Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 742, 14 avril 1928, p. 2.
On pourrait écrire des volumes — sans épuiser la matière — sur les erreurs de pensée et d’action qui découlent des imperfections de langage : synonymes, mots équivoques, etc. Un exemple en est la confusion qui existe sur la question du droit de juger, précisément à cause de la double signification de ce mot.
Le cercle Abdallatif Zeroual est un groupe de « marxistes-léninistes » algériens. Nous lui consacrons cet article, et sans doute nous lui en consacrerons d’autres dans l’avenir, parce que nous pensons qu’il est du devoir des communistes révolutionnaires internationalistes de démasquer ceux qui se parent du drapeau du prolétariat afin de mieux le dévoyer.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 743, 1er mai 1928, p. 5.
Récemment, l’Avanti ! écrivait :
Les anarchistes qui, même selon les dernières déclarations d’Errico Malatesta, ne sont pas fauteurs de violence et ne visent pas à l’organisation de la force révolutionnaire pour la transformation violente de la société capitaliste… »
L’UGAC a toujours porté au peuple algérien, l’aide et le soutien qu’il méritait. Dès le début de la guerre d’Algérie, nous fûmes aux côtés de nos frères algériens dans leur lutte contre le colonialisme et le capitalisme, lutte qui était aussi la nôtre, ce que la « gauche » n’a jamais voulu comprendre.
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 907, 22 septembre 1934.
Nous empruntons à La Révolte (n° 4, 10 octobre 1890) cet article toujours d’actualité.
*
Chers compagnons,
Une feuille de langue française a voulu s’occuper de ce que j’ai dit dans la conférence antiparlementaire qui fut tenue, à Londres, le 3 du mois d’août, dans la salle du club Autonomie, et elle m’a fait dire à peu près le contraire de ce que j’ai dit réellement.
Pour ce premier texte, nous choisissons l’ALGERIE parce qu’elle est proche de nous, et pas seulement dans le temps et dans l’espace, mais nous connaissons mieux les problèmes de nos camarades algériens qui viennent de publier un texte dont le préambule est :
« Nous souhaitons qu’il soit pour tous les révolutionnaires, une contribution qui nous aidera à la clarification nécessaire aux luttes en cours. »
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 885, 4 novembre 1933.
Dernièrement des camarades nous ont proposé de discuter cette question : S’abstenir ou voter ? A vrai dire elle nous paraissait définitivement tranchée pour tout anarchiste, mais il y avait sans doute intérêt à reprendre la question pour les jeunes camarades.
Maintenant, nous croyons bon de réimprimer ici ce que notre camarade Malatesta avait eu l’occasion de déclarer sur le même sujet.
Mon dernier texte intitulé « Question musulmane, combat laïque et luttes sociales en France » vient d’être mis en ligne sur le site de Middle East Eye.Lien
Mon dernier article intitulé « Anthologie d’une revue disparue – Dissidences intellectuelles arabes » vient de paraître dans le mensuel de critique et d’expérimentation sociales CQFD, n° 171 (décembre 2018).
En voici la présentation par le journal :
« Il y a une quarantaine d’années, de jeunes intellectuels du monde arabe éditaient une revue surréaliste : Le Désir libertaire. Un recueil de textes audacieux, brocardant patrie, armée, famille et religion, vient d’être traduit en français. »
Article d’Errico Malatesta paru dans Le Réveil anarchiste, n° 892, 17 février 1934.
Nous donnons ici le texte de la circulaire, rédigée sur la fin de 1919 par notre camarade Malatesta et annonçant la parution du quotidien anarchiste Umanità Nova. Il nous semble fort bien résumer nos moyens et nos buts.
Article de Guy Germinal paru dans Noir et Rouge, n° 15-16, printemps-été 1960, p. 1-32.
AVANT-PROPOS
L‘historien Michelet, plusieurs fois cité, écrivait : « La liberté du catholicisme dans un gouvernement républicain est uniquement et simplement la liberté de conspiration. »
Il peut sembler paradoxal que la bourgeoisie conspire au sein de son propre régime alors que les représentants de la classe ouvrière en sont réduits bien souvent à lutter pour une « légalité ». Le problème se résume à savoir si l’idéal révolutionnaire peut mieux se développer dans les masses au sein d’un régime de liberté qu’au sein d’un régime de dictature…
Article de Martine Vidal paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 28, juillet-août 1959, p. 80-82.
