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Article de Paul Solal paru en deux parties dans La Presse Nouvelle Hebdomadaire, n° 35, 18-24 février 1966 et n° 38, 11-17 mars 1966

SOUVENIRS D’UNE FIN DE SIECLE EN ALGERIE
Si vous rencontrez, parmi les juifs originaires d’Algérie, un Algérois qui approche des soixante-quinze ans, demandez-lui s’il se souvient de Max Régis. Inévitablement lui reviendront des souvenirs de magasins pillés, de synagogues saccagées, d’hommes, de femmes et d’enfants battus, parfois à mort, dans les rues, de foules déchainées parcourant les grandes artères d’Alger en hurlant : « A BAS LES JUIFS ! »
Article de Charles Kramer dit Devançon paru dans Le Libertaire, n° 231, 2 juin 1950, p. 1 et 4

LE Mouvement Libertaire, à travers les multiples organisations qui l’ont constitué et qui le forment aujourd’hui, s’est toujours distingué à l’avant-garde de la lutte anticolonialiste et cela dans tous les pays et sur tous les plans. Notre rejet lucide et motivé de l’oppression capitaliste, étatique et religieuse n’autorise évidemment pas d’équivoque sur ce point et il suffit de consulter les 53 articles parus depuis 1945 dans la présente série du « Libertaire » pour se convaincre que l’action anarchiste n’a pas subi les « déviations » que l’on peut reprocher à certains.
Etude de Michieslazc Kokozcynski dit Michel Rouzé publiée en neuf parties dans Alger Républicain, 24 juin 1948 ; 25 juin 1948 ; 26 juin 1948 ; 27 juin 1948 ; 29 juin 1948 ; 30 juin 1948 ; 1er juillet 1948 ; 2 juillet 1948 ; 3 juillet 1948

Non ! Cette guerre-là n’est pas une guerre entre Juifs et Arabes…
L’ATTENTION du monde entier est aujourd’hui attirée par les évènements de Palestine. Au moment même où l’on suppute les chances qu’a l’humanité de retrouver une paix stable, on s’aperçoit avec effroi que la paix n’existe déjà plus. La guerre, la vraie guerre avec toutes les horreurs que nous avons connues, exerce ses ravages sur de nouvelles parties de la planète.
Article de Marcel Péju paru dans Franc-Tireur, 12e année, n° 2466, 3 juillet 1952, p. 4

POUR se poser avec une évidence moins brutale, et de manière différente, qu’aux Etats-Unis, le problème noir existe également en France. Plus insidieux, plus subtil, voilé d’un libéralisme paternaliste et bon enfant, le préjugé racial, ici comme ailleurs, constitue l’une des tares de la conscience blanche et civilisée.
Article de Claude Devence paru dans Nouvelle Gauche, organe du mouvement uni de la nouvelle gauche, n° 5, 10 juin 1956

LE film de Resnais nous expose la réalité brute de l’horreur concentrationnaire. Ce n’est pas un cauchemar, c’est vrai.
Cela n’a pas seulement été vrai à un moment de l’histoire. Ce peut être encore vrai à tout moment, de la part de n’importe quel peuple, de n’importe quel groupe, parce que c’est le fait de l’homme. Il ne s’agit pas ici de l’Allemand ou même du nazi seulement. Resnais nous le montre clairement (1).
Chronique de Raymond Guilloré parue dans La Révolution prolétarienne, n° 171 (474), mai 1962, p. 6

