs algériens :
« Le 1er Mai, alors qu’une profonde volonté d’union dominait la manifestation organisée à Vincennes par l’Union des Syndicats C.G.T. de la Seine, une centaine d’Algériens, répondant aux mots d’ordre de certains dirigeants nationalistes, ont tenté de troubler ce grand rassemblement des travailleurs de la Région Parisienne ».
Le refus par Israël d’évacuer les territoires occupés après la guerre des Six Jours de juin 1967, a profondément transformé le conflit qui l’oppose depuis sa création en 1948 aux pays arabes et surtout aux arabes palestiniens. Cette occupation a provoqué une violente réaction des Palestiniens et la cristallisation de leur sentiment national. Désormais, dans le conflit israélo-arabe, la résistance du peuple palestinien est passée au premier plan. C’est ainsi que, beaucoup mieux que par le passé, se dévoile la véritable nature de l’état israélien.
Texte d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955
LES TRAVAILLEURS ALGERIENS ECRIVENT AU « LIB »
Marseille, le 8 avril 1955
Chers camarades frères,
JE LIS toujours LE LIBERTAIRE, le journal que j’estime indispensable pour la classe ouvrière et pour les Algériens. J’ai l’habitude de lire le journal dans un bar, devant un nombre important d’Algériens qui tous sont assoiffés de liberté. Et, depuis qu’ils connaissent LE LIBERTAIRE, plusieurs l’achètent régulièrement, sans attendre que je m’en occupe pour eux.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 85, juillet-août 1967, p.7-13
La crise du Proche-Orient, dont on pouvait redouter les prolongements les plus graves sur le plan international, a provoqué dans la population française une extraordinaire poussée passionnelle. Deux guerres mondiales n’ont, à coup sûr, rien appris aux habitants de ce pays : le bourrage de crâne, à peine moins sot qu’en 1914, conserve la plus large efficacité ; les informations truquées et tronquées sont avalées sans discussion par un bon peuple qui se pique pourtant d’être le moins conformiste de la terre, et il n’a même pas manqué un petit contingent de « révolutionnaires » prêts à découvrir les meilleures raisons de faire l’union sacrée avant même que le premier coup de feu ne soit parti. Mais il est vrai, que face aux bénisseurs des armées de l’Etat sioniste et de ses alliés anglo-américains, les défenseurs du « socialisme arabe » et de ses fournisseurs russes, se portaient au secours de régimes qui n’ont certainement rien à voir avec la libération des travailleurs ou même le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nasser n’est pas Hitler et Israël n’est pas une tendre colombe entourée de vautours. Mais Nasser et ses alliés arabes, y compris ceux d’Alger, quel que soit le rôle positif qu’ils ont joué naguère dans la lutte contre les impérialismes, ne sont plus maintenant que des exploiteurs aussi féroces qu’incompétents des travailleurs arabes – que les Russes ou demain les Chinois leur accordent leur soutien, ne change rien à l’affaire.
Article d’Abdou El Hadi paru dans Le Libertaire, n° 481, 31 mai 1956
De notre correspondant à Alger.
LE fait à remarquer cette semaine en Algérie est l’ordre de grève lancé par l’U.G.E.M.A. (Union Générale des Etudiants musulmans d’Algérie) et l’U.J.D.A. (Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne). Ces deux organismes, le premier uniquement d’étudiants musulmans, et le second de toute la jeunesse algérienne, incitent les étudiants, les lycéens, les collégiens et les élèves de cours complémentaires à faire grève illimitée des cours et des examens.
Article paru dans Le Prolétaire,n° 126, du 1er mai au 14 mai 1972, p. 2
Le marxisme, c’est bien connu, n’est pas l’élaboration d’a priori philosophiques, de concepts purs, ni de constructions rationnelles ; il tire de faits réels, expérimentaux, de rapports matériels, économiques et sociaux entre les classes et entre les hommes, des confirmations et des déductions corroborant sa doctrine du cours historique de l’espèce humaine, depuis l’organisation ancestrale du communisme « primitif » – à travers les diverses formes et modes de production successifs dans lesquels ces rapports ont eu des valeurs différentes – jusqu’à cette vision sûre et lumineuse du communisme scientifique qui supplantera à l’infâme société actuelle.
Article de F. Adbou El Hadi paru dans Le Libertaire, n° 480, 25 mai 1956
ALGER était dans la léthargie complète durant ce mois de ramadhan. Les années précédentes, les rues étaient animées le soir ; les music-hall et les cinémas regorgeaient de monde, les cafés accueillaient de nombreux veilleurs. Cette année, rien de tout cela, aucune préparation spectaculaire ni ornement dans les rues quasi désertes, les lieux de loisirs habituels ont fermé leurs portes. On n’entend plus comme à l’accoutumée le son des derboukas, les chants religieux des jeunes filles, les battements des mains et les yous-youx des femmes, on ne voit plus les enfants courir joyeusement en chantant.
Article de D. Levi paru dans Le Libertaire, n° 58, 6 décembre 1946, p. 3
George Orwell est un des esprits les plus vivants parmi les travaillistes de gauche en Angleterre, ceux qui considèrent la « Tribune » comme leur organe et Aneurin Bevan comme leur chef ; braves gens qui croient honnêtement possible d’user du gouvernement comme d’un champ d’essai pour la construction d’une espèce de « Socialisme Libertaire », auquel ils attribuent la capacité d’agir dans le monde comme contre-poison préventif et curatif, face au développement toujours plus étendu de l’esprit d’autorité.