C’est la bourgeoisie qui, à la fin du XIXe siècle, a imposé la laïcité de l’enseignement public, parmi une série d’autres réformes anticléricales, à un moment où l’Eglise représentait pour elle un adversaire politique. Depuis, l’Eglise a évolué ; toujours au service de la classe dominante, elle est maintenant au service de la classe bourgeoise. L’anticléricalisme de la bourgeoisie s’est éteint et la laïcité de l’école publique est de nouveau mise en question.
L’article reproduit ci-dessous se voulait une mise au point au milieu de ce qui semblait constituer un flot de divagations. En tout cas, il est encore un témoin de l’atmosphère où baignait l’intelligentsia de gauche (et parfois de droite) d’Europe et d’Amérique, au moment où la révolution abattait le chah d’Iran sous le drapeau de l’Islam chiite et dans la période qui suivit immédiatement. Il fut publié dans Le Nouvel Observateur du 19 février 1979 (n° 745, pp. 18-19).
Article d’Edgar Morin paru dans Arguments, 2e année, n° 10, novembre 1958, p. 27-31.
Que l’on s’entende bien. Je suis internationaliste et non nationaliste. Je ne respecte pas le nationalisme algérien comme un nationaliste éclairé respecterait un nationalisme étranger, légitime comme le sien propre. Au fait, je ne respecte rien. Ce qui mérite d’être reconnu et défendu, dans le nationalisme algérien, c’est la revendication à la dignité et l’égalité de 8 millions d’êtres humains, et c’est la condamnation d’un système colonial et raciste.
Article de Mohammed Harbi paru dans Les Cahiers d’Article 31, n° 1, premier trimestre 1990, p. 93-95
La campagne que les islamistes de tous bords ont mené contre Salman Rushdie, les menaces qu’ils font peser sur sa vie constituent un nouvel épisode de l’assujettissement forcé des intellectuels, et au-delà d’eux, de la société au pouvoir sacerdotal.
Interview de Messali Hadj recueillie par Paul Roos, Oise Actualités, 21-22 octobre 1966.
Habitant maintenant une modeste maisonnette dans un quartier ouvrier de Lamorlaye, le leader nationaliste algérien Messali Hadj, chef du P.P.A. – qui fut, rappelons-le, le premier à réclamer l’indépendance pour l’Algérie et ce au début des années 20 – a bien voulu rompre un silence de plusieurs mois pour répondre aux questions que nous sommes allés lui poser sur deux sujets d’une brulante actualité : l’affaire Ben Barka et les dissensions au sein du gouvernement de l’Algérie d’aujourd’hui.
Mon dernier texte intitulé « De la Kanaky à l’Algérie en passant par Louise Michel » vient d’être mis en ligne sur le site de Middle East Eye. Lien
En voici les premières lignes :
« Trente ans après les vingt et un mort des « événements » d’Ouvéa et les accords de Matignon-Oudinot, destinés à garantir une « paix durable fondée sur la coexistence et le dialogue », les électeurs de Kanaky (Nouvelle-Calédonie) se sont prononcés, avec 56,7 % des voix exprimées et plus de 80 % de participation, contre la question suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
Extrait des études du Secrétariat Social d’Alger, La Cohabitation en Algérie. A la recherche d’une communauté, Alger, éditions du Secrétariat Social d’Alger, 1956, p. 187-188
VI. Cohabitation et standard de vie.
L’Algérie est un pays sous-développé, pauvre, et, ce qui est plus grave, en voie de régression économico-sociale. Les causes de cette situation sont nombreuses et ne tiennent pas toutes à l’homme ; dans la perspective de la cohabitation, il convient d’en relever deux principales :
Texte des Amis d’Omar Khayyam paru dans Le Frondeur, n° 3/4, mars 1980, p. 22.
L’effondrement de l’Etat comme l’impuissance des dirigeants n’est pas toujours suffisant à rendre aux hommes leur liberté. Le Liban (dont on ne parle plus beaucoup en ce début 80) est un exemple de pays sans Etat et sans gouvernement où rien n’a changé. Bien évidement l’ordre est revenu sur les chars syriens et israéliens et la survie a repris ses droits.