La sauvagerie de l’O.A.S., sa bêtise sanglante, ne nous étonnent pas. Ce qui nous émeut davantage, c’est le fait que la population européenne d’Algérie semble reconnaitre cette sauvagerie comme son moyen d’expression et de défense. Oh ! nous savons bien que tous les Européens d’Algérie ne sont pas solidaires de l’O.A.S. ! Mais il y a la terreur. Beaucoup de ceux qu’on appelle « les libéraux » sont déjà tombés sous les coups des forcenés. Beaucoup fuient cette terre de malheur. Les rentrées quotidiennes en métropole dépassent largement les prévisions. On voudrait quand même que les organisations syndicales d’Algérie, rattachées aux centrales françaises, fassent entendre la voix de la raison et de la fraternité. Encore heureux quand nous ne les entendons pas faire chorus avec les assassins ! La race – si tant est qu’on puisse parler de race dans une telle diversité de populations méditerranéennes – l’esprit de domination plutôt, qui est souvent plus enragé chez « le petit blanc » que chez le gros, l’emporte chez ces pseudo-syndicalistes sur une idéologie à vrai dire superficielle. Ces idées étaient bonnes « entre nous » ; mais vous n’allez tout de même pas vous mettre à les croire valables pour ces « bicots », ces « melons » ! Le dernier des bistrots bornés se croit vraiment le représentant de la civilisation chrétienne ! Et il n’en sera que plus enragé si la preuve est faite qu’un quelconque Arabe ou Kabyle peut en savoir plus dans son petit doigt que lui dans sa grosse tête vide. Passe encore pour le bistrot. Mais l’instituteur, le postier, le cheminot, le petit employé ?
Article paru dans Tribune ouvrière, n° 81, janvier 1962, p. 2-4

Pour que le fascisme ne passe pas les organisations ouvrières nous font crier dans la rue « qu’il ne passera pas ». D’un côté des gens armés de plastic et de mitraillettes avec des complices dans la police, l’armée, le gouvernement, avec 80 députés qui les soutiennent ; de l’autre des ouvriers dignes et calmes qui de temps en temps se réunissent pour chanter la Marseillaise.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 14, janvier 1960, p. 6-7

Depuis plus de cinq ans que dure la guerre d’Algérie, personne ne s’était soucié de donner la parole aux Algériens, à ceux qui sont passés de la condition d’opprimés à la condition de combattants contre leurs oppresseurs, et se sont par là même d’ores et déjà libérés. On avait pu lire quelques reportages sur les maquis, quelques professions de foi de « personnalités » algériennes plus ou moins engagées, des récits de tortures ou de massacre ; et surtout les Algériens qui se sont exprimés, ce sont les membres du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne, qui discutent par radio avec De Gaulle, font des discours et des manœuvres à l’ONU, donnent des conférences de presse. Tout ce qu’on connaissait sur les Algériens eux-mêmes, sur les paysans révolutionnaires d’Algérie, c’est qu’ils se battent contre l’armée française. Ce n’était pas assez, on s’en persuade en lisant « Le Front » de R. Davezies (1)
Article de Fernand Fontenay paru dans L’Humanité, 18 mai 1931, p. 1-2

A la propagande bourgeoise qui veut créer chez chaque travailleur la « conscience impériale », le culte de la « plus grande France », les communistes opposent l’action commune des ouvriers de la métropole et des peuples coloniaux contre l’oppresseur.
Article paru dans Le Libertaire, 22 mai 1931

LORSQUE l’on veut dévoiler tous les crimes qui se commettent dans les contrées que les géographes officiels dénomment les « possessions », on ne trouve pas l’écho que, pourtant, tant d’atrocités devraient provoquer dans la classe ouvrière. Et pourtant, on peut dire que tout ce que l’on révèle n’est qu’une très infime partie de la vérité. Il se passe tellement de choses, un nombre tellement grand de véritables assassinats, de spoliations, de manœuvres esclavagistes se commet chaque jour dans les colonies, qu’une édition quotidienne de notre organe sur un plus grand nombre de pages n’y pourrait suffire.
Article paru dans Le Libertaire, n° 307, 8 mai 1931

VOICI ouverte cette fameuse Exposition Coloniale Internationale. L’assassinat des peuplades indigènes par les soudards de tous pays pour le plus grand profit de la phynance universelle va être glorifié. Une fois de plus les criminels seront à la gloire.
Je participerai à l’émission « A l’air libre » diffusée en accès libre et en direct ce jeudi 14 octobre à 19h sur Mediapart.