Article d’Al Bourquii paru dans Spartacus, n° 13, mars-avril 1979, p. 5-6
En quinze jours, la presse et les medias auront consacré plus de place à l’Algérie qu’ils ne le firent en treize ans de régime boumedieniste. Hier il fallait jouer des pieds et des mains pour s’informer sur la situation algérienne. Aujourd’hui on sait pratiquement « tout » sur les difficultés du pays et le mécontentement de la population : crise économique, démographique, faillite de la réforme agraire, maigre bilan de la politique d’industrialisation.
Article d’Asselin paru dans La Gueule ouverte, n° 253, 21 mars 1979, p. 20.
La radio ? J’écoute pour savoir l’heure. Entre deux tops, j’entends des choses. Entre autres, on me dit d’un ton roucouleur que le Tchador (deuxième mot de l’iranien assymil après l’anapurnah-Khomeiny) n’est en fait qu’un cache-misère. Vous voyez : le genre blouse grise qu’on avait tous à l’école publique pour que s’efface la différence de classe. C’est aussi, comme à l’armée, l’uniforme, l’unique forme, qui unifie et vous fait pareil. Luxueusement pareil.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 398, octobre-novembre 1988, p. 1-2
Les émeutes qui ont enflammé durant une sanglante semaine une bonne partie du pays ne se réduisent pas à un « coup de fièvre de la jeunesse », mais sont l’expression d’un mouvement social aux origines indiscutablement prolétariennes (1).
Article de Paul Gilroy paru dans Transition, No. 81/82 (2000), p. 70-91
In 1938 C. L. R. James wrote that « all the things that Hitler was to do so well later, Marcus Garvey was doing in 1920 and 1921. He organized storm troopers, who marched, uniformed, in his parades, and kept order and gave colour to his meetings. » James later abandoned this prewar analysis, but his words evoke controversial questions about Garvey’s Universal Negro Improvement Association (UNIA). Did Garvey’s ideology of race consciousness incline him toward fascism ? Or was his sympathy for European dictators grounded in their practical achievements, as with his enthusiasm for Napoleon ? More important, was Garvey’s militaristic leadership kindred to the techniques of rule fascists developed in Italy and Germany ?
Mon dernier article intitulé « Mémoires torturées – Maurice Audin et les fantômes de la guerre française en Algérie » vient de paraître dans le mensuel de critique et d’expérimentation sociales CQFD, n° 169 (octobre 2018).
Extrait de l’article d’André Adam, « Chronique sociale et culturelle », paru dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord, Vol. 3, 1964, p. 184-188.
4. – LE PROBLEME DE LA FEMME
Encore un débat qui n’est pas près de s’achever ! N’allons pas nous imaginer que, dans cette affaire de l’émancipation de la femme algérienne, tous les vieux soient contre et tous les jeunes pour. Les choses ne sont pas aussi simples. L’Union algérienne des centres de vacances a organisé à Alger une série de débats entre lycéens des classes de seconde, première et terminales sur le problème de la « mixité », dont le compte rendu a paru dans Alger républicain des 18 à 21 février. Nombre de ces jeunes gens sont fort lucides. Il faut, dit l’un, pour que la mixité soit possible, « une reconversion des esprits et de la mentalité ».
Voici le texte de notre camarade Daniel Guérin qui figure en tête d’un recueil qui vient de paraître aux Editions Martinsart (72, bd. de Sébastopol – Paris II). Ce recueil fait partie d’une série de huit volumes reliés, intitulés « Les Grands Révolutionnaires », Ils ne sont pas en vente en librairie et ne peuvent être acquis que par souscription. C’est pourquoi nous avons jugé utile en détacher des extraits de la préface qui suit.
Extrait de l’article d’André Adam, « Chronique sociale et culturelle », paru dans l’Annuaire de l’Afrique du Nord, Vol. 3, 1964, p. 176-180.