Article signé G. A. paru dans Masses, n° 5, novembre-décembre 1931, p. 7

L’EXPOSITION de Vincennes a son dossier secret constitué par la Ligue contre l’Impérialisme — telle une grande dame sur le compte de laquelle le service des Renseignements généraux détiendra quelques petites histoires assez gênantes. Ces documents, ces coupures de journaux, ces photos que la Ligue présente maintenant, nous apprennent plus de vérités sur le colonialisme que la foire coûteuse de la Porte Dorée.
Article paru dans Programme communiste, n° 18, janvier-mars 1962, p. 1-5

« C’est généreux, la France ! », s’est écrié un jour le chef de l’État qui n’exaspère jamais autant nos démocrates nationaux que lorsqu’avec sa grandiloquence coutumière il exprime leurs propres préjugés les mieux enracinés. En effet, aucune réalité historique lointaine ou proche n’a apparemment pu arracher du cœur de nos petits-bourgeois socialisants cette conviction orgueilleuse remontant à la Grande Révolution de… 1789 qu’ils étaient inégalables en générosité démocratique et que c’était eux qui donnaient son visage à la France. Cette conviction, ils l’ont malheureusement inculquée au mouvement ouvrier lui-même : heureux impérialisme français qui peut exploiter, piller, guerroyer, réprimer, sans que le prolétariat sache lui répliquer autrement que par le « Tout ça n’est pas la France » des petits-bourgeois.
Article de Kateb Yacine paru en quatre parties dans Combat, 4 août 1948, p. 4 ; 17 août 1948, p. 4 ; 18 août 1948, p. 4 ; 24 août 1948, p. 4.

« Peuple français, le moins raciste du monde… »
DES qu’il est question de l’Algérie, on rencontre dans la métropole beaucoup de curiosité et de bonne volonté, mais aussi, il faut le dire, une ignorance inquiétante des problèmes de ce pays. Problèmes qui, à force d’incurie, sont devenus de véritables drames. La presse a-t-elle, ici, rempli son rôle ? A-t-elle informé les Français comme elle le devait, même si elle avait à leur apprendre des échecs ? Le pouvait-elle ?
J’ai accordé un entretien à la journaliste Laurène Gris pour le site Brut à propos de l’histoire du drapeau algérien.

La vidéo a été mise en ligne ce jour avec la présentation suivante :
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 473, 5 avril 1956, p. 2

Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :
Pendant la guerre de 39 à 45, les Algériens ont combattu côte à côte avec les Français.
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 450, 27 octobre 1955, p. 2

Un travailleur algérien écrit au « Libertaire » :
ONZE notables du Douar Aït R’zine ont été assassinés par les forces colonialistes.
Ben Ali Cherif qui est le grand seigneur féodal de la région de Bougie
et la main droite du gouvernement colonialiste français, ainsi que Mesbah,
élu à l’Assemblée algérienne sur la liste « indépendante » (administrative)
(soutenu pendant la campagne électorale à Guendouz par ces onze), attendront en vain que ceux-ci viennent leur souhaiter la prochaine fête d’El Mouloud.
Article d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 440, 21 juillet 1955, p. 2

Des Correspondants du LIBERTAIRE
Deux travailleurs algériens, résidant en France, mais pères de famille nombreuse en Algérie, sont venus passer leurs vacances en Algérie. Ces deux hommes étaient toujours brimés par les autorités « zélées » qui déploient tous leurs efforts pour faire arrêter les braves gens. Aussi, après avoir été provoqués maintes fois, les deux hommes ont disparu de la région.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 96, mars 1969, p. 1-2

Le refus par Israël d’évacuer les territoires occupés après la guerre des Six Jours de juin 1967, a profondément transformé le conflit qui l’oppose depuis sa création en 1948 aux pays arabes et surtout aux arabes palestiniens. Cette occupation a provoqué une violente réaction des Palestiniens et la cristallisation de leur sentiment national. Désormais, dans le conflit israélo-arabe, la résistance du peuple palestinien est passée au premier plan. C’est ainsi que, beaucoup mieux que par le passé, se dévoile la véritable nature de l’état israélien.
Texte d’Akli Bounane paru dans Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955

LES TRAVAILLEURS ALGERIENS ECRIVENT AU « LIB »
Marseille, le 8 avril 1955
Chers camarades frères,
JE LIS toujours LE LIBERTAIRE, le journal que j’estime indispensable pour la classe ouvrière et pour les Algériens. J’ai l’habitude de lire le journal dans un bar, devant un nombre important d’Algériens qui tous sont assoiffés de liberté. Et, depuis qu’ils connaissent LE LIBERTAIRE, plusieurs l’achètent régulièrement, sans attendre que je m’en occupe pour eux.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 85, juillet-août 1967, p. 7-13

La crise du Proche-Orient, dont on pouvait redouter les prolongements les plus graves sur le plan international, a provoqué dans la population française une extraordinaire poussée passionnelle. Deux guerres mondiales n’ont, à coup sûr, rien appris aux habitants de ce pays : le bourrage de crâne, à peine moins sot qu’en 1914, conserve la plus large efficacité ; les informations truquées et tronquées sont avalées sans discussion par un bon peuple qui se pique pourtant d’être le moins conformiste de la terre, et il n’a même pas manqué un petit contingent de « révolutionnaires » prêts à découvrir les meilleures raisons de faire l’union sacrée avant même que le premier coup de feu ne soit parti. Mais il est vrai, que face aux bénisseurs des armées de l’Etat sioniste et de ses alliés anglo-américains, les défenseurs du « socialisme arabe » et de ses fournisseurs russes, se portaient au secours de régimes qui n’ont certainement rien à voir avec la libération des travailleurs ou même le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nasser n’est pas Hitler et Israël n’est pas une tendre colombe entourée de vautours. Mais Nasser et ses alliés arabes, y compris ceux d’Alger, quel que soit le rôle positif qu’ils ont joué naguère dans la lutte contre les impérialismes, ne sont plus maintenant que des exploiteurs aussi féroces qu’incompétents des travailleurs arabes – que les Russes ou demain les Chinois leur accordent leur soutien, ne change rien à l’affaire.
Article paru dans L’Etincelle, n° 5, mai 1945

Le peuple algérien exploité, saigné à blanc par le capitalisme français et par le capitalisme anglo-américain, se révolte. Un pays de huit millions d’habitants, riche grenier à blé, se trouve dans un état de famine, expression la plus haute des effets de la civilisation capitaliste.
Article paru dans Le Libertaire, n° 6, juin 1945, p. 3

Le parti communiste, utilisant, les événements pour ses fins propres, présente la crise algérienne comme l’explosion de la dernière bombe hitlérienne. C’est se prononcer sur des faits mal connus et simplifier une énorme question. « Le Monde », plus sérieux, examine « l’affaiblissement de l’armature française » (luttes politiques en Afrique du Nord depuis 1942, secteurs anti-britanniques, antigaullistes, antisémites), la poussée nationaliste arabe, la participation des Nord-Africains à la guerre et leur élimination de la vie politique, et enfin la cause immédiate du conflit, une terrible crise économique. Les événements de Sétif sont, en effet, la manifestation aiguë d’un malaise latent entre la France et l’Afrique du Nord. Ils sont aussi un des épisodes sanglants des luttes chroniques entre la France et chacune de ses colonies depuis plus d’un siècle. Il convient donc de les replacer dans l’ensemble de l’histoire coloniale française pour en comprendre le sens et la portée.
Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 320, 19 juin 1952

L’article que nous reproduisons ci-dessous est tiré de « L’Ecole républicaine », bulletin de la section d’Alger du Syndicat National des Instituteurs et Institutrices de l’Union Française, du mois de mai 1952.
Il nous a paru important de le communiquer à nos lecteurs, pour la position anticolonialiste du camarade Doukhan, position parallèle à celle que défend « Le Libertaire » dans la métropole.
Communiqué du Mouvement libertaire nord-africain paru dans Le Libertaire, n° 407, 2 décembre 1954