2. – LA RELIGION
De tous les débats engagés depuis l’indépendance sur l’Algérie nouvelle, sur « la personnalité algérienne » et sur « la culture algérienne », l’Islam n’a jamais été absent. Mais l’année 1964 se caractérise par une réaction religieuse particulièrement vive, trop profonde et trop forte en tout cas pour que le régime ait voulu courir le risque de la cantonner dans l’opposition.
Jeudi 22 mars. La Mutualité. Kate Millett à son retour d’Iran. Elle parle du mouvement des femmes là-bas, manifestations autonomes des femmes… autonomes par rapport aux partis et groupes politiques… pour leurs droits… pour leurs droits seuls… pour que « l’autre » moitié du monde ait le droit d’exister, elle aussi… des milliers de femmes dans les rues… manifestations entièrement spontanées (Kate Millett a tant insisté là-dessus !), manifestations tellement attaquées, donc tellement dangereuses pour le pouvoir ! (pour le pouvoir en place et pour celui des « révolutionnaires » mâles !).
Extrait de Maurice Clavel, Le jardin de Djemila, Paris, René Julliard, 1958, p. 19-22.
CHRONIQUE
Paris, février-avril 1957
I
J’avais quelques amis au Mouvement National Algérien et je m’en méfiais plaisamment : trop français. En eux semblaient revivre nos vieux révolutionnaires, dont il ne reste plus les noms que dans quelques rues vastes et laides, métros aériens, cœurs désuets : Barbès, Blanqui – ces gens qui ont peu agi dans leur siècle, ayant passé en prisons bourgeoises trop de leur vie, sans rien semer plus loin, la liberté s’étant faite science et police. Mes amis étaient une résurrection étrange, d’un naturel que le dépaysement accusait.
FL – Tu te revendiques comme anarchiste. Tu es Iranien et tu penses qu’actuellement, de par le fait que tu es anarchiste, cela ne sert à rien de retourner, pour toi, en Iran ?
R – Non, je ne dis pas que cela ne sert à rien, c’est-à-dire que pour retourner en Iran, il faut être au moins un groupe ; individuellement, mon action n’aurait pas une grande portée en Iran parce que je me retrouverais seul. La situation n’est pas claire, on ne sait rien, on ne sait pas si le régime va tenir ses promesses et s’il y aura un climat de liberté en Iran pour qu’on puisse mener une action, pour qu’on puisse faire une propagande réelle, introduire des idées anarchistes au sein des Iraniens
Article de Claude Devilliers paru dans Inprecor, n° 138, 6 décembre 1982, p. 27-31
Museler le mouvement de masse et avancer prudemment vers une « libéralisation économique » sont les deux piliers de la politique de Chadli Benjedid
IL y a vingt-huit ans, le 1er novembre 1954, les premières actions du Front de libération nationale (FLN) marquaient le début du soulèvement armé algérien contre le colonialisme français. Au terme d’une longue guerre de libération, le 3 juillet 1962, l’Algérie arrachait son Indépendance. Le peuple algérien avait payé cette victoire au prix fort : un million de morts, 400 000 détenus, 300 000 réfugiés, et plus de 3 millions de personnes déplacées. Toute la population algérienne avait été touchée et brassée par la tourmente.
Entretien de Sadik Jalal al-‘Azm par Abu Fakhr, Journal of Palestine Studies, Vol. 27, No. 2 (Winter, 1998), p. 68-80.
Abu Fakhr: You have stated that one of the errors of the Left was that it neglected the importance of civil society, democracy, human rights, secularism, and so on. At present, many are giving up the mantle of Marxism and enlisting in the ranks of the secularists as though they believed secularism could serve as a shield against religious fundamentalism [salafiyya]. Where do you believe we are headed in the near future?
Article de Chafia paru dans Oiseau-tempête, n° 4, hiver 1998, p. 34
ON NE MESURE PAS ENCORE, aujourd’hui, les traumatismes qu’a subis la société algérienne durant les années de spoliation coloniale et les sept années de guerre contre la puissance française. Et lorsque les médias français réduisent, depuis des années, l’Algérie à cette autre guerre plus récente, ignorant délibérément le refus d’un peuple de soutenir l’un ou l’autre camp, niant les résistances sociales contre les plans d’une bourgeoisie insolente aujourd’hui et plus pressée aussi d’en découdre avec les « gueux », on peut se demander s’il ne s’agit pas d’une épuration d’une mémoire coupable. Comme si les atrocités d’aujourd’hui effaçaient celles d’hier, inscrivant la violence dans les gènes d’un peuple… On construit les murs que l’on peut contre l’histoire quand elle accuse.