LE Mouvement Libertaire Nord-Africain condamne les arrestations, perquisitions, saisies arbitraires dont la F.C.L. a été victime à Paris, alors que, dans ses affiches et son journal, elle ne faisait que constater un fait : la révolte des prolétaires algériens surexploités n’a pour cause que 124 ans de spoliations et de brigandage colonialistes.
Article de Fernand Doukhan paru en deux parties dans Le Libertaire, n° 426, 14 avril 1955 et Le Libertaire, n° 427, 21 avril 1955

L’EXPOSITION sur « La grandeur et la misère de l’Ecole publique en Algérie », organisée par la section d’Alger du S.N.I. et le Comité de scolarisation et de lutte contre l’analphabétisme, inaugurée par Baillet, du Bureau national, et par le recteur, représente un volume imposant d’informations, de statistiques, plans, projets, illustrations.
Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 416, 3 février 1955

L’ALGERIE tient la vedette des préoccupations impérialistes et colonialistes.
Avec le rappel de Léonard, l’homme qui prêtait une oreille trop docile à Borgeaud le chef de file des ultras, on assiste à un nouveau règlement de comptes dont les vainqueurs provisoires sont Mendès et Blachette et leur néo-colonialisme.
Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 412, 6 janvier 1955

Des « ultras » partisans du massacre au représentant du P.C.A. qui s’est contenté de s’abstenir dans le vote de confiance au Gouvernement
LES débats à l’Assemblée algérienne sur les derniers événements nous permettent de faire une incursion édifiante parmi la faune parlementaire colonialiste, porte-parole des « saigneurs » de la terre ou « saigneurs » en personne, avec leur cortège des « préfabriqués » musulmans, de ceux à la figure de qui le peuple et les travailleurs algériens crachent leur suprême répulsion.
On a toléré, au milieu de cette engeance malsaine, quelques membres de l’U.D.M.A. (1) organisation d’un réformisme inoffensif, dont la présence pouvait constituer un alibi contre ceux qui dénoncent l’imposture des élections « à l’algérienne ».
Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 360, 14 mai 1953, p. 1-2

Nous extrayons, de « L’Ecole Républicaine », bulletin de la section d’Alger du Syndicat national des instituteurs et institutrices de l’Union Française, n° 7 d’avril 1953, cette partie d’un texte de notre camarade Doukhan, instituteur à Alger, paru sous le titre « Le Problème colonial ».
Nos camarades et nos amis lecteurs se rendront compte ainsi que nos militants sont présents partout où se mène la lutte révolutionnaire.
Article de Guy Martin paru dans Le Libertaire, n° 278, 3 août 1951

EXTRAIT d’un article intitulé « La Patrie », paru dans l’organe nationaliste « La République Algérienne » du 1er juin 1951 :
« …Soyons très fiers d’être Algériens musulmans, rendons à notre pays le tribut d’admiration que les étrangers eux-mêmes ne lui refusent pas. Soyons fiers de notre origine ; nul peuple ne descend d’une race plus vaillante et plus généreuse… Algérien… quand, dans un très proche avenir, ton pays sera débarrassé entièrement de l’odieux joug colonial qui l’opprime, jeune soldat, tu t’exerceras dans le métier militaire, tu défendras le drapeau, tu te feras craindre et respecter… tu entoureras d’un culte reconnaissant la mémoire des martyrs de la liberté, tu obéiras aux lois, tu payeras l’impôt sans murmurer, tu honoreras les magistrats, tu voteras avec réflexion et conscience… » (1).
Article de Guy Martin paru dans Le Libertaire, n° 251, 12 janvier 1951