Ma recension du livre de Pascal Delwit, Les gauches radicales en Europe. XIXe-XXIe siècles (Bruxelles, éditions de l’Université de Bruxelles, 2016), vient d’être publiée sur le site de la revue de sciences sociales Émulations.
En voici les premières lignes :
« Pascal Delwit, professeur de science politique à l’Université libre de Bruxelles et auteur de nombreuses études sur les partis politiques, propose un ouvrage volumineux qui porte sur les organisations de la « gauche radicale » en Europe.
Article de J. C. publié dans Echanges, n° 86, janvier-mars 1998, p. 46-50.
L’horreurdes massacres en Algérie amène à en chercher la raison. Deux thèses principales s’affrontent : première thèse, l’horreur aurait comme cause le fanatisme religieux ; deuxième thèse, l’horreur aurait comme cause un complot, les massacres étant commis de cette façon·là par des membres de la police ou de l’armée algérienne pour faire apparaître l’ignominie du camp islamiste, et pour empêcher ainsi toute solution négociée avec les islamistes.
Article de Sadik Jalal al-‘Azm paru dans Die Welt des Islams, Nr. 1/4 (1988), p. 90-98.
A basic maxim of Marxist socio-political analysis states that similar infrastructural conditions tend to produce similar superstructural phenomena. Some of us who have been in close and protracted contact with the Palestine Liberation Organization (PLO), (particularly with its political militants, higher cadres and more outspoken ideologues), certainly have sensed something of the importance of this maxim, not as an abstract principle but as a concretely lived series of organically developing situations, ideas and experiences. I am referring, here, to the Palestinian comparisons drawn between the modern Jewish and Palestinian diasporas and the superstructural (particularly political) phenomena generated by them.
Mon dernier article intitulé « De la précarité en milieu universitaire » vient de paraître dans La Révolution prolétarienne, n° 802 ( septembre 2018), p. 5-7.
En voici les premières lignes :
« Le trimestriel Frustration – partenaire du « nouveau média télévisuel engagé » Le Média, proche de la France insoumise – a évoqué la question de la précarité des enseignants de l’université. S’adressant aux étudiants, le magazine annonce : « Une grande partie de vos enseignants sont des doctorants qui galèrent sur leur thèse et enchaînent des CDD d’un an ou des vacations (souvent payées une fois tous les six mois) ».
Je profite de cette magnifique occasion pour envoyer à l’assemblée générale du cercle Zimmerwald parisien mes souhaits de réussite et aussi toute ma sympathie et mon amitié.
Je le fais avec d’autant plus de plaisir qu’il y a à la direction de cette tribune internationale des figures parfaitement sympathiques que j’ai eu l’honneur de connaître dans ma vie de vieux militant. Certaines d’entre elles sont venues tout près de moi, au moment de la répression, pour me manifester et leur solidarité et leur concours.
Article d’Arno Schmitt paru dans Public Culture, Vol. 15, No 3, Fall 2003, p. 587-591.
Joseph Massad’s article “Re-Orienting Desire: The Gay International and the Arab World” (Public Culture 14 [spring 2002]: 361–85) is a strange concoction. Although ostensibly against the Gay International (GI) and its view that always and everywhere there are gays waiting to be freed by U.S. organizations, Massad attacks scholars who oppose this assumption. To justify his attacks he distorts our writings.
Dans les trois semaines que je viens de vivre ici, j’ai eu l’occasion de me rendre compte qu’un choc terrible – entre les deux communautés : arabe et européenne – est inévitable.
L’insécurité est totale dans l’intérieur du pays. A quand le tour des villes, même côtières ? La pression des « rebelles » est si forte que les Européens seront obligés de se battre, s’ils ne veulent pas être jetés à la mer. Or les Européens, enracinés en Algérie depuis bien plus longtemps qu’en Tunisie et au Maroc, considèrent que l’Algérie est leur chose, sans aucune réserve. Ils se battront résolument, car le privilège n’exclut pas le courage. Quant à celui des Arabes, on le connaît ; il n’est pas inférieur.