L’ETABLISSEMENT des grands empires coloniaux qui atteignirent leur apogée dans la seconde moitié du siècle passé obéit à des causes presque essentiellement économiques que le marxisme définit d’ailleurs valablement. Les puissances dites coloniales, une fois installées sur le sol conquis, qu’ont-elles fait ? Quelle sera la résultante de l’action divergente des colonisateurs et des colonisés ?
Article de Fernand Doukhan paru dans Le Libertaire, n° 246, 8 décembre 1950, p. 2

EN 1945, l’administration algérienne élabora un plan de scolarisation échelonné sur 20 ans, qui devait scolariser 1.250.000 enfants.
Par un rapport présenté par M. Bertrand, rapporteur général de la Commission de l’Education Nationale auprès de l’Assemblée Algérienne, au moment de la discussion du budget de 49, on pouvait apprendre que : les crédits proposés s’élevaient à 3 milliards 231 millions, au lieu de 12 milliards 206 millions, qu’il fallait compter au 1er novembre un reliquat de 3.869 classes et 2.100 logements, que le retard du plan de coordination pour les années 45 jusqu’à 49 s’élevait à 1.200 classes, que sur les 1.800 classes nouvelles, 1.072 fonctionnaient à mi-temps.
Le comité de scolarisation réunissant les délégués du syndicat des instituteurs, des partis politiques (sauf le P.C.A. et les partis nationalistes, ces derniers s’étant retirés en raison de leur désaccord sur la laïcité), le M.P.F., la Libre Pensée, le M.F.A., etc., où les délégués du S.N.I. sont « persona grata », fait remarquer dans une lettre envoyée au président de l’Assemblée Algérienne qu’il fallait reprocher, en plus de ce fameux plan, d’avoir oublié de compter avec un excédent de naissances annuelles de 150.000 unités et que « faute de crédits, la reconduction, d’année en année, risque de devenir continuelle, que la situation de la scolarité à temps réduit ne fera qu’empirer et que tous les enfants d’âge scolaire ne pourront pas être scolarisés ».
Textes parus dans Le Libertaire, n° 235, 14 juillet 1950, p. 1, 2 et 4

LE 8 mai 1945, alors qu’à la drôle de guerre allait succéder la drôle de paix, les zélateurs de Pétain, et ceux de De Gaulle, réconciliés sur le dos de « l’Arabe », célébraient en un gigantesque autodafé de 40.000 victimes, la renaissance de l’impérialisme français et de son article d’exportation d’outre-mer : le colonialisme. Le peuple algérien, qui avait copieusement payé l’impôt du sang, commençait à s’agiter et las de jouer alternativement le rôle de sale bicot et de valeureux héros (selon des circonstances indépendantes de sa volonté) manifestait sa volonté au moins partielle, de se refuser au destin de chair à canon ou de chair à travail. Il fallait bien montrer aux frères de ceux tombés à Cassino que la France ne saurait abandonner sa tutelle civilisatrice… 40.000 nord-africains purent juger de l’efficacité libératrice des bombardiers Hunderbolts et des tanks Shermans. Pendant ce temps, le brave « prolo » français applaudissait la Sainte Trinité : De Gaulle-Bidault-Thorez, et toute une vertueuse littérature aragonisante jetait l’anathème sur les nazis qui appliquaient les barbares principes de la responsabilité collective et des expéditions punitives.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 380, décembre 1984, p. 2

Le trentième anniversaire de l’insurrection de la Toussaint 1954 a été l’occasion pour les nostalgiques de l’ère coloniale de se manifester avec force mais, plus significativement, il a mis en lumière l’accord profond de tous les partis avec toutes les aspirations de l’impérialisme, même lorsque celles-ci ont été battues en brèche par l’histoire. On a vu défiler coudes à coudes devant les monuments aux morts les gaullistes ex-barbouzards et les anciens OAS (définitivement blanchis et réintégrés dans le corps des officiers pour toucher leurs retraites par le gouvernement PC-PS) ; on a vu les drapeaux en berne aux frontons des mairies de droite, mais aussi du PS ; on a vu le maire PCF de Martigues interdire la projection du film « la bataille d’Alger ».
Non, décidément, la vieille France colonialiste n’est pas morte. Elle vit et prospère sous des habits à peine rafraîchis de l’exploitation de ses prolétaires (français ou immigrés) comme du pillage et de la sur-exploitation des masses pauvres et des prolétaires des pays du Tiers-Monde, au premier rang desquels, ses anciennes colonies.
Article de Jean-François Lyotard paru dans Socialisme ou Barbarie, n° 32, avril-juin 1961, p. 62-72