Three years ago, after the Black Panther Party had recanted and returned to the Baptist Church, the only self-styled ‘Marxist political tendency to be found on this side of the veil was that embodied in the Black Workers Congress which, according to its somewhat generous self-assessment, was not only ‘Marxist-Leninist’ but ‘Maoist’ as well. Every other tendency among black people was hostile to Marxism. The arguments scarcely need to be recalled : « Marx and Engels were Europeans; what can racist Europeans have to say that is useful to us? » « Why do you have to depend on the white man for your ideology; can’t we develop something new of our own? » etc. Of course there was also a great deal of red-baiting going on and even more self-righteous posturing.
ALGERIE : A la suite des deux lettres publiées dans le N° 25 et d’une brève réponse figurant dans le N° 26, nous avons fait quelque mises au point et reçu d’autres réponses. C’est ce dossier que nous publions intégralement, malgré sa longueur. Si le débat s’élargissait, nous envisagerions une brochure centrée sur les comités de gestion.
Article de Vivek Chibber paru dans Socialist Register, Vol. 50, 2014, p. 63-79.
After a long, seemingly interminable hiatus, we appear to be witnessing the re-emergence of a global resistance to capitalism, at least in its neoliberal guise. It has been more than four decades since anti-capitalist movements exploded with such force on a global scale. To be sure, there were tremors every now and then, brief episodes that temporarily derailed the neoliberal project as it swept the globe. But not like that which we have witnessed in Europe, the Middle East and the Americas over the past two years. How far they will develop, how deep will be their impact, it is still impossible to predict. But they have already changed the complexion of left discourse. Suddenly, the issue of capital and class is back on the agenda, not as an abstract or theoretical discussion, but as an urgent political question.
A la suite de la publication de deux lettres de camarades d’Algérie (ICO N° 25 – Janvier 64) nous avons reçu la lettre suivante d’un camarade de France :
« Je ne peux lire sans consternation le passage de la lettre d’Algérie page 14, où l’on dit que le « départ des français est plutôt une catastrophe… et les paysans préféreraient travailler pour des européens que pour des comités de gestion ! »
In his sharply debated book, (1) Edward Said introduces us to the subject of ‘Orientalism’ through a broadly historical perspective which situates Europe’s interest in the Orient within the context of the general historical expansion of modern bourgeois Europe outside its traditional confines and at the expense of the rest of the world in the form of its subjugation, pillage, and exploitation. In this sense Orientalism may be seen as a complex and growing phenomenon deriving from the overall historical trend of modern European expansion and involving: a whole set of progressively expanding institutions, a created and cumulative body of theory and practice, a suitable ideological superstructure with an apparatus of complicated assumptions, beliefs, images, literary productions, and rationalisations (not to mention the underlying foundation of commercial, economic and strategic vital interests). I shall call this phenomenon Institutional Orientalism.
Nous ouvrons ici, avec deux lettres de camarades partis comme enseignants en Algérie un dossier et un débat sur la réalité algérienne et sur la société prétendue par certains « socialiste » qui prend la place de la société de type colonial.
Si l’on reprend toute la collection d’ICO on peut voir que nous n’avons jamais eu d’illusions sur ce que serait « l’indépendance » algérienne et que nous avons essayé d’analyser, notamment par des critiques de livres ce que sont les structures politiques et sociales des pays dits « sous-développés » (ou tiers-monde), pays placés dans la compétition impérialiste URSS-USA, et par voie de conséquence, aux prises avec une classe dirigeante qui tend à donner aux problèmes économiques et sociaux les solutions qui maintiennent sa domination et accroissent sa puissance.
Many have described Ali Shariati as the « ideologue » or the « architect » of the Iranian Revolution of 1979 (1). He has been represented as both an intellectual, who from a radical Islamic viewpoint, offered a vigorous critique of Marxism and other « Western fallacies » (2), and as a reformationist Islamic writer who was simultaneously « influenced by Marxist social ideas » (3).