En décembre 1960, les Algériens de toutes les villes prennent possession de leurs rues. La guerre dure depuis six ans, les forces de l’ordre sont partout renforcées à cause du voyage de de Gaulle, à Alger le réseau administratif-policier installé depuis la « bataille » de 1957 s’est fait plus serré que jamais, l’organisation de la wilaya a été « démantelée » quatre ou cinq fois, les Algériens n’ont pratiquement pas d’armes, tous les Européens sont armés, dans les grandes villes ils prennent même l’initiative des manifestations, cherchent à occuper les quartiers-clés, à faire basculer l’armée de leur côté.
Article paru dans Pouvoir ouvrier, n° 24, décembre 1960, p. 1-2

Ça y est : les algériens sont descendus dans la rue. Pendant six jours les manifestations sa succèdent. Au prix de leur vie, désarmés, ils affrontent les mitraillettes des policiers et des paras, les revolvers des ultras. Ils tombent par dizaines, par centaines, mais brandissent toujours les drapeaux blanc-vert, réclament l’indépendance.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 53, avril 1968, p. 2, suivi d’une note rectificative.

Cent trente-deux ans de sujétion coloniale, 30.000 morts à Sétif, en 1945, sept ans et demi d’une guerre civile qui a fait un million et demi de morts, les ratonnades, les ghettos de la métropole, la faim, l’analphabétisme, les ravages de la tuberculose ; voilà ce que les masses algériennes ont subi. Elles se sont battues avec l’acharnement, l’héroïsme que l’on sait, contre un impérialisme particulièrement féroce et habile. Aujourd’hui les Algériens ont le sentiment d’avoir été trahis. Ils se battaient pour un peu plus de pain, un minimum de bien-être. Ils parlaient même de construire une société d’un type nouveau que, naïvement, ils appelaient « socialisme ». En fait, ils ont instauré un régime qui sue par tous les pores la corruption et le terrorisme policier; ils ont porté au pouvoir des Ben Bella et des Boumedienne qui étalent largement leur morgue de nouveaux riches. Les masses algériennes sont retombées dans une sorte d’hébétitude. Les factions bourgeoises s’entre-déchirent et la vie politique reste marquée par la violence. Le prolétariat et la paysannerie pauvres n’attendent plus rien de la politique en général. L’émigration vers l’Europe se poursuit et augmente même. La misère est aussi grande sinon plus qu’aux beaux jours de l’ère française.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 47, octobre 1967, p. 1-2

« Mythes et réalités dans les apports économiques entre pays industrialisés et pays sous-développés », tel est le titre éloquent d’un article publié par le quotidien algérien El Moudjahid, des 3, 4 et 5 septembre.
Article paru dans Le Prolétaire, n° 18, février 1965, p. 1-2

La dialectique marxiste étant aujourd’hui, la chose du monde la moins bien partagée, nous fûmes peu nombreux à l’appliquer au vaste mouvement anti-colonialiste qui a déferlé sur l’Asie et l’Afrique, et quasiment les seuls à prévoir, avant même que l’indépendance algérienne devienne une réalité, qu’elle n’apporterait pas au Maghreb l’harmonie sociale dont rêvent les philistins de tous les pays, mais la lutte de classe moderne, celle qui oppose le prolétariat à la bourgeoisie capitaliste.
J’ai le plaisir d’informer mes amis et lecteurs de la parution d’une nouvelle recension de mon livre Algérie, une autre histoire de l’indépendance (PUF, 2019) dans la revue Raison présente (n° 214-215, 2020/2-3, p. 202-206).

Mon dernier texte intitulé “Séparatismes : pourquoi Emmanuel Macron et ses opposants font fausse route” a été mis en ligne ce matin sur le site de Middle East Eye.

Extrait de Maxime Rodinson, Israël et le refus arabe. 75 ans d’histoire, Paris, Le Seuil, 1968, p. 203-229

CONCLUSION
Les pages qui précèdent ont voulu exposer au lecteur les grandes lignes du conflit israélo-arabe. Mon exposé a été essentiellement historique avec, çà et là, quelques données sociologiques fondamentales. Certaines affirmations ont pu étonner, étant contraires à des idées largement répandues. Elles sont pourtant solidement documentées. J’ai pu fournir arguments et références dans des travaux impliquant, à la différence de celui-ci, un appareil d’érudition.
Mon dernier texte intitulé “Silence et complicité : les États musulmans face à la persécution des Ouïghours” a été mis en ligne ce matin sur le site de Middle East Eye.

Article de Mohamed Saïl paru dans L’Eveil social, n° 20, août 1933

Par lâcheté, l’être humain prend souvent son mal en patience. Opprimé, il se résigne et, par « instinct de conservation », se retient pour ne pas cracher son dégoût à la face de ses dirigeants. Mais, lorsqu’il se découvre victime d’une criante injustice, lorsqu’il voit ses droits systématiquement abolis les uns après les autres, il commence à envisager la révolte salvatrice qui pourrait rétablir l’intégralité de son droit.
Article de Mohamed Saïl paru dans L’Eveil social, n° 26, février 1934

Lettre ouverte au caïd des Beni-Oughlis, Sidi-Aich (Constantine) :
« Imposante Seigneurie »,
Souffrez que le révolté, l’homme qui a perdu l’habitude de courber la tête sous l’outrage de vos pareils, trouble votre pesante digestion en vous importunant de sa diatribe insultante…
Article paru dans le Bulletin de liaison, organe du Comité national de défense de la révolution, n° 7, avril 1966, p. 10-12

Les problèmes majeurs qui se posent à l’humanité de notre temps sont dominés par la constatation d’une situation intolérable due à la division de notre planète en deux mondes opposés : celui de la faim et celui de l’abondance. Ce fossé, qui chaque année s’approfondit un peu plus, constitue la ligne de partage qui dresse d’une part les trois quarts du genre humain : exploités manquant du minimum vital et dont le nombre augmente vertigineusement et, d’autre part, la minorité de nantis qui concentre entre ses mains des moyens de production colossaux, des richesses fabuleuses et les leviers de commande politique.
Article de Robert Louzon paru dans La Révolution prolétarienne, n° 140, juillet-août 1959, p. 15

Messali Hadj est l’une des plus grandes figures du combat contre le colonialisme. Organisateur des ouvriers parisiens d’origine algérienne dans les années qui suivirent la première guerre mondiale, ouvrier lui-même, il devint, lorsqu’il eut regagné son pays natal, le fondateur et le porte-drapeau du premier mouvement national algérien à base populaire qu’il y ait eu. C’est grâce à lui que le nationalisme algérien cessa d’être confiné au sein de petits groupes d’intellectuels pour devenir un mouvement de masse englobant peu à peu l’ensemble du peuple algérien et mettant au premier plan les revendications des plus exploités : ouvriers et paysans.
Article signé A. paru dans Le Réveil clandestin, n° 114, juin 1945, p. 4-5

Les peuples ont été nourris pendant cinq ans de cette idée que la catastrophe était venue uniquement des menées hitlériennes, et que celles-ci jugulées, on retrouverait des temps idylliques. En fait, les chemins de roses annoncés, s’avèrent pleins d’ornières et de virages abrupts. Nous n’énumérerons pas toutes les possibilités de conflits, qui se développent à travers le monde. On ne les voit que trop éclore partout, dans la proportion de treize à la douzaine. Nous fixerons seulement notre attention aujourd’hui sur les événement d’Algérie et du Liban.
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