There is little disagreement on Shariati’s role in transforming and refining the ideological perspective of millions of the literate Iranian youth. Shariati provided his audience with a firm and rigorous ideological means, by re-interpreting Islam through « scientific » concepts employed by the modern social sciences, an interpretation which the traditional Islamic clergy were incapable of formulating.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 28, janvier 1966
Dans une résolution adoptée après le coup d’Etat de Boumedienne, le C.C. du P.C.F. déclarait : « Le comité central, en se gardant de toute ingérence dans les affaires intérieures de l’ Algérie, constate que la Constitution a été violée et qu’un coup sérieux a été porté à la cause algérienne, ainsi qu’au mouvement de Libération nationale des peuples ». Ne nous étonnons pas de ce « respect » du P.C.F. pour une Constitution typiquement bourgeoise, ni de ses protestations de « non-ingérence ». Cela répond parfaitement au légalitarisme qu’il affiche depuis des dizaines d’années. Ne nous étonnons pas davantage qu’il déplore la chute d’un pouvoir qui, en novembre 1962, décrétait la dissolution du « Parti communiste d’Algérie », c’est-à-dire d’un parti-frère : Moscou n’avait-elle pas accueilli le « socialiste » Ben Bella comme un « ami », un « camarade » et comme » « le plus grand révolutionnaire d’Afrique » ? On n’est pas plus royaliste que le roi… Mais voyons quelle est donc cette « cause algérienne » que le P.C.F. juge si gravement compromise. Pour nous qui avons déjà vu Ben Bella l’invoquer contre les dockers algérois en grève, les choses sont claires : ça n’était plus la cause d’un mouvement révolutionnaire, mais une raison d’Etat, un principe d’ordre bourgeois, et dès lors, un Boumedienne est à priori tout aussi indiqué qu’un Ben Bella pour la défendre et l’illustrer. Mais le P.C.F., lui, ne croit pas aux faits : il croit aux mots ; pour lui, le « programme » du benbellisme est, et reste celui de la Charte d’Alger, approuvé en avril 1964 au 1er Congrès du F.L.N. : « ne pas laisser compromettre la victoire historique sur l’impérialisme et mettre en cause l’option socialiste » « assurer dans la liberté le développement de l’Algérie nouvelle, démocratique et progressiste ». C’est sa phrase socialiste, qui attache le P.C.F. au souvenir du benbellisme. Ce que valait cette phrase, nous allons le voir.
Les Black Panthers ont tourné une page de leur courte, mais tourmentée histoire. Dans une interview accordée au National Observer (12 février) Huey Newton, leader et fondateur du parti, a solennellement défini la nouvelle politique de son organisation : « Nous avons abandonné les discours sur le pouvoir du fusil ; ils nous ont coûté environ 40 morts et ont envoyé des centaines des nôtres en prison. Notre but est maintenant d’organiser les quartiers noirs politiquement. Cela demande de l’argent et nous avons eu à trouver la bonne tactique ».
Entretien de Paul Thibaud et Pierre Vidal-Naquet, « Le combat pour l’indépendance algérienne : une fausse coïncidence », propos recueillis par Daniel Lindenberg et Olivier Mongin,Esprit, janvier 1995, p. 142-152.
PIERRE VIDAL-NAQUET – J’ai jadis, dans Vingtième Siècle, proposé une tripartition des engagements intellectuels durant la guerre d’Algérie.
Il y avait d’abord ceux que j’appelle les « dreyfusards » — en disant cela, je ne me pose pas personnellement en pur dreyfusard —, c’est-à-dire ceux qui parlaient du salut éternel de la France. Il y avait ensuite les « bolcheviques » qui voyaient la Révolution algérienne à l’image de la Révolution d’octobre : pour eux le mouvement révolutionnaire était indissociable d’un parti jacobin qui devait en incarner la tête. Certains pensaient même que la résistance à la guerre d’Algérie pouvait représenter le noyau d’un parti révolutionnaire en France. Enfin, troisième catégorie, il y avait les « tiers-mondistes » pour lesquels l’Algérie était le noyau historique d’une résurrection autonome de valeurs révolutionnaires : c’était l’Algérie des « damnés de la terre » de Frantz Fanon, qui prenaient dans le contexte une valeur quasi christique.